Muang Ngoi
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Géographie et paysages Laos

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D’une superficie de 236 800 km², environ celle de la Grande-Bretagne, le pays s’étend du nord au sud sur près de 1 500 km. Bordé au nord-est par la cordillère Annamitique (point culminant, le Phou Bia entre Xieng Khouang et Vientiane, à 2 850 m d’altitude) et à l’ouest par le Mékong, le Laos a des frontières avec la Chine, le Myanmar, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Près de 80 % de sa superficie sont répartis entre plateaux et montagnes. La principale caractéristique du Laos est de ne pas posséder d’accès à la mer.

Le Mékong arrose le pays sur 1 800 km. Il est théoriquement navigable toute l’année mais, de plus en plus, le niveau des eaux devient trop bas à la fin de la saison sèche. Notamment dans le Nord, quand les barrages chinois, en amont, restent fermés. Dans le Sud, il n’est plus que rarement utilisé depuis l’amélioration du réseau routier. Le même sort l’attend probablement dans le Nord, au fur et à mesure que s’ouvrent de nouvelles routes.
La presque totalité des terres cultivables se situe aux abords du fleuve, où se concentre plus de la moitié de la population. Le centre du pays est occupé par des plateaux calcaires ou gréseux. Au sud, le plateau des Bolavens compose une région fertile et tempérée, propice aux cultures d'altitude comme le café.
À l'extrême sud du pays, à la frontière du Cambodge, le Mékong se divise en une multitude de bras qui enserrent plusieurs centaines d'îles. La plus grande est l'île de Khong, dans la province de Champasak. Des rapides et chutes d’eau interdisent la navigation entre les 2 pays, au grand dam des explorateurs français du XIXe siècle.

Environnement

Végétation

Outre des kapokiers, des bambous géants et de nombreux résineux, comme le benjoin et le pin, il existe toutes sortes d’arbres fruitiers. Manguiers, papayers, jacquiers, bananiers, cocotiers, palmiers à huile, arbres à durian se trouvent surtout dans la moitié sud du pays. Il y a encore des caféiers et des théiers en abondance dans la région du plateau des Bolavens (et dans la région de Phongsaly, au nord pour les théiers), plus des pêchers aux alentours de la plaine des Jarres. Les orchidées, elles, poussent dans les régions tempérées par l’altitude.

Or, dans les régions du Sud et du Nord-Est, exploitation forestière rime avec catastrophe écologique, car rien n’est vraiment mis en œuvre pour renouveler les pans de forêt abattus. Si celle-ci occupait 70 % du Laos en 1940, le chiffre est aujourd’hui tombé autour des 40 % ! Et au rythme où sont exportées légalement ou illégalement les essences précieuses comme le teck ou le palissandre (bois de rose), il y a danger...

Depuis 2004, le gouvernement a réglementé l’exploitation de la forêt tropicale. Mais si le couvert forestier reste assez stable au niveau national, sa qualité se dégrade. La forêt dense est inexorablement remplacée par des forêts dites « ouvertes », mêlant arbres, buissons et prairies.

Pour se dédouaner, les autorités fustigent la culture sur brûlis pratiquée par certains agriculteurs pour nettoyer leurs plantations à moindre effort, comme étant une des causes de la déforestation. Or, que pèsent réellement ces exploitations traditionnelles face aux énormes concessions faites aux entreprises industrielles, autorisées à dépasser allègrement les quotas par le gouvernement qui les a instaurés ? Certes, ce sont chaque année 2,5 à 3,5 milliards de US$ qui sont en jeu !

Dans le nord, les exploitations d’hévéas (l’arbre produisant le latex) et de bananiers, confiées pour beaucoup à des compagnies chinoises, se font au détriment de toute considération écologique et humaine. En particulier de par l’utilisation massive de pesticides extrêmement nocifs, entraînant parfois le décès par empoisonnement surtout d’enfants, plus vulnérables, et rendant les terres tout à fait stériles.

Faune

Compte tenu de la faible densité de sa population et de son réseau de communication sommaire, le Laos est sans doute le pays d’Asie qui possède encore la faune la plus abondante et la plus variée.
Les espèces les plus spectaculaires sont l’éléphant sauvage et l’ours noir (tous les 2 en voie de disparition), le léopard et le gibbon. Le rhinocéros de Sumatra d’Asie aurait pratiquement disparu. Le dauphin d’eau douce (ou dauphin d’Irrawady).

En revanche, on peut toujours rencontrer l’ours à collier et quelques centaines de tigres indochinois, malheureusement braconnés pour combler les envies culinaires de certains touristes Chinois.

On croise encore plusieurs espèces de singes (macaques), des pangolins (eux aussi cruellement traqués pour la qualité de leur chair, appréciée par les Chinois, encore !), des sangliers, de nombreuses espèces d’écureuils ou de civettes et des cervidés. Quant aux pangolins, suspectés d’être à l’origine du coronavirus, ils sont eux aussi cruellement traqués pour la qualité de leur chair, appréciée par les Chinois (encore !). La pandémie qui s’en est suivie suffira-t-elle à calmer les appétits infâmes ? 

Les variétés d’insectes et de papillons sont innombrables, et les cigales animent le décor sonore de la forêt. Les serpents sont nombreux dans tout le pays, en particulier les cobras et la vipère de Russell.

Les éléphants au Laos

On le surnomme le « pays au million d’éléphants »... il le fut un temps, sans doute. Pourtant, aujourd’hui, au Laos comme dans tous les pays d’Asie ou d’Afrique, la population globale de ces pachydermes (sauvages et captifs) menace de s’éteindre. Il meurt 5 fois plus d’éléphants qu’il n’en naît.

L’urgence consiste donc à créer des conditions favorables à la procréation pour la survie de l’espèce en maintenant les individus au Laos.

La reconversion dans les activités touristiques apparaît comme une autre piste, mais à quelles conditions ?

Les grands barrages hydroélectriques

La Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam ont signé un accord qui stipule que chacun de ces pays doit consulter ses voisins pour tout projet de barrage sur le Mékong ou sur l’un de ses affluents. Une procédure purement consultative qui n’empêche aucun de ces États de construire ce qu’il veut. Les dés sont d’ailleurs déjà en partie pipés, vu que le grand voisin chinois a déjà érigé ce qu’il faut de barrages en amont pour ouvrir ou fermer le robinet à sa convenance...

Au Laos, l’industrie hydroélectrique est en plein essor, et les autorités ne lésinent pas sur les projets : les moyens, ce sont les autres qui les apportent.

En 2010 fut entrepris le barrage hydroélectrique controversé de Nam Theun II, le plus grand d’Asie du Sud-Est.

Chacune de ces constructions fait frissonner les associations de défense des Droits de l’homme et de l’environnement. Sans omettre les riverains. Ces projets s’accompagnent de déplacements forcés de la population, de villages et de terres noyés en amont. 

Quant aux conséquences écologiques en aval, elles ont un impact direct sur la raréfaction du poisson et des algues, dont les villageois tirent leurs revenus, la modification du pH de l’eau, la sédimentation du fleuve, le niveau des eaux et donc les zones humides et agricoles.

Le gouvernement laotien évoque tout de même le développement de l’énergie solaire qui permettrait de produire de l’électricité pendant la saison sèche, en alternance avec l’hydroélectricité, au rendement supérieur pendant la saison des pluies. Quant à la Thaïlande, elle étudierait le remplacement de l’énergie hydroélectrique importée du Laos par sa propre énergie solaire, devenue moins onéreuse. Affaire à suivre...

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Bouddha couché
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