LA SUISSE À VÉLO : 1100KM ENTRE LACS ET MONTAGNES
La Suisse n’est pas qu’un pays de montagne, sinon nous aurions eu du mal à faire ce tour à vélo. La Suisse c’est un pays divisé en deux, moitié montagne, moitié plaine. Nous avons passé 14 jours magnifiques. Début septembre, l’été nous offre ses derniers cadeaux : le soleil et la chaleur sont encore présents et il y a beaucoup moins de touristes. Je conseille fortement cette période-là pour partir à vélo.
Nous sommes partis de Genève et avons fait une boucle, en passant par Yverdon-les-Bains, Soleure, Aarau, Schaffhouse, Constance, Vaduz, Zurich, Lucerne, Interlaken, Gstaad, Bulle et Morges. On a plus ou moins fait le tour du plateau Suisse, en longeant les Alpes, sans s’y enfoncer. Cela permet de rouler agréablement en plaine au grès des villes, des lacs et des rivières, tout en ayant de magnifiques vues sur les montagnes dès qu’on s’en approche.
Voici la vidéo intégrale de notre voyage en Suisse, en 5mn top chrono: https://www.youtube.com/watch?v=b_XgF3-a7Ws&t=4s
Nous avons adoré les lacs. Des dizaines de lacs, certains immenses comme le Lac Léman, le Lac de Constance ou le Lac de Zurich, d’autres magnifiques comme le Lac de Walenstadt, le Lac de Sarnen, et les indétrônables : Lac des 4 Cantons, Lac de Brienz, Lac de Thoune. Nous nous sommes baignés dans chaque lac que nous trouvions sur notre passage. C’était notre rituel : arriver à vélo, étendre nos serviettes, faire une baignade rafraichissante dans les eaux transparentes, regarder les montagnes en pique-niquant, reprendre la route. Les lacs en Suisse, ce sont un peu des repères. Ils sont là, ils ne bougent pas. Ils cartographient le territoire, séparent les régions, amènent la présence humaine. Ils rassurent. Voyager en Suisse c’est voyager d’un lac à un autre, au grès de la nature.
Les lacs en Suisse font partie du paysage. Ici nos vélos au bord du lac de Zoug.
Venons-en à nos deuxièmes amis, les cours d’eau, et deux en particulier : l’Aar et le Rhin. L’Aar est la plus grande rivière de Suisse, longue de 288km, elle prend sa source dans les Alpes bernoises et se jette dans le Rhin avant Bâle. Le Rhin, quant à lui, parcours 375 km en Suisse, principalement à L’Est et au Nord du pays. Ces deux cours d’eau furent nos guides de voyage. Nous les avons longés sur plusieurs centaines de kilomètres. L’Aar au début entre Bienne et Koblenz, puis le Rhin, de Koblenz à Sargans. Ils nous indiquaient le chemin, offrant leurs berges agréables aux différentes voies de vélos que nous avons empruntées. Les fleuves sont agréables à suivre à vélo : plats, calmes, sauvages, ressourçant. Le fleuve c’est l’ami du cycliste.
Le Rhin “sauvage”, naturel. Pas encore industrialisé.
En parlant d’ami justement, parlons du meilleur ennemi du cycliste : les montagnes. En Suisse, si on parle de paysage on parle forcément de montagne. Toutefois, comme je l’ai dit au début, le pays n’est pas entièrement montagneux. Nous les avons seulement abordées dans notre deuxième partie de parcours, lorsque nous sommes passés de Lucerne à Bulle via Interlaken et Gstaad. Les montagnes, nous voulions quand même y passer, elles sont incontournables (parfois littéralement) et c’est dans celles-ci que nous avons eu nos plus beaux paysages. De manière générale, nous avons réussi à rester à leurs pieds, dans les vallées. C’est là que je me suis rendu compte que les vallées c’était un concept super : on côtoie des 3000m, on voit de la neige, des cascades, des falaises, des pics, des glaciers, tout en restant au plat sans dépasser les 500m d’altitude. Les montagnes : la limite du cycliste (amateur, comme nous le sommes). Les vallées : l’allié du cycliste.
