Rum, Canna, et Inverie. Retour dans les Small isles

Forum Écosse


L’aube au campsite de Rum . Vue sur les montagnes de la presqu’île de Knoydart

Il y a dix ans, celle que j’appelle Théodorine dans mes précédents récits, m’a proposé une randonnée sur le chemin de Stevenson . Nous sommes partis à quatre, tous membres de la Compagnie des Joyeux Archers de la forêt de Fontainebleau Sherwood,Théodorine, l’Archiduchesse aux chaussettes toujours sèches, Cyrus Smith Mac Gyver et moi .Nous avions longtemps randonné ensemble dans les Pyrénées et les Alpes, sous la direction de Robin Hood , grand maître de la randonnée bivouac et du tous terrains , " loin des lieux envahis par la civilisation ". Quittant Le Puy à quatre, nous sommes arrivés trois à Alès, l’Archiduchesse nous ayant quittés en route . C’était dans notre esprit le prélude de nos aventures écossaises ultérieures.
L’année suivante en 2010, nous sommes repartis tous les quatre, Paris Bridge of Orchy en bus et chemin de fer, West Highland Way de Bridge of Orchy à Fort William, traversée pédestre Glenfinnan loch Arkaig Sourlies Inverie, puis passage sur Skye pour voir le loch Coruisk et les Black Cuillins , en finissant par Edimbourg . Le récit, inachevé ,de ce premier voyage porte le titre (qui n’est pas de moi ) de *Retour d’Ecosse par Eurolines .*En 2012, l’Archiduchesse a été remplacée par notre Whymper - elle avait souffert au cours de la traversée du Knoydart - et nous nous sommes lancés dans une poursuite de notre version personnelle du Cap Wrath Trail .Nous avons marché d’Inverie à Barrisdale .au bord du magnifique loch Hourn, de Barrisdale à Kinloch Hourn puis Shiel bridge et Ratagan par la montagne, puis de Strathcarron à Torridon par le bealach na Lice, et de Torridon à Kinlochewe puis Poolewe . Une belle randonnée *, à la satisfaction de tous , que j’ai narrée sur ce forum , suivie, logiquement en 2013 d’un nouveau voyage, vers le Nord .Robin Hood m’avait seulement dit :"Ne vous noyez pas ! " A vrai dire les choses ne se sont pas très bien passées : les intempéries et les problèmes de tendon d’Achille de notre Whymper **nous ont conduits à modifier notre itinéraire ***puis à abandonner notre marche vers le Nord et nous nous sommes retrouvés presque par hasard dans le ferry pour les Small isles . Une nuit à Rum, une nuit à Eigg, et la découverte fantômatique de Canna dans la brume , et ce fut tout , avant notre retour par Edimbourg .
J’avais un sentiment d’échec, mais Théodorine voulait revoir Eigg . Nous sommes reparties, à deux ,en 2015 . Je l’ai longuement raconté dans Un voyage dans les Small isles . Un voyage favorisé par le beau temps , en tous points réussi . Une journée à Muck, deux à Eigg, trois à Rum, deux à Canna, et l’envie d’y revenir .
Un projet a avorté en 2017, faute de participants . En 2019, les choses se présentaient mieux . Il semblait que j’arriverais à réunir l’Archiduchesse, notre Whymper, Cyrus Smith Mac Gyver,Théodorine si elle trouvait une solution pour les soins qu’elle doit prodiguer à son chat diabétique, et quelques autres . J’avais en Janvier réservé la BBQ bothy pour tout ce monde , songeant qu’elle pourrait servir d’hébergement fixe aux plus sédentaires pendant que les plus courageux partiraient dans les bothies . Un méchant virus hivernal, des obligations familiales diverses, genou trop récemment restauré pour l’un , réparation retardée pour l’autre, soucis liés au brexit, et chef de choeur refusant une autorisation d’absence à ,notre Whymper, le successeur de Robin Hood , ont fait fondre l’effectif . Il ne restait plus que la fidèle Langue de Vipère, décidée à partir coûte que coûte , et par bonheur Devine le Temps ,ma cousine, s’est jointe à nous.

A suivre

J’ai longtemps espéré que la situation relative au brexit se clarifie . Comme il n’en était rien, j’ai finalement décidé de partir par eurostar . J’espérais que la situation, même en cas de brexit sans accord , ne l’empêcherait pas durablement de circuler Tardant un peu , je n’ai pas bénéficié, tout comme Langue de Vipère, du tarif le plus avantageux pour l’aller . 113 euros pour l’aller retour , c’était tout de même intéressant . Nous avons opté aussi pour un britrail flexible pass ,145 euros pour trois jours de libre circulation sur tout le réseau ferroviaire britannique . Devine le Temps, partant du Sud, avait opté pour un vol Toulouse Edimbourg par Ryanair . Le voyage m’est revenu tout compris à partir de Paris à 820 euros pour 14 jours complets . Il fut plus cher pour Langue de Vipère qui arrivait des Alpes, et pour Devine le Temps, victime au retour d’une grève des contrôleurs aériens .Notre poste budgétaire le plus important a été de loin le transport . Au coût du transport ferroviaire se sont ajoutés les trajets en ferry Mallaig Rum, Rum Canna, Canna Mallaig, Mallaig Inverie, IneverieTarbet Inverie Mallaig et une excursion en bateau vers Soay, petite île voisine des Black Cuillins de l’île de Skye proposée par les rangers de l’île de Rum.
J’avais pris ma tente, une tente de trois personnes, par sécurité . Finalement, nous avons toujours trouvé des hébergements économiques (pas plus de 20 livres en moyenne) . Pour le ravitaillement, nous avons acheté sur place , à Mallaig,dans l’île de Rum, et au retour à Oban, mais nous avions aussi apporté de France quelques vivres de secours, soupes minute, vache qui rit et purée en flocons , et lait en poudre. Devine le Temps, quant à elle, apportait prunes et pommes séchées maison, crêpes aux orties et pounti, une spécialité cantalienne roborative, toujours de sa fabrication . Un seul repas au pub,à Edimbourg. Nous n’avons pas vraiment eu le désir de faire des folies, étant trop occupées par ailleurs .
Pour la cuisine, j’ai récupéré auprès de Théodorine le réchaud acheté par nous deux à Fort William en 2015, ainsi qu’une carte au 25000ème des Small Isles.
J’ai appris vraiment peu de temps avant notre départ le report du brexit ,et de ce fait ,Langue de Vipére a réservé pour nous trois au St Cristopher’s Inn à Edimbourg, quelques jours avant le départ. J’ai fait de même pour deux nuits à Mallaig au Mission Bunkhouse.
Deux jours avant le départ, j’apprends que la grève du zèle des douaniers français a repris la gare du Nord (mieux vaut vivre les problèmes relatifs au brexit avant ,pendant, et après, pour n’en rien perdre ! ). Eurostar était-il le bon choix ? Sur le moment, j’ai des doutes.
L’avant-veille de notre départ ,je quitte Cyrus Smith Mac Gyver et son genou convalescent , je fais mes adieux à tous les chats, Luna, alias Lady Hamilton des Gouttières, Mozart, Felix, Anonymus (je n’ai vu ni Grisou ni Schwarzenegger) et je laisse derrière moi héroïquement (non sans en avoir un peu profité ) un vin séduisant, un excellent sauté de porc fermier au piment d’espelette, des fromages cantaliens , une tarte Tatin très réussie, et de bucoliques et printanières promenades à l’ombre des betteraves en fleur . Mais il faut savoir choisir entre les délices de Capoue et l’Aventure !

Langue de Vipère est une vieille connaissance . Comme moi, elle a longtemps fait partie de la bande d’outlaws de la forêt de Fonatainebleau Sherwood où nous avions fondé l’Association Philanthropique des Langues de Vipère, réduite à deux membres actifs plus un membre d’honneur. Robin Hood nous avait toutes deux traitées de langues de vipère : nous nous prélassions sur les rochers en échangeant des propos assurément pleins de profondeur sur l’existence en général et la vanité des choses de ce monde . Injustement accusées de médire de notre prochain au lieu de faire des efforts pour grimper, nous avons avons tout de même pleinement assumé cette appellation .Nous devions , pensais-je, fonder un ordre d’ermites stylobates féminines vouées à recevoir les hommages et les offrandes du commun des outlaws , et la crainte inspirée par ce nom devait entretenir la piété .Langue de Vipère est en fait une personne très dévouée et fort sympathique. Depuis un quart de siècle, elle vit dans les Alpes, près du Mont Blanc , auprès d’un ancien outlaw de Fontainebleau Sherwood, et voit chaque jour la voix normale du Mont Blanc de sa fenêtre, ou , à défaut , la chaîne des Fiz. Je ne peux donc pas lui proposer une destination médiocre .
J’ai déjà reçu deux sms inquiétants d’eurostar, et maintenant , c’est Langue de Vipère qui m’avertit de ses problèmes . Elle a failli manquer son TGV à la suite du retard d’un autre train, et maintenant, elle est bloquée dans le métro, par suite du malaise d’un voyageur . Elle finira par arriver à 9 heures du soir après avoir perdu son unique ticket de métro dans une machine abusivement vorace, ne devant son salut qu’à une personne complaisante qui l’a laissée passer avec elle . D’un commun accord ,nous décidons de partir très tôt le lendemain matin pour la Gare du Nord .
Le lendemain matin, nous arrivons avec une heure vingt d’avance seulement, par ma faute , car j’ai un peu traîné. La queue est déjà longue, alors que rien n’est ouvert . Et elle va beaucoup s’allonger derrière nous . Lorsque nous sommes enfin admises à subir les contrôles, il ne reste guère de minutes avant le départ du train, qui part à l’heure . Mon sac à dos , trop gros , se coïnce sur le tapis roulant . Heureusement Langue de Vipère nous tire d’affaire, mon sac et moi, et nous arrivons à temps sur le quai, de justesse . Nous sommes les dernières, je crois , à arriver suffisamment tôt dans un eurostar qui part pratiquement vide .Combien de voyageurs se sont trouvés dans l’embarras, même avec un billet beaucoup plus cher que
nous ? Mais nous arrivons sans encombre à Saint Pancrace.

De là ,nous allons prendre le train pour Edimbourg à la gare de King’s Cross. Une rue à traverser seulement, mais nous n’avons pas de livres sterling . Nous allons donc changer de l’argent , mais trop peu,victimes de notre sens aigu de l’épargne comme on le verra par la suite . Nous avons craint de revenir avec une monnaie susceptible de se dévaluer fortement . Cette formalité accomplie,nous prenons le train pour Edimbourg.


