Carte d’identité Cracovie

- Superficie : 326 km².
- Population : 780 000 habitants (1 410 000 habitants avec l'agglomération).
- Densité de la population : 2 370 hab./km².
- Maire : Jacek Majchrowski (depuis 2002).

Cracovie n’a jamais vraiment accepté qu’on lui ôte le rôle de 1re ville de Pologne. Pour nombre de ses habitants, elle demeure LA capitale. Pour s’en assurer, il suffit de le demander à n’importe quel Krakauer, comme ils se nomment avec une certaine fierté.

Malgré les années de régime « égalitaire » et l’adjonction de l’immense cité ouvrière, Nowa Huta, la ville garde toujours son élite intellectuelle, ses nobles et sa bourgeoisie. Son université, la plus ancienne de Pologne, a une renommée internationale, ses théâtres sont les plus brillants, ses caves artistiques les plus folles.

Et Cracovie a eu SON pape (Jean-Paul II), qui y fut successivement élève, étudiant, comédien-séminariste sous occupation nazie, évêque et archevêque.

Construite autour du Rynek Główny sur un plan en damier, à l’exception de sa partie sud, la vieille ville épouse le tracé médiéval des premières rues. Après des siècles d’histoire, elle présente une variété typique de styles de l’Europe centrale où le gothique se mâtine de styles Renaissance ou baroque et de touches Art nouveau.

Ici bat le cœur historique de la Pologne. Durant plus de cinq siècles, la colline du château fut le centre politique et administratif du pays. Même après la décision du roi Sigismund III Vasa de transférer en 1596 la capitale à Varsovie, rois et princes continuèrent de se faire enterrer dans la cathédrale du château, de même que les plus grands poètes et héros de la nation.

Pour tous les Polonais, la colline du château est, plus qu’un monument, un véritable livre d’histoire et un symbole de la fierté et de l’unité nationales. Ils effectuent ici un véritable pèlerinage aux sources de la Pologne.

Ce quartier au sud-est de la colline du Wawel fut à l’origine une ville indépendante, fondée en 1335 par le roi polonais Kazimierz III Wielki, qui, outre son nom, lui offrit une charte municipale et de nombreux privilèges. Les habitants surent en tirer profit et la petite bourgade devint vite un centre commercial important, avec son propre hôtel de ville, sa place du Marché et ses 2 églises retranchées derrière les murs de son enceinte.

Le tournant décisif de son histoire fut cependant la décision du roi Jan Olbracht d’y transférer, en 1495, l’importante communauté juive du quartier Św. Anny à Cracovie, devenu le secteur de l’université. Désormais, la ville eut un pôle chrétien et un pôle juif séparés par un mur. Mais au fil des siècles, le quartier juif, florissant, finit par imprégner de son atmosphère la ville entière. Il ne fut pourtant rattaché définitivement à Cracovie qu’à l’aube du XIXe siècle. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Kazimierz était le centre de la culture juive en Pologne. La population de Cracovie comptait environ un quart de juifs, soit environ 70 000 personnes. Parmi eux, le cinéaste Roman Polanski et la fondatrice d’un empire cosmétique, Helena Rubinstein.

Longtemps après la guerre, une impression d’abandon flotta dans ces rues, anéanties par la liquidation de la presque totalité de leurs habitants dans les camps et les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. Cela dura jusqu’à la fin de l’ère communiste. Dans les années 1980, l’Unesco inscrivit Kazimierz sur sa liste du Patrimoine mondial de l’humanité, mais il fallut attendre la chute du mur de Berlin pour que le tournage de La Liste de Schindler de Steven Spielberg le tira triomphalement de l’oubli. Le film a depuis déclenché un intérêt croissant pour ce pan de l’histoire polonaise.

Ce vaste faubourg à l’ouest de la vieille ville est surtout connu pour le tertre de Kosćiuszko. Pour s’y rendre, on peut engager une longue balade à pied mêlant culture et bol d’air.