Le sud-est de l’Anatolie, l’autre Turquie

Harran, au pays des termitières

Harran, au pays des termitières
Jean-Baptiste Herrera

Depuis Urfa, nous parcourons une cinquantaine de kilomètres jusqu’au village millénaire d’Harran. De chaque coté de la route, des champs de coton s’étendent à perte de vue, alors qu’auparavant tout n’était que désert. Cette transformation est due au projet GAP (Great Anatolian Project) qui a pour but de redynamiser le sud-est du pays, parent pauvre de la Turquie, en créant des barrages permettant d’irriguer les terres arides.

Si Harran est géographiquement sur le territoire turc, culturellement la ville se situe en Syrie. L’un des patriarches nous accueille d’ailleurs avec un sonore « Ahlan wa sahlan » qui signifie « bienvenue » en dialecte libano-syrien au lieu de l’habituel « Merhaba » des Turcs. La ville est surtout connue pour ses maisons de terre coniques qui font penser à des termitières. Deux raisons expliquent cette architecture si particulière : le manque de bois disponible dans la région et les températures caniculaires qui sévissent durant les longs mois d’été. Dommage qu’antennes paraboliques et fils électriques défigurent quelque peu ces jolis pains de sucre.

L’autre attrait de Harran est sa mosquée d’époque omeyyade, probablement la plus ancienne de Turquie. Son minaret carré semble être la dernière construction avant la frontière syrienne. Il aurait servi un temps d’observatoire astronomique.

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Texte : Jean-Baptiste Herrera

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