A suivre

Les trains en partance pour Edimbourg sont nombreux . Nous prenons donc tout notre temps pour faire viser notre pass ferroviaire, un britrail pass flexible , 145 euros pour 3 jours librement choisis au coursde notre séjour où nous pouvons circuler à notre gré sur tout le réseau ferroviaire britannique, donc parfaitement adapté à ceux qui veulent se rendre en Ecosse par le train . C’est extrêmement rentable. Initialement , je pensais que nous prendrions le train de nuit de London Euston à Fort William (on peut aussi prendre à King’s Cross le Caledonian Sleeper de Londres à Edimbourg ou de Londres à Inverness ). Les couchettes du Caledonian Sleeper sont chères mais les “reclining seats” ne demandent pas de supplément . Les tarifs des pass sont dégressifs si l’on voyage en groupe . Pour se les procurer, il faut seulement se rendre sur le site acp rail, ,géré au Canada . Nous avons finalement opté pour un voyage de jour, parce que Langue de Vipère ne connaissait pas Edimbourg et que ma cousine arrivait à Edimbourg.
Le train Londres Edimbourg est assez chargé et nous n’avons pas réservé, mais pas de problème . Nous y prenons un grand pot de café au lait peu chargé en caféine, comme c’est le cas en général au Royaume Uni . Je vois au loin avec intérêt la ville de Durham, son château et sa cathédrale, regrettant de ne pas pouvoir m’y arrêter, la cathédrale d’ York et les ponts de Newcastle, dont l’un me semble avoir été peint en bleu depuis mon premier voyage .


Je suis un peu dépitée de ne pas repérer la frontière marquée par le passage de la Tweed mais je reconnais bien Artur’s Seat lorsque nous arrivons à Edimbourg.
A suivre

Langue de Vipère a réservé à Edimbourg , au St Christopher’s Inn . Un choix parfait pour nous.
C’est très acceptables pour ceux et cellesqui ont le sens de l’épargne (moins de 20 euros la nuit par personne), d’un confort satisfaisant pour nous, et très bien situé, à proximité immédiate de la gare de Waverley , entre Old Town et New Town . Nous devons prendre le train tôt le lendemain pour Glasgow , pour rejoindre la ligne de chemin de fer jacobite Glasgow -Mallaig par Fort William . Devine le Temps , ma cousine ,doit nous rejoindre un peu plus tard. Nous y déposons au plus vite notre fourbi et nous nous dirigeons vers New Town ,où j’espère trouver une cartouche de gaz. J’ai repéré en effet sur internet des magasins qui me paraissent susceptibles de posséder cet article . Cela pourrait nous dispenser de nous arrêter à Fort William . Malheureusement, je ne trouve pas le modèle souhaité. Mais cela nous permet de jeter un coup d’oeil sur le monument dédié à Walter Scott La gare de Waverley, toute proche ,porte d’ailleurs le nom du héros de son premier roman historique , qui lui valut la célébrité dans l’Europe entière sous le nom de " l’auteur de Waverley" puisqu’il voulut longtemps conserver l’anonymat .Et bien sûr ,cela nous permet aussi d’apercevoir le château, l’Université qui m’évoque une demeure de vampires, ainsi qu’un monument inspiré de l’Antiquité au sommet de Calton Hill .


La quête du gaz est malheureusement infructueuse . Nous regagnons donc notre gîte pour y attendre ma cousine .
Devine le Temps porte ce nom dans mon récit parce qu’elle pratique professionnellement l’art de la divination météorologique. Je garde de mes études latines le souvenir que, selon Cicéron, un haruspice ne pouvait regarder un autre haruspice sans rire . Bien que Devine le Temps fasse ses prédictions selon les normes scientifiques actuelles, je me fie pour ma part tout autant aux chats de Cyrus lorsqu’ils passent leur patte derrière l’oreille , aux changements de lune, et aux douleurs rhumatismales , et je ne tiens pas les prévisions météorologiques officielles pour beaucoup plus fiables que celles des haruspices . Mais Devine le Temps est pleine de qualités . Elle n’a pas peur de l’Aventure, bien au contraire . Après avoir travaillé sur un bateau météo au beau milieu de l’Atlantique, elle a été déçue de ne pas être mutée aux îles Kerguelen ou en Terre Adélie, c’est une randonneuse, une baliseuse de sentiers , et nous avons en commun une curiosité insatiable pour les expériences en matière de jardinage et l’utilisation culinaire des pissentlits et orties dont nous sommes toutes deux des productrices remarquables.
Elle nous retrouve sans difficulté et nous partons toutes trois en quête d’un pub dans Old Town. …
A suivre

Ni Langue de Vipère ni Devine le Temps ne connaissent Edimbourg .Je n’éprouve donc pas de scrupule à leur proposer de nous rendre à Grassmarket où j’avais mes habitudes avec les participants des précédents voyages . Nous partons un peu au hasard en visant la cathédrale Saint Gilles . Ma cousine, qui s’intéresse aux itinéraires historiques, nous informe qu’il existe un chemin de Saint Gilles et que l’une de ses variantes passerait par Edimbourg . Il est trop tard, je pense pour visiter la cathédrale . Nous nous contentons de l’extérieur et nous tombons sur la statue de David Hume


Je n’apprécie guère , encore moins que lors de notre première rencontre ,en 2013, le laisser aller de ce personnage qui s’exhibe pieds nus sur le Royal Mile . Un vulgaire empiriste. Un titre comme Enquête sur l’entendement humain ne saurait se mesurer avec les Remarques sur l’amphibologie des concepts de la réflexion issue de la confusion entre l’usage empirique de l’entendement et son usage transcendantal . Il n’en a pas moins osé réveiller le Maître * de son sommeil dogmatique bien mérité , lui qui se permet de poser pieds nus ,de présenter son gros orteil à la vénération des ignorants qui le touchent avec respect, qui plus est, en chemise de nuit, en plein centre d’Edimbourg ! Jamais, je ne lui pardonnerai cette offense à celui qui tenta de m’initier à la chasse aux antinomies, avec peu de succès malheureusement quand j’étais jeune cow girl dans les grandes prairies de l’Ouest .Il confia ensuite , brièvement, mon éducation à Bertrand Russell, mais pour toute réussite durable, ce grand tueur d’antinomies m’a appris que “Walter Scott est l’auteur de Waverley”
*Tous les lecteurs auront reconnu le regretté Emmanuel Kant, bien sûr .
Nous quittons donc cet indécent spectacle, et, après quelques errements, nous finissons par atteindre Grassmarket .
Grassmarket est la place sur laquelle avaient lieu les exécutions. De nos jours, on y trouve de nombreux pubs. Nous avions nos habitudes au White Hart Inn . Il est un peu tard, je crains qu’il ne soit plein, et nous tombons sur le pub nommé “The last drop”, un autre pub historique, où il y a encore de la place pour nous .C’est un choix de circonstance . On y servait un dernier verre aux condamnés . Ce sera notre premier et dernier pub, notre premier et dernier haggis, notre première et dernière demie pinte de bière , avant la rude vie dans les déserts de l’Ouest écossais .
Devine leTemps et Langue de Vipère ont hésité avant de prendre du haggis . J’ai insisté, en leur disant que cela faisait partie de l’initiation à l’Ecosse . Finalement ,elles ont apprécié . Le repas terminé, nous partons déambuler dans Old Town et nous nous retrouvons, à la tombée de la nuit devant le Parlement écossais et devant Holyrood , où jadis Bonnie Prince Charlie tint
sa cour, après avoir battu les Red coats dans les marécages de Prestonpans .

A suivre

Le lendemain (second jour du voyage) , nous devons rejoindre Mallaig . Mais la West Highland Linie , ligne de chemin fer jacobite pour ceux qui connaissent l’histoire de Bonnie Prince Charlie, ne part pas de la voie 9 3/4 de la gare londoniennes de King’s Cross cpmme le croient les fans d’Harry Potter. Le “train d’Harry Potter”, c’est la ligne Glasgow Mallaig par Fort William , le train à vapeur (plus cher ) ne circule que sur le dernier tronçon de la ligne , ,entre Fort William et Mallaig.
Il est en fait beaucoup plus intéressant de faire toute la ligne en chemin de fer, privilège de ceux qui voyagent sans voiture .
Notre repos au St Christopher’s Inn aura été de courte durée . Nous devons prendre le train pour Glasgow à 7 heures, et je réveille les deux autres à 6 heures, heure de Paris. Langue de Vipère proteste avec véhémence mais néanmoins discrétion (nous ne sommes pas seulesdansle dortoir ). J’ai oublié qu’il n’est que 5 heures à l’heure locale . Au moins, nous ne serons pas en retard à la gare !
Peu de choses à dire sur le trajet Edimbourg Glasgow . Nous sommes à jeun, à moitié endormies, et le temps est gris. Nous ne verrons pas la ligne des montagnes , distinctement aperçue au retour ,sous un beau soleil.Déception à la gare de Glasgow . J’annonçais une buvette agréable, en face des tableaux d’affichage, avec de délicieux cakes .La gare est en chantier . Nous trouvons asile sur de vieux bancs. Un très modeste point de vente nous fournit néanmoins un grand pot d’eau chaude colorée qui fait office de café au lait au Royaume Uni et des gâteaux, bourrés de produits chimiques, mais pas mauvais du tout . La voie de départ du train affichée, nous aurons un peu de mal à franchir les barrières de contrôle avec nos pass ferroviaires . Un employé doit nous ouvrir le passage. Un tel système serait incompatible avec le trafic d’une gare parisienne. Installées dans le train, nous ne devons plus bouger jusqu’à Fort William où nous devrons nous arrêter pour acheter la cartouche de gaz .

La West Highland linie , que je connais presque par coeur, après cinq voyages dans les Highland de l’Ouest , offre très vite des paysages intéressants . On remonte d’abord l’estuaire de la Clyde en observant les premières hauteurs à l’horiron, on rejoint ensuite à Helensburgh le Gare Loch, assez court ( photo 2012).


