Trek dans les Annapurnas, du 20 au 26 octobre 2018
Aller marcher dans les montagnes de l’Himalaya! Quand même, c’est un must! D’autant plus que nous sommes déjà au Népal! Mais où, quand et comment ? Voilà bien des questions auxquelles chaque personne aura ses opinions et verra ses avantages et ses inconvénients. Avant et après la randonnée…
Alors voici notre point de vue!
D’abord, il faut faire un choix entre les régions de l’Everest ou des Annapurnas. Bien sûr l’Everest est plus glamour et prisé par les touristes. Mais, pour s’y rendre, il faut prendre l’avion et passer par l’aéroport de Lukla, situé à 3 000 m d’altitude. Or, la piste n’a que 500 m de long, 20 m de large et une pente de 12 degrés, avec, en prime, en bout de piste, un à pic de plus de 600 mètres, ce qui en fait l’aéroport le plus dangereux au monde (regardez sur YouTube ). Bien sûr, il n’y a que des petits avions de moins de 16 passagers qui y vont (environ 75 par jour en haute saison et nous sommes en haute saison!) et il n’y a pas vraiment beaucoup d’accidents, mais quand même… Comme Dominique n’aime pas les avions et que ses petites pilules calmantes ne sont pas assez fortes (d’après elle), l’Everest partait avec un handicap difficilement surmontable… Ensuite, le camp de base de l’Everest est à 14 jours de marche (aller-retour) et il y a des milliers de randonneurs. Des amis rencontrés là-bas l’ont fait, en bonne partie, et ils ont adoré. Mais nous, nous avons opté pour les Annapurnas.
Les Annapurnas sont plus accessibles et il y a de nombreuses possibilités de treks de quelques jours à plus d’une quinzaine et les montagnes sont presque aussi hautes (8 091 m pour l’Annapurna vs 8 848 m pour l’Everest, mais on n’y monte pas de toute façon!). On nous a conseillé le trek du Panorama des Annapurnas (ou le Ghorepani) qui passe par le Poon Hill (3 200 m), d’une durée de six jours et de calibre intermédiaire et c’est ce que nous avons choisi.
Les permis de trek et d’entrée dans la zone de conservation des Annapurnas totalisent 10 000 roupies (114 $ CAN) pour deux personnes.
Maintenant, la question est avec ou sans guide (30 USD / jour) et porteur (25 USD / jour) ? En principe, le guide est là pour te guider dans les sentiers certes, mais aussi pour t’expliquer l’environnement, pour te raconter la vie des gens, pour faire les contacts avec les tenanciers des hôtels et des restaurants, bref pour communiquer… Dans la vraie vie cependant, les sentiers sont suffisamment bien indiqués et il y a suffisamment d’hôtels (Guesthouseou Teahouse), de restaurants et de randonneurs que le besoin de guidage n’est pas nécessaire. Quant à la fonction de communication, pour les réservations aux hôtels et les restaurants c’est bien pratique, mais non nécessaire. Et pour les explications et les discussions sur la vie et les gens, le résultat est en fonction de la capacité du guide à communiquer avec vous. Si votre guide ne parle pas beaucoup anglais, le résultat sera médiocre.
Quant aux porteurs, ils transportent facilement entre 12 et 15 kilos et ceux qui travaillent pour les groupes peuvent transporter jusqu’à 30 kilos. Ils seraient payés en fonction du poids et de la distance parcourue.
Qu’avons-nous décidé ? Nous avions un contact, un guide qu’une amie nous avait référé. Nous l’avons rencontré, il était bien sympathique, parlait bien anglais et aussi le français, mais n’était pas disponible pour nos dates. Il nous a donc recommandé un de ses amis qui a une agence de trek. Nous lui avons fait confiance les yeux fermés et nous avons engagé Bhim comme guide et Uldop comme porteur.
