Jamaïque, au pays de Bob Marley
Portland, porte du paradis
Quittant Kingston par le sud-est, la route 4 collectionne les points de vue marins et les nids de poules. On y slalome hardiment dans une pauvre campagne aux relents haïtiens, d’où quelques pistes hagardes s’enfilent vers les rares spots de surf jamaïcains.
Passé les tapis de boue épousant la mangrove de Port Morant Bay, les alizés, soufflant du nord-est, commencent à déverser leurs arrosoirs quotidiens. Les broussailles disparaissent, laissant place à une jungle touffue infiltrée de bananeraies, de carrés de canne à sucre et d’arbres à pain. Ils ont été amenés au 18e s du Pacifique pour nourrir les esclaves à bon compte.
Un discret panneau, à gauche, indique Reach Falls. Plusieurs kilomètres suivent, dans un décor d’éden hésitant entre nature et culture. Au flanc d’une cocoteraie, une famille rasta vend ses noix, fraîches, à 100 J$ (0,75 US$). Payantes, comme tous les sites naturels de l’île, les chutes ne sont pas très hautes, mais superbes ; on s’y baigne sous le panache rafraîchissant d’une cascade joyeuse sertie dans un écrin tropical d’anthologie.
La paroisse de Portland, disent les Jamaïcains, est la plus belle de l’île. Boston Beach, saoulée de reggae et de vendeurs de weed (herbe), à 5 US$ l’entrée, précède Frenchman’s Cove (10 US$), une délicieuse plage recroquevillée entre l’embouchure d’un rio magique et un promontoire rocheux chapeauté de végétation. Pas trop loin de Port Antonio, Winnifried Beach fait (pour l’instant) exception : enfin une plage publique !
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
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