Nous avons décidé d’aller découvrir l’Ethiopie en début d’année 2023. Auparavant nous voulions faire le nord et le sud.
Avec les conflits actuels, nous abandonnons le nord pour ne faire que le sud. Mon ami n’est pas très rassuré cependant. Doit-on partir confiant ou sur la pointe des pieds ou bien changer de destination ? J’aimerais que vous me donniez votre avis. Merci pour vos réponses.
Christine
Bonsoir Christine,
Lien ci-dessous vers des articles de mon blog qui illustrent notre passage en Ethiopie (2017), et copie d’une info récente (04/12/2022) publiée par l’AFP concernant la situation actuelle dans le pays.
Cordialement,
Alain
Saison 4, De l’Abyssinie au delta du Nil…(Novembre 2017 à Mars 2018) - Le Ranquet en vadrouille
Environ 65% des combattants rebelles ont été « désengagés » des lignes de front dans la région du Tigré, un mois après un accord de paix signé avec le gouvernement fédéral éthiopien, a annoncé le commandant en chef des forces rebelles.
« Nous avons commencé le désengagement et la relocalisation de nos forces des lignes de front, ça se passe bien. (…) Sur (l’ensemble de) nos forces, 65% d’entre elles sont passées par ce processus, se désengageant des lignes de front, et se sont déplacées vers des lieux désignés », a déclaré à la presse samedi le chef d’état-major des forces tigréennes, Tadesse Worede.
Le commandant a toutefois évoqué la présence de « forces dans la région qui ne veulent pas la paix et sont des obstacles à la paix », en référence à l’armée érythréenne et aux forces régionales et milices de la région éthiopienne de l’Amhara, qui ont épaulé l’armée éthiopienne dans le conflit qui a débuté en novembre 2020.
« Les problèmes qu’ils créent et les abus qu’ils commettent sur la population ne sont pas secrets, nous avons donc fait une pause à certains endroits » dans les opérations de désengagement pour éviter qu’ils « poursuivent leurs atrocités sur la population, a-t-il poursuivi.
Une fois ces menaces écartées, »nous ferons (un désengagement) à 100%« , a-t-il assuré.
Le général Tadesse a également indiqué que les rebelles tigréens ont »commencé à collecter (leurs) armes lourdes et à les rassembler en un endroit« .
Les rebelles tigréens et le gouvernement éthiopien ont signé le 2 novembre à Pretoria un accord de paix pour mettre fin à deux ans d’un conflit qui a ravagé le nord de l’Ethiopie.
Cet accord prévoit notamment un désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l’autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès à cette région plongée dans une situation humanitaire catstrophique.
Selon un document relatif à la mise en application de l’accord signé le 12 novembre à Nairobi, »le désarmement des armes lourdes (tigréennes) se fera simultanément avec le retrait des forces étrangères et non-fédérales« .
Le conflit au Tigré a commencé en novembre 2020 quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed y a envoyé l’armée fédérale arrêter les dirigeants de la région, qui contestaient son autorité depuis des mois et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires fédérales sur place.
Initialement défaites, les forces rebelles du Tigré ont repris le contrôle de la majeure partie de la région courant 2021, lors d’une contre-offensive qui a débordé en Amhara et en Afar et les a vu s’approcher d’Addis Abeba. Les rebelles se sont ensuite repliés vers le Tigré.
Le bilan de ce conflit marqué par d’innombrables exactions, qui s’est déroulé largement à huis clos, est inconnu. Mais l’International Crisis Group (ICG) et Amnesty international (AI) le décrivent comme »un des plus meurtriers au monde".
La guerre a aussi déplacé plus de deux millions d’Ethiopiens et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.
Allez-y et vous ne le regretterez pas, les prix seront plus abordables, il y aura moins de monde, restez dans les sentiers battus et vous serez comme tous les touristes qui ont surmonté leurs peurs, vous direz à votre retour qu’on s’y sent “parfaitement en sécurité!”.
N’hésitez-pas à faire Lalibela, Gondar, Bahar Dar si vous le pouvez (voulez)…
Bon voyage.
L’Ethiopie traverse une crise majeure actuellement.
Pour le nord, toujours à huis clos, vous pouvez complètement oublier car actuellement même les ONG n’ont pas encore pu avoir accès, ni les journalistes: la désolation est probablement totale dans cette région où le conflit a “perturbé” 6 millions de personnes qui ont été coupées du monde et le sont toujours. Au nord de Bahar Dar et dans le Danakil, j’ai pu voir d’immenses camps de réfugiés sous les tentes de diverses ONG, ainsi que des colonnes de blindés monter en direction de ce nord …
L’accord de paix effectivement signé, pas encore en vigueur dans les faits, n’inclut pas l’Erythrée qui semblait soutenir le mouvement rebelle. Ceci pourrait réserver de vilaines surprises dans les plans de paix qui semblent se mettre en place.
Pour Lalibella, très connu des touristes (les églises), sachez que la ville a été le point sud du conflit, pas loin de la capitale finalement. Libérée depuis plus d’une année maintenant, elle est toujours privée d’électricité. Pas très pratique, mais la découverte est possible. (prévoyez suffisamment d’autonomie pour les batteries photos et autres).
Pour d’autres villes, la guerre du nord a coûté très cher et les devises manquent au pays. Cela signifie que les pénuries de carburant peuvent toucher diverses régions avec ses inconvénients pour poursuivre un voyage. Cela signifie aussi qu’on refusera de vous changer lors de votre sortie du pays vos Birrs en devises, même avec vos papiers de change officiels.
