Lisbonne, retour vers le passé
Arlindo et Tina
Arlindo, c'est un gaillard extrêmement sympathique. Il m'a guidée, il m'a fait partager ses bons plans de " cantines dans le quartier ", présenté ses amis. Il est né et il vit dans l'Alfama. Son père était docker. Lui et sa femme Albertina habitent une toute petite maison perchée au fond d'une place sur les hauteurs de l'Alfama. Tous deux vivent du fado. Il travaille comme hôte d'accueil au musée du fado (la Casa do fado e da guitarra portuguesa), une belle bâtisse rose située Largo do Chafariz en face du Parreirinha, qu'il faut absolument visiter : ultramoderne, complet, didactique... Elle, " Tina ", est serveuse chez Argentina. Il se sont rencontrés dans une boîte de fado du Bairro Alto. Chaque soir en quittant son travail, Arlindo passe boire un verre chez un ami qui tient un bar, un local-hangar plutôt, où se retrouvent une poignée d'amis désœuvrés du quartier. Jamais un touriste ne s'y aventurerait. Quelques bouteilles vides s'alignent sur les étagères. Un frigo usé trône dans la pièce. Le patron remplit ses bouteilles au tonneau. La caisse enregistreuse date de Mathusalem. Arlindo m'explique qu'autrefois, la vie était très difficile ici, mais que ça a beaucoup changé maintenant. Sa mère est morte il y a vingt-cinq ans. Elle chantait dans les rues. Lui aussi sait chanter, mais très mal, avoue-t-il.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Sylvie Lasserre
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