Carte d'identité Laos
- Superficie : 236 800 km².
- Population : 7,7 millions d'habitants.
- Religions : bouddhisme (66 %), animisme (20 %), christianisme (2 %).
- Régime politique : république unique d'idéologie marxiste depuis 1975.
- Capitale : Vientiane.
- Chef de l'État : Thongloun Sisoulith (depuis 2021).
- Chef du gouvernement : Sonexay Siphandone (depuis décembre 2022).
- Langues : lao (langue officielle), dialectes taïs (taï dam, taï lue, taï daeng), dialectes sino-tibétains (hmong, yao), tibéto-birman (akha, lahu), français et anglais.
- Monnaie : le kip.
- Salaire minimum : 1 900 000 kips par mois (soit environ 82 €).
- Indice de développement humain : 140e rang (0,607) sur 191.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : la ville de Luang Prabang (1995) ; le Wat Phou et les anciens établissements associés du paysage culturel de Champasak (2001) ; site mégalithique de la Plaine des Jarres (2019).
Économie
Le Laos est l’un des pays les plus pauvres de la planète avec un salaire minimum de 1 900 000 kips/mois (environ 82 €) pour 48h de travail hebdomadaire. Concrètement, près du quart de la population vit sous le seuil de pauvreté. L’économie du pays est largement tributaire de l’aide internationale et de l’exportation des ressources naturelles (hydroélectricité, bois et mines) vers les pays voisins. Peu peuplé et enclavé, le Laos souhaiterait devenir un carrefour routier et ferroviaire entre la Chine et l’Asie du Sud-Est. Ses réalisations (chemin de fer Kunming-Vientiane) et projets (autoroute Vientiane-Paksé) seront-ils suffisants pour satisfaire ainsi sa grande ambition de sortir de la liste des pays les moins développés d’ici la fin de la décennie ? Et surtout à quel prix ?
Entre communisme et libéralisme
L'économie du Laos se caractérise par d'énormes disparités entre les régions. L'essentiel de l'activité économique se situe à proximité des zones frontalières.
Le Laos est d'ailleurs aujourd'hui l'un des pays d'Asie doté de la réglementation la plus libérale pour l'entrée et la sortie des capitaux.
Ce revirement complet a été renforcé par l'adhésion du Laos à l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) en 1997. En 2010, la Bourse de Vientiane a été créée. Une révolution pour un pays à l’économie planifiée (même les drapeaux rouges avec faucille et marteau des bâtiments publics en rigolent encore !). Puis, en 2013, le pays a adhéré à l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Au titre des échanges commerciaux, la France arrive en 5e position, mais ne représentait en 2015 que 0,2 % de part du marché laotien.
Si la présence d’un parti unique d’inspiration communiste (PPRL) assure la stabilité politique du pays, des problèmes de gouvernance subsistent : l’Assemblée nationale a ainsi révélé des niveaux élevés de corruption (en 2023, l’ONG Transparency International classait le pays au 136e rang mondial sur 180 ; un score chaque année plus mauvais) et d’évasion fiscale au sein des organismes étatiques. Sans compter la situation de forte dépendance par rapport aux pays voisins (en 1er lieu la Thaïlande et la Chine), qui mettent un peu les coudes sur la table.
Agriculture
Avec l'exploitation des forêts et la pêche, le secteur agricole génère 16 % du PIB, en occupant 60 % de la population active. Si l’agriculture est encore dominée par une activité de subsistance traditionnelle, sans engrais ni technologies, elle n’occupe que 8 % des terres cultivables.
Le riz pousse, à lui seul, sur 70 % des terres cultivées, et les plaines centrales du pays.
L'exploitation des forêts représente une importante source de revenus pour le pays. Pour le volet économique, on retiendra que des quotas d’abattage et d’exportation d’arbres ont été instaurés par le gouvernement laotien en 2004. Or, le trafic sévit avec les pays limitrophes (Chine, Vietnam...) sur fond de corruption.
Tourisme
Figurant parmi les secteurs les plus dynamiques, celui des services génère près de 41,5 % du PIB avec 29 % des emplois. Et plus particulièrement le tourisme qui affiche chaque année d'importantes hausses de fréquentation.
Le pays serait passé de 700 000 touristes en 2000 à presque 5 millions en 2019, en très grande majorité des pays limitrophes. Un chiffre artificiellement gonflé par les autorités qui comptabilisent certains travailleurs frontaliers.
Pour les Occidentaux, l’atout majeur du Laos tient à ses communautés ethniques, sa nature et son riche patrimoine. Mais les projets pharaoniques initiés par les Chinois, notamment à Vientiane et dans les environs de Luang Prabang, brouillent les cartes.
Ressources minières et hydroélectricité
Le secteur industriel génère près de 31 % du PIB avec 9,1 % de l'emploi total.
Très riches en gisements de cuivre, zinc, plomb, charbon et or, le sous-sol n'avait jamais été vraiment exploité avant les années 2000. Depuis, les investissements étrangers affluent et l’exploitation du sous-sol connaît une forte croissance. Aujourd’hui, l’industrie minière est devenue l’un des piliers de l’économie.
Mais le fer de lance de l’économie du pays, c’est l’énergie hydroélectrique ! Dans ce véritable château d’eau régional qu’est le Laos, on compte aujourd’hui une quinzaine de barrages en activité. D'autres sont en construction. Les trois quarts de l’électricité produite sont exportés vers la Thaïlande.
