Lanzarote juste avant le confinement
Notre voyage du 7 au 17 mars 2020 durera malheureusement plus que prévu, mais surtout dans des conditions inhabituelles.
Et encore, j’estime que nous avons eu de la chance par rapport aux voyageurs qui sont arrivés ce week-end du 14 mars.
À part le musée César Manrique et le musée du paysan fermés pour cause sanitaire Coronavirus le vendredi jour de visite programmée, nous avons pu faire tout ce que nous avions planifié.
Jour 1 samedi 7 mars:
Arrivés à Lanzarote avec près de 2 heures de retard, dû aux grèves du personnel de la fonction publique Française. Dès qu’on sort de l’avion,il fait chaud, ça commence bien !!!
Après avoir pris notre voiture chez Cicar (déjà loué à Gran Canaria avec eux, au top !!!), nous filons de suite vers Orzola pour prendre un ferry car nous passons ces deux premières journées à La Graciosa.
La mer étant très agitée, la traversée fût périlleuse mais nous avons pu la faire, c’est l’essentiel !
Nous avions loué un appartement à Caleta del Sebo via Booking pour une nuit, spacieux, propre, mais sans produits de première nécessité (sel, sucre, thé, café,…).
Après nous être installé, nous allons marcher jusqu’à la Playa de la Cocina ou le soleil se couchant sur la Montagna Amarilla nous a permis de faire de jolis clichés.
Nous dînons à la pension Enrique, nous avons choisi le poulpe à la Plancha, pas extraordinaire car trop sec.
Jour 2 dimanche 8 mars :
Nous faisons une grasse matinée avant d’aller louer des vélos pour aller à la découverte de l’île.
Nous décidons de faire la boucle nord de 15 kms. Certains passages sont très compliqués, comme les passages dans le sable où les montées, on en a bavé, mais qu’est ce c’était beau !!!
Nous nous sommes arrêtés à Playa del Ganado avant de passer un long moment sur la dangereuse et magnifique playa de Las Conchas qui se trouve au pied de la Montagna Bermeja. Il est possible de l’escalader, nous ne l’avons pas fait car nous avions un horaire à respecter pour pouvoir prendre le dernier ferry.
Ensuite nous avons continuer de pédaler jusqu’à la grande plage de Lambra, ici le sable est roi, c’est magnifique, mais très pénible à vélo !!!
Puis nous avons contourné la Montagna de Las Agujas, là aussi des difficultés dans les montées.
Enfin, nous avons pris notre ferry pour Orzola.
Direction La Asomada où nous avons notre logement pour les 9 jours restants.
Il est super bien pensé, et Esther notre hôte nous a accueilli avec des petites attentions touchantes. Une belle adresse que je recommande.
Nous profitons du jacuzzi mis à notre disposition pour nous détendre de cette journée sportive.
Jour 3 lundi 9 mars
Nous allons chercher notre amie Lyonnaise qui nous rejoint pour la semaine, et allons sur le sud de l’île. Sous une température de 29 degrés, on longe la côte depuis la Playa Papagayo, jusqu’à Playa Mujeres en passant par playa Del Pozzo. Une balade de deux heures dans un décor de turquoise et de noir.
Puis nous reprenons la voiture direction la LZ 703, petite route longeant la côte jusqu’au petit village de El Golfo.
Nous prenons un chemin de terre sur la gauche, nous conduisant à l’océan où nous avons marché sur la lave et admiré des crabes rouges.
Arrêt sur le haut des Salinas de Janublo, vue sur ce patchwork de couleurs très photogéniques.
Ensuite arrêt à Los Hervideros, c’est un site constitué d’une coulée de lave coulant vers l’océan.
Dans cet univers chaotique de laves pétrifiées, l’océan s’engouffre avec fracas dans une petite baie au fond de laquelle se trouvent deux grottes voûtées séparées par un pilier naturel.
Des aménagements permettent de parcourir le site de façon sécurisée, nous passons un vrai moment de plaisir. Un escalier permet d’accéder à un balcon offrant une vue saisissante sur les éléments déchaînés, faisant un bruit impressionnant.
