Disons tout de suite que je suis revenu quelque peu déçu, comme vous allez vous en rendre compte, sans mentionner que la vie est beaucoup plus chère qu’au Vietnam (à ceux qui pensent que c’est normal car tout est importé, je réponds que l’excellente bière locale Lao et le café local, un des meilleurs du monde, sont également plus chers). Grand détail peu plaisant : gros problème de drogue chez les jeunes, donc de plus en plus de vols et tous les loueurs de motos insistent à ce que vous mettiez une chaine (qu’ils vous donnent) le jour et ne jamais laisser la moto dans la rue la nuit, chaine ou pas, et de ne jamais laisser un sac sur la moto, ce qui est très ennuyeux quand vous voulez visiter quelque chose en chemin ; il faut trimballer les bagages avec soi.
VIENTIANE
J’y ai passé une semaine je ne sais pas trop pourquoi. C’est sympa mais sans plus ; il y a ce qui est appelé « Le Centre », avec 3 grandes rues est-ouest, Fa Ngum au bord du Mékong (enfin, pas tout à fait au bord car grande esplanade du coté fleuve et développements immobiliers en veux-tu en voilà ; bref les bords du Mékong sont vraiment moches), Setthatirat, et Samsenthai, et un tas de petites rues nord-sud. Pas grand-chose de transcendant à visiter : wat wat wat wat wat ! Attendez-vous à vous perdre le 1er jour vu que les panneaux de rue sont aux abonnés absents sauf pour les rues du « Centre », où il y a tout de même du rarement vu, des rues sans nom même quand il y a dedans de bons hôtels et restaux ; quant aux plans de Vientiane, pas de noms de petites rues non plus ! Une adresse « normale » à Vientiane est « derrière le Wat Im Peng » ; comme il y a plusieurs rues derrière ….
Tout cela se visite facilement en vélo. Excellents engins (normaux et VTT) au Lao Bike sur Setthathirath juste en face du wat Ong Teu. Plusieurs loueurs de motos dans le même coin.
Côté hôtels, il n’y a que l’embarras du choix, du 1 au 4 étoiles ; avec mon grand nez, j’en ai trouvé un extra, la Villa Sisavad, 117/12 Ban Sisavad. Un vrai miracle ! Dans une petite rue tranquille, on entre dans une grande cour avec, au fond, un bâtiment en rez-de-chaussée de 10 chambres, à gauche, un petit bâtiment neuf d’un étage de 7 chambres, et surtout, incroyable mais vrai pour le prix, à droite, une grande piscine avec tables au soleil ou sous toit de chaume en terrasse. Quand on ajoute l’accueil chaleureux de Mme Khéo, la belle patronne lao, en plus adorable et francophone, on ne se demande plus pourquoi faire une réservation à l’avance est indispensable. A 500 m sur la gauche, marché avec petites gargotes et, à 10 mn à pied, un excellent restaurant thaï au patron hilare, le Khua Thai, où l’on mange mieux pour pas un rond que dans beaucoup de restaurants connus de Bankgok. Un peu excentré (15 mn de moto du Centre), mais, avec la piscine, on ne peut pas trouver mieux pour le prix dans tout Vientiane.
Sinon, en très bien pas cher dans le Centre, le Mali Namphu, très prisé à cause de son grand patio, et la petite Heuan Lao GH (avec les innombrables chats et chiens de M. Somboune, le patron artiste-peintre francophone), sont mes préférés ; en 3 étoiles, définitivement la belle Villa Manoly, avec son grand jardin et large piscine, au grand calme « sur le côté du wat Phyavat » (petite rue en terre sur le côté droit du wat) et le Sala Impeng, petits bungalows très chouettes dans un grand jardin (mais pas de piscine) ; en 4, l’Ansara, mais ce ne sont pas les mêmes prix, et le Green Park, impec mais vraiment excentré !
