Une énorme vague en Thaïlande depuis quelques jours : un groupe de rap vient de sortir un clip intitulé : Prathet kumee, “Mon pays”, et quand on sait que le groupe s’appelle “Rap contre la dictature”, on peut saluer le courage de ces jeunes qui risquent des années de prison et des amendes colossales dans un pays où on n’a qu’un droit : courber l’échine et la fermer.
Bien évidemment, la police a porté plainte, le Premier ministre Prayut a tempété et dénoncé un “contenu inapproprié”, le général Prawit Wongsuwan a hurlé à la calomnie, - oubliant sans doute sa mirifique collection de montres de luxe non déclarées, estimée à 1,5 million de dollars - mais la justice saisie a été, pour une fois, assez courageuse, et a estimé qu’il s’agissait d’expression artistique et qu’il n’y avait pas sujet à des poursuites. Il se peut surtout que les 23 millions de personnes qui ont vu et partagé le clip, devenu viral en Thaïlande et dans le monde entier, aient pesé lourd dans cette décision.
Il est probable que les jours de ce clip sont comptés et que la junte trouvera un biais quelconque pour l’interdire complètement. En attendant, on peut le voir ici, sous-titré en anglais :
Cordialement.