On cotoie les cimes tout en restant sur du plat. Parfait !
Un mot sur le train, car nous avons été bluffés. En Suisse, les trains sont omniprésents. On en voyait de partout, à toute heure, sur tous les terrains, tous les dénivelés. En Suisse, si l’homme a pu poser le pied quelque part, ne soyez pas surpris qu’il y ait posé un train également. Je tiens à préciser que ce n’est pas une chose désagréable. Le train c’est presque folklorique, certains sont magnifiques et ils sont toujours préférables à des gros axes routiers.
Parlons concret, parlons technique :
Durant tout notre voyage, nous avons suivi les voies de vélo suisses. Elles sont très bien faites, bien indiquées, omniprésentes sur l’ensemble du territoire et forment un réseau cyclable extrêmement bien ficelé qui facilite la tâche des vélo-touristes que nous sommes. L’outil incontournable du cycliste, complémentaire au réseau des pistes cyclables, c’est le site/application SuisseMobile. Nous utilisions l’application sur notre téléphone (à télécharger gratuitement) mais le site internet peut également être utilisé (https://www.schweizmobil.ch/fr/suisse-a-velo.html). C’est incontournable car ça vous donne une carte interactive de la Suisse avec tous les itinéraires de vélo possibles, les distances, les dénivelés, les particularités des étapes et d’autres informations très utiles. Je recommande donc de télécharger SuisseMobile à quiconque souhaiterait se lancer dans un trip à vélo en Suisse, c’est vraiment un outil indispensable !
Le reseau cyclable en Suisse, un vrai bonheur pour le cyclotouriste.
Nous avons parcouru 1100km en 14 jours, donc une moyenne de 78km par jours. C’est assez élevé compte tenu de certaines étapes comportant du dénivelé (en moyenne entre 500 et 1000m de dénivelé par jour). Nous étions souvent extenués à la fin de nos journées car il y a beaucoup de collines : ça monte, ça descend, ça remonte et ça redescend.
Coté équipement, nous voyagions léger : une tente d’1.5kg, de quoi camper, peu d’habits, 2 sacoches pour vélo chacun, une trousse de toilette, un livre par personne et c’est à peu près tout. L’idée était de voyager léger afin de porter le moins possible durant le voyage. Le midi nous pique-niquions (au bord des rivières et des lacs) et le soir nous mangions le plus souvent au restaurant, soit au camping soit en ville. Au niveau des nuitées, nous avons dormi tous les soirs au camping sauf 2 nuits en hôtel à Soleure et à Zurich. La Suisse est extrêmement bien pourvue en camping. Pour vous donner une idée, je dirai que là où il y a de l’eau en Suisse, il y a un camping installé au bord. Pratique quand on sait que la Suisse constitue le château d’eau de l’Europe.
Nos vélo, nos sacoche, notre tente. Tout ce qu’il nous faut pour voyager léger.
NOTRE TOUR À VÉLO ÉTAPE PAR ÉTAPE
Jour 1 : Genève – Yverdon-les-Bains
112km, 8h de vélo, 1500m de dénivelé.
Probablement l’étape la plus compliquée du séjour, ou alors nous n’étions pas prêts à commencer notre trip à vélo sur une épreuve comme celle-ci ! On comprend avec cette étape que le Lac Léman est une cuvette et que dès que l’on s’en éloigne on remonte les pentes de celle-ci.
Depuis Genève, le départ est donné vers 10h du matin. On sort de la ville, en passant au-dessus de l’autoroute, on laisse l’aéroport derrière nous puis la piste cyclable devient très agréable, entre petits chemins et routes au milieu de la forêt, on sort calmement du canton de Genève à travers sa campagne. En arrivant sur le canton de Vaud les choses commencent à se gâter. On se rapproche de plus en plus du Jura et le dénivelé augmente progressivement. En choisissant l’itinéraire « route des pieds du jura » on pensait qu’on allait seulement longer la montagne mais il faut croire que non, et nous avons enchainé les montées et les descentes pendant plusieurs heures.
