Itinéraires conseillés Ukraine

La découverte de l’Ukraine s’articule autour de 4 pôles touristiques : Kyiv et ses environs, Lviv, les Carpates étendues vers l’Est à Tchernivtsi et Kamianets-Podilskyï et enfin Odessa et le delta du Danube. 

La capitale de l’Ukraine est la « Mère de tous les peuples slaves orientaux ». C’est ici vers l’an 1000, dans la bien nommée Rus’ de Kyiv, englobant la Biélorussie et la Russie, que le baptême de Vladimir le Grand entraînera la conversion des Slaves orientaux, bien avant que la Moscovie ne devienne la ville des Tsars, à la fondation de l'Empire russe par Pierre le Grand en 1721.
Dans l’immense complexe monastique de la Laure des Grottes de KyivUnesco), des catacombes abritent les 123 corps momifiés des moines fondateurs de la ville.

En 1991, l’indépendance convertit Kyiv à la liberté certes, mais aussi à un capitalisme de consommation débridée, orchestré par des aventuriers et affairistes en gros 4x4 (c’était avant les SUV), filant de magasins de luxe en casinos.
Aujourd’hui, Kyiv reste plus que jamais le cœur d’une Ukraine ayant dit non à la mainmise russe. Pourtant, par l’histoire, son style et caractère, la ville reste marquée culturellement par la Russie.

Kyiv s’étale sur des collines verdoyantes ondulant sur la rive droite du Dniepr. Son cœur animé se situe autour de la place Maïdan Nezalejnosti, haut-lieu de la révolution Orange de 2004 et des manifestations de l’hiver 2013/2014.
La borde à l’est, l’avenue Khrechtchatyk, artère principale orientée nord-sud, bordée d’imposants immeubles staliniens abritant commerces et boutiques chic.

Dominant la Dniepr au sud de la ville, et de 100 m socle compris les collines boisées, Rodina Mat, la « Mère de la Nation » brandit un bouclier portant encore la faucille et le marteau, et une épée, symbole de la nation.

La cathédrale Sainte-Sophie (Sofiyski Sobor), plus ancienne église de Kyiv ; la descente de Saint-André (rue Andriyivsky) ; le quartier du Podil, sorte de Montmartre kievien; le musée de Tchernobyl ; le marché Bessarabskaya ; la place Maïdan ; le Parlement ukrainien (Rada) ; la Laure de Kyiv ; Rodina Mat ; le parc-écomusée de l’architecture populaire (15 km au sud).

À l’extrême ouest de l’Ukraine, Lviv, ancienne capitale culturelle de la grande Pologne, puis de la Galicie austro-hongroise est à la fois la plus européenne et la plus ukrainienne, car la moins soumise à l’influence russe, et peut-être aussi... la plus belle ville d’Ukraine.

Voici la petite sœur galicienne d’une Cracovie, en moins globalisée par les célèbres franchises et tendances internationales. Mais attention, c’est depuis plusieurs années déjà une starlette du tourisme régional, à ce titre très fréquentée. Elle n’en conserve pas moins du charme, et une certaine naïveté mélangée à un dynamisme historique, que symbolise aujourd’hui la réussite d’enseignes locales de restaurants, brasseurs, chocolatiers, etc., parfois un peu loufoques mais toujours divertissantes.

Miraculé des guerres et révolutions, mêlant gothique, renaissance, baroque et rococo, son impressionnant et splendide patrimoine est distribué autour du Rynok (grand place), truffé de bars et restos très nombreux et animés.
Si la rénovation progressive de la ville, ce désir de retrouver l’éclat d’antan gomme l’usure du collectivisme défunt, il atténue aussi la romantique patine du temps.

Le Rynek, les nombreuses églises de la ville (celle de la Transfiguration gréco-catholique, l’arménienne, la dominicaine, la chapelle Boim etc.), la colline du Haut Château et la tour de l’Hôtel de Ville pour leurs vues, le cimetière Lytchakivsky, Père-Lachaise local, aux monuments funéraires très originaux et nécropoles consacrées aux héros des guerres, l’écomusée de l’architecture traditionnelle etc.  

Conservant des recoins oubliés et sauvages, les Carpates ukrainiennes vivent encore en partie en dehors des temps modernes. Des routes charmantes relient des villages où subsistent des maisons en bois traditionnelles et des charrettes tirées par des chevaux. Des paysans au teint hâlé cultivent les champs, mènent des troupeaux d’oie et des vaches sur les chemins de terre.

Des basses collines de Lviv au magnifique lac de Synevyr puis au mont Hoverla, toit du pays (2 061 m), et au-delà, les Carpates déroulent leurs forêts profondes et prairies. Y vivent encore par endroits des loups, ours bruns et lynx.

La cuisine des Carpates est réputée pour ses produits de montagne et d’élevage (champignons, fromage, viandes, baies, tisanes) ainsi que des spécialités comme le banosh, une polenta à la crème aigre agrémentée de fromage de chèvre bryndza, lardons, champignons, etc.

Pour accéder aux stations de Vorokhta, Yaremtche, au Parc National des Carpates et au Mt Hoverla, on suggère de passer par Ivano-Frankivsk et son élégant centre-ville, savoureusement provinciale mais dynamique, puis par la petite et jolie Kolomyia et ses musées, l’un consacré aux Houtsoules, peuple d’agriculteurs des Carpates, célèbres pour la qualité et l’originalité de leur artisanat (travail du bois, métal, chemises brodées, tapis en laine), l’autre à l’art des œufs peints pysanka.

