A ceux qui, comme moi, ont cherché en vain des renseignements factuels sur l’ascencion du Gunung Agung, plus haut sommet de Bali, voici mon expérience :
Ce volcan est un classique à Bali, en particulier pour assister au lever du soleil. L’ascension par les différentes voies se fait donc dans l’immense majorité des cas de nuit, mais il est toutefois possible de gravir ce mont de jour, et également sur deux jours, avec nuit passée dans un des camps de base.
Les voies décrites dans la plupart des guides sont au nombre de deux. Une troisième option est possible, comme je l’ai découvert au sommet.
- La plus courte, et donc la plus prisée, démarre de Pura Pasar Agung, un temple situé sur le flanc sud du volcan. A 1600m d’altitude, il raccourcit l’ascension en dénivelé et en kilomètres, mais n’offre, toujours selon les guides, pas l’accès au point culminant ;
- Un sentier continue toutefois, permettant d’accéder au sommet, raccourcissant l’ascension de 4km, et de 400m de dénivelé. Ce sentier est assez récent, est ne m’a pas été proposé.
- L’ascension depuis Pura Besakih, sur le flanc ouest, est plus longue, mais arrive au sommet de la caldeira, à 3142m d’altitude, c’est elle que je vais décrire.
L’ascension typique depuis Besakih coûte aux environs d’IDR.15000000, soit une centaine d’€, pour 2 personnes, transferts et petit déjeuner compris. Le guide est-il utile ? C’est une question que l’on peut se poser a posteriori, mais la somme est modeste, elle permet de faire tourner un peu l’économie locale, et certains guides sont intéressants. Il faut de toute façon s’inscrire à une guérite au départ, et le guide est « obligatoire ».
Elle débute aux environs de minuit, à une altitude de 1100 m. Le dénivelé est donc de l’ordre de 2000m, sur une longueur que j’estime à une quinzaine de kilomètres, aller-retour. Elle se décompose en 3 phases :
- Une première partie dans la forêt, sur un sentier assez pentu et plutôt bien marqué. Une frontale efficace est obligatoire, surtout s’il n’y a pas de lune. Le terrain est de terre très sèche, très peu agglomérée, et non très glissant et par endroit humide. L’usage de bâtons est un vrai plus, ils permettent de s’équilibrer un peu mieux. Parfois, des mains courantes sont en place, mais ce ne sont que des lianes, ou des morceaux d’étoffe noués entre eux… la prudence s’impose donc. Cette première partie monte jusque 2500m environ, 2h30 de montée, incluant une pause/prière du guide (la montagne est sacrée). Au camp N°1, nous faisons une pause d’une bonne demi-heure, utile en ce qui me concerne, avec feu de camp et café chaud. La température commence à se rafraichir mais, encore un peu à couvert, le vent ne souffle pas.
- Une deuxième partie sur un chemin assez escarpé, couvert de scories de petites tailles, et là encore plutôt glissant, permet d’accéder à un petit temple, où une seconde pause/prière est obligatoire. L’ascension prend alors une allure alpine, dans des rochers qui demandent parfois l’usage des mains. Le terrain prend la forme d’une ligne de crête, et le vent commence à souffler, le cas échéant. Selon le rythme, les pauses s’enchainent. Pour moi, nous avons fait une deuxième pause de 45min à 4h00 du matin, dans une anfractuosité de rocher, à l’abri du vent, donc.
- L’arête sommitale arrive sans vraiment prévenir, et plus vite que je ne pensais. Pour éviter une longue attente sans abri, nous faisons une troisième pause de 45min, pour arriver au sommet aux alentours de 5h30. Le jour commence à se lever, et la vue sur l’ensemble de Bali, ainsi que le Mont Rinjani, sommet de Lombok, et les volcans de Java est extraordinaire. Le cratère est également somptueux, la lumière change toutes les minutes.
Offrandes, petit-déjeuner, photos, lever de soleil, nous attaquons la descente à 6h45, par le même chemin. Tout se passe bien jusqu’à la forêt, où ce qui était glissant à la montée devient franchement casse-gueule, d’autant qu’une certaine fatigue se fait sentir. Il faut donc être extrêmement prudent sur cette partie. Retour au temple et à la voiture à 9h30, 2h45 de descente, donc.
En conclusion, une très belle balade, relativement peu technique, pour peu que l’on soit un randonneur régulier. Les 2000m de dénivelé se sont fait avaler assez facilement, la montée étant raide, et rapide. Je trouve que les temps de pause étaient trop longs, sur la fin, le vent étant pénétrant. Si c’était à refaire, j’insisterais pour partir au moins une heure plus tard, pour raccourcir d’autant les temps d’arrêt. Le chemin dans la forêt est parfois un peu gazeux, mais l’on ne s’en aperçoit qu’à la descente, lorsqu’il fait jour.
Pour l’équipement, je suis parti avec (trop de choses…) :
• Un sac de 35l
• Comprenant : couverture de survie, frontale évidemment, 2 paires de chaussettes, un bonnet, 3l d’eau, quelques fruits secs, une veste en laine, et une veste coupe-vent, toutes deux indispensables au sommet et lors des pauses.
• J’avais 2 paires de chaussure. Je suis monté avec des chaussures légères, mais j’étais content de chausser des Scarpa montantes et offrant plus d’accroche à la descente, très glissante je le rappelle.
• Une paire de bâtons.
• Je n’avais pas de gants, mais je l’ai regretté. Il fait une dizaine de degrés au sommet, mais, avec le vent, le ressenti est très différent, et c’est avec les doigts gourds que j’ai mangé, bu et fait les photos.
Et voilà, profitez en bien à votre tour !