Le paysage est, quant à lui, magnifique. La campagne vaudoise, les panoramas magnifiques sur le lac Léman et les montagnes au loin, le Jura magnifique, grandiose. On découvre de jolis endroits, des vallées cachées, isolées, de petits villages très calmes. C’est beau, une partie de la Suisse proche de chez nous que nous ne connaissions pas.
Ensuite, on redescend en direction de la plaine du lac de Neuchâtel : tant mieux car nous n’en pouvions plus de monter. Descente sur Orbe pour arriver ensuite à Yverdon, au bord du lac de Neuchâtel. Nuitée au camping d’Yverdon Plage.
Départ de Genève, à dans 14 jours !
Jour 2 : Yverdon-les-Bains – Soleure
105km, 6h de vélo.
Superbe journée entre le lac de Neuchâtel, lac de Bienne et l’Aar : nous avons longé l’eau toute la journée avec de superbes vues sur les lacs et le Jura, derrière, en toile de fond. La voie de vélo est calme, agréable, alternant des passages en pleine forêt sur chemins en gravier avec des petites routes de campagnes traversant les champs. Cette étape marque le passage de la Suisse romande à la Suisse alémanique, le fameux « Röstigraben », barrière linguistique, culturelle, voire politique qui sépare le pays.
L’avifaune est nombreuse dans cette région, les hérons sont légion, nous sommes dans la région des lacs, entre le lac de Neuchâtel, celui de Bienne et celui de Morat. La « Pays des Trois-Lacs » est notamment marqué par la culture maraichère. A Bienne nous commençons à longer l’Aar, qui sera notre guide pendant les prochains 200km environ.
Arrivée méritée et attendue à Soleure, une superbe ville baroque traversée par l’Aar. Un petit verre au bord de la rivière pour se requinquer et une nuit dans un petit hôtel pour se reposer après ces deux premières journées éprouvantes : ça fait du bien !
Petite piste dans les bois après Yverdon-les-Bains
Jour 3 : Soleure – Aarburg
54km, 4h de vélo
Le matin nous prenons notre temps. Après tout, nous ne sommes pas pressés. Petite grasse matinée à l’hôtel puis visite de Soleure sous le ciel bleu : la vielle ville, la cathédrale et les bords de l’Aar, tout est très joli.
Départ vers 11h de Soleure pour une très belle étape le long de l’Aar. Beaucoup de petits chemins et routes qui longent la rivière. On roule au calme dans un cadre magnifique en alternant piste au bord de l’eau et passages en pleine forêt jusqu’à la ville d’Aarburg. Nous décidons de faire une courte étape et d’en rester là. Nous en profitons pour nous balader un peu et jeter un coup d’œil au superbe château d’Aarburg, dominant la rivière, qui nous avait fait de l’œil en arrivant.
Nuitée au camping d’Aarburg, au bord de l’Aar, sympathique mais également un peu bruyant par moments car aux abords de la ligne de chemin de fer et de l’autoroute.
Pont de bois classique en Suisse, sur la rivière de l’Aar.
Jour 4 : Aarburg – Flaach
108km, 6h de vélo
Magnifique étape sur l’Aar traversant le canton de l’Argovie pour arriver jusqu’au Rhin. Beaucoup de pistes longeant la rivière, au calme, isolées par la forêt. On oublie les voitures, les routes, les gens. On se retrouve sur son vélo, à longer la rivière, en traversant les bois.
Vers Koblenz, on quitte l’Aar qui se jette dans le Rhin dans une impressionnante jonction. C’est une belle fin pour cette rivière 100% suisse. A partir de là, nous prenons la route du Rhin, que l’on ne quittera pas avant plusieurs jours. Dans cette région-là, le Rhin n’est pas très attirant : ses rives ne sont pas accessibles, on y trouve beaucoup d’usines, d’agglomérations et de villes. Le Rhin est un fleuve industriel, un axe majeur du trafic fluvial européen. On s’en rend compte ici.