D’une manière générale, ne jamais voyager en transport en commun (excepté l’avion, moyen de transport à privilégier par dessus tout - vols intérieurs moins fréquents en fait suite à la chute du nombre de voyageurs-) et en auto avec chauffeur privé réservé à l’avance (surtout pas de taxi hélé en rue) mais jamais la nuit. Vous verrez parfois un char détruit en bordure de route, c’est normal et ne date pas de la veille.
Pour qui a déjà voyagé à la dure et est prêt à faire face à des imprévus ou des situations délicates, je pense qu’il n’est pas impossible de se rendre dans ce pays en janvier. Mais croire pouvoir y aller sans risque et sans aléas serait rêver tout éveillé. Actuellement, les touristes étrangers dans le pays sont denrées très rares et on ne peut pas se dire on va suivre les autres sur les sentiers battus. (ne pas loger au nord de Bahar Dar est aussi une très sage décision actuellement, mais une excursion au Simiens depuis Bahar Dar pourrait être envisageable en fonction des tensions locales rencontrées).
Choisir de confier avant le départ son programme à un chauffeur privé qui vous accompagne durant votre découverte du pays semble actuellement une réelle sage décision pour limiter très fortement les aléas qui existent actuellement. Ce chauffeur pourra échanger et parler avec les locaux et ainsi apprendre éventuellement des choses. Tout comme vous pourrez profiter pour recharger vos batteries sur la prise du véhicule pendant la route.
Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas.
Prudence et bon voyage.
En bref, les dernières infos sont: une épidémie de choléra qui semble sévir dans le sud, un Chinois a été abattu cette semaine à 170km au nord de la capitale et une vingtaine d’ouvriers d’une cimenterie ont été pris en otage la semaine dernière. Des attentats auraient aussi été déjoués dans la capitale. Quant au nord, dont certaines images et informations sortent maintenant, les dégâts y sont énormes et les conditions sanitaires et alimentaires plutôt désastreuses. Ah oui aussi la longue sécheresse menace maintenant plus de 20 millions d’Ethiopiens ce qui pourrait aussi engendrer des troubles/révoltes de la faim.
Beau pays à découvrir, mais peut-être avec très grande prudence pour le moment.
Nous sommes rentrés il y a une semaine et tout c’est très bien passé.
Nous avons visité uniquement le Nord : Addis Abeba, Lalibela, Gondar, Bahar Dar , parc Simiens.
Tout réouvre depuis un mois
Je vous conseille de vous adresser à l’agence Ethiopia Traditions Travel, ils sont vraiment très bien. Anna ( la responsable) parle le français, elle est belge.
Je vous souhaite un excellent voyage
Bonjour Christine,
N’hésitez plus ! Je viens de passer deux semaines dans le nord du pays ( Lalibela, Gondar, Simien) et la vallée du Rift ( Awassa, Arba Minch ) et à aucun moment je ne me suis sentie en insécurité. Au contraire, les éthiopiens sont super accueillants et prévenants. Le pays est magnifique tant au niveau naturel que culturel. On y mange délicieusement bien. N’hésitez pas à me contacter si vous voulez plus d’infos.
Décidement Muriel et Salome vos valeurs humaines vous honorent , un petit mot peut etre pour les populations touchés par la guerre a quelques 100 kilometres de vos lieux de visite , ils seraient surement tres heureux de savoir que l’ on peut manger " délicieusement bien " …
Remarque (très) très stupide !
Les gens qui sont dans des pays ayant traversé de graves crises, des guerres sont toujours très heureux de voir des touristes étrangers revenir.
C’est déjà l’occasion de relancer les commerces locaux et ça leur change aussi les idées, ils se rouvrent au monde et se reprojettent vers l’avenir en se disant qu’ils vont pouvoir tourner la page.
Vous n’imaginez pas à quel point ça les rend heureux de voir le retour des touristes, pour être allé en Syrie il y a quelques années, certains me l’ont même ouvertement dit.
Remarque encore plus stupide puisque vraiment hors sujet .
Tu devrais lire attentivement ma réponse ou alors tu ne sais pas vraiment lire … ce qui m’ a choqué c’ est l’ indécence des propos : d’ un coté une population qui vit la famine et les conséquences d’ une fin de guerre , en face , a moins de 100klms , 2 touristes se félicitent “UNIQUEMENT” de la nourriture délicieuse et du séjour agréable passé .,
Alors OUI , le choc de ces 2 oppositions m’ interpelle , pas toi ?
Pour le reste , je suis bien d’ accord avec toi mais la n’ était pas mon propos , il faut bien sur visiter ces pays des la fin des conflits .
Le nord de l’ Ethiopie était deja tres pauvre , dans les villages les enfants étaient le plus souvent en guenilles , cela n’ a du que s’ aggraver .
Alors Oui , allez y et soyez généreux et bienveillants (+ un peu d’ empathie …)
Si ça peut vous rassurer, il y a aussi des gens qui vivent dans la rue à moins de 100km de chez vous en France, et des gens qui sont privés d’emplois à cause d’un psychose médiatiquement mise en scène, ruisselant de conflits d’intérêts et dépourvue de raison intellectuellement valable : les pompiers et soignants non-vaccinés. Est-ce que ça vous empêche de boire du champagne et d’enfiler le foie gras le 31 décembre, je ne pense pas, et heureusement !
Si ça peut vous rassurer, de toute façon, cela faisait des années qu’il y a des conflits interethniques en Ethiopie et qu’il y avait des millions de déplacés à travers le pays. Celui avec le Tigré est juste plus récent et plus médiatisé. Ca n’empêche pas que les gens sont heureux de vous voir et que cela permet de faire vivre des personnes, plus que vos messages moralisateurs à côté de la plaque.