Au Gare loch succède le très beau loch Long, un petit fjord, dominé à son extrémité par les Alpes d’Arrochar . Le temps est gris, je vais donc présenter une photo prise lors du
voyage de retour, puis l’on atteint très vite le grand loch d’eau douce qu’est le loch Lomond
Cette année, il n’y avait pas de neige sur le Ben Lomond que l’on aperçoit au fond, pas plus que sur les Alpes d’Arrochar . Je commence donc à envisager la présence de midges .
On arrive ensuite à la gare de Crianlarich où le train se scinde en deux . Une partie du train se dirige à l’Ouest vers Oban (nous emprunterons cette branche de la West Highland Linie au retour ) et je m’inquiète de savoir où va notre wagon . Ensuite nous arrivons à Tyndrum .
Photo 2012


Peu avant Bridge of Orchy apparaît la silhouette conique très caractéristique du Beinn Dorain

Depuis l’extrémité du loch Lomond jusqu’à Bridge of Orchy, la voie ferrée, la route , et le West Highland Way sont très proches . Je pense que l’on voit beaucoup mieux le paysage par les vitres d’un train, où l’on peut librement passer d’un côté à l’autrelorsqu’il n’est pas bondé (ce qui est le cas . Lors de notre premier voyage en 2010, où nous voulions randonner sur le West Highland Way, nous avions préféré ne l’emprunter qu’à partir de Bridge of Orchy et jusqu’à Fort William, en jugeant que nous verrions de toute manière le paysage sur cette section, à partir du train ,et nous avions consacré les jours gagnés à la traversée Glenfinnan -Loch Arkaig -Sourlies - Inverie qui fut ma première incursion dans la presqu’île de Knoydart .
La gare de Bridge of Orchy contient un petit gîte pour les randonneurs . Juste à la sortie de la gare on croise le West Highland Way qui franchit la rivière Orchy alors que la voie ferrée file à l’Est vers de grands espaces solitaires .

Photo prise en 2010 du pont sur la rivière Orchy lors de nos premiers pas sur le West Highland Way .

A suivre

J’aime beaucoup la zone traversée par la voie ferrée qui s’étend de Bridge of Orchy à Tulloch Station . Ces grands espaces sont inaccessibles par la route, et il n’est pas évident, en bien des endroits d’y randonner. C’est une zone incroyablement marécageuse de lande spongieuse et désolée parcourue par d’innombrables petits cours d’eau , les “burns”, où l’on voit au loin les massifs des Mamores et du Ben Nevis . Mieux vaut ne pas y être pris par une tempête de neige . On doit facilement pouvoir y mourir d’épuisement C’est là pour moi l’Ecosse véritablement sauvage qu’on ne trouve pas aux abords des routes et dans les sites “incontournables” et surfréquentés . Les voyageurs pressés qui veulent voir l’essentiel de l’Ecosse en 8 jours et “ne rien manquer” en additionnant les lieux qu’il faut voir vu pour dire au retour :“on a fait l’Ecosse” saisiraient quelque chose de l’essence de ces grands déserts (ils sont loin d’être le tout de l’Ecosse cependant )s’ils se posaient quelques jours du côté de Corrour station . S’il n’y avait là une sorte de restaurant et à proximité une auberge de jeunesse,celle du loch Ossian, (je rêve d’y passer quelques nuits un jour ), on pourrait y faire une belle cure de solitude, à l’abri enparticulier de l’hystérie de la vie politique actuelle .
Tout près de Bridge of Orchy, on commence par voir le beau loch Tulla (photo 2015)


Est-ce toujours le loch Tulla ou déjà le loch Laidon ?Je ne sais pas . La photo est de 2012

On arrive à Rannoch Station, terminus d’une petite route qui vient de Pitlochry en passant par le loch Tummel et le loch Ranoch .
Ces deux photos sont de 2019, où l’appareil dont je disposais , à la suite d’une panne intermittante, m’interdisait tout cadrage, déjà difficile dans un train en marche . .
Enfin nous arrivons aux alentours de Corrour station, non loin du loch Ossian
Photo 2019


Cette photo de 2015, permet de mieux voir le loch Ossian et d’apercevoir le pentes du Ben Alder où se déroule un épisode d’Enlevé !, première partie des Aventures de David Balfour de Stevenson . Le héros du roman ,poursuivi après le meurtre d’Appin, y rencontre dans sa cage des pentes du Ben Alder le chef jacobite Cluny Mac Pherson, qui se réfugia en ce lieu après Culloden . Bonnie Prince Charlie lui rendit visite dans ces hauteurs inhospitalières .
La plaine n’est guère hospitalière non plus. Traverser cette zone donne une idée des difficultés que peut présenter le tous terrains en Ecosse.
On finit par arriver au très beau loch Treig , un lac de barrage .
La voie ferrée longe le loch . On arrive à Tulloch Station. On longe un beau torrent jusqu’à Spean Bridge où l’on débouche dans le sillon calédonien, que je n’aime pas et où passe la foule de ceux qui se croient obligés d’aller voir le loch Ness.

Je n’ai pas trouvé de cartouche de gaz à Edimbourg (je n’ai pas pu chercher longtemps, en raison de la fermeture des magasins) donc nous descendons du train à Fort William pour prendre le train suivant en direction de Mallaig quand nous aurons fait cet achat indispensable .Je vise le magasin Nevisport , tout près de la gare, très bien achalandé, aussi bien en matériel de montagne qu’en cartes et livres .J’y ai acheté une carte plastifiée du Knoydart en 2010, le topoguide Walking onRum and the Small isles en 2015, une véritable bible pour moi. Le magasin Nevisport, ce sont tà mes yeux tous les magasins du Vieux Campeur à Paris réunis en un seul .
Conformément à mon attente, ils ont bien le modèle de cartouche demandé,je n’en prends qu’une seule, pour que nous ne nous retrouvions pas avec du gaz non utilisé à brûler avant de repartir comme la dernière fois , puisque nous devons souvent loger dans des lieux équipés et je résiste difficilement à la tentation d’acheter des livres sur la randonnée en Ecosse. Ce problème réglé,nous avons tout le temps de déjeuner, il fait beau, et nous nous installons sur les bancs du premier square que nous rencontrons . Pendant que Langue de Vipère et Devine le Temps finissent de manger, je me mets en quête d’une carte mémoire pour l’appareil photo (défaillant) que m’a prêté Cyrus, le mien étant tombé en panne la veille du départ . Je viens en effet de m’aviser que la carte mémoire est presque pleine . Le problème est vite résolu, Fort William , qui n’a rien d’exceptionnel par ailleurs, est très pratique pour faire les courses.


Non loin du cimetière, je tombe sur ce magasin de produits de première nécessité mais j’ai par prudence apporté pour mon compte ce que j’ai acheté à Fort William en 2010.
Ayant du temps devant nous, nous allons prendre un grand pot d’eau chaude colorée dans un café (les SDFde luxe que nous sommes s’octroient ce plaisir ) puis nous allons visiter le petit musée . Je le connais déjà, mais c’est une occasion pour que Vipère et ma cousine fassent connaissance avec Bonnie Prince Charlie dont on peut voir des portraits et une anamorphose Comme un certain nombre de traversées en bateau sont au programme, je pense qu’il est bon qu’elles voient les vestiges de l’Invincible Armada exposés au musée, et je les informe que les côtes de Rum sont très hospitalières pour les navires en détresse , comme le chalutier français Jack Abry II (photo 2015 ) en a fait l’expérience.
Je fais connaissance avec le domestique (ou intendant, je ne sais plus, mais il s’agissait d’un membre du personnel de maison, au sens large ) qui eut - honni soit qui mal y pense - la faveur de la séduisante reine Victoria (photo 2012)

après la mort de son cher Albert .Comme le temps dont nous disposions s’est écoulé, nous nous rendons à la gare ferroviaire et voilà ce qui arrive, en marche arrière, avec un panache de fumée :
Nous ne chercons jamais le Poudlard express, mais nous le rencontrons toujours . Ou bien nous le croisons, ou bien nous le voyons en gare .
Le Poudlard express a été emprunté par de nombreux voyageurs . Nous montons peu après dans notre train , un train classique qui fait exactement le même parcours et nous quittons Fort William pour notre dernière étape en direction de Mallaig .
A suivre

En quittant Fort William,on franchit d’abord le canal calédonien qui joint Fort William à .


Inverness à Corpach (photo 2012 ), puis l’on rejoint le loch Eil , terminaison du loch Linnhe, au fond duquel on voit le Ben Nevis se reflétant dans la mer .
Sur ces photos datant de 2012, il y a plus de neige que cette année, mais les photos 2019 sont inutilisables, pour cause de reflets du siège dans la vitre .
Loch Eil , direction Glenfinnan
Photo 2013 prise du train en marche, d’où l’on a tout le temps, si l’on ne se laisse pas surprendre , de contempler la courbe de ce fameux viaduc.
Glenfinnan ,c’est pour la plupart je pense , lié à Harry Potter . Plus sérieusement, c’est le lieu où les clans réunis ont accueilli en 1745 Bonnie Prince Charlie arrivé par le loch Shiel et accepté de le suivre dans sa folle expédition. Walter Scott, lui-même descendant d’un jacobite qui aurait connu Rob Roy et participé aux troubles de 1715 , selon ce que je crois avoir lu , évoque dans Waverley cette rencontre entre Charles Edouard Stuart et les clans .
Glenfinnan , c’est aussi pour moi le lieu dont nous sommes partis en 2010 pour trois jours de randonnée bivouac en direction du loch Arkaig puis de l’extrémité Est du loch Nevis pour Inverie, “capitale” de la presqu’île de Knoydart . On emprunte d’abord en direction de l’Est la petite route qui passe sous le viaduc, . Elle se transforme ensuite en chemin jusqu’à Corryhully bothy, toujours dansle glen Finnan . Lorsque le chemin s’arrête au petit col qui sépare glen Finnan et glen Cuirnean, malgré l’indication “Public footpath to Strathan” , le sentier s’arrête et l’aventure sur le Cap Wrath Trail commence .Photo 2010 prise à l’endroit où le sentier disparaît
A suivre

Cette fin du parcours fait découvrir une succession de lochs , un long loch d’eau douce, le loch Eilt, avec des îles qu’on longe sur la rive Sud alors que la route emprunte la rive Nord, puis des loch maritimes côté Sud, le loch Ailort , long et étroit , puis le loch Nan Uahm et le loch Nan Ceall, tous deux pourvus d’îlots rocheux où Bonnie Prince Charlie a débarqué ou embarqué au gré de ses entreprises. Les vaisseaux de guerre de la couronne anglaise qui le surveillaient redoutaient vraisemblablement de heurter les écueils .


La photo de cet îlot , qui je crois est la tombe de Dumbledore dans un film de la saga Harry Potter , date de 2013.Les îlots du loch Eilt sont couverts de pins calédoniens .
On arrive ensuite au loch Ailort, loch maritime comme ceux qui suivent .
Le loch suivant est le loch Nan Uahm
Cette photo est de 2012.
Puis c’est le loch Nan Ceall, au niveau d’Arisaig .
On aperçoit fugitivement Eigg et Rum de Morar . Puis en arrivant à Mallaig , on découvre simultanément Eigg, Rum et Skye , le plus beau moment du voyage .