C’est vers le village de Zweidlein (une fois que l’autoroute commence et éloigne les voitures en direction Zürich) que l’on découvre la jolie campagne du Rhin. Un fleuve sauvage, plus jeune, pas encore exploité et bordé par de petits villages, des forêts, des vignes et des reliefs. On se retrouve enfin dans un paysage nature, en tête à tête avec le fleuve. C’est ce qu’on voulait.
Nous terminons notre étape au Camping TCS de Flaach. Il y a une aire pour la tente à 20m du Rhin, un petit resto, et le tout perdu au milieu de la forêt, à deux pas du fleuve. Magnifique !
La centrale nucléaire de Gösgen, en Argovie.
Jour 5 : Flaach – Altnau
80km, 5h de vélo
Départ 8h30 de Flaach en abordant les plaines céréalières du nord de la Suisse. On arrive ensuite dans une piste en pleine forêt qui longe le Rhin, un moment magique, seuls au monde avec la nature qui se réveille, la fraîcheur matinale et les oiseaux qui chantent.
Au bout de deux heures de route, nous arrivons sur les majestueuses chutes du Rhin. Incroyables chutes d’eau, on ne s’y attendait pas. Elles sont impressionnantes et dégagent une puissance assez extraordinaire. Le petit détour par la boucle « Rheinfall » vaut le coup !
On passe ensuite par Schaffhouse et ses bords du Rhin bien aménagés (petit coup de cœur pour les Rhybadi où l’on conseille la pause-café presque les pieds dans l’eau) puis la piste cyclable alterne entre Allemagne et Suisse, au bord du Rhin, entre plaine céréalière et magnifiques forêts, c’est un réel bonheur d’y passer à vélo. Vient ensuite le lac de Constance, avec d’abord le petit puis le grand lac, magnifique ! Sa taille est assez impressionnante, comparable avec le lac Léman.
Nuitée au camping de Altnau au bord du lac. Super resto avec terrasse dans l’herbe au bord de l’eau après une baignade de la victoire dans les eaux du lac Constance.
Les fameuses Chutes du Rhin. Très impressionnantes.
Jour 6 : Altnau – Buchs
99km, 5h de vélo
Réveil sous le soleil et ciel bleu toute la journée pour cette longue étape. On a quitté le camping pour longer le lac de constance sur une bonne partie de sa longueur. La campagne autour du lac est calme, beaucoup de vergers de pommes et une petite ligne ferroviaire mignonne. Une belle chute à vélo pour moi ce matin-là (la seule du voyage !) due à une petite faute d’inattention : je regardai le paysage et n’ai pas vu le trottoir. Plus de peur que de mal heureusement.
A la fin du lac, après un petit café sur le port d’Arbon, on quitte la majestueuse étendue d’eau à Rorschach. C’est le début de la « Route des Lacs », un itinéraire vélo de 500km qui traverse la Suisse du Nord-Est au Sud-Ouest jusqu’au lac Léman et que nous suivrons pendant une bonne partie de notre voyage.
Cap au sud pour la première fois du voyage ! On longe le Rhin – canalisé sur plus de 35km – presque tout droit, vent dans le dos, ce qui nous permet d’avancer en moyenne à 25km/h ! Les Alpes se dévoilent, on sent qu’on arrive dans une nouvelle partie de notre tour de Suisse. Belles retrouvailles avec les montagnes.
En bonus, visite du Liechtenstein, en traversant le Rhin au niveau de Haag. Sympa de traverser le Liechtenstein en 1h presque dans son intégralité nord-sud avec en prime la visite de Vaduz et un petit verre en terrasse.
Arrivée à Buchs vers 17h et super camping en ville. Le centre est animé et l’ambiance festive. La ville est jolie avec les montagnes somptueuses qui l’entourent ! On revient enfin dans les Alpes et on le sent !
Le Rhin encore tout jeune, au sud du Lac de Constance.
Jour 7 : Buchs – Rapperswil
85km, 5h30 de vélo
Départ de Buchs sous le ciel bleu. On dit au revoir au Liechtenstein puis à notre ami le Rhin après les 20 premiers kilomètres qui nous mènent à Sargans. Pincement au cœur en quittant le Rhin, après plusieurs centaines de kilomètres le long de celui-ci. A la prochaine !