L’ambition des autorités est claire : développer l’hydroélectricité en tant que source d’énergie principale, propre et renouvelable, tout en s’imposant comme un centre de production régional. Encore faut-il que les Laotiens en bénéficient : les 3/4 de l’électricité produite sont exportés vers la Thaïlande.
Enfin, l’industrie textile demeure un secteur important de l’économie. L’activité génère de nombreux emplois et près de 25 % des exportations du pays.
Aide internationale
Très importante (5 à 7 % du PIB), l’aide internationale finance principalement les programmes de réduction de la pauvreté et de développement des infrastructures. Le Japon, la Suède et la France figurent parmi les principaux créanciers. Certaines agences spécialisées de l’ONU comme le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) ont contribué aussi au développement du pays. Des ONG sont en place, une centaine au total. Beaucoup viennent en aide aux populations victimes de déplacements forcés à l’occasion des grands chantiers.
Quant à la Chine, elle investit (plantations extensives, projets industriels, construction et exploitation de barrages...) plus qu’elle n’aide. Certains analystes renvoient l’attitude de la Chine au Laos à une forme de colonisation par l’argent : dans le nord du pays, une prime de 100 000 à 150 000 $ (mais chiffres difficilement vérifiables) serait offerte à tout Chinois qui quitte le pays pour s’implanter au Laos durablement (interdiction de retour au bercail pendant plusieurs années !). La Chine, qui a déjà massivement colonisé économiquement et démographiquement le nord du pays, poursuit sa conquête vers le sud, notamment grâce à la fameuse ligne ferroviaire entre Kunming et Vientiane inaugurée fin 2021. Celle-ci est en train (facile !) d’être prolongée jusqu’à Bangkok. À propos du chemin de fer, le Laos a financé le tiers des 7 milliards d’euros du projet grâce à des prêts octroyés par la... Chine – Pékin est le 1er créancier du Laos. Et s’il ne parvient pas à les rembourser, de nouvelles conditions pourraient lui être imposées, comme des terres ou des autorisations d’exploration de régions minières. En 2020, le gouvernement a déjà dû céder la société nationale d’électricité à une entreprise chinoise ! Le Laos espère désormais négocier un rééchelonnement de sa dette.
La Chine grignote bel et bien le Laos pas à pas et occupe déjà le sud du pays jusqu’à la frontière cambodgienne. Reste à relier les chantiers entre eux. L’autoroute de 580 km entre Vientiane et Paksé devrait y contribuer. Puis viendront les infrastructures jusqu’au sud du Cambodge, où elle est implantée depuis plusieurs années. Cette « nouvelle route de la Soie » lui permettra d’écouler des marchandises chinoises vers toute l’Asie du Sud-Est et l’océan Indien.
Droits de l'homme
Malgré l’ouverture économique du pays, le système politique est, lui, de plus en plus hermétique. Le parti unique exerce un contrôle absolu sur le pouvoir, les médias et Internet. Les réseaux sociaux sont devenus l’un des principaux outils de surveillance et de répression du régime, et mieux vaut réfléchir à 2 fois avant d’y publier un quelconque commentaire sensible. Aussi, les ONG de défense des Droits humains disposent-elles de peu d’informations sur le Laos qui reste plus que jamais l’un des régimes les plus répressifs de la planète.
Malgré cette chape de plomb, certains essaient de faire entendre une voie dissidente. En avril 2023, un jeune défenseur des Droits humains, Jack Luangsouphom, a été grièvement blessé par balle, alors que ses pages Facebook critiquaient le gouvernement. Les ONG s’inquiètent de l’absence d’enquête impartiale sur cette tentative d’assassinat.
En septembre 2023, un rapport de la FIDH dénonçait la marginalisation des femmes dans la vie politique du pays, les détentions arbitraires de militantes féminines, la traite des femmes dans la zone économique spéciale du Triangle d’Or et la discrimination à l’égard des femmes dans les communautés ethniques.
Pour autant, il est très difficile d’obtenir des informations sur les personnes emprisonnées au Laos pour des raisons politiques. Les ONG redoutent que certaines d’entre elles, comme le militant écologiste Sombath Somphone, enlevé en 2012, soient victimes de disparitions forcées. Des dissidents chinois ont ainsi été expulsés en Chine alors qu’ils risquaient d’y être torturés. Le gouvernement s’en prend aussi aux Laotiens exilés à l’étranger, comme Od Sayavong, très critique envers le gouvernement laotien, qui lui non plus n’a pas donné signe de vie depuis août 2019, alors qu’il était réfugié en Thaïlande.
Les contraintes qui pèsent sur la société civile et les associations ont été encore accentuées. Ces organisations concentrent surtout leurs activités sur les immenses projets d’infrastructures, qui menacent l’environnement et les droits des populations autochtones. Dans le cadre d’un vaste programme de construction de barrages sur le Mékong, comme celui de Don Sahong, des milliers de personnes ont ainsi été déplacées et officiellement relogées, selon les autorités. Mais leur sécurité alimentaire est compromise. Selon les estimations, 50 à 60 millions de personnes dépendent des ressources du Mékong, et ces bouleversements risquent de transformer leur vie : changements dans la gestion de l’eau, de la pêche, de l’irrigation et des récoltes... sans compter les accidents devenus fréquents qui fragilisent toujours plus les riverains. Les entreprises de déforestation, souvent liées au pouvoir en place, menacent aussi gravement les zones d’habitat. De plus, malgré la Constitution laotienne qui garantit les droits des minorités ethniques (Hmong, Mien, Khamu, Oïe...), la tentative de les intégrer de force entraîne diverses discriminations.
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