Je n’ai curieusement pas de bonne photo de Rum , Eigg et Skye vues de Mallaig . La moins mauvaise ,c’est celle-ci, qui date de 2012 . Il y manque Skye .Difficile d’avoir le bon éclairage ou de ne pas être occupée à autre chose .


Le voyage de Glasgow à Mallaig en chemin de fer peut à lui seul justifier un passage en Ecosse . Pour nous , c’est toujours un voyage utilitaire , en vue d’une autre destination . Pour cette fois-ci , j’ai restreint les objectifs . Nous devons partir pour cinq jours à Rum puis deux jours à Canna et passer par Inverie à notre retour . Nous arrivons au terme de la seconde journée d’un voyage de 14 jours dont le premier objectif est Rum.Mais nous allons passer deux nuits à Mallaig . J’ai pris cette précaution pour pallier des retards éventuels liés au brexit . Il n’y a pas de bateau pour Rum le lendemain. J’ai décidé que nous nous intéresserions au loch Morar que je n’ai encore jamais vu . Mais en attendant, nous devons nous installer à Mallaig.
Arriver à Mallaig sans réserver peut être risqué pour ceux qui comme nous voyagent sansvoiture .Beaucoup transitent par Mallaig pour se rendre dans l’île de Skye par le ferry et il faut particulièrement se méfier le week end .Cela peut être problématique pour ceux qui ne sont pas seulement ennemis des dépenses superflues, mais authentiquement désargentés . Et même avec des moyens suffisants, cela peut être problématique .Nous avions trouvé refuge de justesse en 2013 au West Highland Hôtel, un jour de pluie .Il faut savoir d’autre part qu’il n’y a pas de camping à Mallaig .Cette fois-ci, j’ai pris mes précautions, j’ai demandé à Joyce , qui sait tout et que je remercie de me faire bénéficier de ses compétences , la liste des campings de Morar et d’Arisaig .Je sais qu’éventuellement nous pourrions nous y rendre en bus , il est suffisamment tôt à notre arrivée . Mais j’ai réservé au Mission Bunkhouse de Mallaig, qui a ouvert depuis 2015 . Un lieu parfait pour nous, situé juste en face de la gare, à proximité immédiate du port également , pour 20 livres, c’est à dire une somme très raisonnable . Un bunkhouse, ce sont des dortoirs avec cuisines et sanitaires, bref c’est amplement suffisant pour ceux qui ont l’habitude de dormir dans des refuges de montagne quand ils ne sont pas en bivouac. Et tout près également, il y a deux supérettes , une banque et un arrêt de bus .
Nous n’avons que la rue à traverser en sortant de la gare pour aller au bunkhouse. Nous rencontrons deux jeunes français qui voyagent pour une semaine en voiture avec lesquels nous échangeons quelques mots. Apparemment, ce ne sont pas de grands randonneurs . Ce sont les seuls français que nous rencontrerons jusquà Londres, à notre retour .
Au bunkhouse, nous sommes accueillis par une jeune femme aimable , accompagnée d’un jeune enfant souriant . Nous avons droit à deux chambres de deux à lits superposés , la seconde chambre n’étant pas entièrement occupée .C’est le luxe . Une mauvaise nouvelle cependant . J’ai vu des rhododendrons en fleurs (rhododendrons éclos = midges d’après mon expérience de Juin 2010) J’interroge mon hôtesse qui me dit avec un rire à la fois apitoyé et un peu farceur qu’il y en a depuis une semaine . J’ai apporté ma coiffe anti midges, les deux autres vont chercher à en acquérir une . Ma cousine achète du Smidge . En fait, nous n’en aurons pas besoin cette fois-ci .
Nous partons faire les courses, nous devons prévoir quelques vivres supplémentaires pour Rum et Canna, bien qu’il y ait à Rum une épicerie à laquelle nous avons l’intention de recourir .
Mais nous devons, contrairement à mes prévisions, payer le bunkhouse de Mallaig en argent liquide. Or, si ma cousine, qui doit nous quitter après le séjour à Rum , a suffisamment de livres sterling,je n’ai pas pas acheté énormément de livres anglaises à Londres et je n’ai retiré que 100 livres écossaises à Fort William. Mais c’est surtout Langue de Vipère qui doit retirer de l’argent avec sa carte . Or , à sa grande surprise, sa demande est refusée. Son compte est suffisamment approvisionné pourtant . Elle envoie un message de détresse à son époux compatissant , mais rien à faire avec les limites de retrait sur “15 jours glissants” dont elle comprend aujourd’hui le mécanisme. Nous pouvons nous en sortir, même si je ne fais pas de retrait (pas de difficulté de mon côté ) Mais Langue de Vipère se sent bien à tort gênée de vivre quelques jours avec des dettes envers nous . Nous pouvons nous en sortir en ne faisant pas de folies dans les jours qui viennent . Langue de Vipère , est une remarquable gestionnaire en général .On devrait lui confier la gestion des finances publiques, qui ne seraient plus jamais déficitaires, mais on ne pourrait l’envoyer négocier une augmentation de la dette, elle refuserait . Elle était déjà chargée , pour ses compétences, de gérer la bourse commune que nous avons constituée depuis Londres . Le plan d’austérité sera remarquablement efficace ,et au final , contrairement à ce que j’ai dit au début de ce récit , nous n’aurons dépensé qu’un peu moins de 700 euros (au lieu de 820 )en 14 jours , voyage compris , de Paris à Paris . Ma cousine,elle sera victime de la grève des contrôleurs aériens et devra payer un voyage en train jusqu’à Londres et eurostar .
Donc, plus de pub, plus de bière, mais nous avons largement mangé à notre faim et nous avons pris tous les bateaux que nous pouvions prendre . J’ai eu de quoi acheter un livre à Canna . J’ai même sombré dans le frivolité au retour à Oban .Notre plan d’austérité, ce n’était tout de même pas la misère . La vraie Calamity jane historique aurait mal vécu de ne pouvoir boire de whisky , autrement dit de mourir de soif à côté de la fontaine . Mais j’avais bien avant le départ décidé de n’acheter qu’à mon retour en France ,chez le Leclerc du coin, une rituelle bouteille de Talisker .

Notre première journée est consacrée au loch Morar . Le loch Morar n’est visible ni depuis la route Fort William Mallaig ni de la voie ferrée . J’ai connu très tôt son existence avant mon premier voyage . Je fixe en effet mes objectifs de voyage en Ecosse à partir des cartes, carte Michelin d’abord, puis cartes au 50000ème Ordnance Survey en vente à Paris à la Librairie du Vieux Campeur, et j’achète celles qui m’inspirent . J’ai eu le coup de foudre sur carte pour le secteur du Knoydart, compris entre le loch Nevis et le loch Hourn. De grandes étendues d’eau, des montagnes élevées situées juste à côté de la mer, l’absence de routes , et la présence de sentiers alors que je cherchais une prolongation du West Highland Way, nepouvaient que me séduire .Mais j’avais aussi repéré le loch Morar qui en son milieu n’est séparé du loch Nevis que par un isthme assez étroit . Alors que le loch Nevis et le loch Hourn sont des lochs maritimes, le loch Morar est un loch d’eau douce, le plus profond d’Ecosse ,et il aurait un monstre ,Morag, une sorte de sirène, rivale de Nessie .
Nous ne partons pas très tôt, après les levers matinaux des deux premières journées, nous devons d’autre part tenir compte des heures d’ouverture du bureau de Knoydart ferry pour réserver un bateau pour Inverie quand nous reviendrons de Canna (c’est pour moi un retour sur mes pas de 2010 et 2012) et nous achetons nos billets pour Rum puis Canna aux guichets de Caledonian Mac Brayne . D’autre part, le temps est gris,on nous annonce un peu de pluie,et donc nous cédons à la paresse.
La matinée est bien engagée quand nous prenons le train pour Morar .Pour le retour,nous n’avons pas encore choisi entre train et bus . Le trajet Mallaig Morar est très court, et nous trouvons très vite la toute petite route qui longe sur près de 4 kilomètres le loch Morar .Des rhododendrons bien fleuris dans des jardins bien tenus confirment mes craintes relatives au midges ,et nous voyons effectivement assez vite quelques unes de ces charmantes bestioles, isolées, et deux moutons en promenade.


Nous arrivons ensuite à une église catholique . Nous sommes en effet ici dans ce qui fut un région jacobite, les Stuarts étant des monarques catholiques . Après la chute des Stuarts,Bonnie Prince Charlie eut beaucoup de partisans fidèles dans le secteur ,non seulement lorsqu’il débarqua pour la première fois à Arisaig, mais après Culloden lorqu’il était poursuivi par les red coats. Ceux qui s’intéressent aux aventures de Bonnie Prince Charlie peuvent trouver sur Google un ouvrage qui leur est consacré : Itinerary of Prince Charles Stuart - Scottish History in Print - National Library of Scotland . Le prince poursuivi réussit à échapper aux Tuniques Rouges dans le secteur du loch Nevis,du Loch Morar et du loch Quoich , traversant le loch Nevis et se réfugiant sur les flans escarpés des montagnes . Faut-il voir un effet du passé jacobite de la région dans le fait qu’elle a actuellement un député qui s’est fait remarquer récemment par un discours particulièrement véhément en faveur de l’indépendance au Parlement de Westminster ?


Nous découvrons donc le loch Morar avec ses presqu’îles et ses îles,,
puis tout un troupeau de moutons
La route cède enfin la place à un sentier et nous arrivons aux ruines de l’ancienne chapelle
d’Inverbeg .



