Le Grand Tour de Suisse
Berne - Oberland bernois
Une mosaïque de paysages… La formule est usée ? Elle convient pourtant parfaitement à ce vaste territoire dont la forme pourrait (avec un soupçon d’imagination !) rappeler celle de la peau de l’ours de son blason.
Au centre, Berne, cité créée en 1191 par les Zähringen. Une ville capitale (et siège de la Confédération helvétique depuis 1848) qui a traversé les siècles sans dommage, aujourd’hui riche d’un patrimoine qui lui a valu d’être classée par l’UNESCO.
À l’est, quasiment aux portes de la ville, s’étend la riante et presque hors du temps vallée de l’Emmental, où est fabriqué le fameux fromage du même nom. Au sud, surplombant les glaciers scintillants comme des cascades rugissantes, pointent les sommets de l’Oberland bernois dont les trois inséparables (et mondialement connus) Eiger, Mönch et Jungfrau. Il est quasiment indispensable d’en gravir les pentes en train jusqu’à la gare la plus haute d’Europe, à 3 454 m d’altitude.
Autres sites superbes à découvrir, les eaux des lacs de Brienz ou de Thoune en bateau: deux lacs parmi les… 800 dénombrés dans la région !
L’Oberland bernois, ce sont également des hameaux et des villages riches en patrimoine et en traditions locales, à découvrir au hasard des alpages ou au creux des vallées. D’ailleurs, impossible de dresser le portrait de cette région sans évoquer un autre de ces joyaux, la célébrissime station de Gstaad, où boutiques de luxe et somptueux chalets de stars n’ont pas effacé quelques siècles d’authenticité alpine.
La Vieille Ville de Berne
Si l’on en croit la légende, en 1191, Berchtold V, duc de Zähringen, avait décidé de donner à cette ville nouvellement fondée le nom du premier animal qu’il rencontrerait sur place. Ç’aurait pu être la grenouille d’une autre fable. Ce fut un ours, Bär en allemand, qui donna Bärn, puis Bern (avec un « e » final en français).
Aujourd’hui, cet ours figure toujours en bonne place sur les armoiries de la ville. Une silhouette de l’animal se devine également sur les emballages de la célèbre barre chocolatée Toblerone, produite à Berne depuis le début du XXe s. Et il semble impensable de passer en ville sans aller saluer les plantigrades en chair et en os du parc aux ours (Bärenpark).
N’allez pas imaginer pour autant que les Bernois sont des ours. Bien au contraire ! Vous pourrez goûter leur sens de l’hospitalité (et découvrir que Berne est une ville plus qu’animée) au long de cette enfilade de places (de la Waisenhausplatz à la Bärenplatz) que les Bernois appellent Die Front.
De multiples terrasses vous y tendent leurs chaises, pour manger des frites au curry ou boire un verre en jetant un coup d’œil distrait (sinon intéressé) sur une partie d’échecs géants en cours. À un angle de la Bärenplatz se dresse le Palais fédéral (Bundeshaus), à visiter pour comprendre comment fonctionne cet état de 26 cantons, symbolisés par autant de fontaines devant l’édifice.
Ensuite, une fois franchi la tour de l’Horloge (Zytglogge), ancienne porte des remparts et plus vieux monument de Berne (1220), vous constaterez combien, blottie depuis le Moyen Âge dans une boucle de l’Aar, la vieille cité a conservé fière allure. Pas étonnant qu’elle soit reconnue « site du Patrimoine mondial de l’UNESCO » depuis 1983.
Les arcades de la large et pavée Marktgasse, garnies d’élégantes vitrines, s’étendent sur pas moins de 6 km. Au pied de ces arcades se nichent nombre de petites caves qui abritent bars, boutiques, théâtres ou cinéma. Et en déambulant sur les pavés, on croise de nombreuses fontaines colorées surmontées de statues Renaissance et des maisons vieilles de plusieurs siècles parfaitement alignées. Derrière la façade de celle posée au n° 49, un certain Albert Einstein a écrit rien de moins que la théorie de la relativité et la loi d’équivalence de la matière et de l’énergie (E = mc2, bien sûr !). Cet appartement d’un modeste (mais génial même s’il a peiné à obtenir le bac !) fonctionnaire se visite aujourd’hui.
Comme, à deux pas, se visite la cathédrale Saint-Vincent (Berner Münster) dont le clocher accumule les records : culminant à 100 m pile, c’est le plus haut de Suisse qui abrite la plus lourde (avec sa tonne et demie) cloche du pays. De là-haut, la superbe vue sur la Vieille Ville ne donne qu’une envie : se replonger dans ses rues et ruelles.
Et poussez jusqu’au musée des Beaux-Arts (Kunstmuseum) pour un rendez-vous artistique avec Courbet, Cézanne, Monet, Picabia, Picasso, Matisse, Braque, Kandinsky, Giacometti, et tant d’autres…
Les villages de Gstaad et Saanen
Gstaad ? Grâce à la presse people, personne n’ignore que quelques stars internationales possèdent un chalet dans cette station de sports d’hiver qui, bien qu’un peu huppée avec des prix à plusieurs zéros dans certaines vitrines de boutiques, possède un certain charme (un charme certain, même !).
Saanen, sa proche voisine, commune historique (dont dépend d’ail eurs Gstaad), a conservé beaucoup de son authenticité avec de nombreux chalets anciens (du XVe au XVIIe s) aux boiseries peintes, parfois de versets de la Bible en lettres gothiques. Sous son immanquable clocher recouvert de ces planchettes de bois appelées tavillons, l’église Saint-Maurice abrite elle aussi dans son chœur d’étonnantes fresques qui retracent la vie de saint Maurice. Son acoustique exceptionnelle lui permet d’accueillir des concerts classiques dans le cadre du Festival Menuhin (de mi-juil à début sept).
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