Le point de départ habituel, et aussi poste de contrôle des permis, de la plupart des treks est situé à Birethanti à 46 km de Pokhara. De là, le sentier suit la route jusqu’à Hille (7 km plus loin) pour ensuite bifurquer et devenir essentiellement un escalier de pierres. Nous nous sommes rendus en jeep jusqu’à Hille (6 000 roupies) et gravi les marches jusqu’à Ulleri, trois kilomètres plus haut, en milieu d’après-midi. Ce fut donc une première petite journée. Une mise en bouche quoi!
Le village de Hulleri
Comme nous sommes un peu poules de luxe, ben oui on aime notre petit confort!, nous avions bien hâte de voir à quoi ressembleraient nos logements pour les soupers et les couchers. Et sûrement que vous êtes aussi un p’tit peu curieux de voir ça. Alors, voici notre première teahouse pour voir la vie en rose.
On aime bien le rose. Les chambres sont rudimentaires évidemment, mais nous avons bien mangé et bien dormi.
Deuxième journée, départ à 8 h 30 pour une petite marche d’environ quatre heures pour une distance de plus ou moins 8 km de Ulleri à Ghorepani. Un sentier tout le long en montée et principalement en escalier, avec une vue superbe en arrivant à l’hôtel.
(Village de Ghorepani, notre teahouse et la vue depuis la terrasse de notre hébergement)
Troisième journée, la plus difficile du trek, départ de l’hôtel à 5 h pour aller voir le lever du soleil au sommet du Poon Hill (3 200 m d’altitude) à une heure de marche de notre guesthouse. Et nous ne sommes pas seuls. Il y avait des centaines de randonneurs avec des lampes frontales qui se suivaient à la queue leu leu pour la montée. Le lever du soleil était tout de même magnifique même si cela manquait un peu d’intimité et de silence pour l’apprécier à sa juste valeur. Mais aussitôt Galarneau levé, tout le monde se dépêche de repartir. Ça vaut la peine de rester encore quelques instants pour admirer le panorama dans la tranquillité. Nous voulions y laisser une trace, on y a donc installé une série de drapeaux à prières à saveur québécoise comme en témoigne la photo ci-après ;-).
(C’est très drôle parce que plusieurs jours plus tard, nous recevions un message d’une personne inconnue qui nous disait : « Nous vous avons trouvés! » Une vidéo de notre banderole de prières au vent était jointe. Nous avions évidemment inscrit notre adresse de blogue à l’arrière du drapeau ;-)).
C’est le temps de redescendre pour prendre notre petit-déjeuner et reprendre la route pour le village de Tadapani (presque 10 km de marche). Sept heures de montées et de descentes dans des paysages majestueux, dont une forêt de rhododendrons de plus de 30 m de haut. La photographe s’arrêtait toutes les cinq minutes pour prendre un nouveau point de vue. Ha!, le sens de l’exagération de Jean-Pierre!
Nous sommes arrivés à Tadapani en milieu d’après-midi au Magnificent Hotel, qui a une très belle vue des montagnes en surplomb du village. Mais, outre le paysage, l’hôtel n’a que le nom de magnifique. À 20 h 30, tous les touristes étaient couchés et les guides et porteurs se sont installés sur des matelas par terre dans la salle commune du rez-de-chaussée.
(La magnifique vue de la terrasse du Magnificent Hotel à Tadapani)
Le quatrième jour, à peine trois heures de marche nous attendaient pour nous rendre à Ghandruk où nous sommes arrivés vers midi. Le sentier descend presque tout le temps et nous avons encore traversé une forêt enchantée de rhododendrons.
Nous avons fait une petite promenade dans le village et puis paressé le restant de la journée dans notre chambre. Nous avions cette fois-ci une salle de bain privative, mais il n’y avait pas d’eau chaude, zut ! Elle aurait été si bonne… Vers 17 h, on décide de sortir de la chambre et là! WOW! Nous n’avions aucune idée de la vue qui s’offrait à nous puisque comme d’habitude, le panorama était caché par les nuages à notre arrivée.
