Je me présente, j’ai 25 ans et j’ai en poche un diplôme d’ingénieur en génie civil. J’ai comme projet personnel d’entamer une reconversion pour être professeur de maths dans le canton de Genève ou le canton de Vaud. Pour cela j’ai quelques questions :
Faut-il nécessairement avoir un master 2 en maths pour enseigner dans ces cantons ?
Est-il suffisant que je m’inscrive en L3 en France puis que je passe le CAPES pour ensuite entamer une procédure de reconnaissance de diplôme pour pouvoir enseigner (public et privé) ?
Est-il mieux de m’inscrire en 3eme année de Bachelor à l’université de Genève et de passer le CAPES pour n’avoir que le diplôme d’enseignement à faire reconnaitre ?
Merci pour vos réponses
mimile2
La réponse est oui.
Je pense que vous habitez Annemasse. Où avez-vous fait vos études ? Si c’est à Genève, à l’HEPIA, il est possible d’enseigner dans les écoles professionnelles après avoir eu une expérience professionnelle de huit ans (Voir : Nos écoles ~ CFPT , Accueil | cfpc ).
La procédure de reconnaissance est terriblement longue et ne débouche pas obligatoirement sur un emploi. En Suisse, en général, ce sont les directeurs d’établissement qui engagent les enseignants.
Tout d’abord, une première chose, je ne suis pas certain que vous puissiez accéder directement en 3eme de bachelor en math avec un diplôme d’ingénieur. Pour un ingénieur, les maths sont un outil, elles ne sont pas étudiées pour elles-mêmes, alors que c’est le cas pour un mathématicien. C’est une tout autre approche, un paradigme différent.
Cela dit, passer par la filière bachelor→master, est sans doute le moyen le plus sûr d’accéder à l’enseignement. En principe, dès les examens du 3em semestre réussis (à mon époque, c’était à la demi-licence, soit après quatre semestres), il est possible de s’inscrire pour faire des remplacements, ce qui offre de nombreux avantages, pécuniaires tout d’abord, expérience d’enseignement, début de réseautage, etc.
Vous êtes encore jeune, si vos moyens financiers vous le permettent, je vous conseille cette solution.
mimile3
Je complète ma réponse.
Vous parlez d’enseigner dans le privé. En Suisse, aucun titre spécifique n’est demandé pour enseigner dans le privé, les écoles privées engagent qui elles veulent, quelle que soit formation et titre. Avec effet que les rémunérations sont nettement inférieures aux rémunérations de l’enseignement public, et cela, peu importe le canton.
Vous devez savoir que secteur privé dans l’enseignement suisse est très minoritaire, l’immense majorité de l’enseignement appartient au secteur public et est d’excellente qualité.
Pour schématiser, on ne peut pas vraiment en dire autant du secteur privé. Il s’articule en deux branches : d’une part, les écoles qui accueillent la jeunesse dorée mondiale, qui vient en Suisse passer une partie de leur jeunesse et, en grande partie, y faire la fête. D’autre part, les écoles qui accueillent les jeunes qui ont des difficultés dans le secteur public et dont les parents, nantis pour la plupart, font des efforts pour que leurs rejetons puissent avoir au moins une peinture d’instruction. Je le répète, il s’agit d’une simplification, il y a sans doute de bonnes écoles privées, mais ce n’est pas la majorité de l’espèce.
annemassien744
Merci Mimile pour votre réponse.
Je pensais en effet m’inscrire en 3eme année de Bachelor grâce à une équivalence de mes deux années de CPGE (Crédits ECTS obtenus et bon bulletins) et ensuite m’inscrire à la HEP de Lausanne pour le master spécialisé pour le secondaire 1 qui s’effectue en deux années.
Les étudiants ont-ils une rémunération même partielle lors des stages en master spécialisé 1 ?
mimile5
Bonjour annemassien74,
J’ai terminé mes études en 1969 et je suis à la retraite depuis une quinzaine d’années, il m’est donc difficile de vous répondre quant à la rémunération des stages.
À mon époque, dès la demi-licence obtenue, on pouvait faire des remplacements rémunérés. J’ai passé les vingt dernières années de ma vie professionnelle à enseigner les maths à ce qui était l’École d’ingénieurs de Genève, devenue depuis l’HEPIA. En conséquence, je connais le système genevois, et, un peu, par analogie, le système vaudois.
Permettez-moi une autre remarque.
Vous pensez faire un master vous donnant droit à l’enseignement en secondaire 1. Je vous suggèrerai plutôt de faire un master “pur et dur” en math, pour ensuite vous diriger vers l’enseignement. Ou alors, faire directement un master vous ouvrant les portes du secondaire 2, c’est sans doute plus long, mais plus gratifiant, sur le plan pédagogique, à terme.
Le secondaire 1, ce sont des élèves de 13-15 ans, extrêmement pénible. Ma sœur a passé sa vie à enseigner le français et le latin au cycle d’orientation de Genève (secondaire 1). Elle avait, en général, des élèves convenables, mais malgré cela, arrivée en fin d’année scolaire, elle était vidée, incapable, durant une quinzaine de jours, de faire autre chose que de rester tranquillement chez elle à ne rien faire.
Situation que je n’ai pas connue du tout en enseignant à ce qui est maintenant l’HEPIA.
Il me semble que le secondaire 2, hors école obligatoire, est plus “tranquille”. Il y a aussi une plus grande diversité d’écoles. Mais, à ma connaissance, pour le secondaire 2, il est nécessaire d’avoir un master en math, complété par des études pédagogiques. Pour enseigner dans les HES (Hautes Écoles Spécialisées), dont l’HEPIA, un doctorat suivi de quelque publications ne peut que faciliter les choses, même si ce n’est pas formellement un prérequis. Doctorat qui se fait en étant assistant rémunéré (de l’ordre de 50.000 CHF annuel à UNIGE).
Comme je vous l’ai dit, j’ai passé la première moitié de ma carrière à faire de l’économétrie (j’ai appris ce qu’il fallait d’économie sur le tas) dans une grande multinationale. Pour la deuxième partie, j’ai enseigné les maths.
Je dois dire que j’ai beaucoup aimé cette deuxième partie. L’enseignement est une chose formidable, je ne peux que vous encourager dans cette voie.
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matthieu012206
Bonjour,
Je déterre ce sujet qui m’intéresse au plus haut point, ayant décidé d’une reconversion sur l’année à venir pour devenir prof de maths.
Habitant le Pays de Gex, j’aimerais si possible sur Vaud.
Je suis titulaire d’un Master et d’un MBA obtenus en 2005 dans une grande ecole de commerce. J’ai 44 ans, le commerce international m’ennuie profondément et j’aimerais donner du sens à mon activité quotidienne.
Bref ! Ma question porte sur l’orientation à donner: vaut-il mieux faire
1/ CAPES - Collège français - Suisse éventuellement ou bien
2/ Y a-t-il des formations rattrapantes et diplomantes en Suisse pour directement y enseigner ?