Récit de voyage au Pérou Arrivée Lima, ville incontournable, bruyante, polluée, j’y dors une nuit dans le quartier sécurisé de Miraflores.Chaque grande maison à son gardien, les grilles aux fenêtres et les cadenas sont omniprésents.
Des quartiers entiers sont réputés très dangereux.La police est partout.
Direction la gare routière, un bus couchette mettra 31 heures au lieu de 25 pour arriver à Tarapoto en passant au travers de la cordillère à 4300 m d’altitude.Mal de crâne épouvantable qui ne cessera qu’en redescendant.
Enfin arrivée à Tarapoto.
J’y resterai quelques jours pour explorer la region.Cascade de Carpishuyacu, Castillo de las lamas…
Je fais un saut de puce en avion pour Chachapoyas, village magnifique à taille humaine de là un minibus m’amène à un petit village, point de départ pour un trek vers les chutes d’eau de Gocta, 771 mètres de haut, en 2 sauts.
Puis c’est la visite de Kuelap.Cité inca fortifiée sur un plateau dominant les environs.
On y accède par un téléphérique de 4 km. Dans les rochers au dessous de nous, des cavernes contiennent des squelettes. C’est le cimetière du village voisin.Plus facile que de creuser dans la montagne, les terrains plats et terreux sont réservés aux cultures.
Kuelap çe sont d’imposantes murailles au milieu des arbres, des restes d’habitations circulaires, dans lequelles on aperçoit la pierre à broyer le maïs, un petit tunnel de 30 centimètres, recouvert de dalles de pierre partage le sol en 2 parties inégales.C’est là dedans que sont élevés les cochons d’Inde appelés ici “Cuy”.
Redescente au bus qui nous ramène à Chacha.
Puis retour à Tarapoto en avion. Un petit Cherokee Cheyenne III 9 places.Le pilote a l’air de bien s’amuser. Il joue à saute mouton avec les nuages. Piqué virage accentué…j’adore.
Le lendemain destination yurimaguas, en minibus, ville sans intérêt si ce n’est le port d’embarquement pour Iquitos.
Demain autre étape de mon voyage, la réserve de Pacaya Samiria
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Debout 00:30 Dimanche 8 octobre, mon moto taxi me dépose sur un embarcadère branlant.
Destination las Lagunas.
Je monte à bord d’un bateau rapide qui mesure environ 25 mètres pour 3 de large.
2 moteurs totalisant 450 chevaux assurent la propulsion.
Avec ça, 5 à 6 heures de navigation et on arrive plus vite qu’une Lancha qui mettra presque 24 heures pour faire le même trajet.
100 personne avec les poules, les régimes de bananes et tout un assemblage hétéroclite de marchandises sont chargés à bord.
Je me coince tant bien que mal entre une mama endormie et un sac d’oignons rouge et c’est parti.
Vitesse de hors bord, sans radar ni gps dans une nuit à peine éclairée par une demi lune.
Pour éviter au froid de rentrer, des bâches en plastique font office de fenêtre, on les roulent lorsque la chaleur arrive.
Dans la nuit le bateau ralenti sérieusement… Je lève la bâche et constate qu’un épais brouillard couvre le rio…on navigue à vue en longeant les berges.
Arrivée à Lagunas, mon guide m’y attend et m’invite chez lui pour déposer mon sac à dos principal et préparer nos 3 jours dans la Selva.
L’accueil est chaleureux, les cousins, grands parents, et une ribambelle d’enfants rentrent et sortent…
La femme de Rimbert Sinty Pina me dit : “les enfants c’est l’allégresse dans la maison”, en effet …les plus grands s’occupent des plus petits sans distinction d’appartenances à l’une ou l’autre des familles et il y a du bruit , des rires et des pleurs vites consolés.
La maison c’est un grand toit de tôle ondulée et quatre murs en planche percés de portes, occultées par un rideau.Le sol est en terre battue.
On dors sur des nattes au sol ou sur des lits de planche sans matelas.
Dans la pièce commune, on fait aussi la cuisine sur un foyer à hauteur d’homme.
Pas de cheminée les fumées s’échappent par le toit.
Les chambres en sont séparées par des parois de bois et des rideaux.
La salle de bains, c’est dehors, quelques pierres plates, posées sur la terre, une bassine que l’on remplit en tirant l’eau du puits avec un seau… Une gamelle pour s’asperger…Pendant que je me lave, les canards en profitent pour venir patauger dans la boue.
