Choquequirau : un grand projet archéologique

À 160 km au nord-ouest de Cuzco, les ruines de Choquequirau s'étagent à 3 100 m d'altitude à flanc de montagne au-dessus des gorges abruptes du fleuve Apurimac. L'autre Machu Picchu, ainsi a-t-on surnommé Choquequirau, signifie « le torrent qui parle » en langue quechua. Un rio torrentueux gronde en effet 1 500 m plus bas, dominé par des monts aux flancs boisés et dont les sommets enneigés culminent à 5 000 et 6 000 m. Choquequirau fait partie aujourd'hui du parc de Vilcabamba (29 000 hectares) placé sous le parrainage du président de la république du Pérou.

L'objectif est clair : créer un haut lieu du tourisme pour désengorger Machu Picchu déjà saturé par le nombre de visiteurs et victime de son succès. Aucune route ne conduit à Choquequirau. Pour y monter, un seul moyen pour les voyageurs : la marche à pied avec des mules. Le dernier grand sanctuaire inca « caché » au cœur des Andes mérite des efforts particuliers, mais le visiteur sera récompensé, tant par les paysages splendides traversés au cours de la randonnée, que par les vestiges en eux-mêmes. Voilà encore une des rares cités perdues, jamais découverte par les Espagnols. Selon certains experts, elle aurait servi de refuge aux derniers chefs incas, pourchassés par les Espagnols, entre 1537 et 1572. Après leur abandon de la citadelle de Machu Picchu, ils se seraient donc cachés ici.

Choquequirau fut oublié pendant quatre siècles jusqu'à sa redécouverte officielle en 1986, au moment où le Pérou sortait de ses pires années de violence. À cette date, le site était encore enfoui sous une épaisse végétation. Puis, sous l'égide de l'Unesco, le lieu fut progressivement défriché. Depuis 2004, des fouilles archéologiques sont menées sous la direction d'une équipe d'archéologues français. On estime que seulement 15 à 20 % des ruines ont été dégagées.

Le but de la mission serait d'exhumer la totalité des ruines d'ici à 2012. L'engagement archéologique français dans ce vaste projet s'est produit suite à une curieuse négociation entre Paris et Lima. La France a tout simplement effacé la dette péruvienne en échange de quoi ce pays financera une grande partie des travaux de fouilles à Choquequirau.

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