Mongolie : une virée en auto-steppe
Comme au Far West
Ô, fête ! Ikh Tamir est une ville de cow-boys. Décor de western. Plantons. Là, je suis avachi au saloon devant un multivitaminé bien frappé, on the rocks. Baraques de bois aux vitres joliment brisées. Des chevaux trottent ou galopent dans les rues poussiéreuses. Un chauffard a failli me renverser avec son bourrin. Imaginez la mort géniale. Ça le fait mieux qu'un platane sur la RN 7. Les boys me regardent de traviole. Je comprends leur stupeur. Qu'est-ce que je fous là ? Au Sud, il y a les collines boisées. J'aperçois des cimes enneigées, au loin. Le Nord a l'air plat. Les hommes n'ont pas de colt au ceinturon. Un type mène à la bride six chevaux en passant devant l'épicerie. Un petit poulain tente de suivre, derrière, il a fière allure. L'homme gare ses canassons devant le magasin, il y a une barre prévue à cet effet. Au saloon, ça défile : les gars achètent des bouteilles de mauvaise vodka à emporter, ou des canettes de bière coréenne à 460 tögrög. Pour 1 000 tögrög, on a un euro. Une jolie monnaie, avec la tête du grand Gengis Khan dessus. On ne l'oubliera jamais, celui-là. C'est la fierté éternelle de ce pays à l'histoire si longue et méconnue.
En arrivant, j'ai dégusté une excellente soupe aux légumes sans légumes, juste de la viande et du bouillon gras. La bidoche, seule spécialité nationale. Et le gras de bidoche, la cerise sur le gâteau. Nourriture d'éleveurs, régime de pays froid.
- Introduction
- Entre Oulan-Bator et Tsetserleg
- Il n’y a presque rien
- Comme au Far West
- En ouaz, vers Tsulut
- L’hospitalité mongole
- Le meilleur de la Mongolie
- Quatre saisons en un jour
- Uliastai : dans l’immensité
- À 50 km d'Uliastai
- Le stop en Mongolie
- Plus tard, un bled nommé Tsahir (aimag de Gobi-Altai)
- L’infini caillouteux du désert
- À la tombée de la nuit
- Le village de Khoud
- Le Bayan –Ogi
- Le Bayan –Ogi (suite)
- « Ils étaient comme éternels »
Texte : David Giason
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