Akdamar, une église au milieu d’un lac

La première vision du lac de Van nous laisse bouche bée. Imaginez une immense étendue d’eau turquoise entourée de montagnes culminant à plus de 3 000 m.

Au milieu, trône une petite île où un monastère fut construit au Xe siècle. Ce dimanche matin, nous sommes les seuls à emprunter le rafiot qui relie la rive à ce bout de terre. Plus le bateau se rapproche et plus nous distinguons nettement la silhouette de l’édifice. Arrivé à bon port après une traversée d’une dizaine de minutes, nous grimpons les quelques marches qui nous relient à l’entrée de l’église. Elle vient d’être rénovée, pour, paraît-il, un million de dollars. Le résultat est réussi car, contrairement à d’autres sites au Moyen-Orient, on a évité ici l’usage intempestif du béton. Ce joyau de l’architecture arménienne est surtout connu pour ses bas-reliefs extérieurs. Ceux qui ne dormaient pas pendant leur cours de catéchisme reconnaîtront sûrement Adam, Ève, Jonas et sa baleine. L’intérieur du monastère compte également quelques fresques intéressantes.

De l’autre côté de l’île, une petite crique à l’air méditerranéen inviterait presque à la baignade, mais, en cette fin d’octobre, l’air est frais et l’eau ne doit pas dépasser les 15 °C. On quitte ce petit bout du monde avec regret. La ville voisine de Van n’a pendant la journée pas grand intérêt. Le soir venu, nous allons dans un de ses cafés. On y découvre une ambiance festive insoupçonnée dans cette partie de la Turquie. Mon compagnon de route breton me dira même : « J’ai l’impression d’assister à un fest noz ». Les bières sont débitées à une cadence qui ferait pâlir de jalousie les patrons de stands de l’Oktoberfest munichoise. À la fin de la soirée, garçons et filles dansent en rond sur une piste de danse improvisée.

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