Nous bifurquons vers la vallée du Walensee. Depuis Sargans, la piste traverse les champs, en longeant une rivière calme avec une belle vue sur les sommets environnants. On arrive alors à Walenstatd et son magnifique lac. La piste longe les bords du lac où la montagne tombe quasiment à pic. En face les montagnes sont encore plus belles et tombent directement dans l’eau. Nous effectuons notre pause midi sur une petite plage à la fin du lac. Baignade, pique-nique et bronzette avec la superbe vue du lac et de la vallée. Un moment magique comme la Suisse sait en produire. Gros coup de cœur pour le lac de Walenstatd, un des plus beaux de notre voyage.
Ensuite on quitte le lac et cette superbe vallée pour remonter un peu vers le nord, sortir des montagnes et arriver sur le plateau Suisse. Le vent de face nous pose quelques problèmes mais on arrive enfin sur le pré-lac de Zurich, l’Obersee, pour notre étape du soir au camping de Rapperswil.
Le camping est magnifique, situé au même endroit que les bains de Rapperswil, « Strandbad Stampf ». Le gazon est nickel, l’emplacement pour la tente est super, il n’y pas beaucoup de monde et nous avons un accès direct au lac avec un resto/buvette à proximité. Le rêve du voyageur ! On a passé une soirée hyper agréable.
Le coup de coeur de notre voyage: le magnifique Lac de Walenstadt.
Jour 8 : Rapperswil – Zurich
40km, 2h30 de vélo
Petite étape pour une journée assez spéciale, dédiée à Zurich et à la visite de la ville.
Départ de Rapperswil après un petit déjeuner au bord du lac. On roule un peu le long du lac puis on prend un café sur le quai de Stäfa, super spot au bord de l’eau avec une vue magnifique.
Ensuite on continue la route qui longe le lac direction Zurich. Peu d’intérêts car pas de vue du lac et pas mal de circulation. On a alterné un peu avec l’itinéraire vélo qui monte dans les hauteurs à travers les villages. Ça nous a permis d’avoir quelques belles vues du lac et c’est plus sympa que la route très empruntée du bord du lac même s’il faut se taper quelques montées !
Arrivée à Zurich vers midi. On est allés se poser sur un quai, rive gauche. Sandwich, baignade, lecture et bronzage, ça nous a fait du bien après une arrivée perturbante dans une grosse ville succédant à 7 jours de vie calme et sauvage.
Après le check-in à l’hôtel, nous avons visité Zurich depuis le lac en longeant la rivière Limmat. Apéro le long des quais, balade, puis repas et soirée au Frau Gerolds Garten, un endroit un peu alternatif et super cool. Sympa de découvrir Zurich sous ce beau temps. Belle ambiance, beaucoup de monde, de vie, de jeunes, ça nous change de notre rythme et ça fait du bien !
Arrivée à Zurich: baignade, repos, balade.
Jour 9 : Zurich – Lucerne (Horw)
75km, 4h15 de vélo
Départ de Zurich après une super nuit reposante à l’hôtel. Après un croissant/café en ville nous sortons de Zurich en logeant la rivière Sihl. Ce début d’étape est superbe, en longeant la rivière on arrive dans la campagne Zurichoise puis on pénètre dans le « Wildnispark Zurich Sihlwald Forest ». Des chemins en forêt très sympa le long de la rivière. C’est sauvage, calme, on se croirait au milieu de nulle part alors qu’on vient de quitter la plus grande ville du pays !
Ensuite on monte un peu pour entamer la redescendre sur le canton de Zoug. D’abord la campagne environnante, puis arrivée à Zoug, cette petite ville spéciale, partagée entre modernité, business et tradition suisse. Le lac est magnifique et les quais superbes avec la vue sur les alpes bernoises et ses premiers sommets annonciateurs (Rigi, Pilatus) des Alpes. Pause midi au bord de l’eau dans la petite ville de Cham. L’occasion de se baigner dans le lac de Zoug.
