Carte d'identité Cuba
- Superficie : 110 860 km².
- Population : 11 millions d'habitants (estimation 2022).
- Densité : 99,2 hab/km².
- Capitale : La Havane.
- Langue officielle : l'espagnol.
- Monnaie : depuis la disparition en 2021 du peso convertible (CUC), une seule monnaie a cours légal : le peso cubano (abrégé CUP).
- Régime politique : république socialiste (parti communiste unique).
- Chef d'État : Miguel Diaz-Canel, « réélu » en 2023.
- Moyenne d'âge de la population : 42 ans.
- Espérance de vie : environ 80 ans pour les femmes et 75 ans pour les hommes.
- Emplois/secteurs : agriculture 0,9 % du PIB, industrie 23,3 %, services 75 % (2023).
- Religions : catholicisme (60 %), santería (religion afro-cubaine, 10 %), protestantisme (5 %), judaïsme. Un quart des Cubains est athée ou agnostique.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : la vieille ville de La Havane et son système de fortifications (1982) ; Trinidad et la vallée de los Ingenios (1988) ; le château de San Pedro de la Roca (castillo del Morro) à Santiago de Cuba (1997) ; le parc national Desembarco del Granma (1999) ; la vallée de Viñales (1999) ; le paysage archéologique des premières plantations de café du sud-est de Cuba (2000) ; le parc national Alejandro de Humboldt (2001) ; le centre historique urbain de Cienfuegos (2005) ; le centre historique de Camagüey (2008).
Le style de musique et de danse tumba francesa de Santiago et la rumba ont été inscrits par l’Unesco au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Économie
Bien que d’importants investissements étrangers ainsi que des entreprises privées aient vu le jour dans les années 2000, l’économie de Cuba a toujours fait l’objet d’une planification centrale, entièrement contrôlée par l’État. Les moyens de production sont détenus et gérés par le gouvernement, et la grande majorité de la population active est toujours employée par le gouvernement.
L’embargo américain pèse lourd, mais c’est surtout le dirigisme étatique, la complexité et l’inefficacité du système qui paralysent la vie économique. Une fois au pouvoir, Raúl Castro tente de timides ouvertures et fait de l’efficacité l’un des thèmes récurrents de ses discours. Pour sortir de l’ornière, dès le début des années 1990, le tourisme devient une « priorité nationale ». Il représente d’ailleurs aujourd’hui plus de la moitié des ressources en devises du pays, loin devant les matières premières et le tabac.
Or, des devises, le pays en a absolument besoin pour maintenir la tête hors de l’eau et notamment pour acheter du pétrole, même si le brut extrait du sol cubain couvre pratiquement 40 % de la consommation nationale. Le pétrole du Venezuela est payé par un échange de services très favorable à Cuba (pétrole contre travail). Environ 20 000 professionnels de santé cubains (dont 5 300 médecins) travaillent ainsi au Venezuela. Mais ces dernières années, la crise vénézuélienne et le renforcement des sanctions américaines ont compliqué l’approvisionnement de l’île en pétrole, avec à la clé des pénuries régulières et une hausse des prix. Les conséquences se font cruellement ressentir, et pas uniquement à la pompe : l’État a dû diminuer la fréquence des bus et des trains, et certaines usines en sont réduites à brûler des pneus usagés en guise de carburant « alternatif »...
