Dans le massif des T'ien Chan
Retour au bercail
Retour à Bichkek. Un saut au consulat de France, sorte de HLM gris avec une tour Eiffel miniature devant la façade. Un passage devant le palais présidentiel, à deux pas, où j'assiste à la relève de la garde. Un petit tour à la maison des ethnies qui est fermée. Cette partie de la ville est très soviétique. Direction la gare des taxis, pour dénicher un chauffeur qui accepte la mission aller-retour Bichkek-Tachkent-Bichkek, et en qui j'aie confiance. Cela prendra deux jours.
La traversée du Kazakhstan est digne d'un mauvais thriller, pire qu'à l'aller. Trop long à raconter ici. Tchernievka enfin, le poste-frontière entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan. J'ai droit aux « Frantsouz » de rigueur, aux Charles Aznavour, Jean-Pierre Belmondo - je ne contredis pas : da, da ! - et Pierre Richard… J'ai droit aux rires des douaniers que déclenchent mes chaussures en caoutchouc, j'explique que mes « vraies » chaussures sont dans mon sac… Comme à l'aller, je traverse à pied le no man's land, un kilomètre coincé entre de hautes barrières. Roumil, mon interprète ouzbek, m'attend de l'autre côté. Tachkent… J'ai l'impression de rentrer au bercail. Je retrouve mon hôtel. Le patron, me voyant revenir, me serre dans ses bras comme si j'avais été sa fille... Dans trois jours, j'aurai rejoint Paris.
Texte : Sylvie Lasserre
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