Devant les ruines, il y a un panneau explicatif
Il en ressort que cette chapelle était fréquentée par les fidèles du secteur du loch Nevis ,du loch Morar, et du loch Arkaig et qu’elle fut détruite à la suite des clearances consécutives à la défaite de Bonnie Prince Charlie et de ses partisans après Culloden.
Nous poussons plus loin sur le sentier , nous passons la bifurcation pour Stoul ,un ancien village ruiné au bord du loch Nevis. Peut-être aurait-il été plus judicieux de choisir cette option, vu que cela nous aurait conduit sur la crête, et que nous n’aurons pas le temps d’aller jusqu’à Tarbet et de revenir . Nous nous arrêtons finalement en vue de Bracorina.
Nous prenons ensuite le chemin du retour .
Puis arrivant près de Morar, nous décidons de suivre la rivière Morar et de nous rendre à la plage des Silver Sands, au débouché de la rivière Morar dans la mer, mais nous nous lassons de marcher sur la route, la pluie menace, et nous voulons reprendre le train pour Mallaig .
Nous nous contenterons de les voir de loin, par un temps bien gris alors que la pluie menace.
Le train arrive et nous constatons alors que c’est le conducteur du train lui-même qui s’arrête pour commander le passage à niveau . Un système très sûr . Puis nous montons dans le train où un écossais nous interroge aimablement sur notre activité du jour et nos projets . Il nous demande si nous avons vu Morag et Devine le Temps lui répond que Morag a eu trop peur d’elle pour paraître .
Revenues à Mallaig,nous voulons réserver pour notre retour . Si Devine leTemps qui ne doit pas nous suivre à Canna trouve place au Mission Bunkhouse à son retour , nous n’y trouvons pas de place pour les deux nuits que nous envisagions Vipère et moi d’y passer au retour . Nous décidons donc que nous irons passer la nuit à Inverie, où il y a non seulement un bunkhouse, que je connais bien, mais un camping,mais il nous faut modifier notre réservation au bureau de Knoydart Ferry .
Ni la veille, ni ce soir, nous n’aurons l’occasion de voir le retour des pêcheurs et les phoques . Nous nous contenterons donc de compléter nos provisions , …et de faire nos comptes , avant de partir pour Rum, Canna, puis Inverie, car nous devrons enchaîner la traversée Canna Mallaig sur le bateau nommé Loch Nevis de Caledonian Mac Brayne , avec le trajet Mallaig Inverie sur le Larven de Knoydart Ferry.Donc, il nous faut tout prévoir jusqu’à la veille de notre retour en France avant même notre départ pour les Small Isles .

A suivre


Rum vue de l’île d’Eigg (2015 )

Je suis fascinée par l’île de Rum depuis que je l’ai découverte au loin ,en grande partie masquée , à l’horizon de la baie d’Inverie lors de notre traversée Glenfinnan Inverie en 2010 . J


Je l’ai été de la même manière dans les Pyrénées par le Mont Perdu, que l’on n’aperçoit en France que fugitivement, par delà une ligne de crête .L’île de Rum est une île faite pour l’imaginaire, plus particulièrement peut-être si on la découvre dans la brume
Rum dans la brume, à l’arrière-plan .Photo 2013.
24 heures en 2013, 48 heures en 2015, c’était trop peu . Cette fois-ci , nous y resterons cinq jours . J’avais pensé que nous y serions plus nombreux,que nous irions dans les bothies . Finalement, j’ai poussé plus loin mon exploration, mais je n’ai pas encore fait tout ce que je voulais .
Rum est une île d’abord austère , quasi sinistre par moments. Elle a subi un incendie l’année dernière (par suite de la sècheresse, bien qu’elle détienne le record de la pluviosité au Royaume Uni) . Cela a vraisemblablement achevé de lui donner une apparence infernale. Je n’aimerais pas que la même chose survienne cette année . Joyce m’a informée récemment du risque d’incendies dans le Knoydart, et nous avons la veille observé des traces d’incendie récents sur les colline du loch Morar .
Nous quittons Mallaig par un temps brumeux , donc nous n’avons pas la vue magnifique sur le Mainland dont nous avions profité en 2015
Mallaig vue du Ferry

Une heure vingt de traversée seulement sont nécessaires pour un voyage direct . Nous passons près des statues évoquant l’exode forcé après les clearances. Un homme montre à l’enfant le large, c’est-à-dire vraisemblablement l’Amérique, où se situera désormais son


avenir. Mais nous ne pourrons discerner comme sur cette photo de 2015 les montagnes du Knoydart (Ladhar Beinn à gauche, et Sgurr na Cicche au centre)

Nous approchons puis dépassons la pointe de Sleat, qui fait partie de l’île de Skye bien .


.

brumeuse cette fois-ci . On ne fait donc que deviner Red Hills, Black Cuillins et falaises de la presqu’île de Duirinish dominée par les Mac leod’s Tables .
Comme il fait froid à l’extérieur et que le vent rabat sur nous la fumée des cheminées du bateau, je me réfugie dans le salon de l’un des deux ponts réservés aux voyageurs . Le “Loch Nevis” est un petit ferry qui ne peut contenir que quelques véhicules . Seuls les voitures des résidents ou les camions de ceux qui effectuent des travaux dans les Small Isles peuvent embarquer . Les touristes peuvent emporter leur vélo, leur kayak ,ou leur sac à dos . C’est un moyen de transport à tout faire, qui assure la survie des Small Isles . J’ai vu que l’on y embarquait les agneaux des Small Isles, lorsque l’heure est pour eux de finir une existence jusque là fort heureuse,apparemment . On peut s’y restaurer , lorsque le serveur n’est pas à la manoeuvre . Langue de Vipère s’abstient , Devine le Temps , affamée , commande une soupe épaisse et paraît-il fort bonne , accompagnée de pain par surcroît. Pour ma part, je me contente d’ une eau chaude colorée vaguement caféinée qui a le mérite de me réchauffer et nous débarquons sur l’île de Rum.


Le port de l’île de Rum est située dans une grande baie abritée, le loch Scresort. Le village de Kinloch , seul village de l’île s"étale le long du loch . Tout au fond du loch, le château occupe .
le centre de la baie .
En débarquant,je constate que des travaux sont en cours au niveau du port .Il nous reste maintenant quelques kilomètres à parcourir pour rejoindre le camping, puisque c’est sur un terrain voisin de celui qui est réservé aux tentes que sont installées les différentes cabanes en
bois dont fait partie la BBQ bothy . Tout près de là se situe le bunkhouse,un bâtiment moderne construit entre 2013 et 2015. Le chemin qui traverse un bois est bucolique . Cela nous change du bitume de Mallaig . Nous passons d’abord devant un petit bâtiment qui contient des informations sur la réserve naturelle et des toilettes, à côté se trouve la cabane des douches du camping et à faible distance nous arrivons aux cabanes, la BBQ bothy étant vraisemblablement la plus récente .

C’est une cabane octogonale précédée d’une entrée, et pourvue d’une sorte de terrasse avec une table pour prendre les repas à l’extérieur s’il fait beau . A l’intérieur, il y a quatre couchettes couvertes de peaux de rennes, mais on peut y dormir plus nombreux si certains viennent avec un matelas mousse . Au centre de la cabane , il y a un foyer où l’on peut brûler du charbon de bois et du bois et du matériel pour faire la cuisine (casseroles, grils ) . Tout cela pour 50 livres par nuit . Et de surcroît , nous avons une vue imprenable sur le loch Scresort et au delà les montagnes de la presqu’île de Knoydart dans le Mainland . Il y a à notre arrivée un sac de charbon de bois . Personne, mais la clé est sur la porte (j’ai récemment confirmé la réservation) ert la cabane a été récemment chauffée ,ce que nous apprécions après le vent froid sur le pont du ferry. Nous profitons de la terrasse puisqu’il fait beau .
Le loch Scresort vu de l’entrée

J’avais au départ réservé cette cabane en pensant que nous y serions entre 5 et 7 . A trois , c’est vraiment le luxe . Nous apprécierons l’espace .
Notre installation terminée , nous partons avec l’idée de faire les courses au “centre ville”(une vingtaine d’habitants pour toute l’île de Rum) Le but est de faire les courses à la poste épicerie, tenue justement par notre logeuse, et de montrer aux deux novices dans l’île le centre communautaire et l’extérieur du château .Dans mon esprit, il s’agit seulement de faire les courses et une petite promenade de proximité (au final, nous ferons 16 kilomètres dans l’après-midi et nous irons jusqu’à Kilmory , à l’autre bout de l’île ).A suivre

Nous nous dirigeons donc vers le centre du village et nous faisons presque immédiatement la


rencontre d’un cerf .
Arrivées au village, nous nous rendons à la poste épicerie pour nous présenter à notre logeuse. Elle nous dit que, les douches du camping ayant un problème, nous pouvons utiliser celles du bunkhouse . Nous cherchons ensuite le sentier de l’aigle que j’avais empruntée lors de ma première incursion dan l’île de Rum, mais nous nous trompons d’allée, nous escaladons une clôture et nous finissonspar nous retrouver dans une ferme . Le personne que nous y rencontrons nous remet dans le droit chemin .Et nous voyons peu après des panneaux explicatifs qui nous informent sur cette ferme.
Nous continuons notre chemin sur le sentier de l’aigle.Mais le circuit nous paraît trop court et nous continuons à mi-pente sur un chemin en légère montée sur la rive opposée à celle du chemin carrossable du glen Kilnloch .
Le chemin est parfois boueux, mais nous procure des vues intéressantes .
Nous dominons un petit loch .
Finalement,après avoir traversé quelques petits “burns” notre sentier redescend vers la vallée et traverse la Kinloch River . Par hautes eaux, ce serait un problème . Aujourd’hui ,il n’en est rien ,à cause de la sécheresse.
Un second gué , et nous rejoignons le chemin du glen Kilmory , tout près de la bifurcation avec le chemin de Harris.
A suivre .

Nous jetons d’abord un dernier regard sur le glen Kinloch avec au fond la mer et aussi


les montagnes du Knoydart dans la brume. Et nous arrivons bientôt au carrefour des cheminsde Kilmory et de du glen Shellesder.Il y a là un panneau indiquant que nous sommes dans un secteur où l’on se livre à des recherches concernant les cerfs. Nous prendrons deux jours plus tard le chemin du glen Shellesder et de Guirdil.
Nous descendons maintenant le glen Kilmory , en direction de la mer et je m’étonne que nous n’apercevions pas rapidement des cerfs, comme en 2015.
Nous commençons àvoir à l’horizon les Black Cuillins de Skye
Un regard en arrière montre un paysage plus verdoyant et plus sec que lors de mon précédent .
voyage . La vue sur les Black Cuillins se précise , nous apercevons au loin deux cerfs, et nous arrivons enfin en vue de la maison de Kilmory , qui doit accueillir des scientifiques.
A suivre

Le site de Kilmory est magnifique . Malheureusement, il y a un peu de brume sur Skye . Je présenterai donc des photos de 2015, prises à la même époque. Le site n’a pas changé !


