Carte d'identité Sénégal
- Population : 17 225 000 habitants (recensement 2020).
- Superficie : 196 722 km².
- Capitale : Dakar (3 938 000 habitants).
- Langues : français (langue officielle), wolof (langue nationale), peul, sérère, dioula.
- Monnaie : le franc CFA ; il doit prochainement être remplacé par l'eco.
- Salaire mensuel minimum garanti : environ l’équivalent de 90 €. Encore faut-il être salarié pour y avoir droit.
- Indice de développement humain : 170e place sur 189 pays (2022).
- Régime : présidentiel.
- Chef de l'État : Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024..
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : l’île de Gorée, l’île de Saint-Louis, le parc national du Djoudj, le parc national du Niokolo Koba, les cercles mégalithiques de Sine Ngayène et de Wanar (Nioro du Rip), le delta du Saloum et le pays bassari.
Le Kankourang, rite d’initiation mandingue (principalement en Casamance), et le Xooy, cérémonie divinatoire sérère, ont également été inscrits au Patrimoine immatériel de l’Unesco.
Économie
Le Sénégal est un pays pauvre. Les indicateurs économiques sont ceux d’un pays dit « en développement ». Si la croissance est restée plutôt satisfaisante durant la dernière décennie (elle a su se maintenir autour de 6,5 %), elle a évidemment fortement chuté en 2020 avec la pandémie. Et même si la croissance a vigoureusement repris depuis, elle ne profite que très peu aux Sénégalais. En effet, le chômage est très élevé (officiellement, 22 % de la population active fin 2022, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, mais le taux d’emploi est assez faible), et le secteur informel est très développé parmi les petits commerces, l’artisanat ou la pêche. Environ 40 % de la population vit sous le seuil (national) de pauvreté.
Le Sénégal est un pays rural : le secteur primaire emploie 50 % de la population active. Mais l'agriculture ne rapporte que 15 % du produit intérieur brut (PIB). Et le Sénégal est loin d'assurer son autosuffisance alimentaire.
Les produits de la pêche représentent près de 21 % du total des exportations et 3,5 % du PIB. Mais la pêche est elle aussi en crise, car, en 30 ans, les ressources halieutiques du Sénégal ont diminué de 75 %, à cause de la surpêche due aux gros chalutiers étrangers (européens, russes, chinois) qui, en vertu d’accords bilatéraux passés avec différents pays d’Afrique de l’Ouest, sont venus détruire de nombreux habitats naturels et piller les fonds marins particulièrement poissonneux. Certes, l’État sénégalais a touché au passage de coquettes sommes, mais aux dépens de sa population (baisse de la quantité et de la qualité des produits, moins de travail et de rendement pour les populations locales). Aujourd’hui, une législation existe qui défend les eaux territoriales contre la pêche industrielle pratiquée par les navires étrangers, mais rien de plus facile que de la contourner en créant une société mixte à 51 % de capitaux sénégalais et 49 % de capitaux étrangers...
Le secteur industriel connaît un certain dynamisme (24 % du PIB total), tiré par le secteur du BTP, mais a longtemps vu son élan stoppé par les fréquentes coupures d’électricité. Le Sénégal mise désormais sur le solaire. Plusieurs centrales solaires sont opérationnelles, dont celle de Taïba Ndiaye (région de Thiès) qui apporte de l’électricité à 2 millions de Sénégalais. Début 2020, l’objectif de 22 % d’électricité renouvelable a été atteint, les 30 % seront sans doute atteints en 2030. On estime aujourd’hui que plus de 3 Sénégalais sur 5 ont accès à l’électricité (seulement 2 sur 5 dans les milieux ruraux), et l’objectif d’accès universel à l’électricité est annoncé pour 2025.
Le Sénégal mise également sur le secteur minier. La production d’or, dans l’est du pays, n’est pas négligeable, mais surtout, on compte beaucoup sur la mine de zircon et d’ilménite, 2 minéraux lourds utilisés, pour le 1er dans les écrans plasma et l’industrie aérospatiale, et pour le 2d, dans l’industrie chimique. Située à Diogo (sur la côte, à mi-chemin entre Dakar et Saint-Louis), cette mine, la 6e au monde pour le zircon, la 7e pour l’ilménite, doit assurer 8 % de la production mondiale. 2 géants du secteur, français et australien, se sont associés et ont investi 650 millions de dollars. L’exploitation du site a débuté, mais les bénéfices réels pour le pays et les recrutements en masse annoncés se font encore attendre. En revanche, les dégâts environnementaux sont considérables...
