Pour ma troisième incursion en Croatie, après Dubrovnik et Split en Dalmatie, j’ai choisi l’Istrie à l’ouest du pays pour un séjour du 14 au 21 octobre 2019.
Proche de l’Italie cette région a connu de nombreuses influences au cours de l’histoire : empires Romain, Vénitien, Austro-hongrois.
Rattachée à l’Italie après la grande guerre avant de devenir Yougoslave, elle a connu l’influence de son voisin, qui se remarque par le nom des rues.
Sa côte, baignée par l’Adriatique, en fait une destination automnale parfaite.
Plus grande ville d’Istrie, Pula offre l’avantage d’un réseau de bus très dense qui permet de rayonner sur le secteur en s’épargnant les contraintes de la conduite automobile et en se rapprochant des habitants.
En 1h30 de vol j’atterris à Pula à 21h30.
Après avoir changé des euros en kunas, j’emprunte la navette qui me dépose dans la ville distante de 7 km.
Un appartement spacieux trouvé sur Airbnb, proche de la gare routière et de la zone commerciale, me procure tout le confort souhaité.
٠ Pula, capitale de l’Istrie
Ma première excursion sera consacrée à la découverte de Pula.
Je quitte mon logement par une rue qui conduit directement à un parc boisé offrant une vue sur la ville.
J’emprunte la rue des gladiateurs (Via Gladiatori) qui s’élève et débouche inopinément sur les arènes.
Construit sous le règne de l’empereur Vespasien, cet amphithéâtre pouvait accueillir 20 000 spectateurs pour assister à des combats de gladiateurs et autres jeux de cirque.
Très bien conservé, c’est le plus grand monument de Pula.
Arrivé en haut d’une colline, j’ai une vue qui embrasse l’ensemble et le calcaire des pierres sur fond de ciel bleu offre un contraste saisissant.
Je contourne les arènes dont la majesté invite à un saut dans le monde antique.
Je rejoins le port passant devant le monument aux morts.
Une rue ornée de façades anciennes rappelle l’occupation vénitienne.
Le forum et son temple conduisent tout droit au romanum imperium.
Il fut le centre de Pula pendant l’Antiquité et le Moyen Age.
Il abritait les principaux bâtiments de l’administration municipale, de la religion, de la juridiction mais aussi de la vie commerciale de la ville.
L’unique temple conservé, élevé pendant le règne de Vespasien, est dédié au divin Auguste.
Un peu plus loin, la chapelle de la basilique Sainte-Marie de Formose.
L’une des deux chapelles funéraires de la basilique byzantine à triple nef érigée au milieu du VIe siècle et faisant partie d’une grande abbaye bénédictine.
La chapelle richement décorée de mosaïques et construite en pierre est le seul témoignagne de cet ensemble.
J’arrive à un parc où gisent de nombreux vestiges d’origine romaine.
Un arrêt à l’office du tourisme permet de se documenter.
Je longe l’arsenal pour m’orienter vers Verudela, péninsule dédiée aux vacances balnéaires et dont la colline est surmontée d’un fort destiné à la protection du port et de l’arsenal pendant l’empire austro-hongrois.
Un chemin à l’écart de la circulation conduit au fort Bourguignon.
Ses canons se sont tus depuis longtemps.
L’arrêt de bus situé juste à côté me dispense d’un long ruban de bitume.
Retour vers le vieille ville où James Joyce, le grand romancier Irlandais ayant longtemps séjourné à Pula, s’attarde dans la contemplation de la Porte d’or.
Elle fut érigée entre l’an 29 et l’an 27 av. J.-C. par la famille patricienne des Sergiens.
D’ordre corinthien, l’arc reflète une influence très forte de l’hellénisme.
La Porta Aurea doit son nom au fait qu’elle était richement décorée et que ses détails ornementaux étaient en or.
C’est l’heure du casse croûte.
Le marché est abrité dans un immeuble début 1900 mélange de verre et de fer, c’est une architecture innovante pour l’époque.
Au hasard de ma promenade, je découvre une imposante mosaïque de la représentation mythologique de la punition de Dircé.
C’était un grand pavement parfaitement conservé de la pièce centrale d’une maison romaine.
Deux frères, Amphion et Zet sont ici représentés au moment ou ils apprêtent à lier Dircé au taureau qu’ils tiennent par les cornes. Dircé, par jalousie, s’est montrée cruelle envers Antiope, mère des deux frères.
Une bonne volée de marches conduit à la forteresse dont l’histoire se poursuit au fil du temps.
Comme le port de Pula avait une grande importance pour la navigation sur la principale route maritime vers l’Orient, cette forteresse devait protéger à la fois le port et la ville de Pula.
Des expositions rappellent les guerres de libération et un musée, l’histoire de la marine.
La visite est récompensée par un panorama circulaire sur l’ensemble de l’agglomération et même au delà.
Je descends vers le port.
Au passage je passe devant la Porte Géminée:
la ville entière était ceinturée d’une grande muraille percée de dix portes. La muraille délabrée, fut abattue au début du XIXe siècle.
La Porte Géminée doit son nom à deux ouvertures voûtées identiques.
Aujourd’hui, elle donne accès au Musée archéologique et au Kaštel.
Je monte au petit théâtre romain dont les ruines sont adossées au Kastel et offre une vue sur le musée archéologique actuellement en travaux.
٠ Labin, bourgade médiévale
En route pour la découverte de la côte Est de l’Istrie. Destination : Labin, petite ville située à une cinquantaine de kilomètres de Pula.
Après 50 minutes de parcours en bus, c’est sous un ciel ensoleillé que je découvre cette ancienne cité minière.
Un chevalet en cours de restauration et des posters de mineurs sans parler d’installations en ruine témoignent de ce monde révolu.
L’intérêt pour cet endroit vient de la cité perchée sur une colline et dont le clocher émerge des bois environnants.
Un monument imposant constitue un rappel du passé industriel de ce pays.
Une route pavée monte en spirale. Un mur est consacrée à un enfant du pays : Matthias Flacius Illyricus, prédicateur protestant.
La montée débouche sur la place Tito entourée de façades colorées et défendue par un solide bastion.
Labin est l’un des plus beaux villages perchés de Croatie en Istrie.
Errer dans les rues peu encombrées pendant cette saison est un vrai régal.
C’est un voyage dans le temps auquel je participe.
La porte d’entrée est ornée du lion vénitien.
Palais Franchovich.
Théâtre surmonté d’un clocher.
Campanile de Saint Justus dont le sommet offre une vue sur les environs.
Le musée s’est installé dans un ancien palais à la façade accueillante.
A 3 kilomètres, Rabac constitue le pendant balnéaire de Labin la médiévale.
Cette première excursion hors Pula, par une belle journée ensoleillée, m’a rempli de joie.
La suite de mon séjour en Istrie dans un prochain message.