Laurence.
Ce n’est pas en une seule nuit que l’on peut estimer si des hordes montent où pas à l’assaut du Teide, ni ce qu’il s’est passé précisément cet été :=)
Donc oui, pour nous, ce sont des hordes, et si le parc devient payant, avec gardes à l’entrée, les montées de nuit prendront sans doute une toute autre tournure et il est grand temps :
ce n’est pas parce que l’Europe entière et au delà veut aller voir le lever du jour sur un site de 80m de diamètre perché à 3.700m d’altitude (les réseaux sociaux et les selfies sont un désatre en ce sens) que c’est forcément possible ni souhaitable.
Mais pas ailleurs, fermer le parc et faire payer l’entrée ça génère de fortes réticences locales.
Vous, vous venez en vacances quelques jours puis vous repartez sur un continent.
Pour nous qui vivons ici, sur la surface du quart de la Corse voyant passer 5 millions de touristes par an (années normales) et 900.000 habitants, c’est tout notre espace qui est entrain de se restreindre et de se réguler de tous côtés, car il y a trop de monde.
Et ce n’est pas fini. Bientôt si tous les projets se mettent en place, on ne pourra plus faire un pas pour aller se délasser dans la nature sans devoir s’inscrire on line.
Donc ce n’est pas si simple.
Les idées de solutions que vous proposez, ici personne n’y a déjà pensé… :=)
Heureusement que vous êtes là pour nous les suggérer :=)
Mais c’est bien, sauf qu’ il va falloir les adresser à qui de droit, mais de grâce ne mettez pas tout le monde dans un même sac, et évitez aux Canaries de traiter les canariens “d’espagnols” :=) Ils aiment moyennement.
En Corse vous auriez dit les corses, à la Réunions vous auriez dit les réunionais, et bien les canariens sont avant tout canariens, car les réalités insulaires et l’éloignement cela crée en géneral de fortes particularités culturelles.
Disons plutôt qu’il y a un monde entre les usagers , les citoyens, les milieux environnementaux, les vrais randonneurs qui savent ramener leur papier toilette dans un sachet à la maison d’un côté, et les autorités locales de l’autre, qui priorisent là où ça les intéresse.
Par exemple, le Teide est en ce moment en grand danger, et ça rue dans les brancards sur place à ce sujet, même si vous ne le savez pas.
Néanmoins pendant ce temps, une levée de bouclier citoyenne canarienne et résidente vient de faire stopper en quelques jours un projet ahurissant pondu par le gouvernement régional cet été :
“aménager” pour le plaisirs des touristes 117 charcos , juste sur cette frange de fabuleuse biodiversité inter-maréale indispensables à l’équilibre aquatique, et que les canariens chérissent particulièrement car ce sont leurs souvenirs d’enfance de baignades sur les côtes rocheuses, et leurs coins actuels loin des plages bondées.
Tandis que les vacanciers qui étaient aux Canaries ces 4 dernières semaines n’ont sans doute rien vu ni rien entendu, la réaction a été multitudinaire et unanime,appuyé par la communauté scientifique insulaire : projet “touristique” retiré.
En parallèle, même bras de fer afin de défendre la Zone Spéciale de Conservation des cétacés de la côte Ouest de Tenerife où un vieux projet de port complèment has been du point de vue environnemental vient de revoir le jour, scandaleux, qui pue les intérêts personnels à 20 km, et qui serait à terme mortifères pour les baleines et les dauphins :
Re-mobilisation citoyenne et bras de fer avec les politiques qui s’accrochent à ce beau projet, et ma foi… ça avance dans le bon sens.
Bref il faut être sur plusieurs fronts à la fois : le Teide est un des autres sujets qui monte, parce ce que vous racontez s’est accéléré cette année. Brutalement. Et pas que le Teide. Je n’ai personnellement jamais (20 ans de vie à Tenerife) vu l’Île aussi sale en certains endroits, alors que jusqu’à il y a peu, les visiteurs en soulignaient la propreté.
Alors qu’est ce qu’il se passe, tant du côté des jeunes générations de canariens qui se remettent à jeter des canettes de bière ou des sachets de leur grignotage par la fenêtre de la voiture là où ça ne se faisait plus, que des touristes d’horizons nouveaux que nous ramène la situation Covid, sous pretexte que nous sommes un des rares lieux où l’on peut aller relativement facilement ?
Ce que vous avez vu au Teide, ce n’est qu’un des aspects du problème.
Pendant des décennies, les randonneurs faisaient l’ascension du Teide sans que l’on ne trouve derrière eux le dépotoir actuel (je précise, nettoyé il y a quelques jours par les Montañeros de Tenerife qui en ont eu marre d’attendre que le département le fasse. ).
Et vous avez vu les portes du refuge cassées, les bancs idem, les bouteilles d’alcool laissées là pour la postérité ? On est dans le registre de randonneurs amateurs de nature en haute altitude là ?
Alors quoi… seulement un problème de toilettes sèches, ou plus vaste et plus grave, de comportements années 20 de ce siècle ?
Quoi qu’il en soit ne partez pas à l’aveuglette : j’avais autre chose à faire je vous l’avoue, mais je vais vous passer quelques adresse où envoyer votre courrier,dont je paratage bien sûr, à quelques nuances près le fond.
Bien cordialement,
France (Tenerife Autrement)