Evidemment, les restaux pullulent. Je me suis régalé 2 fois au célèbre Chokdee, ouvert par un belge super-sympa ; je vous recommande les moules à la moutarde ; attention : il a une sacrée collection de bières belges dont une délicieuse Blanche à la pression et Blanche de Namur en bouteille, mais les prix… 8$ pour une petite pression ; je n’ai pas fait attention et ai vidé mon porte-monnaie dans la soirée ! 2 excellents diners au Provençal (a déménagé au au coin nord-est de Manthattourhat et Setthatirat ; si vous avez faim, ses pizzas font 37 cm de diamètre) et un autre diner à une belle trouvaille, le Xang Khoo au coin de la fontaine de Nam Phu, que le très sympathique et cultivé jeune français Arnaud a repris lorsque c’était une crêperie réputée comme la meilleure du Laos (100% sarrasin, une grande rareté en Asie du Sud-est – Essayer la crêpe Normandie aux pommes caramélisées et calva !) ; il a ajouté sur le menu des plats laotiens traditionnels (excellents Lap) ainsi qu’occidentaux, des spaghettis au filet mignon. Le tout dans une belle salle au carrelage rouge et grosses poutres en bois au plafond, avec large terrasse, et à des prix si doux (pour Vientiane) qu’on croit rêver. Voilà une excellente petite adresse pour se régaler et passer une bonne soirée à bavarder avec vos voisins de table ou au bar avec Arnaud.
Pour déjeuner, facile pour moi de choisir : tous les midis à la terrasse du Banneton, célèbre boulangerie-pâtisserie-salon de thé français ; des tartelettes divines (mais ils ont aussi un tas de salades etc.) + un ou 2 verres de Chardonnay blanc bien frais ont fait l’affaire à chaque coup !
Pas grand-chose dans les alentours de Vientiane, qui sont en plaine, à part un endroit étonnamment farfelu, le Wat Xien Khuan (Buddha Park), à 24 km au sud de la ville en longeant le Mékong (route de Thadeua) ; imaginez un immense terrain où un riche lao, Luang Pu, qui rêvait de fusionner le bouddhisme et l’hindouisme, a érigé plus de 200 statues en béton armé, dont certaines sont vraiment très chouettes (et le Buddha couché gigantesque) ; on y passe un après-midi dans un vrai Disneyworld lao.
Pour les billets d’avion, le bureau de Lao Airlines dans le Centre est fermé (bureau à l’aéroport seulement) ; heureusement, en face, il y a une excellente agence gérée par un hindou parlant un anglais impec, la Lao Passenger Service Co, en bas de la rue Phangkam presqu’au coin de Fa Ngum ; il m’a eu un billet Vientiane-Pakse pour moins cher que ce m’avait annoncé Lao Air au téléphone ; il fait aussi tous les billets de bus.
Horaires de certains bus (à revérifier sur place)
Vientiane-Siem Reap (35 h de bus !) : 19h 420 000 K ; Vientiane-Phnom Penh (32 h) : 19h 300 000 K ; Vientiane-Hanoi (22 h) : 22h 230 000 K ; Vientiane-Danang (24 h) : 17h 230 000 K ; Vientiane-Hue (35 h) : 19h 420 000 K
Vientiane-Bangkok : le mieux est le bus de 7h30 pour Non Khai + train NK-Bangkok (départ 10h50, arrive 17h40 (260 à 400 000 K).
PAKSE ET LE PLATEAU DES BOLAVENS
Si quelqu’un peut m’expliquer pourquoi les français appellent ça les Bolovens alors que c’est les Bolavens, merci (ça veut dire « la région des Lavens », une vieille tribu).