La “salle d’eau” C’est aussi l’endroit où l’on lave le linge de toute la famille qui vit sous le même toit.
Un petit déjeuner m’attends, potage, poulet , riz et bananes frites
Le ménage est fait par les canards, les poules et les chiens qui traînent partout dans la maison.
Mon guide me prête des bottes en caoutchouc.Dans la jungle pas de chaussures, les bêtes peuvent y rentrer et le sol est quelquefois spongieux.
Départ à 8 heures en pirogue à moteur.
On accoste 1 heure plus tard sur une berge boueuse pour y établir notre premier campement rudimentaire.
Rimber Sinty Pina, mon guide, coupe á coup de machette quelques branche pour la structure de notre abri : Une bâche sur le sol une autre au dessus et on installe les moustiquaires.
Pas de matelas c’est direct sur le sol.
Puis deux branches en Y enfoncées dans le sol, un branche transverse servira de support à la marmite en aluminium.
On ramasse du bois sec, il y en a partout, et on allume le feu.
Rimber me montre des petites noix tombées à terre, il en ouvre plusieurs avec son machette et en extrait des larves de lucioles qui serviront à pêcher les piranhas.
Premier lancer et c’est un “énorme” poisson qui mord à l’hameçon , avec quelques autres plus petits, il nous servira de repas à midi.
Il faut dire que les piranhas font généralement de 15 à 20 cm. Donc rien à bouffer, mais c’est délicieux.
Ces bestioles sont incroyables, un lancer et aussitôt c’est une ruée sur l’appât.
Lorsqu’il ôte l’hameçon, par précaution , Rimber le fait avec une pince, en effet les Pirahnas sont tellement vifs que même hors de l’eau ils s’attaquent aux mains…
ils peuvent vivre plus d’une demie heure sur terre. Leurs dents sont des rasoirs extrêmement affûtés et une blessure dans la Selva cela s’infecte très vite.
En accompagnement des Pirahnas frits, Rimber prepare du riz, des patates, de l’oignon rouge et quelques tomates, le tout dans la marmite.
À peu de choses près ce sera le même repas matin midi et soir.
Plus tard Lorsque l’on n’aura pas péché suffisamment de piranhas , il ajoutera des œufs frits à la préparation.
On repars l’après midi en pirogue voir le lagon vert, une étendue d’eau recouverte de milliers de jacinthes d’eau.
C’est splendide une étendue de Jade constellée de gouttes d’eau scintillantes au soleil.
Le petit rio dans lequel se faufile la pirogue est parsemé de troncs d’arbres et de débris végétaux, de chaque côté les branches tombent dans les eaux noires. De temps à autre on voit Martin pécheurs et aigles pécheurs mais aussi des singes, des papillons…Pas de crocodiles on est trop près des habitations, il faut s’éloigner davantage au cœur de la Selva à au moins une journée de pirogue.
Les cris des animaux sont omniprésents, y compris la nuit.Dans la Selva, le silence n’existe pas !
Puis détour à travers de multiples canaux vers le lagon bleu, appelé ainsi à cause de la réverbération du ciel.
Retour au campement et préparation du repas sur feu de bois.
Il est 18:00 il fait nuit.
Dès lors des milliers de grillons se font entendre, de grandes chauves souris tournent autour du campement.
Les serpentins anti moustiques et mon repellent me mettent à l’abri de ces sales bestioles que j’entends tourner autour de moi en permanence.
Diner terminé on repart en pirogue vers le lagon vert sous un ciel étoilé magnifique.
Et là, spectacle grandiose, le lagon est entièrement recouvert de milliers de lucioles qui étincellent répondant au scintillement des étoiles, tandis que le concert des oiseaux de nuits, des criquets et des crapauds résonne de toute part.
Le son et lumière de la Selva.
Le temps suspend son vol, on ne dit rien, on contemple ce spectacle magnifique !Probablement le meilleur souvenir du Pérou.
Arrêt sur le chemin du retour, le moteur est coupé, on continue à la pagaie.
On accoste de nuit dans l’embouchure d’un petit rio boueux.
Rimber est aux aguets, il me fait signe de marcher sans bruit, soudain un serpent se faufile devant lui, pas eu le temps de le voir.
Puis plus loin une tarentule accrochée sur l’écorce d’un arbre.
Autour de nous des bruits inquiétants que l’on sent tout proche dans la nuit.La frontale n’éclaire pas grand chose tellement la foret est dense.
On continue un moment et mon guide fait demi tour, il voulait me montrer quelque chose, mais je n’ai pas compris ce que c’était .
