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Je trouve que c’est aussi contraire a leur politique de vouloir relancer le tourisme ! (Cf. extention de visa ou extention de visa pour 1900THB](/citation]
Bonjour,
Comme on pouvait s’y attendre, l’ambassade de Thaïlande a placé la barre très haut pour les ressortissants français. Mais, sans se faire l’avocat du diable, on peut trouver quelque cohérence dans ces exigences. Partir pour six mois en Thaïlande suppose qu’on ne travaillera pas et qu’on ne touchera pas de salaire pendant ce semestre (ou alors, il faudra donner les coordonnées de la boîte qui offre 6 mois de congés payés à ses salariés). Si l’on ne peut pas justifier d’une réserve pérenne de 5.000 euros sur son compte en banque, les autorités peuvent être en droit de considérer qu’il existe un risque qu’on se trouve dans l’impossibilité de subvenir à ses besoins dans le royaume et qu’on se livre, au mieux, à des activités de travail au noir, au pire à des arnaques ou à des escroqueries.
Les touristes préférés, choyés par la Thaïlande, sont ceux qui restent 10, 15 ou 20 jours dans le pays, si possible encadrés par des Tour Operators, et qui dépensent beaucoup d’argent. Les mesures que prend le royaume pour promouvoir le tourisme ne s’adressent pas particulièrement aux routards, qui sont plutôt mal vus. D’une part, ils sont souvent fauchés, ils vont dans des guest-houses tenues par des étrangers au lieu de se faire héberger dans les hôtels dirigés par des nationaux, et ils ne sont pas assez nombreux pour représenter une force de pression. La Thaïlande ne court pas après et pourrait, à la rigueur, s’en passer, ils ne pèsent pas lourd face aux millions de Chinois, de Coréens et de Malaisiens, ou même d’Européens en voyage organisé, qui débarquent chaque mois dans le royaume et qui dépensent chacun quotidiennement, d’après les statistiques, plus de 4.200 bahts (105 euros, hors transport, hébergement et restauration).
Il y a quinze jours, un coup de filet de la police (Opération “Good guys in, bad guys out”) a conduit à l’arrestation de 9.265 étrangers en situation d’overstay, certains depuis plusieurs années. C’est une goutte d’eau par rapport à l’estimation de 800.000 étrangers en situation irrégulière dans le pays. Suite à cette opération, de nouvelles peines ont été définies : un an d’interdiction d’entrer dans le pays si l’overstay est supérieur à 90 jours, trois ans s’il est supérieur à un an, cinq ans s’il est supérieur à 3 ans, et dix ans au-delà de 5 ans. Les “touristes” arrêtés ont été sommés de rentrer chez eux, après versement d’une amende forfaitaire de 20.000 bahts. Ceux qui n’avaient pas les moyens de le faire goûtent les douceurs de la paille humide des cachots.
Pour les touristes, ces exigences sont perçues comme d’accablantes preuves de protectonnisme. Mais, finalement, elles sont encore moins dures que les exigences de l’Union européenne pour accorder des visas. Demandez aux Thaïs combien ils doivent fournir de justificatifs, de certificats et de paperasses diverses et variées pour obtenir un simple visa touristique pour la France.
Cordialement,
PVM