Les hydrocarbures est l’une des plus importantes sources de revenus, mais l’argent qu’il génère profite plus aux agences de voyages et aux organismes gérés par des toubabs qu’aux habitants. On a noté une certaine désaffection de la part des Français, qui constituent pourtant plus de la moitié des visiteurs. L’abandon du visa biométrique, en 2015, n’a pas suffi à changer la donne... La crise sanitaire de 2020-2021 a évidemment tari les ressources touristiques et le tourisme peine à redémarrer. Cette retenue du tourisme est également due aux redevances et taxes aéroportuaires élevées du Sénégal, qui influent sur le prix du billet depuis la mise en place du nouvel aéroport Blaise-Diagne inauguré en 2017.
Quant au secteur tertiaire, c’est le plus performant, grâce au développement rapide des télécommunications et de l’informatique. Mais, là aussi, s’il contribue à hauteur d’environ 48,4 % au PIB total, il ne fait vivre que 15 % de la population active.
Le tourisme est l’une des plus importantes sources de revenus, mais l’argent qu’il génère profite plus aux agences de voyages et aux organismes gérés par des toubabs qu’aux habitants. On a noté une certaine désaffection de la part des Français, qui constituent pourtant plus de la moitié des visiteurs. L’abandon du visa biométrique, en 2015, n’a pas suffi à changer la donne... La crise sanitaire de 2020-2021 a évidemment tari les ressources touristiques et le tourisme peine à redémarrer. Cette retenue du tourisme est également due aux redevances et taxes aéroportuaires élevées du Sénégal, qui influent sur le prix du billet depuis la mise en place du nouvel aéroport Blaise-Diagne inauguré en 2017.
Droits de l'homme
Depuis la 2de investiture en avril 2019 du président Macky Sall, le pouvoir s’est illustré par des procédés fleurant l’entrave à la liberté d’expression. En effet, en juillet 2019, le journaliste Adama Gaye était emprisonné 3 mois, accusé d’« offense au chef de l’État » pour ses écrits, entre autres, sur des accusations de corruption concernant le propre frère du président, Aliou Sall. Un opposant, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, a quant à lui été condamné à 5 ans de prison ferme pour détournement de fonds. S’il a bénéficié d’une grâce présidentielle, cette condamnation l’a opportunément rendu inéligible. En mars 2021, c’est à Ousmane Sonko, membre important de l’opposition, d’être maintenu en garde à vue pour viol durant 5 jours, tandis qu’en novembre 2022, 3 de ses proches étaient aussi arrêtés, cette fois-ci pour coups et blessures. Zèle judiciaire ou intimidation d’opposants ? La crise sanitaire de 2020 a étouffé sans l’éteindre le fort mécontentement social, comme l’ont montré les émeutes de mars 2021. Elles ont fait 14 morts dont 12 par balles. Les ONG dénoncent un usage disproportionné de la force par les forces de l’ordre. Et en dépit des promesses d’enquêtes indépendantes, plus de 2 ans après, les autorités n’ont délivré aucune information sérieuse sur le sujet. En guise de réponse, le pouvoir sénégalais a émis un décret interdisant les manifestations politiques à Dakar. Décret non-conforme à la Constitution et jugé illégal par la Cour de justice de la CEDEAO le 31 mars 2022.
Par ailleurs, les yeux des ONG sont toujours braqués sur le mauvais traitement réservé aux talibés, ces enfants des rues censés être éduqués dans des écoles coraniques. Selon Global Solidarity Initiative on comptait, en 2018, 200 000 enfants rien qu’à Dakar « forcés de mendier chaque jour par leur maître coranique, sous peine de brimades physiques ou psychologiques ». Sur les 10 années précédentes Human Rights Watch dénombrait plus de 60 cas de maltraitance physique mais aussi d’abus sexuel. Et en décembre 2022, Amnesty International dénonçait l’inaction du gouvernement en dépit des engagements pris en 2013. L’ONG déplore que, sur 5 ans, moins de 1 % des dépenses de l’État ait été consacré à la protection de l’enfance. Ceux qui dénoncent ces graves violations des Droits des enfants réclament l’adoption d’un Code de l’enfant. Il permettrait au Sénégal de se conformer à la Convention internationale des droits de l’enfant ratifiée en 1990. Son application favoriserait l’éradication de la mendicité des mineurs mais aussi leurs mariages forcés avec des adultes.
Pour compléter le tableau, précisons que les relations homosexuelles sont toujours passibles de 5 ans de prison et que l’avortement demeure un crime. Petit coin de ciel bleu dans ce sombre horizon, grâce à l’action des militantes sénégalaises, le viol est néanmoins devenu un crime, il n’était jusqu’en 2020 considéré que comme un délit.
Notons aussi, qu’alors que le conflit en Casamance semblait avoir baissé d’intensité, l’armée a mené des offensives en mars et avril 2022 contre le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance à la frontière gambienne. On estime à 6 000, le nombre de réfugiés soit en Gambie soit au Sénégal hors du périmètre des combats.
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