Muang Ngoi
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Carte d'identité Laos

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- Superficie : 236 800 km².
- Population : 7,2 millions d'habitants.
- Religions : bouddhisme (66 %), animisme (20 %), christianisme (2 %).
- Régime politique : république unique d'idéologie marxiste depuis 1975.
- Capitale : Vientiane.
- Chef de l'État : Thongloun Sisoulith (depuis 2021).
- Chef du gouvernement : Phankham Vipavhanh (depuis 2021).
- Langues : lao (langue officielle), dialectes taïs (taï dam, taï lue, taï daeng), dialectes sino-tibétains (hmong, yao), tibéto-birman (akha, lahu), français et anglais.
- Monnaie : le kip.
- Salaire minimum : 1 300 000 kips par mois (soit environ 76 €).
- Indice de développement humain : 140e rang (0,607) sur 189.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : la ville de Luang Prabang (1995) ; le Wat Phou et les anciens établissements associés du paysage culturel de Champasak (2001) ; site mégalithique de la Plaine des Jarres (2019).

Économie

Le Laos est l’un des pays les plus pauvres de la planète avec un salaire minimum de 1 300 000 kips/mois (environ 76 €) pour 48h de travail hebdomadaire. Concrètement, près du quart de la population vit sous le seuil de pauvreté. L’économie du pays est largement tributaire de l’aide internationale et de l’exportation des ressources naturelles (hydroélectricité, bois et mines) vers les pays voisins. Peu peuplé et enclavé, le Laos souhaiterait devenir un carrefour routier et ferroviaire entre la Chine et l’Asie du Sud-Est. Ses réalisations (chemin de fer Kunming-Vientiane) et projets (autoroute Vientiane-Paksé) seront-ils suffisants pour satisfaire ainsi sa grande ambition de sortir de la liste des pays les moins développés d’ici à 2024 ? Et surtout à quel prix ? 

Entre communisme et libéralisme

L'économie du Laos se caractérise par d'énormes disparités entre les régions. L'essentiel de l'activité économique se situe à proximité des zones frontalières.

Le Laos est d'ailleurs aujourd'hui l'un des pays d'Asie doté de la réglementation la plus libérale pour l'entrée et la sortie des capitaux.
Ce revirement complet a été renforcé par l'adhésion du Laos à l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) en 1997. En 2010, la Bourse de Vientiane a été créée. Une révolution pour un pays à l’économie planifiée (même les drapeaux rouges avec faucille et marteau des bâtiments publics en rigolent encore !). Puis, en 2013, le pays a adhéré à l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Au titre des échanges commerciaux, la France arrive en 5e position, mais ne représentait en 2015 que 0,2 % de part du marché laotien.

La poursuite des réformes, accélérée par l’entrée dans l’OMC et son cortège de conditions, reste nécessaire pour permettre au pays de s’installer durablement au sein des pays émergents et de quitter la zone de PMA (Pays les moins avancés) d'ici 2010 selon l'objectif affiché. Si la présence d’un parti unique d’inspiration communiste (PPRL) assure la stabilité politique du pays, des problèmes de gouvernance subsistent : en 2013, l’Assemblée nationale a ainsi révélé des niveaux élevés de corruption et d’évasion fiscale au sein des organismes étatiques. Sans compter la situation de forte dépendance par rapport aux pays voisins, qui mettent un peu les coudes sur la table.

Agriculture

Avec l'exploitation des forêts et la pêche, le secteur agricole génère 16 % du PIB, en occupant 60 % de la population active. Si l’agriculture est encore dominée par une activité de subsistance traditionnelle, sans engrais ni technologies, elle n’occupe que 8 % des terres cultivables.
Le riz pousse, à lui seul, sur 70 % des terres cultivées, et les plaines centrales du pays.

L'exploitation des forêts représente une importante source de revenus pour le pays. Pour le volet économique, on retiendra que des quotas d’abattage et d’exportation d’arbres ont été instaurés par le gouvernement laotien en 2004. Or, le trafic sévit avec les pays limitrophes (Chine, Vietnam...) sur fond de corruption.

Tourisme

Figurant parmi les secteurs les plus dynamiques, celui des services génère près de 41,5 % du PIB avec 29 % des emplois. Et plus particulièrement le tourisme qui affiche chaque année d'importantes hausses de fréquentation.
Le pays serait passé de 700 000 touristes en 2000 à presque 5 millions en 2019, en très grande majorité des pays limitrophes. Un chiffre artificiellement gonflé par les autorités qui comptabilisent certains travailleurs frontaliers.

Pour les Occidentaux, l’atout majeur du Laos tient à ses communautés ethniques, sa nature et son riche patrimoine. Mais les projets pharaoniques initiés par les Chinois, notamment à Vientiane et dans les environs de Luang Prabang, brouillent les cartes.

Ressources minières et hydroélectricité

Le secteur industriel génère près de 31 % du PIB avec 9,1 % de l'emploi total.

