Maroc : road trip en pays berbère
Les plus beaux tapis du Maroc
De Tafraoute à Taliouine, la route serpente dans un chaos de monts pelés tavelés de buissons d’épineux. Pas grand monde. De temps à autre, on croise un berger esseulé poussant devant lui ses chevreaux effarouchés. Les sécheresses à répétition ont fini par expédier les villageois vers la plaine du Souss, où ils ont trouvé du travail dans les plantations d’agrumes.
Les paysages du Siroua sont monotones. Mais c’est ce qui fait tout leur charme. Mieux vaut avoir un bon programme musical dans la voiture. La circulation automobile est confidentielle et le touriste rare. Cela n’a pas empêché Ahmed d’ouvrir sa petite boutique. Une sorte de caverne d’Ali Baba digne d’un inventaire à la Prévert, où pendouillent toutes sortes d’objets en cuivre, où se côtoient fossiles et cruches en terre cuite.
Dans ces villages du bout du monde, à même la terre battue de leurs maisons, les femmes berbères tissent les plus beaux tapis du Maroc. Tazenakht en est la capitale incontestée. Le long de la rue qui traverse la ville de part en part, on ne compte plus les « coopératives féminines », un des derniers mots à la mode du « marketing à la berbère ».
Toutes (ou presque) arborent de belles réalisations, fruits d’une tradition séculaire. Un art transmis de mère en fille. Les tapis constituant en quelque sorte les « SICAV » des familles. Quand on est dans le besoin, que la récolte est mauvaise ou que l’hiver s’éternise, on « descend » un tapis en ville pour le vendre.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Eric Milet
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