Photo 1 Black Cuillins et Red Hills
Photo 2 Falaises de la presqu’île de Duirinish et Mac Leod’s Tables ?
Photo 3 Vue prise de la plage
Photo 4 Black Cuillins
Photos 5 côte Nord Ouest de Skye
Par temps clair comme en 2015, on aperçoit même les Hébrides exérieures

Nous ne sommes pas descendues cette fois-ci sur la plage car nous voulions être de retour au village avant la fermeture de l’épicerie . .
Kilmory était le lieu où l’on lavait le linge du château, Lady Bullough jugeant cette besogne trop vulgaire pour être effectuée à Kinloch Castle . La baie de Kilmory aurait été plus tard une des escales préférées de la reine Elisabeth lorsqu’elle naviguait à bord du Britannia . Apparemment, elle ne s’est pas sentie déshonorée de fréquenter un lieu marqué par le souvenir de ces besognes ancillaires .
Un troupeau de cerfs est en vue . Nous nous éloignons, et alors que je jette un dernier regard sur Skye, je vois surgir un nouveau de troupeau qui manifestement me surveille au loin


A suivre

Nous avons la chance d’avoir une lumière magnifique à notre retour .


Le chemin de Kilmory rejoint la route de Harris et nous redescendons le glen Kinloch
Nous apercevons déjà le rocher laissé ici par la fonte des glaciers qui ont recouvert l’île.
Puis nous passons près de la machine qui servait à broyer des pierres pour construire les chemins .
Nous sommes maintenant près de Kinloch et je crois que l’on voit ici le sommet du Barkeval .

Après les courses où nous renouvelons notre stock de cakes , toujours pleins de produits chimiques, mais très appréciés de nous trois, nous rejoignons notre logis, testons les douches du bunkhouse, et nous sombrons dans le sommeil . Je regrette que nous n’ayons pas eu le temps d’explorer les environs de Kilmory par cette belle journée Mais avec plus de 16 kilomètres pour ce qui devait être une petite promenade dans les environs , je pense que nous n’avons pas chômé .

A suivre


Je me lève tôt le matin , et facilement pour ce premier matin dans l’île ,ce qui est contraire à mes habitudes . Les nuits sont en effet très courtes à cette latitude, et j’ai eu tout le temps nécessaire pour me réveiller . Le lever du soleil est magnifique . La photo est prise sur le seuil de la cabane et je reconnais de gauche à droite le Saddle, un sommet de la presqu’île de Glenelg, Forcan Ridge, le bealach Coire Malaghain , un col élevé hors sentier que nous avons gravi en 2012 pour aller de Kinloch Hourn à Ratagan au bord du loch Duich, le Ladhar Beinn, point culminant de la presqu’île de Knoydart, qui domine la baie de Barrisdale . Oserai-je dire que cette partie de l’Ouest de l’Ecosse m’est familière ? Ce serait bien téméraire, car il y a encore des sommets que je ne peux pas nommer . C’est malgré tout , et de loin,celle que je connais le mieux .
Je suis la première levée, je pars faire quelques pas et je fais immédiatement cette rencontr.
rencontre . J’ai pris cette photo quelques instants plus tard ,car dans un premier temps il me barrait le sentier .
La matinée s’annonce très belle . Mais nous ne partons pas pour une longue expédition . Je sais que le jeudi dès le mois de Mai , les rangers de l’île proposent une traversée maritime en direction de l’île de Soay , voisine d’ l’île de Skye, dont le but est l’observation de la vie marine . C’est une excursion de deux heures . Pas de réservation nécessaire . Il suffit de se présenter au port . J’ai obtenu confirmation de ces informations lues sur le site de l’île en envoyant un mail . Trudi la ranger m’a très vite et très aimablement répondu . Le prix est tout à fait accessible :10 livres . Pour moi, il s’agit d’abord de voir de près la face maritime des Black Cuillins , que ne verront jamais ceux qui veulent visiter Skye en deux jours .
L’objectif est donc de repérer le départ des sentiers de Dibidil et de Coire Dubh, au pied de l’Hallival et du Barkeval et de prendre le sentier de la loutre, que j’ai déjà emprunté en 2013. En fait ,nous avons oublié cet objecti . Nous aurons à le regretter le dernier matin dans l’île .
Le sentier de la loutre , c’est un joli sentier qui passe dans les ruines d’un village abandonné . Le lieu est charmant , un peu mystérieux, avec ses ruines couvertes de mousse et couronnées de scilles bleues écloses . Il porte le nom de Port na Caranean su la carte . Sa visite nous rappelle que Rum a été victime elle aussi des clearances . L’île n’a plus qu’une vingtaine d’habitants, alors qu’elle était déjà habitée 8500 ans avant notre ère.

Une visite d’un village de blackhouses bien conservées serait nécessaire pour bien comprendre ces vestiges.
Nous atteignons enfin l’observatoire des loutres, une petite construction en bois ,avec à l’intérieur des affiches relatives à la faune de l’île .
Nous décidons alors de revenir à la cabane et nous rencontrons au passage la ranger Trudi , qui nous confirme que l’excursion aura bien lieu .

A suivre


Pas de phoques à Mallaig jusqu’ici .Peu de cerfs à Kilmory la veille .Pas de loutres le matin . Il n’y aura pas non plus de phoques à observer près de Soay . Nous verrons seulement quelques oiseaux de mer . Les animaux sont loin d’être toujours là où on les attend.Mais nous aurons cette traversée en direction de Soay que je souhaitais . Le temps l’autorise, bien qu’il soit devenu gris et qu’un peu de pluie menace .
Le bateau arrive,quelques personnes débarquent (il faut faire un assez grand pas pour monter dansle navire et outre Trudi la ranger et l’équipage, il y a en tout quatre passagers, un enseignant qui fait une étude sociologique (d’après ce que nous avons compris) et nous trois ).
Trudi nous prend en photo en disant qu’en riant , elle aura , à défaut de la photo de phoques, celle de trois Françaises .
Les nuages donnent aux Cuillins de Rum un aspect sinistre que j’aime bien .Le sommet de
l’Askival n’est plus complètement visible . Nous apercevons ensuite l’étrange silhouette de l’île d’Eigg , volcanique tout comme l’île de Rum . Ces deux îles sont très intéressantes pour les géologues .

Nous nous dirigeons vers Skye , Soay étant située à proximité immédiate, devant les Black
Cuillins et non loin du loch Coruisk. Elle définit avec la presqu’île d’Elgol le loch Scavaig.
Arrivant à proximité de Soay, nous sommes étonnées de voir arriver un canot conduit par une dame accompagnée de son chien , un border collie manifestement intelligent et heureux d’accompagner sa maîtresse. Elle vient pour le courrier , apporté et relevé une fois par semaine par le bateau qui assure les excursions .Soay , d’après Google, aurait trois habitants .
On reconnaît ici les montagnes voisines du loch Coruisk.
Nous observons quelques oiseaux .La vue s’étend au fur et à mesure que nous nous éloignons de Skye . Notre trajet s’achève et nous regagnons notre logis .
A suivre

Nous traînons un peu trop dans la BBQ bothy et il ne nous reste plus beaucoup de temps . Nous partons cependant faire une reconnaissance sur le Dibidil path . Je pense que nous serions allées dormir à Dibidil bothy si tout le groupe avait été là .
Le soleil est revenu et la montée, qui nous offre une belle vue sur Skye et le loch Scresort est très agréable . Le “pony track” qui conduisait du temps de John Bullough , l’homme qui fit construire Kinloch Castle , à Dibidil puis à Papadil lodge, son pavillon de chasse aujourd’hui


ruiné, est facile pour ceux qui ont l’habitude des montées,
et magnifique, tout au moins jusqu’au point où nous l’avons suivi .Nous voyons apparaître l’île d’Eigg . malheureusement le Mainland reste dans la brume.
Côté pente, nous distinguons le sommet du Barkeval ,et vraisemblablement à l’arrière le sommet de l’Askival, plus haut sommet de l’île.
Nous allons devoir traverser un premier gué ,facile , parce presque à sec , puis une zone encombrée de rochers ,toujours facile .
On voit ici l’Hallival puis l’Askival, que ma cousine appelle le Puy Mary . Il est exact qu’il lui ressemble, bien que son ascension et sa traversée soient beaucoup plus difficiles que celle de son cousin cantalien , pourtant nettement plus élevé que le Ben Nevis .
Après avoir traversé un second gué (on voit bien ici la crête de l’Askival ), t
traversée toujours facile grâce à la sécheresse, nous montons légèrement et nous découvrons la suite de l’itinéraire,avec toujours une belle vue sur l’île d’Eigg.
Nous ne sommes guère allées plus loin que ce point où nous avons vu le chemin se poursuivre, à cause de l’erreur . Si nous étions parties le matin, par ces conditions favorables, nous aurions pu ,à moins de difficultés imprévues , faire l’aller-retour jusqu’à Dibidil.Nous avions fait assez vite le tiers du parcours alors que nous étions parties vers 16 heures.
Ne pas être allée jusqu’à Dibidil et encore mieux Papadil sera l’un de mes regrets .
Le retour se poursuit sans problème ,avec toujours une belle vue sur Skye et le loch Scresort .

Le lendemain, nous devons nous diriger vers le glen Shellesder, sur le chemin de Guirdil bothy.
A suivre

Nous traînons un peu trop dans la BBQ bothy et il ne nous reste plus beaucoup de temps . Nous partons cependant faire une reconnaissance sur le Dibidil path . Je pense que nous serions allées dormir à Dibidil bothy si tout le groupe avait été là .
Le soleil est revenu et la montée, qui nous offre une belle vue sur Skye et le loch Scresort est très agréable . Le “pony track” qui conduisait du temps de John Bullough , l’homme qui fit construire Kinloch Castle , à Dibidil puis à Papadil lodge, son pavillon de chasse aujourd’hui


ruiné, est facile pour ceux qui ont l’habitude des montées,
et magnifique, tout au moins jusqu’au point où nous l’avons suivi .Nous voyons apparaître l’île d’Eigg . malheureusement le Mainland reste dans la brume.
Côté pente, nous distinguons le sommet du Barkeval ,et vraisemblablement à l’arrière le sommet de l’Askival, plus haut sommet de l’île.
Nous allons devoir traverser un premier gué ,facile , parce presque à sec , puis une zone encombrée de rochers ,toujours facile .
On voit ici l’Hallival puis l’Askival, que ma cousine appelle le Puy Mary . Il est exact qu’il lui ressemble, bien que son ascension et sa traversée soient beaucoup plus difficiles que celle de son cousin cantalien , pourtant nettement plus élevé que le Ben Nevis .
Après avoir traversé un second gué (on voit bien ici la crête de l’Askival ), t
traversée toujours facile grâce à la sécheresse, nous montons légèrement et nous découvrons la suite de l’itinéraire,avec toujours une belle vue sur l’île d’Eigg.
Nous ne sommes guère allées plus loin que ce point où nous avons vu le chemin se poursuivre, à cause de l’erreur . Si nous étions parties le matin, par ces conditions favorables, nous aurions pu ,à moins de difficultés imprévues , faire l’aller-retour jusqu’à Dibidil.Nous avions fait assez vite le tiers du parcours alors que nous étions parties vers 16 heures.
Ne pas être allée jusqu’à Dibidil et encore mieux Papadil sera l’un de mes regrets .
Le retour se poursuit sans problème ,avec toujours une belle vue sur Skye et le loch Scresort .

