Fès, impériale
Ifrane, la petite Suisse marocaine
La région autour de Fès ne manque pas d’attraits. Si Meknès, autre ville impériale, et le site antique de Volubilis sont très connus, les montagnes du Moyen Atlas recèlent une curiosité : la petite ville d’Ifrane, qu’Hassan II appelait la « petite Suisse du Maroc ». Et oui ! Ce lieu de villégiature, construit à 1650 mètres d’altitude par les Français sous le protectorat, a des airs de village à l’européenne. On se croirait en Alsace ou dans la Forêt Noire. Aujourd’hui, sous la silhouette imposante de l’un des hôtels les plus chics du royaume, le Michlifen Ifrane, la ville attire des Marocains plutôt aisés et bien gardés par la statue du Lion de l’Atlas qui trône dans le centre-ville.
Il fait bon vivre à Ifrane. L’air est pur, les rues sont dégagées et calmes. Ifrane – ou, à quelques kilomètres Azrou, plus abordable – peut servir de base pour explorer la région. Ce paysage bucolique de hauts plateaux et de montagnes, avec des vergers et des forêts de cèdre, ne se trouve qu’à 250 kilomètres à vol d’oiseau des dunes de Merzouga.
En avril et en été, la route des Cèdres et la magnifique cédraie du Moyen Atlas (photo) sont accessibles aux randonneurs et aux VTTistes. Il n’est pas rare d’y croiser des sangliers, des faucons, des geais ou des macaques de Barbarie. En hiver, on peut même skier dans la région grâce à trois petites stations, héritées également du protectorat : Michlifen, Habri et Hibri.
De cette région isolée, rude en hiver et peu habitée, se dégage une atmosphère de sérénité, empreinte d’une certaine poésie : celle des grands espaces. Le Moyen Atlas est une terre austère et authentique qui élève l’âme. C’est sans doute pour cette raison que Xavier Beauvois est venu ici même, – au monastère de Tioumliline, à quelques kilomètres d’Azrou –, tourner son film sur les moines de Tibérine, Des hommes et des dieux.
Texte : Jean-Philippe Damiani
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