Plus au nord-est, encore proche des Carpates, la belle ville historique de Tchernivtsi, ancienne capitale de la Bucovine, est célèbre pour l’ancienne résidence des métropolites de la fin 19e s, convertie en une formidable université de brique dans les années 50 (Unesco). 90 km au nord, on rejoint Kamianets-Podilskyï, sa spectaculaire forteresse et son très beau site d’île terrestre, un autre incontournable.

Catherine II fonde Odessa en 1794 au bord de la mer Noire pour en faire la « Saint-Pétersbourg » de cette « Nouvelle Russie » qu’elle vient de libérer des Ottomans. Elle y nomme gouverneur un descendant du fameux cardinal-ministre de Louis XIII, le duc de Richelieu. Celui-ci dessine un plan carré à la française, comme celui de la Nouvelle-Orléans, bordé d’immeubles ne dépassant pas deux étages et planté d’arbres par milliers.

Également français, son successeur le comte de Langeron peaufine un statut de port franc et prend des mesures d’incitation à l’émigration (exemption de taxes, éducation facilitée pour les enfants). Connaissant alors une croissance exponentielle, Odessa devient à la fois le plus grand port russe de la mer Noire, une superbe cité cosmopolite, active et bourdonnante, vouée au commerce, et une rebelle tournée vers le voyage et la littérature.

Portée à l’écran par Eisenstein en 1926, la révolte du cuirassé Potemkine en 1905, et sa scène mythique du landau dévalant l’escalier du port fait entrer Odessa dans la légende.
Refuge d’écrivains et artistes, de sans-grades, déclassés et de minorités, dont les juifs qui comptaient pour 1/3 des habitants avant 1939, Odessa subit durement les coups de boutoir de l’occupation nazie puis soviétique et décline rapidement.

Malgré quelques inquiétudes lors du rattachement de la Crimée à la Russie en 2014, Odessa, où l’on parle majoritairement russe, a vu son superbe centre largement réhabilité et ajoute dorénavant à ses atouts, le statut de seule cité balnéaire d’importance du pays.

Les célèbres escaliers Potemkine descendant au port; le boulevard Primorski et les longues promenade du front de mer ; le centre historique, ses avenues ombragées de platanes, comme dans le Sud de la France, son architecture et son animation ;  le musée Pouchkine (il vécut ici en exil) ; les plages, Langeron la populo et quelques km au sud, Arkadia la branchée.

À 2h de route au nord de Kiev, l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl et la ville de Pripiat, où vivaient ses employés, furent le théâtre en 1986 de la plus grande catastrophe nucléaire à ce jour. Pourtant, depuis une dizaine d’années déjà, elles accueillent des touristes-visiteurs. Parions que le succès de la série TV « Tchernobyl » augmentera leur nombre...

Il est en effet possible de visiter la zone d’exclusion entourant sur 30 km le réacteur, mais impérativement guidé dans le cadre d’un tour dûment autorisé et organisé. Cette courte visite n’est pas considérée comme dangereuse par les autorités du pays.
S’il est interdit aux civils d’y vivre, bien que quelques anciens habitants soient revenus, cette zone n’est pas déserte puisque fréquentée par des scientifiques et ouvriers attelés à la sécurisation du site. Si un nouveau sarcophage a été installé en 2019 au-dessus du réacteur, on ne voit pas très bien le bout des travaux.

À 4 km du réacteur, Pripiat fut une ville « modèle » pour l’URSS. Grande roue et auto-tamponneuses du parc d’attraction, antenne Duga 1 anti-missile, totem de la guerre froide et intérieur de bâtiments figés pour l’éternité sont les moments clés de la visite.
Le naturel qui réinvestit (arbres, oiseaux) cette zone, symbole d’une certaine folie humaine, incite à la réflexion.
Brochures et agences aiment affirmer que les radiations sont inférieures à celles subies pendant un vol transatlantique. Ceci n’empêche pas la signature d’une décharge, le crépitement des compteurs Geiger ici et là, sur des lieux toutefois connus et mis en scène et le passage en fin de visite sous un portique de contrôle.

Doit-on visiter Tchernobyl ? Y a t-il une part de voyeurisme, de sensationnaliste malsain ? Nous vous laisserons en décider.
On peut également se contenter de visiter le musée Tchernobyl de Kiev, ou commencer ainsi.

- Si l’on se contente de découvrir les villes, on peut coupler Kyiv à une incursion à Odessa ou Lviv.
- Kyiv plus une boucle nord- est, vers Tchernihiv (nombreux monastères et cathédrales) et la verte et historique Poltava, au centre ville dessiné sur le modèle de Saint-Pétersbourg.
- Lviv + un petit tour dans les Carpates (Kolomyia, Vorokhta, Mont Hoverla).

Pour, par exemple, mieux explorer les Carpates, ou découvrir à l’est de Lviv la Laure de Potchaïv, 2ème plus grand monastère du pays et la ville de Kremenets (château, monuments, campagne). 

C’est le minimum pour aborder confortablement les trois régions. On pourra alors se faire une idée des plus belles régions du pays. Voici un circuit indicatif, à démarrer indifféremment de chacun de ses pôles : Kyiv 4 j ; Lviv 3 j ;Carpates, Tchernivtsi et Kamianets-Podilskyï 4 j. ; Odessa 3 j.