Géographie et paysages Limousin

Ce qui frappe avant toute chose dans le paysage limousin, c’est l’abondance de vert et de bleu, de forêts et de rivières, dès que l’on s’éloigne des villes.

Pays de rivières, de sources, de ruisseaux et de tourbières, le département de la Creuse compte à lui seul plusieurs milliers de kilomètres de cours d’eau, près de 3 000 étangs et une dizaine de grands lacs. Certains plans d’eau artificiels ont été créés au Moyen Âge par les communautés cisterciennes et les riches seigneurs de la région. Une vieille tradition attachée aux étangs survit encore dans la région : tous les 2 ou 3 ans, entre novembre et mars, a lieu la « vente sur chaussée », où les plans d’eau sont vidangés pour être nettoyés et aérés, et le poisson récupéré est alors vendu sur place.

Ce paysage de lacs et de rivières découle aussi du relief vallonné. Le Limousin se dessine comme un ensemble de plateaux peu élevés, parsemés de collines. On distingue les plateaux de Millevaches et d’Ambazac des monts de Blond, qui constituent les hautes terres.
Le relief est formé d’encaissements, avec un contraste important entre des versants secs et des fonds humides mal drainés, qui forment la tourbière, paysage de lande marécageuse envahie par les joncs. La tourbière de Longeyroux, la plus vaste de France, est aujourd’hui une zone protégée très fertile, peuplée de loutres (ce qui démontre la qualité de l’eau, sans laquelle elles ne peuvent se développer).

Le Limousin est aussi une terre de forêts, qui porte comme emblème le châtaignier. Cet arbre des montagnes méditerranéennes s'est développé ici au Moyen Âge, pour subvenir aux besoins alimentaires des hommes et des animaux, dans un pays où l'exploitation de céréales restait faible. On trouve donc des châtaigneraies dans tout le Limousin.
Reste encore, côté Corrèze et sud Haute-Vienne, quelques feuillardiers - ouvriers spécialisés dans l’art de tailler ce bois - qui transmettent leur passion. En fait, le feuillard est une grande branche de châtaignier coupée en deux, qui était principalement utilisée pour confectionner des piquets de clôture et pour le cerclage des barriques.
Ce métier ancestral (qui remonterait au XVIe siècle) s’est raréfié à partir des années 1920-1930, à cause des rudes conditions de vie et de la concurrence grandissante des feuillards de fer.

Aujourd'hui, le paysage traditionnel limousin subit les conséquences de la désertification des campagnes. L'inventaire forestier montre le progrès spectaculaire de la forêt sous forme de friches qui occupent jusqu'à 70 % du territoire boisé de certaines communes. Le Limousin, avec 4 % de la forêt française, est nettement plus boisé que la moyenne nationale.

Au cœur de la région, ce poumon vert de plus de 3 100 km² est une merveille sauvage. Forêts, points de vue, étangs, villages paisibles, sentiers de randonnée, petits chemins bucoliques... tout y est !

Dans cette zone verte et humide se mêlent landes, forêts de feuillus, tourbières, champignons, fruits sauvages, plantes humides et de drôles de fleurs (droséras ou narthécies).
Côté faune, la loutre, symbole du territoire, y a élu domicile, ainsi que quelques lézards et vipères. Le parc abrite également une riche faune aquatique, ainsi que de nombreux oiseaux.
On peut admirer les points culminants de la région (dont le mont Bessou, en Corrèze, à 977 m). Plusieurs rivières majeures, dont la Vienne, la Creuse, la Vézère et la Corrèze y prennent leur source avant de partir alimenter le cours de la Loire ou celui de la Garonne.

À l’ouest du Massif central et gagnant au sud de la douceur de l’Aquitaine, le parc naturel régional Périgord-Limousin couvre un territoire de 1 800 km² à cheval sur deux départements : la Dordogne et la Haute-Vienne.

Forêts de châtaigniers, rivières aux eaux vives, bocage limousin, vallées périgourdines, plateaux calcaires parsemés d’orchidées au printemps, il offre une mosaïque de paysages surprenants, où se développent une faune et une flore variées, abondantes, dont 110 espèces d’oiseaux nicheurs et le vison d’Europe.
Côté balades, plus de 2 000 km de sentiers balisés de petite randonnée jalonnent le parc. Il est également traversé par plusieurs GR (GR 4, GR 48, GR 436) et par les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Un réseau de 25 sites naturels aménagés permet d’approfondir ses connaissances à travers une approche pédagogique et ludique (châtaigneraie, milieux aquatiques, géologie et flore).
Tout au long de l’année, le parc organise des sorties thématiques gratuites, dont quelques randonnées accompagnées et balades sur des sentiers aménagés.

En Limousin, l'eau fait partie intégrante du paysage : 9 000 km de rivières (dont 1 173 km de rivières classées pour la protection des poissons migrateurs), 12 000 étangs, 7 500 ha de milieu humide, et de nombreuses rivières qui prennent leur source au plateau de Millevaches (ou « des mille sources »). Ce n'est pas pour rien que l'on appelle le Limousin le « pays de l'arbre et de l'eau » !

L'importance des précipitations (environ 900 mm par an dans la région) et la relative imperméabilité des sols peuvent expliquer cette abondance. Jusqu'au début du XXe siècle, les paysans limousins tiraient parti de la force motrice des eaux en construisant des moulins, des carderies...
Désormais, les rivières ne font plus qu'irriguer généreusement les champs, les prairies (donnant de l'herbe grasse pour les vaches), ce qui fait de la région une destination privilégiée pour le tourisme « vert ». Les innombrables ruisseaux abritent ainsi une multitude d'espèces animales comme la loutre, l'écrevisse, la truite, la perche... Les impressionnistes, Monet et Sisley en tête, ne s’y sont pas trompés, en célébrant les vallées et cours d’eaux de la région.