Le lendemain, nous devons nous diriger vers le glen Shellesder, sur le chemin de Guirdil bothy.
A suivre

Le soir précédent , comme le réveil sont occupés par la recherche des tiques. Je suis la moins appréciée (une seule pendant notre séjour dans l’île ) mais je n’en suis pas pour autant vexée . Il semble d’autre part qu’elles se lassent progressivement de nous .Peut-être l’arrivée d’un gtoupe d’étudiants au bunkhouse leur a-t-elle ouvert des perspectives gastronomiques plus intéressantes .Pour notre part, nous tirons satisfaction des cakes dont nous renouvelons régulièrement le stock, sans cesser pour autant d’évoquer nos jouissances culinaires domestiques lorsque nous sommes chez nous . Vipère évoque avec nostalgie ce qu’elle appelle ses ragougnasses , .Devine le Temps ses tourtes aux cèpes ( il faut dire que c’est une remarquable chercheuse de cèpes ). Je ne suis pas en reste avec les garbures ,soupe de potiron au maroilles , tarte au Maroilles, bourguignon, etc . Cela nous fait oublier un ordinaire plutôt frugal, où les tartines de pain de mie collant (elles sont bien meilleures une fois passées sur le gril de la cabane) tiennent une grande place .C’est tout de même plutôt mieux que les pains grillés suédois absolument secs dont nous avons eu l’habitude en bivouac avec Robin Hood .
Il a beaucoup plu pendant la nuit , mais nous maintenons notre projet . Le temps sera souvent gris, mais nous aurons seulement de courts moments de bruine .
Nous reprenons le chemin commun à Kilmory et Harris jusqu’au carrefour,


puis nous prenons la branche de droite que nous quittons peu après sur la gauche , là où sont implantés les panneaux de la réserve de cerfs en empruntant un chemin herbu qui passe au
Photo 2015
dessus du bois . Une fois le bois passé, ce ne sera plus qu’une lande jusqu’à l’arrivée près de la mer à l’extrémité du glen Shellesder.
A suivre

Le chemin que nous empruntons conduit si on le suit jusqu’à son terme à Guirdil bothy, au bord de la mer, face à l’île de Canna. Une bothy désigne en Ecosse un petit refuge non gardé, à l’équipement sommaire, table, banxs ou sièges, bats flancs pour dormir, cheminée - encore faut-il avoir du combustible . Mais au moins on est à l’abri du vent et de la pluie . Nous croisons deux hommes qui en reviennent alors que nous commençons notre parcours .
Ce chemin, d’abord excellent, se dégrade assez rapidement . Il se perd parfois un peu dans cette lande spongieuse et désolée . Il ne fait pas très beau . Le temps est gris, la pluie menace parfois, mais rien de sérieux et nous ne risquons pas de nous égarer. Nous arrivons à la suite d’une période de sécheresse, donc l’éponge est assez faiblement imbibée, du moins si l’on reste sur le sentier . Par temps de neige et avec un grand vent , en perdant la trace, les choses pourraient être difficiles ,et mieux vaut ne pas s’aventurer dans certaines fondrières.


Nous montons en pente douce sur une trace peu marquée , nous arrivons à une sorte de col très large et nous découvrons un petit loch dominé par le Minishal
auquel fait suite le Fionchra . Nous entrons désormais dans le glen Shellesder .
C’est un paysage totalement désolé depuis que nous avons cessé de longer la forêt tout près de la bifurcation . Aucun arbre, aucun abri . Il n’y a ici que de la roche et des marécages. Le sentier ,assez bas sur la pente,mais jamais en fond de vallée , suit les parties les plus rocheuses c’est-à-dire les moins molles , mais de temps en temps, il est remplacé par une grande flaque . Il faut alors, soit passer par la roche, soit se risquer plus bas (prudemment) . D’ailleurs, chacune de nous, même prévenue, va réussir au moins une fois

à tremper ses chaussures .
N’allez pas dans l’île de Rum si vous cherchez des distractions, si vous ne supportez pas les grands espaces solitaires, s’il vous faut absolument l’animation d’une ville . Pourtant , marcher avec des stilettos dans un marécage écossais avec un bog factor 4 ou mieux 5 pourrait s’avérer une expérience intéressante .
A suivre


La descente du glen Shellesder est assez monotone . Nous commençons avoir faim, et nous allons trouver un lieu abrité du vent , dans une partie plus rocheuse, pour nous restaurer, tant qu’il ne pleut pas et nous allons ensuite reprendre notre marche en direction de la mer.

Nous commençons maintenant à bien discerner au loin Sanday et Canna, ou Vipère et moi devons nous rendre avoir quitté l’île de Rum.
En nous rapprochant de la côte, nous allons progressivement voir se dégager la silhouette de Bloodstone Hill . Guirdil bothy est située à son pied, dans le glen Guirdil
Poursuivant notre marche (le temps s’est un peu levé ),nous arrivons à proximité de la mer.
Nous sommes maintenant face à l’île de Canna, précédée de sa voisine Sanday et nousavosn une très bonne vue sur Bloodstone Hill. Guirdil bothy n’est plus très loin, mais nous n’avons pas décidé d’aller y dormir . Nous décidons donc de faire demi tour et de revenir àKinloch.A suivre

Nous revenons par le même itinéraire . Néanmoins, ce n’est pas ennuyeux,car le temps est devenu un peuplus lumineux, et on ne voit pas les choses de la même manière .


Nous reprenons le chemin du glen Kinloch et arrivons au village où nous avons la surprise de rencontrer un troupeau de cerfs au bord de la rivière Kinloch et du loch Scresort.
Après un passage à l’épicerie, nous retrouvons la BBQ bothy . Mais nous n’aurons plus droit aux douches du bunkhouse, réservées désormais au groupe d’étudiants qui l’occupent . Nous nous contenterons donc de celles du camping .Le temps annoncé pour le lendemain étant incertain, nous décidons de nous rendre à Harris .A suivre

Il a plu pendant la nuit . Le temps nous paraît trop incertain pour nous diriger vers Coire Dubh puis le col qui sépare le Barkeval de l’Halllival . Nous jugeons également peu opportunde nosu diriger vers Bloodstone Hill , ignorant comment se présente le “pony track”, un ancien chemin minier. Le chemin de Harris est assez long (de l’ordre de 26 kilmoètres aller-retour pour nous) mais sans aucun risque même par un temps épouvantable . En fait le temps sera meilleur que prévu .
Harris est un minuscule hameau situé au bord de la mer , à l’Ouest de l’île . C’est là que se trouve le mausolée de Bullough, l’ancien propriétaire de l’île qui fit construire le château . Je ne reviendrai pas ici sur ce personnage, que j’ai assez longuement présenté dans la partie consacrée à l’île de Rum dans mon précédent carnet de voyage Un voyage dans les Small Isles. ce mausolée est imité de l’architecture antique , et peut paraître passablement incongru dans ce décor . Se rendre à Harris est cependant intéressant . Outre une vue très intéressante sur les Cuillins de Rum ,on est à peu près sûr de rencontrer les poneys de l’île de Rum race très ancienne, ainsi qu’un troupeau de vaches des Highlands .
Nous prenons donc une fois de plus le large chemin du Kinloch Glen, jusqu’au carrefour , mais cette fois-ci, à l’inverse des jours précédents, nous prenons la branche de gauche .


On voit ici le glen Kilmoryainsi que le bois longé à sa lisière supérieure par le chemin du glen Shellesder . Les pluies des nuits précédentes n’ont guère augmenté le débit des cours d’eau .
Nous arrivons ensuite à proximité de petites gorges et de cascades, mais il y a très peu d’eau Nous arrivons au bout de quelque temps à Malcolm Bridge . Nous repérons le point de départ du pony track de Bloodstone Hill . De très gros rouleaux de plastique sont entreposés, et une partie d’entre eux recouvre le début de la trace . Nous avons l’intention de la suivre le lendemain, et nous pouvons déjà repérer le bealach a’ Braigh Bhig, le col qui sépare l’Ardnev
et l’Orval du Fionchra.

Continuant notre chemin, nous allons découvrir peu après des vues très intéressantes sur les

.

Ces photos sur les Cuillins de Rum ont été prises au retour, le temps étant plus clair. On reconnaît très bien au centre la montagne que Devine le Temps appelle le Puy Mary, l’Askival (812 mètres) qui domine Atlantic Corrie. Je pense qu’il n’est pas du tout évident de franchir les étendues marécageuses qui nous en séparent .
Nous nous engageons ensuite dans la longue descente sur Harris.


Pour le moment , contrairement à la fois précédente, on ne peut voir ni les vaches poilues, ni les poneys, alors que je les avais rencontrées en 2015 dans ces parages. Rien d’étonnant à ce
cela malgré tout . Nous découvrons ensuite la baie de Harris.
Nous voyons bien ici les deux niveaux du rivage , l’ancien et le nouveau, le niveau de l’île s’étant élevé à la fin de la glaciation et nous découvrons enfin les vaches , les poneys, et même des chèvres . S’agit-il des “wild goats” de l’île de Rum, dont on aurait autrefois tenté l’élevage et qui seraient redevenues sauvages ?
Pour reprendre les paroles de langue de Vipère, "tout le musée est ici " , avec le mausolée de Bullough.
A suivre

Je me suis arrêtée à quelque distance du mausolée, près d’une maison . Les vaches (et vraisemblablement le taureau) étaient là . J’ai été chargée , étant enfant , par une vache de Salers que je conduisais au pré, ce qui mit fin à ma vocation de cow girl occasionnelle . J’ai dû mon salut à la fermeture précipitée d’une barrière . Pas de clôture ici . En cas de problème , on peut espérer, en faisant le tour d’une maison, échapper au regard d’une bête irascible. Ma cousine, qui , elle aussi, est issue de la civilisation de la vache ,ma cousine, donc, plus courageuse que moi, s’approche un peu plus , mais Langue de Vipère, téméraire, déclare que ces bêtes sont placides, et va jusqu’au mausolée .
Les vaches de Salers ne sont pas toutes rousses . Il y a aussi quelques vaches noires. Il en est de même pour les vaches des Highlands.


