Maroc : road trip en pays berbère
La forge ou la magie du feu
La présence des arts décoratifs au Maroc s’enracine dans une tradition hispano-andalouse qui s’est déployée au Maroc consécutivement à l’expulsion des Juifs d’Espagne par Isabelle de Castille à la fin du XVe siècle.
De nombreux centres ruraux ont conservé cette tradition, notamment le long d’un axe qui va grosso modo du sud d’Agadir à Tineghir, portes des gorges du Todgha. Aujourd’hui, il ne reste qu’une petite communauté juive au Maroc (environ 3 000 âmes), alors qu’ils étaient environs 250 000 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est la guerre des Six Jours, en 1967 qui les a contraints à quitter le pays.
Durant leur séjour en pays berbère, ils ont transmis leur savoir-faire aux musulmans, notamment dans l’art de confectionner les poignards. Au Maroc, le poignard est certes une arme, mais il est également un attribut de l’élégance masculine. C’est la raison pour laquelle il fait l’objet d’autant d’attention de la part des artisans.
À El Kelaa des M’Gouna, la coopérative des poignards mérite le détour. Ici, les maîtres de la forge et de la ciselure réalisent de véritables œuvres d’art. Hamid a reçu cet enseignement de son père. Une tradition qui remonte à des temps immémoriaux.
Le forgeron – entendez celui qui maîtrise le feu – a depuis toujours occupé une place particulière dans la société berbère. On lui commandait notamment les grilles en fer forgé des maisons. Des réalisations souvent d’un extrême raffinement, dernier rempart avant l’inconnu du dehors.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Eric Milet
Mise en ligne :