PAKSE
Une ville qui roupille, mais bourré de Routards en transit entre le Laos et le Cambodge. Les rues marchent avec des numéros mais comme il n’y a aucun panneau, on se débrouille (il parait que les panneaux sont prévus…depuis des années ; heureusement que son centre n’est pas grand). Un tas de petits hôtels dont le très connu Sabaidy 2, rue 20, un grand bazar pour toutes les bourses aallant du dortoir sombre SdB commune à des vraies chambres avec terrasse ou balcon ; très connu donc résa à l’avance conseillée ; mon préféré : le Sala Champa, plus cher mais avec 2 grandes terrasse dont une avec un bar et surtout un restaurant que je considère comme le meilleur de Pakse (essayer le divin poisson à la vapeur à la citronnelle + la bière Lao Gold, un délice pas très facile à trouver) ; en encore plus cher, la belle Résidence Sisouk, gérée par les très très classe et francophone Mme Sisouk de la richissime famille lao première producteur de café du pays, de ces grandes familles francophones qu’on rencontrent ici et là dans le vaste monde, dans lesquelles règnent la classe et la culture –et une français parfait, ça change des normes modernes en la matière ! Délicieuses pâtisseries et évidemment, une dégustation de cafés extraordinaires. Mêmes prix au Pakse Hotel, géré par des français et célèbre pour son bar-restaurant en terrasse sur le toit (très belle vue !).
Un tas de restaux, du Dao Lin et Sabaidee au coin de la rue 20 et de la 13, à un restau hindou correct (Hassan) et un petit sympa pas cher, le Lao Restaurant & Bar, où on se régale de cuisine lao pour peu de kips, les 2 également sur la rue 20. Vous pouvez vous régaler de poissons grillés aux terrasses des innombrables gargotes au bord du Mékong.
Pakse est le fief du célèbre Yves, un belge marié à une laotienne, Mme Noy de l’agence de voyage Miss Noy, et qui se met à genoux pour aider les touristes ; il est incroyable, le vrai Office du Tourisme de la région, avec cartes, conseils infinis et, à 18h, une véritable conférence sur la terrasse autour d’une grande table autour de laquelle s’entassent un tas de jeunes qui l’écoutent religieusement… et ça tous les jours de la semaine. Location de vélos et motos et café Internet avec des ordis qui, oh miracle, marchent impec. Il est tellement populaire qu’il faut en haute saison réserver une moto 2-3 jours à l’avance (mais s’il n’en a plus - et il en a 40 - il se débrouille pour vous en trouver une).
LE PLATEAU DES BOLAVENS
Décidément, les plateaux, c’est pas mon truc : plat…eaux ! Il y a bien des hauts sommets au milieu, mais accessibles uniquement en trekking. On fait le tour des chutes en petite boucle Pakse-Tad Lo-Thateng-Pakson-Pakse, ou en grande en allant de Tad Lo à Sekong, puis plein sud pour rejoindre la route de Paksong-Pakse. En commençant par le nord, chute de Phu Xam, OK (intéressant village-musée de minorités locales à droite du parking, et restau en terrasse au-dessus des petites chutes) ; bon, c’est sur la route, alors autant les voir ! Après, une route barbante mène aux chutes de Tad Lo, avec un tas de petits hôtels ; j’ai choisi la grande maison bleue au bord de la rivière au coin droit du pont, la Sipaseth GH, petits bungalows cadeau dans le jardin, 4 chambres avec balcon sur la rivière, et on mange très bien sur la terrasse face aux chutes. A fuir absolument : la Saisee GH, autrefois bien avec ses petites maisons sur pilotis au bord des chutes, mais devenue un monument de saleté, de j’men-foutisme et d’impolitesse (vérifié auprès de plusieurs personnes, unanimes sur la question) ; heureusement, la belle Tad Lo Lodge avec ses bungalows sur les chutes et son restau gastronomique juste au-dessus des chutes a construit récemment des petites maisons dans les bois de l’autre côté, à 20$.