On quitte ensuite le canton de Zoug pour rejoindre Lucerne à travers champs et forêt. C’est tranquille et sympa, en longeant la rivière Reuss jusqu’à arriver en pleine ville de Lucerne. On découvre une autre partie de Lucerne qui nous change des cartes postales habituelles. Superbe arrivée avec la vielle ville, les ponts, les églises et le lac. Lucerne sait accueillir les voyageurs à vélo.
On rejoint ensuite notre camping au bord du lac, à Horw, à 10km au sud. Baignade d’arrivée dans le lac des Quatre-Cantons puis retour à Lucerne le soir pour boire un verre et manger (ticket de bus gratuit grâce au camping TCS de Horw).
La superbe ville de Lucerne, belle étape.
Jour 10 : Lucerne (Horw) – Interlaken
82km, 6h de vélo.
1000m de dénivelé.
Probablement LA plus grosse et éprouvante journée depuis le début.
Tout commence tranquillement en quittant Horw et en longeant le lac des Quatre-Cantons jusqu’à Alpnachstad au sud. Belle vue sur le lac et sa complexité géométrique. On entre ensuite dans une belle vallée qui se dirige vers le sud et on aperçoit déjà les sommets enneigés des trois stars de l’Oberland bernois : l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. La route est tranquille et agréable jusqu’au joli lac de Sarnen et ses eaux magnifiques que l’on surplombe en passant.
C’est là que la galère commence : un premier dénivelé de 200m sur 2km pour arriver jusqu’au lac de Lugern. La pente nous semble être quasi à la verticale, sans virage, toute droite. Obligé de s’arrêter à deux reprises.
Ensuite nous arrivons sur le lac de Lungern et ses eaux turquoise magnifiques. On longe le lac, traverse le village puis on s’attaque au deuxième morceau : le col du Brünig. On monte alors un bon 300m de dénivelé sur 5km avec notamment une partie chemin en gravier particulièrement harassante. Heureusement que la vue sur le lac de Lungern et sa vallée est époustouflante car l’effort est extrêmement intense et nous pompe toute notre énergie. Ensuite, vient un peu de plat et une petite descente puis rebelote, dans la forêt, une bonne centaine de mètres de dénivelé jusqu’à finalement atteindre le col du Brünig à 1000m d’altitude ! Enfin !! À noter que le chemin emprunté pour arriver en haut n’était pas du tout adéquat (ligne droite en montée sur des petites routes, quasi impossible à faire à vélo) et que nous aurions largement préféré faire le col sur la route des voitures malgré le trafic assez fort.
Même chose pour la redescente : au lieu de bifurquer à droite vers Brienz par la route principale pour une descente rapide sur quelques kilomètres, la voie de vélo part sur la gauche direction Meiringen. On monte encore un peu puis on bifurque sur un petit village qui nous fait descendre vers Meiringen à travers la montagne par une piste bien raide.
Enfin, nous arrivons à Meiringen exténués mais content de nos efforts, où nous goutons une meringue (spécialité locale) en guise de récompense.
On roule ensuite direction Interlaken en logeant l’Aar (coucou à nouveau, nous l’avions quitté lorsqu’elle se jetait dans le Rhin) en direction du lac de Brienz sur une petite plaine sympathique.
Malheureusement, en arrivant au niveau du lac, 20km avant Interlaken, voilà que la voie cyclable se met à longer et grimper sur la rive sud du lac. On monte une immense montée de 200m de dénivelé qui nous couche complément, malgré la vue magnifique du lac de Brienz. On continue ensuite de grimper jusqu’à l’hôtel Giessbach. Certes les cascades et la vue sont belles mais on en a marre de monter !! La piste continue ensuite à travers la forêt, redescend au niveau du lac puis… remonte à nouveau à flanc de montagne. Ça devient barbant et extrêmement fatiguant aussi bien mentalement que physiquement.
Finalement on arrive à Interlaken épuisés. On s’installe au camping TCS et on va directement se baigner dans le lac de Brienz pour se revigorer. Ouf, enfin terminé. La dernière partie aurait été beaucoup plus simple si la voie vélo nous avait fait passer du col du Brünig à Brienz par la route, puis de Brienz jusqu’à Interlaken par la rive nord du lac. Au lieu de cela, aucune info, pas d’indication de montée monstrueuses sur l’appli SuisseMobile. Dommage et frustrant…
Le soir, repas et soirée sympathique à Interlaken (aller-retour en bus avec tickets gratuits du camping TCS).
