Bonjour à toutes et à tous.
Comme vous avez pris le temps, avant mes vacances, de me répondre sur mes demandes de conseil, je prends le temps, à mon tour, de vous narrer mes vacances. Nous venons de rentrer hier.
Mon habitude est toujours de finir sur du positif, c’est pourquoi je vais commencer par les aspects négatifs.
Pour rappel, voici le programme du road trip que nous avons choisi mon ami et moi via la société TUI :
- 2 nuits à Venise
- 1 nuit à Vicence
- 2 nuits à Desenzano del Garda (sur les rives du lac de Garde)
- 2 nuits à Côme (sur les rives du lac de Côme)
- 2 nuits à Belgirate (sur les rives du lac Majeur)
- 1 nuit à Milan
Le roadtrip comprenait les vols allers-retours depuis Paris, la voiture de location, et les hôtels avec petits-déjeuners.
Les aspects négatifs ont été les suivants.
Je commence par l’impossibilité totale d’apprécier les villes de Venise, de Vérone et de Milan en raison d’une foule de touristes absolument incroyable, du jamais vu !
Il n’était tout simplement pas possible de juste marcher devant soi tant la foule était compacte partout où nous allions. Oubliez l’idée de vous arrêter.
A Venise, les rues sont étroites, et on s’y est crus comme au Mont Saint Michel, à suivre un mouvement de populace humaine qui piétinait, sans pouvoir s’arrêter, profiter des vues, des bâtiments, de l’ambiance.
Il y avait des embouteillages de touristes dans les rues, sur les ponts, et il y avait des embouteillages de gondoles dans les canaux, où les gondoliers (si c’est ainsi qu’on les appelle) s’invectivaient entre eux en Italien avec gestes peu obligeants et insistances grossières, tandis que les quelques touristes victimes de ces attractions, qui avaient payé leurs 80€/100€, n’avaient d’autre choix que de tenter de sourire à leur malheur:
Nous avons trouvé la ville de Venise sale (ok, quand on dit qu’une ville est sale, c’est que les gens qui la fréquentent sont sales, évidemment, mais la résultante en est une ville sale) : l’eau des canaux contient des détritus plastiques, ne sent pas bon, les infestations de moustiques sont évidentes et tenaces (on s’est faits piquer 10 fois chacun, jamais vu une piqure de moustique qui brûle 8 jours après, que là-bas).
Venise n’a pas de charme, c’est faux, en tout cas c’est mon opinion, et lorsqu’on se trouve au milieu de la place Saint-Marc, bondée de monde dans tous les sens, et bondée de travaux, on constate que beaucoup de façades de leurs bâtiments “must-see” ne sont pas entretenus : façades noires, peu engageantes pour une quelconque photo. Comment une ville si touristique et qui rapporte tant de millions peu décider de ne pas entretenir les façades des bâtiments qui font son offre touristique première !!???
Les tarifs des visites sont prohibitifs (un billet unique à 30€ pour 4 bâtiments, ce qui vous empêche et vous oblige à payer pour ne visiter que les 1 ou 2 qui vous intéressent), bref, un tourisme poussé à l’extrême qui ne nous a pas convenu, et pourtant j’ai grandi dans un lieu touristique en France.
Des restaurants qui vous vendent des choses affreuses, surgelées, à un niveau de qualité qui n’excède pas une pizza sous plastique chez Carrefour, qu’ils vous vendent 12€, que vous mangez bon gré mal gré parce que vous n’avez pas le choix, et d’autres restaurants qui arborent des “tourist menu” à tout va. Mais enfin ! Touriste ne veut pas dire con ! Et ces “tourist menu” ont été constatés autant à Venise qu’aux abords du lac Majeur.
Vérone est une blague : le fameux balcon de Juliette (qui, au-delà de ne rien avoir avec l’histoire originelle, mais cela nous le savons tous, pourrait être intéressant à regarder), se trouve dans une cour où il est impossible de marcher, tant des dizaines de touristes y sont massées, piétinant et gueulant. Il m’aurait paru intéressant de visiter le musée, mais je n’ai même pas pu accéder à la porte d’entrée à 9h30 du matin.
Les rues principales, bondées de monde et empêchant de marcher, arborent des enseignes de magasins de luxe à tout va (tout comme Venise et Milan), et n’engagent pas à ne serait-ce que s’intéresser à la ville.
Tout est à fait à Venise et à Vérone pour vous donner envie de partir rapido, illico presto !
Ah, et le taxi bateau à l’aller, entre l’aéroport et notre hôtel, a mis pas moins de 1h15 à nous y déposer, après avoir fait monter et descendre nombre de touristes avant nous, tandis que le bateau taxi du retour a compris / bien voulu entendre qu’on avait un avion à prendre, et n’a mis que 12 minutes, le seul temps nécessaire. Le chauffeur de l’aller n’était pas sympathique, et “gueulait” systématiquement dans son téléphone, qui crachait une mauvaise musique pop.
