Lisbonne, retour vers le passé
Là où on chante le fado
Mais c'est encore la nuit que je préfère l'Alfama. Même s'il a gardé mauvaise réputation - jusqu'à la Révolution des Œillets en 1974, les Lisboètes ne s'y aventuraient pas -, celle-ci n'est probablement plus fondée. Je m'y sens en sécurité. Les habitants, chassés de leurs logements exigus, aiment se retrouver dans les venelles et sur les placettes, puis, plus tard dans la nuit, devant les tavernes et les restaurants où l'on chante le fado " vadeo " ou vagabond - celui des rues - et qui gardent leurs portes ouvertes pour l'occasion. Fadistes professionnels et amateurs se succèdent. Les professionnels attendent dans la rue que le patron leur fasse signe d'entrer. Ils chantent deux ou trois fados, puis s'en vont vers une autre taverne. Les amateurs sont du quartier et viennent avec des amis se faire plaisir. Ils dînent généralement sur place en attendant leur tour. Tout le monde se connaît. Pour entendre un bon fado amateur et passer une bonne soirée, inutile de demander une adresse, mieux vaut déambuler et s'arrêter là où l'ambiance semble bonne.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Sylvie Lasserre
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