Le lendemain matin, je n’avais plus envie de plateau, donc petite boucle en allant plein sud de Tad Lo à Thateng et là, une merveille à 5 km au sud du bourg, la Sinouk Resort ; on est dans les plantations de coton du temps d’Autant en emporte le vent ou chez le chevalier de Leyritz en Martinique. Au milieu des 34 ha de caféiers de la famille Sisouk, un immense jardin avec 3 grandes maisons de style colonial : une au bord de la rivière et étang avec une suite + 3 chambres de luxe + pour moi une petite toute sympa à 40$, une avec 4 chambres supérieures à 60$, et une très grande dominant le tout avec 6 chambres de luxe (60$) + 2 immenses suites à 90$. Evidemment, tout cela est décoré de meubles anciens, bibelots locaux et antiquités ; belle salle de restau avec 2 terrasses, une surplombant un grand étang et une à son bord ; cuisine et service impec…et le café : de l’expresso Chantilly au cappuccino au thé vert ou au miel sauvage… dommage que ça empêche de dormir, on en dégusterait toute la soirée (et le matin et le midi et entre). Bref, un rêve !
Retour sur Paksé par Paksong (quel bled !) et les chutes de Tad Fane, celles-là spectaculaires, 2 sœurs jumelles dégringolant de 200 m ; on peut descendre se baigner en bas (1h de jungle aller et retour). En face, la sympa Tad Fane Resort (petites maisons et grande terrasse-restau face aux chutes).
Il parait que j’ai raté les chutes de Katamkok ; je ne crois pas, toutes ces chutes, ça vaut pas les chutes de Ban Gioc !!!
CHAMPASAK ET LES 4000 ILES
CHAMPASSAK
Encore plus assoupie que Pakse ! Pour éviter le ferry, vous traversez à Pakse le nouveau pont sur le Mékong et, à une dizaine de km, tournez à gauche au grand panneau « Phaphinoy » (le 1er village du bourg). En arrivant, tourner au panneau « River Resort » ; somptueuse resort sur le Mékong développée avec des capitaux américains, du très grand luxe (ils ont même leur propre rizière et jardin potager pour le restau). En continuant, vous allez tomber sur la très agréable Anouxa GH ; petits bungalows face au fleuve, petites chambres sur jardin et 2 grandes maisons en bois avec d’immenses chambres Familles + une grande terrasse sur le Mékong, et on y mange fort bien ! Location de vélos et motos . Plus loin à droite, le cher Inthira Hotel, sans intérêt à mon avis car sur la route au lieu du Mékong. Il y a aussi une Folie Lodge dans l’ile de Don Daeng, où je suis pas allé (folie des prix, jusqu’à 200$ et plus !!!).
Quelques wat sympas et évidemment le Wat Phou, le site archéologique le plus important du Laos, à 10 km au sud de Champassak en plaine et flanc de montagne (les escaliers grimpent dur !) ; attention, il peut y faire une chaleur effrayante et ça ferme à 16h30. Bon, ce ne sont pas les temples d’Angkor mais ça vaut le détour quand même. Compter 2 heures de visite. 50 000 kips d’entrée + 5000 pour garer la moto.