Le tourisme
À partir des années 1990, l’État mise sur le tourisme de masse pour rétablir la balance commerciale, tourisme largement cantonné tout d’abord à la presqu’île de Varadero, les décideurs ne voyant dans les « individuels » (les routards, quoi !) qu’une excroissance inutile, économiquement peu rentable et malvenue car trop en contact avec la population. Mais depuis 2014, avec l’assouplissement de la législation (et de la fiscalité) sur les casas particulares, les paladares-restaurants et certains petits commerces d’artisanat, on change de braquet. Grâce à cette vraie ouverture économique, des dizaines de milliers de familles vivant du tourisme peuvent mettre un peu de beurre dans les épinards. Par ailleurs, le marché touristique explose : 3,5 millions de touristes en 2015, 4,7 millions en 2018, au 1er rang desquels les Canadiens et les Européens. En revanche, bad news du côté des Américains. Obama avait ouvert le robinet des visas, mais l’élection de Donald Trump en 2017 rime vite avec un durcissement de l’embargo. Près de 200 sanctions nouvelles sont édictées par le locataire de la Maison-Blanche, dont l’interdiction des escales de croisières sur l’île. En 2018 et 2019, le soudain engouement américain pour l’île fait pschitt ! Trump classe alors Cuba dans la liste des pays soutenant le terrorisme : une mesure qu’avait levée Obama mais sur laquelle Biden ne reviendra pas (ce dernier allègera d’ailleurs peu les sanctions contre Cuba imposées par son prédécesseur). Conséquence directe pour tout voyageur, quelle que soit sa nationalité : pour aller aux États-Unis après avoir visité Cuba, il faut officiellement passer par l’obtention d’un visa (et non un simple ESTA). Ça peut refroidir certains touristes, même si, pour éviter les traces, les autorités cubaines ont eu l’intelligence de délivrer une fiche touristique sur papier volant plutôt que de tamponner le passeport à l’arrivée.
Le développement du tourisme de masse a fait apparaître une économie à 2 vitesses : d’une part, la frange de la population en contact avec les devises (celles des touristes ou des cousins de Miami) et qui vit correctement, voire confortablement pour certains ; d’autre part, la grande majorité de la population (moins visible des touristes) qui doit se contenter d’un salaire mensuel misérable.
C’est peu dire que la crise économique post-Covid a provoqué de nouvelles envies d’ailleurs pour de nombreux Cubains, au 1er rang desquels on trouve des proprios d’affaires privées (casas, restaurants...) exsangues du fait de l’effondrement de la fréquentation touristique. Le gouvernement cubain tablait sur 3,5 millions de visiteurs en 2023, mais les chiffres officiels stagnent à 1,8 million.
Le sucre, le nickel et les agrumes
À Cuba, 50 % des terres sont improductives et près de 100 % des denrées sont importées. Encore un symbole de l’échec de la révolution castriste. Pourtant, l’île possède un lien profond et historique avec la canne à sucre. Le sucre, à Cuba – longtemps 1er producteur mondial –, est toujours l’un des piliers de l’économie et, jusqu’à récemment, la 1re source de devises. Une manne céleste apportée par... les Espagnols.
À partir de 1964 – date des accords de Cuba avec Moscou –, le sucre devient la véritable industrie lourde du socialisme cubain, et produire, produire encore constituait l’objectif no 1. Quand les Soviétiques cessèrent de soutenir artificiellement les cours du sucre en 1989, l’économie cubaine s’est effondrée.
Signe des temps, les centrales sucrières non rentables ont été fermées, et les terres affectées à d’autres cultures, vivrières en particulier. Actuellement, les campagnes sucrières n’atteignent pas 2 millions de tonnes (contre 6 à 8 autrefois).
Cuba possède par ailleurs les 2des réserves mondiales de nickel et se place au 5e rang comme producteur. On estime que le pays compterait encore 120 ans de réserves au rythme d’exploitation actuel (parmi les plus importantes de la planète). C’est ce minerai qui, semble-t-il, intéresse beaucoup les Chinois. Mais son cours instable ne garantit pas une ressource régulière au pays : de 52 000 US$ la tonne en 2017, il a chuté à quelque 10 000 US$ en 2015 et 12 000 US$ en 2023. Cuba est aussi, on l’oublie trop souvent, 3e exportateur mondial d’agrumes avec 1 million de tonnes par an.
Implantations étrangères
Malgré le blocus (renforcé sous la présidence de Trump), plusieurs centaines d'entreprises étrangères sont implantées à Cuba, avec des capitaux provenant d’une quarantaine de pays. L’Europe demeure un important partenaire commercial de Cuba, mais la Chine et le Venezuela restent des partenaires économiques vitaux de Cuba, notamment pour l’approvisionnement en pétrole.