Très riches en gisements de cuivre, zinc, plomb, charbon et or, le sous-sol n'avait jamais été vraiment exploité avant les années 2000. Depuis, les investissements étrangers affluent et l’exploitation du sous-sol connaît une forte croissance. Aujourd’hui, l’industrie minière est devenue l’un des piliers de l’économie.

Mais le fer de lance de l’économie du pays, c’est l’énergie hydroélectrique ! Dans ce véritable château d’eau régional qu’est le Laos, on compte aujourd’hui une quinzaine de barrages en activité. D'autres sont en construction. Les trois quarts de l’électricité produite sont exportés vers la Thaïlande. Les exportations vers la Chine et le Vietnam ont débuté en 2013. À l’horizon 2020, près de 90 % des foyers laotiens devraient être alimentés en électricité.
L’ambition des autorités est claire : développer l’hydroélectricité en tant que source d’énergie principale, propre et renouvelable, tout en s’imposant comme un centre de production régional. Encore faut-il que les Laotiens en bénéficient : les 3/4 de l’électricité produite sont exportés vers la Thaïlande.

Enfin, l’industrie textile demeure un secteur important de l’économie. L’activité génère de nombreux emplois et près de 25 % des exportations du pays.

Aide internationale

Très importante (5 à 7 % du PIB), l’aide internationale finance principalement les programmes de réduction de la pauvreté et de développement des infrastructures. Le Japon, la Suède et la France figurent parmi les principaux créanciers... Beaucoup viennent en aide aux populations victimes de déplacements forcés à l’occasion des grands chantiers.

Quant à la Chine, elle investit (plantations extensives, projets industriels, construction et exploitation de barrages...) plus qu’elle n’aide. La Chine, qui a déjà massivement colonisé le nord du pays, poursuit sa conquête vers le sud, notamment grâce à la fameuse ligne ferroviaire entre Kunming et Vientiane qui devrait être opérationnelle d’ici fin 2021. Celle-ci devrait être prolongée jusqu’à Bangkok d’ici 2025.
 Certains analystes renvoient l’attitude de la Chine au Laos à une forme de colonisation par l’argent : dans le nord du pays, une prime de 100 000 dollars serait offerte à tout Chinois qui quitte le pays pour s’implanter au Laos durablement (interdiction de retour au bercail pendant plusieurs années !).
La Chine trace « une nouvelle route de la Soie » pour écouler ses marchandises vers l’océan Indien.

Droits de l'homme

Malgré l’ouverture économique du pays, le système politique est, lui, de plus en plus hermétique. Le parti unique exerce un contrôle absolu sur le pouvoir, les médias et Internet. Les réseaux sociaux sont devenus l’un des principaux outils de surveillance et de répression du régime, et mieux vaut réfléchir à 2 fois avant d’y publier un quelconque commentaire sensible. Aussi, les ONG de défense des Droits humains disposent-elles de peu d’informations sur le Laos qui reste plus que jamais l’un des régimes les plus répressifs de la planète.
Malgré cette chape de plomb, certains ont essayé de faire entendre une voie dissidente. En 2019, au moins 7 militants du réseau pro-démocratique informel Lao National Unity, ont été arrêtés. Ils étaient suspectés d’avoir organisé une manifestation à Vientiane. Il est très difficile d’obtenir des informations sur les personnes emprisonnées pour des raisons politiques. 2 d’entre elles croupissent en prison depuis 1999, sans que l’on ait plus de nouvelles de leur état de santé. Les ONG redoutent aussi que certains, comme le militant écologiste Sombath Somphone, enlevé en 2012, aient été victimes de disparitions forcées. Le gouvernement persécuterait les dissidents même lorsqu’ils sont exilés à l’étranger, comme Od Sayavong, très critique envers le gouvernement laotien, qui lui non plus n’a pas donné signe de vie depuis août 2019, alors qu’il était réfugié en Thaïlande. La communauté internationale, elle, reste silencieuse, même si l’Australie regrettait en décembre 2021 que les enquêtes sur les dissidents disparus ne progressent pas.
Les contraintes qui pèsent sur les associations ont été encore accentuées. Ces organisations concentrent surtout leurs activités sur les immenses projets d’infrastructures, qui menacent l’environnement et les droits des populations autochtones. Dans le cadre d’un vaste programme de construction de barrages sur le Mékong, comme celui de Don Sahong, des milliers de personnes ont été déplacées et officiellement relogées, selon les autorités. Mais leur sécurité alimentaire est compromise. Selon les estimations, 50 à 60 millions de personnes dépendent des ressources du Mékong, et ces bouleversements risquent de transformer leur vie : changements dans la gestion de l’eau, de la pêche, de l’irrigation et des récoltes... sans compter les espèces sauvages endémiques en voie de disparition. Les entreprises de déforestation, souvent liées au pouvoir en place, menacent aussi gravement les zones d’habitat.

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