Géographie et paysages Périgord - Dordogne
Géographie et géologie
Les frontières actuelles du département de la Dordogne se confondent avec celles du Périgord historique. À mi-chemin entre les hauteurs du Massif central et l’océan Atlantique, c’est un territoire de transition bordé au nord et au nord-est par le Limousin, à l’ouest par les Charentes et la Gironde, et qui s’inscrit dans sa partie sud aux confins du Quercy (le Lot) et de l’Agenais.
Le Périgord présente 4 régions naturelles, aux structures géologiques et aux paysages distincts.
En s’élevant du sud-ouest au nord-est, soit du Bassin aquitain aux limites occidentales du Massif central, l’altitude croît sur cette même ligne, de 8 m au-dessus du niveau de la mer à Saint-Seurin-de-Prats, dans la vallée de la Dordogne, jusqu’à 472 m en forêt de Vieillecour, sur la commune de Saint-Pierre-de-Frugie.
Les couleurs du Périgord
Continuons de défendre les couleurs du Périgord, même si certaines sont en train de passer. Passées de mode comme de couleur, en fait : seuls les Périgord vert et noir continuent à les revendiquer.
Au pied des monts du Limousin, le Périgord vert est un écrin de verdure vallonné aux prairies d’herbe grasse, recouvert de forêts, où le châtaignier et le chêne règnent en maîtres, et de landes de bruyère, sillonné de ruisseaux et de rivières (Dronne, Bandiat, hautes vallées de l'Auvézère).
Au centre du département, autour de Périgueux et Ribérac, le Périgord blanc est formé de plateaux calcaires très blancs, découpés par les cours d’eau (Isle, Auvézère) qui élargissent alors les vallées en prairies.
Le Périgord noir est un pays de « pechs », ces collines rondes surmontées de taillis de châtaigniers, de bosquets de chênes verts et de forêts de pins ; un pays de basses vallées (Dordogne et Vézère) plantées de noyers et de tabac, dont les abords s’élèvent en falaises de calcaire.
Enfin, en descendant vers l’embouchure de la Dordogne, le pays de Bergerac, l'ancien Périgord pourpre, est une région de vergers et de vignobles (la couleur des raisins ayant inspiré les politiques d'alors).
Ces 4 couleurs ont fait couler beaucoup d’encre, si bien que le comité départemental du tourisme joue désormais la carte de l’unification du territoire sous une seule couleur : l’Or, de PérigORd et de DORdogne. L'or noir, bien sûr.
Grottes et gouffres
La Dordogne compte des centaines de cavités, résultats de l’action conjuguée des éléments depuis des millénaires. Celles-ci se sont formées grâce au relief karstique provenant du crétacé, qui charge les eaux de pluie en acide carbonique, propice à la dissolution de certaines roches.
C’est ainsi un véritable gruyère qui traverse le département sur une quarantaine de kilomètres de large, en passant approximativement par La Tour-Blanche, Périgueux, Les Eyzies et Sarlat. Au passage, les eaux se chargent en calcite qu’elles déposent au gré de la géologie, créant quelques décors merveilleux.
Une féerie minérale
Le patrimoine concrétionnaire du Périgord est riche, mais l’accès à la plupart des sites reste réservé aux spéléologues. Les amateurs d’explorations souterraines peuvent toutefois admirer le travail de la nature dans 4 grottes et 1 gouffre aménagés pour la visite : Villars et ses cascades de calcite immaculée, le Grand-Roc aux Eyzies avec une géode à mi-falaise servant d’écrin à des dentelles cristallines, la grotte de Maxange, appelée aussi grotte aux étoiles, découverte en 2000 dans une carrière du Buisson-de-Cadouin, et la grotte de Tourtoirac, perle géologique du Périgord. Enfin, la grande symphonie du gouffre de Proumeyssac à Audrix, près du Bugue, baptisée la « cathédrale de cristal » par le spéléologue Norbert Casteret.
L’héritage du passé
Terre promise des préhistoriens, le Périgord recense à ce jour 54 grottes ou abris ornés. Elles recèlent des chefs-d’œuvre légués au cœur de la pierre par nos lointains aïeux. Avec la Charente, la Garonne, la façade septentrionale et les Asturies, la Dordogne détient ainsi 85 % du patrimoine pariétal européen. Cette concentration vient du fait de l’éloignement géographique des zones froides et glaciaires. Un art ancestral s’est développé en Périgord, et qui présente ici la particularité unique de balayer toute la palette chronologique du Paléolithique supérieur, de l’Aurignacien au Magdalénien supérieur.
À l’exception de la grotte de Lascaux à Montignac, les témoignages les plus accessibles sont ouverts au public. Placés sous la tutelle du ministère de la Culture, Teyjat, les Combarelles, l’abri du Poisson, l’abri de Cap-Blanc et sa grande fresque de chevaux sculptés sont célèbres pour leurs gravures, alors que la grotte de Font-de-Gaume, aux Eyzies, présente les dernières peintures polychromes d’Europe visibles (mais pour combien de temps encore ?) par le public. La grotte aux Cent Mammouths à Rouffignac, la grotte dite « du Sorcier » à Saint-Cirq, celles de Bara-Bahau, Bernifal et Villars sont des sites privés et gérés comme tels. En revanche, mise au jour en 2000, la grotte de Cussac près du Buisson, ne sera probablement jamais ouverte au commun des mortels, pour des raisons atmosphériques et afin de préserver son environnement.
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