Chevaux et vaches coexistent sans problème ,apparemment. je regrette de ne pas aoir vu de près les chèvres .
A suivre

Quelques photos de Harris datant de 2015 . La lumière était bien meilleure,et les vaches n’étaient pas là …


Nous avions rencontré les poneys un peu plus haut, eux aussi.
Initialement, je me proposais de chercher des vestigesde mosaïques, souvenir du premier mausolée de Bullough . Bullough, vexé de voir son monument funéraire comparé à des toilettes pour messieurs l’avait fait démolir . La présence des vaches m’en a dissuadée .
Nous avons donc pris plus rapidement le chemin du retour, d’autant que le temps n’était peu engageant .
A suivre

Nous allons peu à peu bénéficier d’un temps plus ensoleillé au retour, mais nous ne traînons pas, car nous devons faire des provisions à l’épicerie . Nous devons en effet quitter Rum pour Canna deux jours plus tard, et les ressources de Canna sont limitées . Nous profitons seulement de très courtes haltes pour faire quelques photos de roches curieuses , près du petit col qui sépare le glen Harris du glen Kinloch et du glen Kilmory . Le temps clair permet en approchant de la bifurcation des routes d’admirer une belle vue sur Skye , alors que nous n’avons pu que deviner dans la brume à Harris les plus méridionales des Hébrides extérieures .


Le lendemain, notre décision est prise, nous nous engagerons sur le pony track de Bloodstone Hill.
A suivre

Le temps n’est pas particulièrement beau pour ce jour où nous devons emprunter le pony track de Bloodstone Hill . malgré tout , ce que nous avons vu la veille à Malcolm bridge ne nous détourne pas de partir . Je sais que nous n’irons pas jusqu’au bout . En aller retour , c’est en fait fort long . Il est logique de passer la nuit à Guirdil bothy , mais il s’agit de pousser un peu plus l’exploration de l’île de Rum.
Nous empruntons donc (pour la huitième fois !) le chemin du glen Kinloch jusqu’à la bifurcation (à peu près 10 km aller retour à partir de notre gîte ) , puis nous rejoignons Malcolm bridge et nous empruntons le pony track couvert d’un revêtement en matière plastique sur une
certaine distance .
.


Je m’interroge sur la raison de ces travaux .Je ne pense pas en effet qu’il soit prévu de remettre en service la mine de “bloodstone” .Assurément, cette"chaussée" nous permet de moins enfoncer sur un sol vraisemblablement bien spongieux , à en juger par l’impression d’élasticité ressentie sous nos pas. Mais je doute que ce soit fait pour faciliter la marche des randonneurs.
Le temps brumeux nous empêche de jouir pleinement de belles vues pendant la montée sur
les Cuillins de Rum et sur Skye.


Bientôt notre "chaussée " cesse. Le chemin est de moins en moins marqué et se perd plus ou moins dansla tourbière mais nous avons repéré le bon passage, à droite ,entre Fionchra et Orval. La montée devient plus raide, sur un “path” encombré d’herbe et assez spongieux. Pour ne rien arranger, nous prenons de plein fouet le vent d’Ouest . Nous faisons halte car j’ai faim . Après quoi la machine repart .
Nous observons quelques autres marcheurs, peu nombreux , dans la montée et près de l’Orval qui nous suivent ou nous précèdent et nous arrivons peu après au col , le bealach a’ Braigh
Bhig .


Nous voyons maintenant le glen Guirdil qui conduit à Guirdil bothy (un second itinéraire, peut-être hors sentier), à l’océan . Au loin Canna, où nous rendrons demain. Le pony track amorce une descente dans le glen Guirdil avant de partir à flanc sur la gauche pour atteindre un second col puis de faire l’ascension de la crête de Bloodtone Hill. La suite , au moins immédiate est évidente . Mais le vent d’Ouest est intenable . Nous étions relativement protégées dans la montée et la perspective d’une longue marche dans ces conditions pour rejoindre une crête particulièrement ventée (Bloodstone Hill est à l’extrémité de la crête sur la gauche) ne nous séduit guère,et nous faisons demi-tour, mais pour varier les plaisirs ,nous décidons de descendre en tous terrains .
A suivre

Cette descente hors sentier est facile, la tourbière étant (relativement) sèche. Il faut tout de même choisir les endroits où l’on passe . Pas de risque de se perdre, la route de Harris est au dessous . Le temps se lève un peu ,sans devenir vraiment beau . Non loin de Kinloch, nous redoutons une bonne averse . Rien de très sérieux cependant , nous arrivons au village ,où nous rencontrons des poules familières . Comme il y a du réseau, nous contactons le bunkhouse de Canna , nous complétons nos courses , je dis à notre hôtesse tout le bien que je pense de l’île , et nous terminons la journée par des préparatifs en vue de notre départ .


Ma photo est bien mauvaise, malheureusement et le Community hall, ainsi que la poste épicerie ont plus fière allure. Je voulais seulement donner une idée du centre ville de Canna, que très honnêtement, je préfère, même en des temps moins agités, aux Champs Elysées et à la place de l’Etoile .
A suivre

L’île de Rum commence à nous être familière, et notre naturalisation progresse . Les habitants,visiblement , nous reconnaissent . Les poules n’ont pas peur de nous , et viennent picorer sur la table juste à côté de nous . Je me suis fait un copain chien qui me rapporte les pommes de pin que je lui lance. Mais nous devons maintenant quitter Rum , à 12h45. Le ferry doit nous déposer à Canna, avant de repartir pour Rum, Eigg, puis Mallaig .Ma cousine quant à elle , va faire avec nous le trajet jusqu’à Canna, sans pouvoir quitter le bateau qui repart aussi tôt après pour Mallaig . Je lui ai suggéré de nous suivre jusqu’à Canna,pour longer la côte de l’île de Rum et mieux voir l’Ouest de Skye . Elle doit reprendre le travail trois jours plus tard .
Nous nous proposons de prendre le sentier de Coire Dubh, qui monte en direction du Barkeval et de l’Hallival en suivant un petit torrent . Cela devrait nous permettre de voir au passage le petit barrage qui alimentait en électricité le château de Bullough. Ce n’est pas très loin , mais nos préparatifs traînent un peu et nous avons oublié de répérer le point de départ du sentier les jours précédents , et nous avons une poubelle à déposer au village .Nous pensons avoir suffisamment de temps . Ma cousine a toute confiance pour nous guider en Iphigénie, qu’elle veut consulter sur son téléphone - j’ai d’ailleurs eu droit, moi qui ne suit le progrès technologique qu’en traînant les pieds, quand ma vie deviendrait trop compliquée si je ne me soumettais pas aux diktats de notre époque, à une campagne insistante de ces dames en faveur de l’achat d’un smartphone . La vieille dinosaure n’a pas encore cédé …
Nous avons choisi de prendre l’itinéraire qui part près du château


Au passage,nous croisons Trudi la ranger , accompagnée d’un groupe .
Nous n’aurons pas eu le temps de visiter le château construit par Bullough . C’est pourtant intéressant. Je l’avais fait en 2015 en compagnie de Théodorine, et je crois que l’on peut y acheter un enregistrement de l’Orchestrion ,une sorte d’orgue de Barbarie très perfectionné utilisé lors des bals donnés par John Bullough et lady Monica . Je ne reviendrai pas ici sur la personnalité de Bulllough, j’en ai parlé dans mon carnet de voyages de 2015 . Je ne suis pas sûre d’avoir dit à Langue de Vipère et à ma cousine, qu’il y avait des colibris er des alligators dans la serre du château .au temps de sa splendeur . Le château, pourri par l’humidité, menace ruine . Les généreux donateurs sont les bienvenus .La vingtaine d’habitants de l’île n’a pas les moyens de financer de coûteux travaux . Il serait dommage pourtant qu’un tel monument disparaisse .
A suivre

Nous prenons un chemin et nous voyons dans la forêt dessculptures


Ma paresse m’empêche de consulter la carte (l’ai-je seulement prise ?) Nous faisons confiance à Iphigénie . mais Iphigénie se met en grève . Nous nous retrouvons d’abord près d’une petite serre . Donc nous nous sommes trompées . Nous suivons un autre sentier . Ce n’est toujours pas celui de Coire Dubh . Et nous finissons, face aux Cuillins dans un chantier ,devant un immeuble récemment construit et devant les fondations de futures constructions . Nul doute que l’île de Rum a besoin, pour assurerla perennité de son peuplement de quelques habitants supplémentaires. J’espère que ces dégats infligés au charme des lieux n’iront pas trop loin . Ces constructions répondent certainement aux normes écologiques en vigueur . Suis-je pour autant convaincue par leurs qualités esthétiques ? Ce n’est pas sûr .
Mais le temps passe . Nous n’aurons pas recours à la bonne vieille méthode de la carte et de la boussole (encore que dans l’île de Rum ,comme à Canna, ou dansles Black Cuillins de Skye) la boussole puisse ne pas être fiable et nous décidons de rentrer pour ne pas manquer le bateau .


Nous quittons Rum après l’équivalent de cinq journées complètes sans en avoir épuisé l’intérêt , loin de là . Si j’avais l’occasion d’y revenir, je voudrais pousser plus loin l’exploration, en particulier en approchant vraiment les Cuillins et je voudrais dormir dans les bothies . Je suis tout de même satisfaite de m’y repérer maintenant assez bien Mon plus grand regret est de ne pas avoir poussé jusqu’à Dibidil et encore mieux Papadil .
Devine le Temps nous accompagne donc jusqu’à Canna . Nous longeons la côte de Skye (nous l’avons vu de plus près, au moins pour les Black Cuillins, lors de l’excursion en direction de Soay) mais surtout nous pouvons reconnaître de la mer les secteurs de l’île de Rum que nous avons parcourus les jours précédents .
Nous allons ainsi reconnaître le glen Kilmory, le glen Shellesder, le glen Guirdil,


et bien sûr Bloodstone Hill . On devine à gauche de la photo le chalutier français naufragé .
Le navire approche maintenant de Canna,et de sa voisine Sanday .

On voit ici à droite au premier plan l’extrémité de Sanday et juste derrière une autre
face de Bloodstone Hill, sauvage et ravinée, et à son pied le débouché du glen Guirdil.
Il fait beau . Nous n’aurons cette année que du beau temps à Canna. Ce n’est pas l’île fantôme apparue dans la brume qui m’avait fascinée en 2013.

Photo 2015.
Nous quittons ma cousine qui doit rejoindre Mallaig puis Edimbourg ,et nous débarquons à Canna.
A suivre

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