Le Laos, au fil du Mékong
Le Sud : temples khmers, plantations et cascades
Au fur et à mesure que l’on se laisse dériver vers le sud du Laos, le rythme devient de plus en plus détendu. Dans les campagnes du Champassak, on vit sans se presser, enveloppé par une sorte de gaieté léthargique.
Le plus important temple khmer du pays, le Wat Phou Champassak (photo) se trouve ici, au pied de la montagne sacrée du Phou Kao. Depuis le Xe siècle, ce sanctuaire, aux origines hindo-bouddhistes, est l’un des plus vénérés du pays. Des ruines sont disséminées dans la campagne, encerclant un lac aux teintes cristallines, où se reflète le vert des rizières. L’harmonie de l’ensemble crée un effet pictural percutant.
À partir de là, rien de tel qu’une escapade en moto pour rejoindre le Plateau des Bolovens, qui s’étend sur 200 km entre Paksé et Tat Lo. Une expérience de nature à l’état brut, dans les régions les plus sauvages et inexplorées du Laos où, ça et là, jaillissent des cascades à la beauté vertigineuse. À Tad Fan, des rafales aquatiques s’abattent sur la nature, plongeant sur plus de 120 m. Plus au Sud, le gigantisme des chutes de Tad Suong, auxquelles l’on accède après une pérégrination aventureuse à travers la jungle, évoque les monumentales chutes d’Iguaçu.
En admirant les paysages époustouflants le long de la route, on slalome dans des flaques de boue, suivis à la trace par des cochons de lait qui gambadent gaiement. De villages en villages, les plantations de café se succèdent. Bien que réputé être l’un des meilleurs du monde, le café laotien est cultivé dans les contrées les plus reculées et les plus pauvres du pays, celles du Saravane et de l’Attapeu. Ces régions, demeurées rigoureusement traditionnelles, sont aussi celles ou la diversité ethnique est la plus importante : ethnies lao laoum et soung, peuples môn-khmers… Un vrai kaléidoscope de cultures.
Texte : Marina Skalova
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