Non, décidément, nous n’avons pas trouvé les Italiens accueillants en général. En tout cas JAMAIS dans les grandes villes.
Moi qui ai conduis au Portugal et en Grèce en septembre, et qui aime conduire, j’ai également constaté que les Italiens ne respectent pas les limitations de vitesse, vous klaxonnent, vous “collent au cul comme pas permis” alors que vous frissonnez à bord de votre voiture de location.
Nous sommes tombés sur des personnels à l’entrée des sites touristiques qui ne vous regardent pas, qui s’entretiennent juste avec leur voisine de comptoir et vous disent “30 euros”, point. Ni bonjour, ni merci, ni sourire. Pourtant, merde, ils travaillent sur un site touristique, et même si évidemment ici en France on tombe sur les mêmes déconvenues, il y a un respect à avoir !
Toutes les routes autour du Lac de Garde sont à l’arrêt, prises d’assaut par des centaines de voitures de touristes allemands, ainsi donc vous passez votre moitié de matinée dans les embouteillages.
Le trafic en Italie du nord est tout bonnement horrible, absolument blindé de partout, totalement blindé même, et n’engage pas à la découverte. Pas du tout. Le trajet entre le lac de Garde et le lac de Côme est une abomination.
Les seuls points positifs que nous avons notés ont eu lieu dans les derniers 25% du voyage, alors que vous avions échappé à l’enfer de Venise et de Vérone, et que nous avions enfin fui le lac de Garde et le lac de Côme, surpeuplés sur la route et dans les rues.
Les abords du lac Majeur offrent un paradis inoubliable à qui s’y arrête : on y contemple à la fois les sommets enneigés des Alpes (suisses ?), et le lac, majestueux. Le temps ne s’est pas prêté à ce que nous visitions les îles Borromées, c’est un regret.
C’est en sortant des routes touristiques que nous avons apprécié notre voyage en Italie du Nord : notre meilleure pizza jamais mangée a été dégustée dans le petit village de Pieve, aux abords du lac de Garde, un petit restaurant mignonet donnant sur une petite place et un virage ; un restaurant où se battent à peine 5/6 touristes dans une salle qui peut en accueillir 30, là où partout ailleurs on accueille et on entasse 40 clients dans une salle prévue pour 30.
Là-bas, nous avons dégusté une pizza merveilleuse au prix qui ne dépasse pas les 10€, servie chaude au sortir du four ; nous avons conversé avec une restauratrice qui faisait l’effort de produire quelques mots en Anglais ; tout était bon, tout était beau, tout était calme, et la vue qu’offrent les falaises à 3 minutes de marche vous font littéralement tomber à la renverse. Définitivement LA petite pépite de notre séjour.
Nous avons constaté que l’Italie est riche, quand même, du moins cette petite partie de l’Italie du nord que nous n’avons arpentée que pendant 10 jours et sous un prisme malheureusement purement touristique pendant les 60 premiers pourcents.
Une richesse des personnes, une richesse patrimoniale, mais pas une richesse architecturale ni culturelle.
Notre voyage dans le Péloponnèse, en Grèce, l’an dernier à la même période, nous a laissé tout simplement bouche bée, “sur le cul”, tandis que là, c’était beaucoup plus mitigé. Nous n’avons pas trouvé d’authenticité dans les lieux, dans les façades, nous n’avons pas trouvé de trésors archéologiques, ni n’avons été époustouflés par la beauté, la rareté d’un paysage, sauf peut-être par le côté étrange qu’offrent les perspectives depuis le lac Majeur.
Non, décidément, si richesse architecturale, culturelle et historique il doit y avoir, nous n’en avons pas vu une trace remarquable durant notre séjour.
Mais encore une fois, le volume totalement vomitif de gens nous a empêché d’apprécier quoique ce soit. Incroyable comme il y a énormément plus de monde en Italie (du nord, a minima), qu’en Grèce ou à Porto. Vomitif.
Je mentionne notamment le nombre effarant, à Venise, à Vérone, sur les abords du lac de Garde et du lac de Côme, de bimbos pimpées, maquillées, coiffées et habillées comme pour un défilé Chanel, qui arpentent les rues par 28°C suivies de leur mec en short et t-shirt, et qui n’exigent que des photos Instagram parfaites, se désintéressant totalement du lieu, de l’endroit, et CA, ça m’a choqué.
Néanmoins, il y a eu bien entendu des choses qui nous ont coupé le souffle, dans cette Italie du nord.
