Culture et arts Slovénie

Le patrimoine romain n’est guère abondant en Slovénie, malgré l’importance que la région pannonienne a pu avoir durant l’Antiquité. On trouve néanmoins quelques vestiges intéressants, comme l’ancien decumanus de Celje, caché sous le palais princier de Knežji Dvorec, ou encore le mur sud des remparts d’Emona, la Ljubljana antique.

En Slovénie, pas un village sans son église ou sa chapelle : on en compterait plus de 3 000 sur le territoire national. Pas mal pour un si petit pays ! Les monastères ne sont pas en reste. Certains s’avèrent très intimes, tandis que d’autres possèdent des dimensions colossales, comme celui de Kostanjevica na Krki, près de Novo Mesto. Ce dernier accueille désormais un centre d’art moderne et contemporain. À Ptuj, le monastère dominicain, qui a plus de 800 ans, sert de cadre à divers événements et spectacles.

Il faut également citer l’architecture traditionnelle des kozolci (kozolec au singulier), ces constructions en bois typiques de la Slovénie destinées à faire sécher le foin, que l’on retrouve un peu partout dans la campagne. Leur style est très travaillé, avec parfois un large toit et même un pignon décoratif, leur donnant des airs de cabanes fantasques.

L’époque médiévale a laissé nombre de forteresses et châteaux, que l’on croirait bien souvent tout droit sortis d’un conte de fées. Le plus connu est sans conteste celui de Bled, magnifiquement dressé sur une île au milieu du lac du même nom. Si sa construction remonte à 1011, il a été largement remanié à la Renaissance puis pendant l’âge baroque. Dominant la ville, celui de Ljubljana a également de l’allure ! Depuis sa haute tour, on peut voir jusqu’à 1/3 du territoire slovène actuel. On se doute que cette position a été chèrement défendue au fil du temps. À Celje, le puissant château fort est un témoignage vivant de l’existence de la dynastie des comtes de Celje, qui régna durant plusieurs siècles sur une grande partie de la région, rivalisant avec les Habsbourg. Citons également le château de Predjama, construit contre une haute falaise et en partie troglodytique. Il évoque un peu les forteresses imaginées par Tolkien dans sa saga du Seigneur des Anneaux ! Enfin, la région du Posavje, à l’extrême est du pays, s’avère aussi très riche en châteaux, occupant les collines ou les rives des cours d’eau. Les murailles de celui de Brežice restent fort impressionnantes !

En Istrie slovène, c’est le style gothico-vénitien qui est de mise, notamment dans la charmante cité de Piran, lovée au bord de l’Adriatique. Voir la jolie piazza Tartini, les ruelles colorées, l’église San Giorgio ou le fier campanile dressé vers le ciel : on se croirait en Vénétie ! Et pour cause, Piran a été contrôlée par la Sérénissime pendant près de 500 ans.

Comment ne pas évoquer le baroque lorsqu’on détaille les différentes architectures présentes en Slovénie ? C’est simple, on le retrouve absolument partout. La faute à la domination autrichienne, qui s’est exercée pendant près de 6 siècles sur le pays. Les exemples sont donc innombrables. Maribor possède sûrement parmi les plus belles places baroques du pays, notamment la vaste Glavni trg, au centre de laquelle s’élève une spectaculaire colonne de peste. Ljubljana n’est pas en reste avec ses nombreuses églises et demeures aux courbes généreuses, peintes de couleurs pastel. La cathédrale et l’église Notre-Dame-de-l’Annonciation sont à visiter absolument. 

Le XIXe s a livré nombre de bâtiments monumentaux qui épousent les différentes modes architecturales de leur temps : néoromane, néo-Renaissance, régionaliste, néoclassique... À Celje, voir la Celjski Dom et ses airs d’opérette ou le Mestna Občina Celje, édifice particulièrement pompeux.

C’est en réponse à ces outrances que l’architecture Sécession (ou Art nouveau) se développe. Née à Vienne, elle envahit rapidement la Slovénie, avec tout de même quelques spécificités locales. À Ljubljana, la plupart des bâtiments de ce style sont regroupés autour de la place Prešeren : les maisons Hauptman ou Urbanc (1903), le Grand Hotel Union (1905) et surtout la Banque coopérative (1921). Parmi les architectes les plus célèbres de cette période, il faut citer Maks Fabiani, ancien collaborateur du grand Otto Wagner, à Vienne. On lui doit par exemple la jolie maison Krisper. Mais dans cette veine moderne – quoique plus sobre –, c’est surtout Jože Plečnik qui a marqué l’histoire de l’architecture slovène. Formé lui aussi à Vienne auprès d’Otto Wagner, il a grandement participé au réaménagement de Ljubljana en remodelant ses quais, en édifiant son marché et en imaginant le Triple Pont. Si l’on évoque l’entre-deux-guerres, il faut citer l’emblématique Nebotičnik,l’un des 1ers gratte-ciel des Balkans, bâti en 1933. On peut aujourd’hui boire un verre sur son rooftop !