Puis nous continuons notre route pour nous arrêter au Laco De Los Clicos (El Golfo), je le pensais plus vert d’après les photos vues (mais comme aujourd’hui elles sont toutes retouchées, rien n’est identique en vrai…)
Enfin nous redescendons jusqu’au phare de PECHIGUERA,étape pas vraiment indispensable.
Jour 4 mardi 10 mars
Direction le parc Tymanfaya. Il se compose en deux parties: le parc National et le parc Naturel, sur le premier vous ne pouvez pas randonner contrairement au second.
Aujourd’hui c’est au parc national que nous allons dont l’entrée coûte 12 €, on roule en voiture pendant 2 kms au milieu de la lave avant d’arriver sur un grand parking où l’on prend un bus pour faire le parcours d’une durée de 35 minutes. Suivant des conseils, on s’est assis à droite du bus (sens de la marche), mais je ne suis pas sûre que ce soit le bon côté car le soleil était de face, donc pas génial pour les photos…
Néanmoins la balade vaut le coup, les couleurs sont magnifiques, dommage que les explications ne soient qu’en Espagnol, Anglais et Allemand.
Puis nous avons traversé les champs impressionnants de vignes, du côté de La Geria… Mais ici rien à voir avec notre vignoble (j’habite à côté de Saint Émilion), chaque pied est protégé du vent chaud et sec par une petite murette appelée Zocos. On imagine le lourd et long travail de ces viticulteurs pour faire ces murettes qui sont essentiellement en demi-cercle mais que l’on trouve également droites.
Sur la LZ404, à Teseguite, nous nous arrêtés à une carrière qui a attiré nos yeux de photographes.
Le site est rempli de formations rocheuses telles des cheminées de fées… Nous avons aimé parcourir ce lieu inattendu.
Jour 5 mercredi 11 mars
Découverte du nord de l’île,tout d’abord, nous allons au jardin de cactus, à Guatiza. Dominé par un vieux moulin à Golfo ce parc aménagé en amphithéâtre abrite une collection de quelques 1400 espèces différentes de Cactus. Il fait bon s’y promener, nous y restons plus d’une heure.
Nous continuons notre route jusqu’à Jameros Del Agua. Il s’agit d’un petit tunnel de lave avec un petit lac d’eau salée, de petits crabes blancs y vivent. À part pouvoir observer ces petits crabes, nous avons trouvé le site sans intérêt, bien si on veut déjeuner dans un restaurant insolite, il y en a deux sur place. Lorsque l’on sort de la grotte, on est ébloui par le blanc qui entoure la piscine à l’eau turquoise, le tout est trop kitche à mon goût, et beaucoup trop touristique… Nous finissons la visite par l’immense salle de concert dans la roche, on imagine que l’acoustique doit être exceptionnel…
Nous reprenons la route pour seulement 1 petit kilomètre sur une route très étroite et magnifique pour aller à la découverte de la Cuerva de Los Verdes.
Contrairement à sa voisine, cette grotte nous a impressionné, c’est un tube volcanique formé lors de la dernière éruption du volcan de La Corona datant de 3 000 à 5 000 ans. Longue de 10 kms, la cavité se poursuit jusqu’à la mer, et c’est à cette extrémité que Jameros Del Agua a été créé.
On y voit de vastes salles, des couloirs tortueux, des concrétions volcaniques savamment éclairées par Jésus Soto, et de spectaculaires coulées de lave pétrifiée. Nous avons parfois un très haut plafond, d’autres fois, nous sommes dans l’obligation de nous plier en deux pour passer.
La gamme des couleurs est particulièrement spectaculaire allant des tons rougeâtres au blanc en passant par de multiples tonalité d’ocre, de jaune et de vert.
La visite dure 45 minutes, nous sommes conquis !!!
Les yeux pleins d’étoiles, nous montons plus haut vers le nord pour admirer la vue que nous offre le mirador Del Rio.