Le Palais des Doges, à Venise, est grandiose, parfaitement incroyable, et il vous laisse sans voix par la magnificence de ses pièces intérieures, de ses plafonds, de la richesse historique qu’il contient.
L’opéra de Venise, aussi, est un lieu qu’il faut absolument visiter : il mérite ses titres de noblesse au moins autant que le Palais Garnier à Paris. D’une richesse ! Et beaucoup d’explications et d’illustrations sur la présence de Maria Callas dans ses murs.
A Padoue, la chapelle Scrovegni est un petit bijou, même si le temps laissé à l’intérieur est trop petit (10 minutes, de mémoire), et si bien évidemment la réservation sur Internet est obligatoire, si vous vous présentez à votre créneau horaire avec 2 minutes de retard (c’était notre cas, pause pipi oblige), vous êtes refoulé à un créneau ultérieur ou une autre hôtesse pourra éventuellement pour faire rentrer.
Bref, là encore réside l’un de ces aspects du tourisme à outrance, à l’excès, que j’abhorre.
A Vérone, le balcon de Juliette est une connerie. Les arènes, elles, méritent largement le détour : on peut y passer 1h, et la surprise réside aussi dans le fait que vous pouvez vous promener dans les allées intérieures, sous les rangées de sièges.
Le Pont Scaliger est lui aussi un monument très intéressant visuellement (nous n’avons pas fait le musée faute de temps), et la vue en hauteur sur tout Vérone depuis le funiculaire vaut elle aussi le détour.
Sur le lac de Garde, les choses intéressantes et belles selon moi, sont Pieve et sa fameuse pizza parfaite (et sa vue démentielle sur le lac bien entendu), et sur la partie est, Malcesine (même si là encore beaucoup trop de touristes), et SURTOUT finir par le splendide petit village de Torri del Benaco, véritable bijou “hors les murs”, pas touristique, pas peuplé, joli, et surtout calme.
Bergame, sympa mais sans grand intérêt. Elle peut conférer ceci dit au même charme que la charmante cité, chez nous en France, de Château-Chalon.
Sur le lac de Côme, la ville de Côme est minable. Polluée, moche, surpeuplée et bruyante, rien ne mérite de s’y attarder.
Sur la partie ouest du lac de Côme, la mignonne cité de Menaggio est plutôt sympa, mais il faut lui préférer la villa Carlotta à Tremezzo.
Sur la partie est, la ville de Varenna offre comme bijou la villa Monastero et la villa Cipressi (ils ont des tickets combinés), parfaites pour une bouffée d’air frais au bord des clapots de l’eau du lac (ainsi qu’une sieste au pied du grand Magnolia présenté comme la “Meditation area”).
Là encore, à Varenna, surtout en bas, au niveau du Lac, c’est le tourisme avec un grand T : du monde partout et tout le temps, des tarifs prohibitifs pour tout, de la saleté, impossible de marcher devant soi, rien de joli à voir.
Sur le lac Majeur, la ville de Stresa est plutôt sympa, et, contrairement aux 2 autres lacs, elle était parfaitement calme, presque vide de monde, donc offrant un environnement parfait pour visiter.
Enfin, Milan, oubliez. Les façades sont aussi fausses qu’à Genève, absolument tout confère au tourisme de masse, au luxe (et encore, on y respire moins l’argent qu’à Genève), et au bruit, au désordre, même.
Eventuellement, prenez un ticket pour le Duomo, qui vaut franchement le détour, même si à l’intérieur vous ne pourrez pas non plus marcher ou vous arrêter tranquillement : il y a trop de monde devant, derrière, et à côté de vous, pour profiter de quoique ce soit.
En somme, c’était un voyage moche, regretté.
Ah, et le dépaysement par rapport à la France y a été, pour nous, inexistant : on y a vu des styles architecturaux proches de ceux de la France, on y a vu dans chaque ville des enseignes françaises comme Carrefour, Crédit Agricole, l’Occitane en Provence ou encore Lidl et Aldi.
Nous n’avons pas trouvé les Italiens franchement accueillants en général.
Et le nombre de touristes, y compris les touristes qui ne sont là soit que pour les photos Instagram soit qui font la queue devant chez Dior ou chez Chanel, vous empêchent littéralement de profiter de quoique ce soit, le tout incitant à ne pas trouver le moindre centimètre d’authenticité dans ces lieux.
Vraiment. Nous nous demandons si nous remettrons un jour les pieds en Italie, ou bien évidemment ailleurs que dans le nord, mais en mars/avril, ou bien fin octobre, peut-être.
En somme, un échec, mais une expérience quand même.
Et naturellement, un ENORME merci pour tous vos bons conseils, y compris au sujet des ZTL, dont l’identification en anticipation nous a (je l’espère) évité des factures aberrantes.
@+; au prochain voyage !
eric