Dominique en a profité pour retourner prendre des photos dans le village.
Le cinquième jour fut plus difficile, presque six heures de marche. Le sentier descend en escalier pendant 1 h 30 jusqu’au fond de la vallée et remonte toujours en escalier de l’autre côté (plus de 600 m de dénivelé). Le paysage était très beau et la vallée nous a fait penser au Cañon del Colca au Pérou en plus verdoyant et en moins stressant ;-), et aussi, encore plus, au nord du Vietnam avec ses rizières dorées.
Nous nous sommes arrêtés à Tolka où nous avons discuté avec un groupe d’Américains sur leur chemin du retour du Annapurnas Base Camp (ABC trek). En effet, la plupart des treks de l’Annapurnas passent par Ghandruk et Tolka. Nous avions songé au cours de notre semaine à prolonger pour nous rendre au ABC, mais on nous a fait remarquer que ce sentier était encore plus touristique et achalandé que celui que nous étions en train de terminer. Nous n’avons pas donné suite.
Pour notre sixième et dernière journée, nous n’avions qu’environ quatre heures de marche, en pente douce, pour nous rendre à Dhampus où nous avons pris un taxi (4 000 roupies) jusqu’à Pokhara.
En conclusion, nous avons beaucoup apprécié cette randonnée, nous sommes très contents de l’avoir fait et nous le recommandons à tous. Les sentiers sont faciles d’accès, bien balisés et très bien entretenus quoiqu’il y ait beaucoup beaucoup beaucoup d’escaliers en pierre. Évidemment, nous sommes en montagne et ils ont été créés par et pour la population locale pour relier les villages entre eux. Les étapes semblent courtes en terme de distance, elles sont exigeantes par moment à cause des dénivelés, mais, à tout le moins, elles permettent de se reposer et de ne pas « avoir hâte que ça finisse ».
Les paysages sont magnifiques, que ce soit les montagnes ou encore les forêts de rhododendrons. Malheureusement, les montagnes se cachent dans les nuages à compter de midi, phénomène prétendument anormal pour cette période de l’année. Nous ne savons pas exactement pourquoi, mais les « frissons » recherchés pour la beauté des choses, comme nous en avons eu dans les parcs et déserts du Chili, ne se sont pas manifestés. Cela provient peut-être du fait qu’il y a trop de monde dans les sentiers, que plusieurs parlent fort, font jouer de la musique ou bloquent le chemin de sorte que la « zénitude » recherchée pour ce type d’activité n’a pas été au rendez-vous.
Bon à savoir concernant les hébergements, il y a de nombreuses guesthouseset teahousessituées tout le long des sentiers. Nul besoin de marcher pendant cinq heures pour se ravitailler ou pour dormir. Cependant, la plupart n’ont pas de chauffage et les douches et toilettes sont communes en général. Les coûts pour les nuitées varient entre 700 et 1 400 roupies pour deux (entre 8 et 15 $ CAN) et il faut compter environ 5 500 roupies (55 $ CAN) pour tous les repas de la journée.
Un mot en terminant pour vous parler de notre choix d’avoir opté pour un guide et un porteur. En ce qui concerne le premier, il s’est avéré très avenant, mais il ne parlait que très très peu anglais de sorte que sa présence fut inutile, voire dérangeante. Nous aurions dû parler plus longuement avec lui et le questionner davantage lors de notre rencontre initiale à l’agence de trek. En plus, nous nous sommes rendu compte qu’il prenait un p’tit coup avant le repas du soir et plus la semaine avançait, plus il devenait ivre à l’heure du souper. Par contre, nous avons beaucoup apprécié le fait d’avoir un porteur pour transporter le gros du matériel.
Bref, un trek dans les Annapurnas est un impératif, avec un porteur, mais, vous l’avez compris, pour nous si c’était à refaire ce serait sans guide.
Dominique et Jean-Pierre
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