De 1948 à la mort de Tito, l’architecture socialiste yougoslave s’invite dans le paysage slovène. À Velenje, cité minière bâtie par le régime, les bâtiments brutalistes se multiplient. Tout comme à Nova Gorica, ville érigée après guerre. Edvard Ravnikar est certainement l’architecte le plus célèbre de cette période. On lui doit par exemple le musée d’Art moderne (Moderna Galerija) de Ljubljana ou la place de la République (Trg Republike). Ces dernières années, de nouveaux bâtiments contemporains sont sortis de terre, comme celui de l’Expano à Murska Sobota (dans le Prekmurje).

Les Slovènes sont très fiers de leur poète France Prešeren (1800-1849), dont la statue se trouve sur la place centrale de Ljubljana. L'hymne national est d'ailleurs la 7e strophe de son poème Zdravljica (Le Toast).
L'autre grande figure de la littérature slovène est Ivan Cankar (1876-1918) surtout connu pour ses nouvelles, mais qui fut aussi poète, dramaturge et homme politique !
L'édition slovène est une des plus dynamiques d'Europe (en nombre de livres édités par habitant), et de nombreuses traductions de livres étrangers sont disponibles.

Parmi les livres traduits en français, on peut citer :

• La Mémoire dangereuse, de Joze Javoršek.
• Alamut, de Vladimir Bartol.
• La Langue intime, de France Bevk (sur l'interdiction de la langue slovène pendant l'occupation italienne entre les deux guerres mondiales).
• Plusieurs livres de Boris Pahor (portant sur la Deuxième Guerre mondiale) : La Villa sur le lac, La Porte dorée, Le Labyrinthe (en cours de traduction), Pèlerin parmi les ombres, Arrêt sur le Ponte-Vecchio, Printemps difficile, Jours obscurs.
• La Ballade de la trompette et du nuage, de Ciril Kosmac.
• Brina Svit, une jeune auteur des plus prometteuses, réside maintenant en France et a écrit son dernier roman directement en français. Ses premiers romans ont également fait l'objet d'une traduction : Con brio, Mort d'une prima donna slovène, Moreno (en français donc !).

Comme dans le domaine de la gastronomie ou de l’architecture, la musique slovène a été marquée par l’influence de ses différents voisins. C’est à partir du Moyen Âge que des troubadours germaniques introduisent la musique profane dans la région.

– Durant la domination autrichienne, la musique aujourd’hui dite « classique » fait une percée spectaculaire dans la région, notamment grâce à l’influence des Jésuites. Né à Piran en 1692, le violoniste Giuseppe Tartini se fait connaître dans tout l’empire, tandis que Jakob Zupan signe le 1er opéra du pays en 1780. La musique romantique, les valses et la polka déferlent ensuite sur tout le territoire de l’actuelle Slovénie. Gustav Mahler dirige même un temps l’opéra de Ljubljana. Certains compositeurs slovènes se démarquent, comme Hugo Wolf (1860-1903).

– La musique folklorique s’exprime à travers fanfares et chorales. Plusieurs instruments traditionnels sont utilisés : accordéon, cymbalum, flûtes en tout genre et guitares. Provenant des Balkans et de Hongrie, la musique tzigane a également beaucoup marqué le folklore local. De nos jours, le mouvement Oberkrainer remet au goût du jour ces traditions ancestrales. Le grand Festival Lent, qui se déroule chaque année à Maribor, laisse une large place à la musique folklorique.

– Le jazz reste assez peu développé malgré l’importance du Jazz Festival Ljubljana, qui existe depuis 1960.

– Côté musiques actuelles, le rock et le punk, très populaires dans les années 1970-1980, semblent être en perte de vitesse depuis l’indépendance. Reste le groupe Siddharta, qui a encore pas mal de fans. En revanche, la musique électronique a plutôt tendance à se développer.

La Slovénie compte plusieurs quotidiens nationaux, dont les généralistes Delo (« Le Travail »), Večer (« Le Soir »), Dnevnik (« Le Quotidien ») et Slovenske novice (« Les Nouvelles de Slovénie »). Également l’économique Finance et le sportif Ekipa (« L’Équipe »). De plus, l’agence de presse slovène STA publie en ligne et en anglais le portail d’infos The Slovenia Times. 

La Radio-Télévision de Slovénie, ou « Radiotelevizija Slovenija » (RTV SLO), rassemble plusieurs chaînes publiques de télé (dont TV Slovenija 1, 2 et 3) et de radio (dont Prvi et Val 202, généralistes, ou ARS, culturelle). D’autres sont diffusées en italien (TV Koper et Radio Capodistria), en hongrois (TV Maribor et la radio MMR) ou en anglais (Radio Slovenia International). Côté privé, le groupe Pro Plus possède les télés généralistes Kanal A et Pop TV, mais aussi les thématiques Kino (cinéma), Brio (séries et télé-réalité) ou Oto (jeunesse).