L’entrée est chère, 5€, mais la vue est sublime sur La Graciosia, on se refait le parcours effectué en vélos quelques jours auparavant
Nous terminons cette journée par un arrêt à Lanzaloe, il s’agit d’une plantation Bio d’aloé Vera, nous faisons quelques amplettes avant d’aller déambuler au milieu de ces champs fleuris au soleil couchant.
Jour 6 jeudi 12 mars
Nous avions réservé une visite guidée de 5 heures dans le parc Naturel de Timanfaya.
Petit groupe d’une quinzaine de personnes, notre guide nous donne des explications sur la flore, les minéraux les éruptions, bon comme mon anglais et mon espagnol sont très limités, malheureusement nous n’avons pas tout saisi…
Après une longue marche, nous contournons le volcan Santa Catarina avant de grimper sur sa crête… WaWahou !!! Comme c’est beau !!! Derrière, le volcan Signalo, est tout aussi majestueux.
Après une petite pause déjeuner c’est à la Montana Colorada de nous dévoiler ses secrets. Nous ne faisons pas le tour, mais nous nous arrêtons au niveau de la plus grosse bombe volcanique du monde.
Le volcan avec ses couleurs rouge, ocre et noir est tout simplement magnifique.
Enfin, de l’autre côté de la route nous marchons au coeur du volcan La Caldera de los Cuervos. Impressionnant de marcher là où il y a plus de 200 ans ce géant crachait tout ce qu’il avait de Magma !
Des coulées de lave à perte de vue donne un spectacle apocalyptique et l’on imagine les dégâts qu’ont produit les nombreuses éruptions durant 6 ans.
Nous finissons la journée à Famara, grande plage aux belles vagues qui font le bonheur des surfeurs, elle se trouve au pied d’une grande falaise très impressionnante.
Le sable que l’on trouve en petites dunes est très fin et d’une jolie couleur claire.
Jour 7, vendredi 13 mars
Nous retournons vers le nord de l’île pour visiter la fondation César Manrique, malheureusement nous trouvons porte close, décision du gouvernement de fermer tous les lieux touristiques pour faire face à la propagation du virus…
Même chose pour le musée Del Campesino…
On ne s’avoue pas vaincu malgré notre déception, nous allons jusqu’à Nazaret pour découvrir Lagomar, et là, surprise, c’est ouvert !!!
Nous flanons dans cette maison labyrinthe, adossé à la roche qui aurait appartenu à Omar Sharif et qu’il aurait perdu au jeu… Rien n’est moins sûr…
Cette maison musée imaginée par César Manrique et créé par Jésus Soto, est un petit paradis, nous avons beaucoup aimé.
Puis nous visitons le très joli centre de Teguise,qui fût autrefois capitale de Lanzarote.
Nous avons pris un verre dans un bar restaurant situé dans la plus vieille demeure de la ville, elle date du 15ème siècle. Un patio joliment décoré accueille les clients à l’ombre.
Jour 8 samedi 14 mars
On repart en randonnée dans le parc naturel de Timanfaya.
Direction Mancha Blanca pour aller sur la crête d’El Caldera Blanca.
Nous avons suivi le GPS GOOGLE pour aller au parking, ne faites pas la même erreur que nous !!! Il nous conduit du mauvais côté du volcan et le chemin est très chaotique presque impénétrable… Heureusement des gardiens nous ont indiqué le bon chemin.
Donc, après avoir déposé notre voiture sur le parking, nous traversons un très long sentier au milieu de la lave, mieux vaut être bien chaussé car le sol est tortueux…
La randonnée est très jolie avec le bleu de la mer au loin, le noir de la lave et l’ocre des volcans, le tout sur fond de ciel bleu parsemé de nuages cotonneux, un régal !!!
Nous choisissons de grimper sur le volcan par la partie la plus lointaine, qui est aussi la plus difficile, mais pour les photos, c’est mieux, nous n’avons pas le soleil de face. Quand on arrive sur la crête, à nouveau c’est waouh !!! Le cratère s’offre à nous blanc, parsemé de blocs noirs, c’est une merveille !!!
