Asie du Sud-Est : 10 destinations de séjour
Où se poser en Malaisie et en Indonésie ?
Cap sur les îles : Penang, Bornéo, Bali… Notre sélection de 3 destinations de villégiature en Malaisie et en Indonésie.
Georgetown et l’île de Penang : saveurs malaises et métissées
Patrimoines matériels et immatériels complémentaires valent à Georgetown, capitale de l’île de Penang (285 km2), son classement Unesco partagé avec Malacca.
A 400 km au nord de Kuala Lumpur sur la côte ouest, cet ancien repaire de pirates devient fin 18e un comptoir anglais, escale stratégique entre Asie, Inde et Europe. Puissante diaspora chinoise, peuples des possessions britanniques et des pays voisins y rejoignent alors les autochtones malais.
Le centre historique de Georgetown est plus qu’un simple musée touristique. Son fascinant mélange fin 18e-début 20e de shophouse sino-coloniales, lieux de culte, de réunion, villas et édifices britanniques est toujours habité par une population cosmopolite aux traditions vivaces.
Quelques incontournables : la maison Khoo, la résidence Cheong Fatt Tze, les musées de Penang et Peranakan, le victorien City Hall, le quartier Little India et, exemple éloquent du multiculturalisme, la rue Masjid Kapitan Keling réunissant l’église St Georges, la mosquée Kapitan Keling, les temples hindous Mahamariamman et chinois de Kuan Yin Teng.
Âme de la cité, la culture Peranakan (ou Baba-Nyonya), propre aux Chinois du détroit de Malacca sous influence malaise, est complétée par de généreux apports indiens, moyens et extrêmes orientaux.
Ce melting-pot transcende et parfume une superbe cuisine, s’appropriant les rues au gré des ambulants hawkers et de leurs réunions « food court ».
Si le tourisme de masse défigure Batu Feringghi, une jolie route permet de s’aventurer au-delà, entre pentes luxuriantes et océan, jusqu’au village de pêcheurs Teluk Bahang, porte d’accès d’un parc national : sentiers, Monkey Beach (spot baignade de l’île), points de vue.
De Penang, des ferries desservent l’archipel de Langkawi, toujours spectaculaire malgré son exploitation touristique, puis le chapelet d’îles thaïlandaises s’étirant jusqu’à Phuket, propice à toutes les errances voyageuses.
Fiche pratique
Se loger : Georgetown est une favorite des voyageurs et expats régionaux pour sa riche offre en hébergement, dont beaucoup de demeures sino-coloniales reconverties en guesthouses et boutique-hôtels. On ne s’en plaindra pas !
Quand y aller : éviter la saison des pluies (mai-fin nov). Fréquentation max : déc-janvier.
Festivals : Nouvel An chinois (fin janv-mi fév) ; Thaipusam (festival hindou, janv-fév) ; Hungry Ghost festival (7e mois du cal. Chinois, soit aout-sept).
Accès très facile : aéroport (hub Air Asia), route ou train via Butterworth, ferries depuis Langkawi, elle-même reliée aux îles thaïlandaises.
Ubud : l’étape bien-être de Bali
Nichée à 600 m d’altitude dans les rizières en terrasse de Bali, la petite ville d’Ubud conjugue patrimoine culturel et bien-être. De l’île des dieux, Ubud demeure le centre spirituel et coutumier. L’envie de prolonger votre séjour vous effleurera sans doute…
Depuis l’axe principal, les promeneurs suivent la boucle de Monkey Forest Road, colonisée par les hébergements, cafés, restos et boutiques-galeries, souvent alimentées par les villages alentour. Les musées Agung Rai et Puri Lukisan initient aux exotiques écoles de peintures de Bali, dont Ubud est le cœur culturel.
En haute saison, Ubud frôle la congestion. Une balade vers les faubourgs villageois s’impose. Au menu : sérénité des rizières, pauses dans des établissements souvent bios, toujours zen.
Le soir, d’hypnotiques danses kecak, legong et barong portées par les gamelans (orchestre traditionnel) animent le palais d’Ubud et d’autres sites. Plus tard, l’ambiance du centre tourne plutôt reggae, jazz et latino que rock’n’roll ou techno.