Les magnifiques paysages entre Lucerne et Interlaken. Les cartes postales de la Suisse, entre lacs et montagnes.
Jour 11 : Interlaken – Oberwil
52km, 3h05 de vélo
400m de dénivelé
Une journée un peu plus calme pour récupérer de la veille. Petite grasse matinée au camping d’Interlaken jusqu’à 9h. Ensuite nous prenons notre temps au bord du lac : petit déjeuner au soleil, lecture, baignade jusqu’à 11h, c’était juste ce qu’il nous fallait pour repartir d’un bon pied.
On reprend les vélos et on traverse Interlaken pour se diriger vers Spiez en longeant le lac de Thoune. Les eaux sont magnifiques, transparentes, et la piste cyclable longe les bords du lac quasiment tout le temps, c’est idéal avec ce beau temps ! Arrivée à Spiez vers 13h pour faire un super pique-nique au bord de l’eau sur la pelouse (joli sport à gauche du château). À nouveau : repos, baignade et lecture en plein soleil. Ça fait du bien de se prélasser !
Départ 15h de Spiez pour notre étape du soir. On quitte la ville vers l’Ouest pour entrer dans une belle vallée où coule la rivière Simme. Les montagnes sont déjà impressionnantes et élevées, heureusement on reste au fond de la vallée. Pendant 20km on monte graduellement pour passer de 550m (Spiez) à 850m (Oberwil). Certains endroits sont plus abrupts que d’autres mais le paysage nous donne des forces. Ça y est, on arrive enfin dans les alpages. Les montagnes sont verdoyantes, les vaches sont présentes et les petits villages et les fermes se succèdent. Ça sent bon la montagne !
Camping Arnist à Oberwil, tout calme et sympathique. Nous avons particulièrement apprécié les flammekueche maison préparée par les propriétaires. Belle vue sur les alpages environnants et petite balade du soir dans le village d’Oberwil et sa petite gare (avec plusieurs trains par heure jusqu’à minuit, ce pays ne cessera de nous étonner avec son réseau ferroviaire !).
Le lac de Thoune puis les alpages qui font leur apparition.
Jour 12 : Oberwil – Bulle
77km, 5h de vélo, 600m de dénivelé
Une super étape, longue et magnifique à travers les alpes suisses.
Départ d’Oberwil après un petit déjeuner au camping. On entame la montée directement pour une première partie de journée qui va nous mener jusqu’à 1250m d’altitude.
La piste cyclable monte graduellement à travers les champs et les alpages. La vue est superbe sur les montagnes qui enserrent la vallée et la rivière Simme. Petit café à Zweisimmen à 11h et c’est là que les choses sérieuses commencent : 300m de dénivelé dans un cadre magnifique mais avec des montées interminables, parfois droites, sans virages et presque à pic. La motivation est là cependant avec le ciel bleu et nous arrivons à Sannen-Möser (1270m) super fiers de nous !
Nous descendons ensuite vers une nouvelle vallée. D’abord direction Gstaad avec une super descente entre les champs. On passe à travers la fameuse station et ses magnifiques chalets, puis on enchaîne direction Château d’Oex. Juste avant, on trouve un super coin pique-nique dans la forêt au bord de la Sarine, notre nouveau guide pour la journée. Ensuite on continue notre folle descente (avec quelques montées fort fatigantes par-ci par-là tout de même). C’est incroyable de descendre comme ça à travers un tel paysage : entre les champs, les vaches, les fermes, notre petite piste de vélo circule et les montagnes alentours rendent tout cela encore plus beau.
Nous suivons la Sarine à travers le parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut et arrivons dans le canton de Fribourg. Ça y est, pour la première fois depuis notre deuxième étape, nous repassons dans la partie romande de la Suisse.