Je conseille à tous d’aller faire cette randonnée qui, au final, n’est pas si compliquée car c’est le plus beau volcan de Lanzarote !!!
Il nous faudra une bonne heure pour faire le tour de ce cratère.
À côté, un volcan beaucoup plus petit, mais néanmoins joli avec sa couleur dorée, Humanizadas, dans lequel nous pouvons pénétrer.
Il nous a fallu 5 heures pour faire cette randonnée d’environ 10 kms, en prenant vraiment notre temps.
Jour 9, dimanche 15 mars
Dernier jour pour pouvoir sortir avant le confinement prévu demain.
Nous retournons vers le nord avec un premier arrêt à Ermita De Los Nieves puis au mirador Del Bosquecillo.
Assez proche l’un de l’autre, ils donnent sur la plage de Famara, nous sommes donc en haut des grandes falaises vues lorsqu’on y était.
Nous reprenons la route principale LZ10, laissant derrière nous ces pistes caillouteuses, jusqu’à Haria. Le village qu’on atteint après une descente vertigineuse sur la route serpentée se dresse là, comme une oasis avec ses centaines de palmiers !!! C’est magnifique, on a l’impression d’avoir changer d’île !!!
Nous continuons sur Orzola, puis prenons la LZ1 qui longe la côte est. Arrêt à la Caleta Blanca, très étonnante plage de sable blanc au milieu d’une coulée de lave noire.
Comme nous avons pu le voir sur plusieurs plages, des murets identiques à ceux des pieds de vignes sont réalisés pour que les gens puissent être protégé du vent, ça donne en plus une intimité, c’est extra !!!
Puis nous nous arrêtons à Playa Mujeres sans pouvoir voir les piscines naturelles car la marée est haute.
Dernier arrêt à Arrieta pour admirer la sublime villa bleue.
Jour 10 lundi 16 mars
Premier jour de confinement, mon compagnon conduit notre amie Lyonnaise à l’aéroport et prend des renseignements sur notre vol du lendemain que l’on sait annulé depuis le matin. On lui dit que nous recevrons un SMS ou un mail nous proposant un vol de rapatriement.
Notre Airbnb étant doté d’un jacuzzi, la journée passe assez vite.
Jour 11 mardi 17 mars
Toujours pas de nouvelles pour repartir, je m’occupe en préparant ce carnet de voyage que j’éditerai chez moi afin de pouvoir faire la mise en page avec mon ordinateur.
Jour 12 mercredi 18 mars
Nous sommes toujours bloqués sur cette sublime île, dommage d’être confinés, ce serait si bien de pouvoir découvrir des petits coins cachés.
Nous contactons l’ambassade pour savoir s’il y a des vols de secours, mais ils nous répondent que tant qu’il y a des vols commerciaux, ils n’interviennent pas… Sauf que j’ai beau faire toutes les recherches possibles, je ne trouve rien pour Bordeaux, sauf avec une correspondance dans une capitale européenne avec une nuit sur place, sans être sûrs que le second vol sera opéré… Nous ne tentons pas le diable, easyJet nous propose un vol le 30, nous réservons pour cette date.
Heureusement que nous avons pris avec nous notre fidèle compagnon, sans lui ce confinement aurait été moins confortable !!!
Jour 13 et 14 Jeudi 19 mars, vendredi 20 mars
Même la météo s’en mêle… il vente, il fait frais, pas top !!! Nous avons des livres, on fait un premier tri dans nos photos … on joue encore !!!
Jour 15 Samedi 21 mars
Jean Luc va faire les courses pour la semaine, et le soir même nous recevons un SMS de l’ambassde nous informant de vol pour Paris le lendemain midi !
Nous réservons finalement nos places (10 fois le prix de notre billet initial !!)
Jour 16 Dimanche 22 mars
Notre vol se passe bien, l’avion est quasiment complet. Pas de train pour Bordeaux à l’arrivée, nous devons passer une nuit sur la capitale.
Sylvie