Ubud est également une destination bien-être, rendue encore plus populaire après le succès planétaire de Mange, Prie, Aime avec Julia Roberts (2010). Spas et massages de qualité, écoles de yoga, vénérable tai chi, plus obscur Qi Gong, ayurvéda, guérisseur traditionnel, méditation zen et autres pratiques coexistent. Du meilleur, du moins bon, se renseigner avant de signer.
Les plats balinais babi guling (porcelet à la broche), bebek betutu (canard farci à l’étouffée) et urab (salade de légume blanchis) exhalent le raffinement de l’île. Toutes les spécialités de l’archipel sont disponibles et les fusions multiples.
Base d’exploration balinaise, Ubud permet de faire des excursions vers les grandioses rizières de Jatiluwih, Sidemen ou Munduk. Pour se baigner, rejoindre Padang Bay à 1h30 de route ou s’expatrier à Amed (1h plus loin) et ses hameaux accrochés sur les pentes du Mt Agung, en surplomb de sables noirs et fonds sous-marins technicolor.
Pratique
Se loger : il y en a pour tous les budgets et désirs : pensions familiales, boutique-hôtels, très beaux resorts. Le must, la villa ou maison traditionnelle dans les rizières.
Quand y aller : possible toute l’année. Saison sèche avr-nov. Pics : pluie, déc-mars ; fréquentation, juil-aout.
Nombreuses fêtes religieuses et plusieurs festivals : cuisine (juin), écrivains (oct-nov), yoga (mars-avril).
Accès : Compter 1h30 (bus, taxi etc.) depuis l’aéroport international de Bali.
Kuching, l’exotisme à Bornéo
Capitale du Sarawak au nord-ouest de l’île de Bornéo, Kuching reste méconnue. Établie au bord d’une rivière, à 25 km de la mer, Kuching arbore son caractère multiculturel et sa plastique sino-coloniale.
Rattaché à la Malaisie en 1963, le Sarawak profite d’une stupéfiante biodiversité équatoriale et de l’équilibre ethnique : 30 % de Malais, 30 % de Chinois et 30 % d’autochtones Dayaks - terme générique pour des ethnies autrefois « chasseurs de têtes ».
À tel pédigrée rien d’étonnant : Kuching est la petite sœur culinaire de Penang. Maitres es-soupes « laksa », « kueh chap » et autres inspirations chinoises rivalisent avec riz kuning, curries et poulets rendang indo-malais. Miam !
Cat City – Kuching signifie « chat » en malais - se découvre à pied. Plusieurs élégants bâtiments datent du 19e siècle, comme la raffinée Old Courthouse, l’ancienne poste, la citadelle Astana et ceux des intéressants musées du Sarawak, des Immigrants chinois et des Textiles.
Carpenter Street, parallèle à Main Bazaar (agréable promenade sur berge) et Padungan Street à l’opposé de Green Hill, forment le quartier chinois, rythmé de temples et anciens halls de réunions. Les shophouses abritent des magasins, food courts, hôtels, bars et restos pour tout socio-style local ou voyageur : ethno-alternatif tatoué, bobo bienveillant, hipster...
Gros atout de Kuching, une dizaine de sites accessibles à la journée. On randonne et s’émeut à la vue d’un nasique à Bako, d’un orang-outang à Semenggoh, de grenouilles à Kubah, du dauphin de l’Irrawaddy, arpente des grottes et découvre des longhouses et coutumes ethniques au village culturel du Sarawak.
En plus de Kuching, le Sarawak regorge de destinations excitantes comme la région éco-ethnique du Bario, le fabuleux parc naturel de Mulu (Unesco) ou encore le mont Kinabalu, toit de l’Asie du Sud-Est….
Voir notre reportage sur le Sarawak, l’aventure à Bornéo
Fiche pratique
Se loger : nombreux hostels, boutique-hôtels, plus quelques établissements classiques (bon deal parfois).
Quand y aller : avr-sept (saison sèche). Fréquentation max juil-sept. Haze possible en sept (sorte de fog venant des feux de forêts indonésiens)
Festival : Rainforest festival, ven-dim entre mi-juil et début aout (août). Musique ethnique et world.
Accès : aéroport international, nombreuses liaisons régionales dont low cost. Transit via Kuala Lumpur ou Singapour. La route Transbornéo relie le Sarawak et Sabah via Brunei.
Texte : Dominique Roland