La piste oscille ensuite entre les versants de la vallée avec quelques belles montées au passage. Nous arrivons au niveau de la vielle ville de Gruyère, magnifique, que nous contournons, pour enfin arriver à destination, au camping des Sapins. Le soir nous allons à Bulle, en bus avec les tickets gratuits du camping, et nous mangeons au restaurant « Le Passage ». Coup de cœur où nous nous sommes régalés ! Cordon bleu, filets de perche, meringue, bouteille de vin. Magique !
Etape montagne magnifique. La route passe entre les alpages, offrant de superbes vues sur les Alpes.
Jour 13 : Bulle – Morges
72km, 4h15 de vélo
Notre avant dernière étape et le passage des fameux 1000 km !!
Départ du camping de Bulle vers 9h30 après avoir attendu que la petite averse s’arrête. On ne reverra plus la pluie mais pour la première fois depuis 10 jours on roule avec les nuages et sans le ciel bleu.
Traversée de Bulle puis direction le sud. La piste est super agréable à travers les grands champs tout verts, peuplés de vaches. C’est calme, en plein air, au milieu de la nature, sans personne, avec les alpes fribourgeoises en arrière-plan. C’était vraiment magnifique ! Le temps gris donne des nuances très belles. On continue sur une vingtaine de km ce petit rythme rural pour arriver sur Châtel-Saint-Denis où l’on passe la barre des 1000km !
Nous arrivons ensuite dans le canton de Vaud, encore assez haut, en surplombant le Léman. On retrouve d’ailleurs « notre » lac après 10 jours, ça fait tout bizarre. Autours du Mont Pèlerin, les vues sont magnifiques, on surplombe le lac au-dessus de Vevey avec un super panorama sur le Chablais, les Alpes vaudoises et l’entrée du Valais. Après quelques montées et descentes autour du Mont Pèlerin, la piste se décide finalement à plonger vers le Léman. S’en suit une super descente de plusieurs kilomètres. Nous bifurquons vers l’Ouest et quittons la piste cyclable qui proposait Vevey/Montreux. Après presque 500km sur la « Route des Lacs », nous la quittons, direction Lausanne pour nous. On arrive sur Chexbres puis on continue pour traverser le magnifique Lavaux. À nouveau, une descente incroyable qui sera probablement la plus belle de tout notre voyage : cinq minutes de descente à travers les vignes du Lavaux (classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, s’il vous plaît) en surplombant le lac Léman avec un panorama à couper le souffle !! On s’arrête d’ailleurs pour pique-niquer au bord de la route au niveau d’Epesses tant la vue est sublime.
La descente se termine au niveau du lac, vers Cully, puis la route continue de longer le bord de l’eau jusqu’à Lausanne. La route est assez passante mais il y a une piste sur le côté. Arrivée à Ouchy, magnifiques quais tout le long, idéal pour flâner, observer la côte, les bateaux et le lac. Cette balade très agréable se prolonge sur plusieurs km jusqu’à la sortie de Lausanne à St Sulpice. Ensuite nous avons continué à longer l’eau, au grès des chemins plus ou moins piétons et autorisés aux cyclistes. De manière générale, la portion Lausanne-Morges (13km) est super agréable et donne quasiment tout le temps directement sur l’eau.
Nous plantons notre tente au camping TCS de Morges. Soirée en ville, puis retour à pied avec de jolies vues sur la côte française du Léman de nuit.
Retour sur le Lac Léman et son magnifique Lavaux, après avoir dit au revoir aux montagnes et aux vaches.
Jour 14 : Morges – Genève
55km, 3h de vélo
On longe la route du lac pour rejoindre Genève. Terrain connu. Notre dernière étape, on prend tout le temps de s’arrêter aux beaux endroits, on parcourt nos derniers km en profitant.
Arrivée à Genève, accueillis par son lac et son jet d’eau, ça y est, victoire, nous l’avons fait !
Retour à Genève, après 1100km !
J’espère que ce carnet de voyage vous aura plu et vous aura donné envie de voyager en suisse à vélo. Bon voyage à toutes et à tous, je serai ravi de répondre à toutes vos questions
Florian