Si vous souhaitez faire un pas de côté et sortir des sentiers (trop) battus par le tourisme, je vous adresse une dernière expérience dans le Nord Kruger et Limpopo cette fois.
Et oui, tout le monde, ou presque, vous le dira, “restez dans le sud du Kruger, vous n’aurez pas le temps, le nord n’est pas intéressant”. Mon mari voulait voir des baobabs, alors nous avons testé, même si on en trouve déjà vers Letaba (mais apparemment, ils ont été plantés et ne se reproduisent pas, dixit un ranger du parc rencontré). Nous avons donc testé le nord du Kruger et nous avons aimé. Sur la route entre Letaba et Punda Maria, nous avons vu nos plus beaux lyons (dont l’un endormi le ventre en l’air !), des antilopes jamais vues apparavant (dont la rare antilope roanne et des bubales), des oiseaux incroyables dont un bon nombre en danger d’extinction (bucorves, outardes kori et houpette autruches, grand-duc, chevêchettes perlées, aigle martial, cigogne d’Abdim, perroquets…) … en une journée. Je ne parle pas de la centaine d’éléphants, de buffles et des dizaines de girafes. Bien sûr, je ne crois pas que le rhinocéros y soit très présent, mais il y aurait des lycaons en grand nombre et la cache du camping de Punda Maria reçoit la visite de léopards (dixit le camp et les campeurs encore présents dans la cache à 21h30). L’ambiance nous a semblé plus détendue, avec un public composé de passionnés de nature, quelques couples âgés ornithologues sur Mopani ; comme il n’y quasiment pas de touristes étrangers, les sud-africains ou les employés viennent discuter avec plaisir. La camp de Punda Maria nous a plu aussi, plus informel, moins organisé, un peu vieillot et une petite retenue d’eau au bord du camping où se succèdent les éléphants toute la soirée, dans un face à face parfois tendu avec les buffles et le passage léger des antilopes. Voilà, à vous de voir !
Aller vers le Nord permet de ressortir ou de venir du Limpopo, terre des Venda autour de Thohoyandou. Les Venda sont réputés pour leur artisanat. Nous avons visité la poterie collective de Mukhondeni (accueil un peu brusque, surtout dû, je pense, à un anglais balbutiant de la part de la seule femme sur les 3 qui connaissait quelques mots). Belle poterie de fabrication et décors traditionnels (ocre et graphite) mais aux utilisations nouvelles aussi (ex : des cheminées/inserts). Nous avons surtout aimé la rencontre avec un guide venda / artiste peintre qui a son atelier sur Thohoyandou. Il a étudié à Soweto, est venu en France il y a une vingtaine d’années invité par un peintre à Aix en Provence, a exposé aux Etats-Unis, reçu des groupes d’étudiants étrangers,… Il a son atelier au niveau du point d’information/centre d’arts de Thohoyandou, derrière le centre d’information de la ville (en venant de Louis Trichard/Makhado, sur la route principale, juste après le grand rond-point supportant une sculpture avec têtes de lion/poterie sur la droite). Une fois garé devant, passer à pied entre le centre d’information à doite et les ateliers/garages à gauche. Son atelier réserve une belle collection d’objets d’artisans et d’artistes de la région, à vendre à des prix très raisonnables et vous serez très bien accueilli (même le dimanche, pour nous). N’hésitez pas à faire appel à ses services de guide pour visiter la région, villages, artisans, lieux sacrés, … il sera intarrissable sur les légendes et traditions venda.
Ses coordonnées : Avhashoni Mainganye - Tel 07.61.34.99.61 / avhashoni.mainganye@gmail.com
Inclure dans son voyage une ou deux régions issue(s) des anciens bantoustans permet une autre approche du pays, moins lisse, moins occidentalisé.
Alors, si cela vous fait envie, n’hésitez pas à y aller ou à proposer d’autres idées sur cette discussion.