Retour au camp de base, les chauves souris nous frôlent, on se glisse chacun sous sa moustiquaire.
Au lever du jour vers 5 heures, je vais chercher du bois pour faire cuire le petit déjeuner, les toasts à la confiture et le thé au lait ce sera pour plus tard.
Œufs frits avec du riz, un peu d’oignons rouge…
Le camp est vite démonté, la pirogue chargée, c’est parti pour le prochain campement.
La pirogue s’engage dans des rios de plus en plus étroits.
Par moments il faut tailler les branches qui encombrent la rivière.
Bientôt, on accoste pour une marche de plusieurs heures dans la Selva.
Rimber me montre un arbre de plus de mille ans, si haut que je n’en distingue pas le faîte.Des lianes gigantesques en descendent, quelqu’un les a réunies pour en faire une balançoire géante et des traces de campement ancien sont visibles tout autour.
Un peu plus loin un arbre d’un mètre de diamètre a été abattu transformé en planches épaisses et aussi longues que le tronc.
Rimber me dit que c’est pour faire une pirogue ?
On est alors á une journée de bateau de la plus proche habitation ?
L’explication, c’est qu’à la saison des pluie l’endroit où nous sommes sera un marécage.
Ce sont des chasseurs pêcheurs qui sont venus jusque là.Ils ramèneront les éléments par flottage.
J’ai un peu soif dans cette ambiance chaude et humide…il doit bien faire 35°C.
Mon guide me montre une liane rouge, la tranche nette d’un coup de machette et l’on boit l’eau qui en coule abondamment.
Des bambous ont la même capacité à stocker l’eau en grande quantité.
Manger dans la Selva est plus difficile, ce sont des larves, des racines, quelques rares fruits.
Sur le chemin de retour, quelques traces de Jaguar anciennes, de jolies araignées venimeuses.
Des plantes médicinales qui soignent le mal au ventre, le cancer, la vue etc… J’en profite pour dire à mon guide médecin de la jungle, que j’ai une oreille déficiente.
Peu après il me montre, accrochés à l’écorce de branches pourries des petits champignons bruns foncés en forme d’oreille.Il les récolte et le soir il les fera doucement cuire dans une feuille de bananier en extraira le jus qu’il me mettra dans l’oreille.
Le lendemain matin même chose.
Effectivement j’ai ressenti une légère amélioration.
Facile à contrôler puisque la veille au soir, mon oreille droite n’entendait pas du tout les grillons.
Toilette dans les eaux boueuses du rio, quelques petits poissons viennent me goûter les jambes…Petit déjeuner, repli du camp, et un peu de pêche pour le repas du midi.
Sur le chemin du retour on croise de nombreux pêcheurs, la quantité de poissons qu’ils ramènent dans leurs filets est impressionnante mais ce ne sont pas des pirahnas.
Retour en pirogue jusqu’à la maison.
Mon trek dans la Selva s’est achevé. Expérience interessante. J’ai surtout découvert la vie des péruviens de la Selva.
Prochaine étape descente de l’amazone depuis las Lagunas jusqu’à Iquitos en Lancha.
En fait à cet endroit le rio ne s’appelle pas encore amazone.
La “Lancha” c’est une barge de transport, au pont inférieur les marchandise au supérieur les passagers avec, accrochés dans tous les sens les hamacs.
Toutes les couleurs de l’arc en ciel y sont.
C’est lent, bon marché, il y a des douches alimentées par l’eau du fleuve.
Les repas matin midi et soir c’est poulet riz patates.
Le matin toutefois il y a une boisson chaude étrange, particulièrement mauvaise à base de clou de girofle et autre chose indéfinissable.
Dans ces repas les portions sont énormes, je partage la moitié de mon assiette (apportée de France avec les couverts) avec qui veut bien.
Au moins le poulet est frais puisqu’il y en a à profusion vivant dans la cale.
M’étonne pas qu’ils soient si trapus les péruviens. Courts sur pattes gros et gras.
Curieusement dans ce pays qui produits des légumes et fruits à foison, la table des restaurants n’en contient pas.
Le régime c’est poulet ou porc avec patates riz bananes frites.
A Cusco c’est Alpaga en brochette.
Le temps s’écoule au rythme de la Lancha, les rives sont parfois très proches parfois lointaines.
On parle, on échange nos récits de voyage avec les quelques occidentaux présents.