Avec la crise que connaît le Venezuela, a impérativement besoin de nouveaux partenaires, d’où l’ouverture actuelle vers des pays comme le Vietnam, l’Indonésie ou l’Afrique du Sud.
Droits de l'homme
Au 1er abord, les politiques d’accès aux soins et à l’éducation restent à porter au crédit du pays en matière de respect des droits économiques, sociaux et culturels. À ce dossier, on pourra aussi verser le tout récent respect des minorités garanti par la Constitution de février 2019 et par le Code de la famille de 2022. Ces textes ont littéralement libéré la communauté LGBT, le mariage et l’adoption étant rendus possibles aux couples de même sexe. Il est donc loin le temps où le régime castriste jetait les homosexuels en prison. En matière de droits civils et politiques, le nouveau texte constitutionnel inclut le droit à disposer d’un avocat, de porter plainte contre l’État et reconnaît la présomption d’innocence. Bon, on revient de loin !
Toutefois, en dépit de ce coup de ripolinage, Cuba reste une dictature dirigée par un parti unique.
Les libertés fondamentales ne sont absolument pas garanties à Cuba. Pas plus que l’indépendance de la justice. Pour preuve, la vague d’arrestations de l’été 2021. Elle a touché des manifestants, très jeunes pour beaucoup, protestant contre les pénuries de denrées de 1re nécessité. Certains ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 30 ans de prison. C’est cher payé pour avoir réclamé de la nourriture, de l’essence et refusé la misère... En janvier 2022, selon Human Rights Watch, les autorités elles-mêmes reconnaissaient que 88 médicaments sur 262 reconnus comme essentiels venaient à manquer. Une pénurie qui s’ajoute aux coupures d’électricité consécutives à l’ouragan Ian, à l’origine de nouvelles manifestations à l’automne et, rebelote, de nouvelles arrestations. Dans les 2 cas, observateurs, journalistes ou avocats ont été intimidés, victimes d’arrestations arbitraires, voire poussés à l’exil.
Par ailleurs, Amnesty International s’inquiète de la mise en place du nouveau Code pénal. Celui-ci alourdit les peines liées à la répression de la liberté d’expression, de réunion et d’association. Le chef d’accusation de « diffusion de fausses informations » vise quant à lui à limiter l’usage des réseaux sociaux, autorisé seulement depuis 2018 à Cuba. Car l’accès à Internet s’est accompagné d’un accroissement de la censure, avec le blocage de dizaines de sites. Le chantage à l’emploi comme moyen de pression pour étouffer toute critique, même minime, est également utilisé. Des dizaines de licenciements de fonctionnaires ont ainsi eu lieu. Les personnes ciblées par de telles mesures ont toutes les peines du monde à s’installer comme indépendants par la suite.
Le couvercle de la répression se fait donc toujours plus lourd alors que la marmite sociale bout un peu plus à chaque nouvelle pénurie. En juillet 2021, l’Union européenne – entre autres – a demandé le respect des Droits humains à Cuba. Régulièrement, le gouvernement se retranche derrière l’embargo américain, qui n’a jamais prouvé son efficacité contre le régime. À ce sujet, le représentant spécial de l’Union européenne pour les Droits humains, Eamon Gilmore, déclarait lors de sa visite à Cuba en novembre 2023 que l’embargo viole en soi les droits fondamentaux des Cubains. On ne le contredira pas. À cette occasion, le gouvernement cubain a communiqué le nombre officiel de 500 personnes emprisonnées lors des répressions de 2021 et 2022. Un chiffre largement minimisé, car selon Camila Rodríguez, dissidente exilée, ce nombre approcherait du double. Les familles des prisonniers politiques, du moins celles vivant à l’étranger, dénoncent des conditions déplorables de détention et parfois l’usage de la torture.
Précisons également que, contrairement à la plupart des pays d’Amérique latine, la peine de mort est toujours en vigueur à Cuba.
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