KHIET NGON
Pour continuer vers le sud pour les 4000 iles, il faut prendre le “ferry” (en fait des trucs marrants, 2 pirogues accouplées par une plateforme, il ne vaut mieux pas rater son coup quand on monte la moto !) Une fois de l’autre coté, tourner à gauche et vous tombez sur la nationale 13 Pakse-Siphandone (les 4000 iles), la route la plus ennuyeuse que j’ai jamais faite avec la Phnom Penh-Siem Reap, du tout plat et rien à voir SAUF une sacrée belle surprise vraiment à voir, Kiet Ngon : au Km 48, vous prenez la route en latérite allant à Attapeu (garnd panneau « Attapeu 155 km ») et bouffez de la poussière rouge sur 8 km (péage 20 000 kips) pour tourner à droite (panneau) sur une bonne piste ; vous pénéterez dans le beau parc national de Xe Pian, où on trouve encore des éléphants sauvages, des léopards et des tigres. Vous arrivez à l’entrée du petit village de Ban Khiet Ngon; à votre droite, un petit bâtiment en dur avec 4 chambres OK pas chères (60 000 kips), en face d’une vieille maison en bois qui sert d’office du Tourisme et son jardin de “parking à éléphants” ; c’est en effet de ce village qu’on peut aller à dos d’éléphant (20 000 K) au sommet du Phou Asa, un des endroits les plus curieux que je n’ai jamais vu ; vous montez en pleine jungle et débouchez sur un sommet plat d’ardoise complètement dénudé, on se croirait vraiment sur la Lune ! Au fond, un site étonnant, construit en commémoration d’une victoire de nationalistes lao sur les envahisseurs siamois au XIXe (donc le site n’a pas 1000 ans comme le prétendent les locaux). Vaste site archéologique avec un enclos de 180 m sur 50 délimité par des murs et colonnes de 2 m en ardoises empilées sans mortier ; au fond, un temple en ruine et une tour. Vue époustouflante de toute la région. Très prisé par les touristes qui arrivent en minibus de Pakse ; bon, les balades à la queue leu-leu au milieu d’un groupe, c’est pas mon truc, donc on vous dit que c’est interdit de monter en moto, donc je l’ai fait, et sans problème à part l’air pas content des cornacs (vous tournez sur la piste à droite à l’entrée du village, panneau « Phou Asa »).
Si vous avez les fonds, vous suivez les flèches « Kingfisher Lodge » et arrivez dans la première écolodge du Laos, développée par une famille lao-italienne ; belles maisons sur pilotis (750 000 K avec pt déj) et 2 bungalows de 2 chambres avec ventilo seulement (250 000 K) ; petit bâtiment en bois de 2 étages restaurant + une terrasse au bord d’un étang avec un joli plus : le soir, des éléphants et buffles sauvages viennent boire un coup avec vous ; résa à l’avance conseillée car pas mal de groupes de Pakse.
Les guides-papier parlent également du village plus éloigné de Ban Papho, celui-là vraiment en pleine jungle ; il y a vait autrefois des balades à dos d’éléphant mais c’est terminé. Par contre, super-trekkings dans le parc national (voir à Pakse avec l’agence Green Discovery, spécialisée dans les trekkings dans tout le Laos.
LES 4000 ILES
On continue la 13 rasoir et on arrive à un grand pont tout neuf pour aller dans l’ile de Don Khong, où il n’y a rien à voir à part 2 wat, donc si vous n’y allez pas, vous ne perdez rien. Ensuite, panneau « Nakasang » pour arriver aux « ferries » qui traversent le Mékong jusqu’à ile de Don Det ; une célébrité, celle-là, une de ces poubelles pour jeunes qui croient qu’on ne s’amuse que si on est bourré d’alcool et de drogue. Une petite rue longeant le fleuve, bordée de GH, restaux et bars, un vrai souk ! Remarquez, que tous ces dérangés se détruisent ne me dérange pas, mais ce qui me hérisse le poil sont toutes les nanas se baladant là-dedans ainsi que dans les magasins et restaux en mini-bikini ; en plein pays bouddhiste ; devinez ce que les locaux pensent des occidentaux avec tout ça ! En plus, rien à voir dans l’ile.
Donc vous traversez la poubelle et arrivez dans un petit paradis, l’ile de Don Khone ; j’avais prévu 2 jours, il a fallu me torturer pour la quitter au bout de 6. Un petit village principal d’une rue en terre, un tas de GH et bons restaux, et un tas de belles choses à voir.
Pour le logement, ce sont en général des bungalows en bois avec terrasse sur le fleuve ; ça va de l’élégant et cher Sala Done Hotel au Somphamit, Pan’s, Pakha GH, et plein d’autres. J’ai trouvé mon havre à l’écart de tout: le petit Phonvilay, 3 petits bâtiments de 2 chambres toutes simples, avec terrasse au-dessus d’un bras du Mékong et un gros plus, un petit chemin juste à droite qui descend la berge de la rivière, donc 3-4 baignades sympas chaque jour ; le tout pour 60 000 K ; pour y aller, prendre à droite au bout du pont jusqu’au wat, et le petit chemin vers la rivière qui longe le mur du wat.