A chaque village la Lancha accoste brutalement dans la berge et se maintient en place moteurs tournants pendant que l’on charge et décharge régimes de bananes, oignons rouges et marchandises diverses.
De temps à autre le bateau ralentit pour permettre à une pirogue à moteur de décharger sa marchandise ou d’en prendre ; tout en continuant à naviguer.
3 jours et 2 nuits à bord. C’est tellement long que finalement je n’irais pas á Iquitos en Lancha, je m’arrêterai á Nautas.
La première ville reliée à Iquitos par route.
Je gagnerai ainsi une journée de route.
En effet Iquitos est une très grande ville (on m’a donné le chiffre de 200.000 habitants) mais n’est pas reliée par voie terrestre au reste du Perou.
Je débarque enfin, prends un collectivo, ce genre de minibus qui part lorsqu’il est plein et vous amène à destination pour une somme modique.
Curieusement j’y retrouve tous les occidentaux qui ont eu la même idée .
Arrivé sur place je retrouve un couple de Français déjà rencontré à Yurimaguas, nous faisons le petit tour du centre historique de cette belle ville aux nuances coloniales.
L’ambiance y est très animée, le pisco sour délicieux, le marché de bêlem impressionnant.
On y trouve crocodile, tortues d’eau douce, légumes et fruits en quantité, on goûte à tout ce que l’on ne connaît pas.
Le caïman, puisque c’est son véritable nom, est un savoureux mélange de poulet et de poisson à chair ferme, grillé nature c’est parfait.
Une balade en moto taxi nous permet d’aller nous baigner dans une eau à au moins 38°C.
Puis retour sur Iquitos.Geraldine et Gilles retourneront en France moi à Cusco.On se sépare à l’aéroport.
Comme dans tous les aéroports les formalités sont longues…Escale à Lima quelques heures d’attente puis un Autre avion jusqu’à Cusco, ville très touristique car c’est point de départ des treks et du chemin de l’inca, la vallée sacrée qui mène à Machu Pichu.
Ici c’est le paradis de l’arnaque à touristes… Mais on s’y attend, c’est l’endroit le plus visité du Pérou.
Dans le centre, de vieilles demeures coloniales et l’inévitable “Plaza de armas” symbole de la présence Espagnole.
Je reprends un collectivo pour me rendre à Ollantaytambo , un joli village tres touristique dans la vallee sacrée à 40 kilomètres de Machu Pichu.
Petit village avec de très belles ruines incas. Je loue un cheval et pars me balader sur les hauteurs. Mon petit Canasson est un véritable acrobate, il franchit des escarpements , longe des précipices d’eau moins 600 mètres, pour arriver à d’autres ruines incas, des cultures en terrasse avec réseau d’irrigation … Curieusement j’ai déjà vu ce genre de construction aux Philippines et au Vietnam.
Le lendemain autre balade vers une carrière d’où furent extraites les pierres qui ont servis à la construction de Ollantaytambo , effectivement il y a de grandes et longues pierres taillées en parallélépipède posées ça et là , abandonnés paraît il, lors de l’avance espagnole dans l’intérieur des terres.
Les angles sont parfaits aucune trace de taille, à croire qu’ils ont été polis.
J’ai estimé certains de ces blocs a 20 tonnes et tenté d’imaginer la technique utilisée pour les réaliser et les transporter ; sans succès.
C’est impressionnantLe panneau indiquant la direction du Sentier donnait comme indication 1:30 de marche, j’ai mis 6 heures aller retour.
Il me reste quelques jours à flâner alors direction urumbanba carrefour routier important dans une vallée.
Toujours la place de armas au style coloniale, toujours les restaurants qui vendent du poulet avec du riz et des patates.
Mais dans ce village je découvre un hotel restaurant tenue par une italienne et son mari péruvien .Très bon marché, bien tenu, accueil très sympathique ,j’y ai mangé là meilleur pizza de tout le Pérou.
Le dimanche toute la ville est désertée, c’est le jour du recensement , tous les restaurants, boutiques sont fermées, personne dans les rues, pas de collectivos.
Je m’ennuie à mourir.
Aussi le lendemain retour vers Cusco, dernière étape avant de rejoindre Lima, puis la France.
La, je ferais le plein, achats de chocolat brut, de fèves de cacao, de poivre, de curcuma…mon sac vient de prendre 4,5 kilos de plus.Un autre avion puis une nuit dans cette sinistre ville de Lima …17h heures plus tard Roissy pas beaucoup mieux !
Olivier Longour - Montivilliers - Normandie