Pour manger, que l’embarras du choix ; j’ai pris tous mes diners chez la Cordon bleu de la Fleur du Mékong ; je ne sais pas comment elle fait, mais même les plats les plus simples ont un petit quelque chose extra ; elle est célèbre pour son curry (plutôt un ragoût peu épicé) de canard ou de poulet aux pommes de terre et patates douces, un copieux régal ; prenez celui au poulet, les canards asiatiques n’ont que la peau et les os.
L’ile a toute une histoire : le Mékong en amont fait plus d’un km de large (il parait qu’il peut faire 14 km en hautes eaux) et “tombe” sur une barrière rocheuse ; il se divise donc en multiples petits bras et passe partout où il y a des fissures, d’où les 4000 iles et les impressionnants rapides. Les français ont découvert ça en cherchant à naviguer sur le Mékong de Saigon à Luang Prabang et la Chine, et paf, impassable ! Donc ils ont construit un chemin de fer à voie étroite qui partait du sud de l’ile, contournait les rapides, et finissait au nord de l’ile de Don Det. On peut voir 2 locomotives rouillées, découvertes dans la jungle en 1990 par un explorateur français : l’une dans le prolongement sud du pont et l’autre au village de Ban Hang Khone à la pointe sud de l’ile, les 2 avec grands panneaux en anglais et très intéressantes photos d’époque expliquant tout l’histoire du chemin de fer, abandonnée lorsqu’a été construite la route 13 longeant les 4000 iles (les rails ont été récupérées et la voie de chemin de fer est maintenant une excellente piste).
Rapides de Somphamit (Li Phi )
Les locaux les appellent Li Phi, qui signifie « le gouffre aux mauvais esprits « (les « phi » auxquels les Lao croient encore beaucoup) car les locaux croient que les chutes et rapides captent les phi, au point où aucun ne se baignera jamais à cet endroit. C’est très spectaculaire. Droit d’entrée 35 000 K. Petite plage et grand restaurant avec terrasse et tables sous toits en chaume de riz.
Rapides de Khon Pa Sai
Un tout autre genre, tout aussi spectaculaires, et moins fréquentés par les touristes. Prendre à gauche à la sortie du pont et aller jusqu’au bout nord de l’ile (village de Ban Khon Nua) et continuer vers le sud jusqu’à un grand panneau jaune « Khon Pa Sai Waterfalls » indiquant un petit chemin à gauche. On arrive devant un petit pont suspendu au coin surplombé par un petit restaurant avec terrasse où l’on se régale (j’y ai pris la plupart de mes déjeuners). Traverser le pont et suivre le chemin ; on débouche sur un site spectaculaire de chutes et rapides. Au milieu de ceux-ci, vous y verrez des structures uniques, de gigantesques nasses à poissons de plus de 10 m de longueur ; en période de hautes eaux, ces nasses peuvent attraper chacune jusqu’à 500 kg de poissons (oui, cinq cent) par jour.
Ban Hang Khone
C’est le « port français » à la pointe sud de l’ile, au large de laquelle le Mékong a fini ses rapides et s’étend sur des km (c’est là qu’on peut voir les fameux dauphins de l’Irrawady le matin ou en fin d’après-midi). Pour y aller, vous prenez la piste qui était l’ancienne voie de chemin de fer, ou vous continuez plein sud la piste qui passe aux chutes de Khon Pa Sai (mais pas en moto car pont coupé). Immense terrasse en béton faisant partie des anciennes installations du port, avec magnifique panorama du Mékong à perte de vue. Un peu avant, une petite piste mène sur une grande plage (restaux).
Si on retourne sur la 13 (ou pirogue de Don Khone), il y a également plus au sud les chutes de Pha Peng , les plus hautes chutes fluviales d’Asie (15 m). Je n’y suis pas allé mais il parait qu’elles sont spectaculaires.