Jour 13 : Départ de Vinh Long (delta du Mékong) vers Rach Gia (embarcadère) puis Phu Quoc (Ong Lang)
Le problème est que les ferrys pour Phu Quoc ne partent qu’à 8h et 13h… Aucun départ l’après-midi, du coup il faut qu’on quitte notre hébergement super tôt pour ne pas rater le Ferry de 13h… Vinh long / Rach gia c’est 150 km soit 3h30 de route qui nous sépare de la côte. Ensuite nous avons 2h30 de Ferry… La journée va être longue…
On se lève à 5h30 pour finir les sacs, il fait encore nuit mais les coqs et les poules donnent déjà de la voix… Thuy an s’est levée pour nous dire au revoir et ouvrir la grille…
Les motos taxi arrivent à l’heure comme prévu… Je vois de la lumière vers les cuisines alors je vais vite les saluer et là, la jeune et belle vietnamienne dont je ne connais pas le nom me demande d’attendre 5 minutes. En fait, elle nous a préparé un petit déjeuner à emporter… Des sandwichs à l’omelette…Elle emballe tout ça pour le transport et me les tend en souriant. Je suis émue par cette délicate attention de si bon matin. Je la serre dans mes bras, je suis tellement triste de partir d’ici, je ne peux me retenir de verser ma petite larme… On monte chacun sur une moto, il y a une femme et un homme qui ont pris soin de mettre nos gros sacs à leurs pieds, le jour se lève et nous partons par ce petit chemin de terre au milieu des poules et des chiens… On croise des petits écoliers qui partent à l’école et qui nous saluent. Des odeurs d’encens se mêlent aux odeurs de fleurs. Devant les quelques maisons que nous croisons le feu de bois est allumé et on commence à faire la cuisine… Je vois ces beaux paysages défiler devant moi et je me dis que les gens qui vivent ici même s’ils sont pauvres vivent dans un cadre encore préservé… pour combien de temps encore ???
Le trajet dure environ 40 minutes pour rejoindre l’endroit où on doit prendre le bus. On passe du calme des vergers et du dédale de petits ponts à la ville où déjà à cette heure matinale les rues sont animées. Beaucoup de vietnamiennes ont revêtu le costume blanc traditionnel, elles sont toutes très élégantes… Le passage du bac est toujours aussi folklorique. Beaucoup vont vendre sur les marchés. On sourit devant le scooter d’à côté qui transporte des bassines remplies de crustacés vivants et qui perd un peu d’eau au travers de ses sacoches… On nous dépose quelque part au bord de la nationale à Vinh long. Nos conducteurs prennent soin d’assurer le relais avec notre futur conducteur de mini bus. Ils nous saluent et nous quittent en s’assurant que tout est ok pour nous. Ce premier transport a couté 150000D/personnes (soit 5,5 euros). On est donc près d’un parking où un gars lave le mini bus d’une quinzaine de places, on nous fait s’asseoir à une terrasse où on peut se restaurer. On attend là environ 20 minutes, on est les seuls occidentaux. Puis le départ est donné, il y a une grand-mère et ses 2 petits-enfants, d’autres gars entre 30 et 40 ans et nous. Le prix de la course jusqu’à Rach Gia a été fixé à l’avance : 150000D par personne soit 5,5 euros ce qui me paraît dérisoire pour faire 150 km…
Le bus est plein comme un oeuf entre les personnes et les bagages…On redescend le delta vers le sud-ouest. On longe en permanence des commerces et des petites échoppes. Il y a pas mal d’églises sur cette route à ma grande surprise. On est accompagné par la radio locale, no comment… Au fil du chemin certains descendent d’autres montent lors d’arrêts plus que furtifs…La femme qui gère les entrées et sorties tient son commerce d’une main de fer malgré un physique chétif. J’en veux pour preuve une discussion houleuse avec une nouvelle passagère en vietnamien à qui on a demandé de descendre sans ménagement si elle ne payait pas la somme convenue… On ne parle pas vietnamien mais vu l’expression de son visage et le son de sa voix on comprend bien qu’elle ne parle pas de la pluie ni du beau temps…
En ce qui nous concerne, elle écrit sur un bout de papier « 330000D » soit 12 euros par personne qu’on doit lui donner pour acheter les billets du Ferry. Elle ne parle pas anglais mais sait très bien se faire comprendre… On s’arrête 15 minutes pour attendre un bac, certains descendent fumer. Et là, c’est la cour des miracles ; des femmes ouvrent la porte et nous proposent toutes sortes de choses à boire et à manger. D’autres vendent des tickets de loteries…dont les vietnamiens sont très friands…
On est frappé par la propagande communiste tout le long de la route à grands renforts de drapeaux rouges. Le trajet dure environ 3h30, on ne roule pas très vite… Le paysage est beau, on croise beaucoup de rizières, d’ailleurs le riz est ici bien plus en avance qu’à Hoi An 1000 km plus au nord…
On arrive à Rach gia vers 11h. La nana du bus nous demande d’attendre sur le trottoir. Une vendeuse de fruits nous propose immédiatement 2 petites chaises en plastique pour patienter… Un gars va nous acheter nos billets pour le Ferry avec des photocopies de nos passeports. Il revient avec nos précieux tickets et on le paye comme convenu. Il nous indique l’endroit où on doit attendre pour ne pas rater le Ferry. On se quitte devant l’embarcadère où nous nous dirigeons. Un grand hall d’attente permet aux visiteurs de patienter assis, à l’ombre ce qui n’est pas du luxe. Pas mal de gens attendent comme nous, toutes les nationalités se croisent ici. On peut d’ailleurs acheter toute sorte de billets pour aller partout… On est en avance, il fait lourd et gris… le bateau est à quai, bien gardé par des militaires qui scrutent les moindres faits et gestes…Du coup, on décide d’embarquer.
Le bateau est plutôt moderne il s’agit du « Superdong V ». J’ai l’impression d’être dans « Star treck »… Look design, sièges violets, clim à fond…énorme écran plasma… On quitte le port vers 12h45. … Romain bloque sur une version très merdique de « King Kong ». Moi, je lutte contre le sommeil, j’en profite pour dormir un peu.
Il faut savoir que l’île de Phu Quoc n’est qu’à 4 km des côtes du Cambodge et ce dernier la revendique fermement. Du coup les contrôles sont plutôt fréquents et appuyés… J’ai tout lu sur Phu Quoc, plutôt des avis très négatifs d’ailleurs. J’avoue, j’avais rayé cette île du programme. Comme tout ce qui est à la mode, il y a un revers de médaille. L’île connait une sur fréquentation depuis quelques années. Trop de russes et de chinois, trop de dégradations sur l’environnement, un littoral bafoué…des programmes immobiliers à outrance… Bref, tout ce que je déteste… Mais nous souhaitions vraiment avoir une petite parenthèse à la plage pour se reposer un peu et déduction faite en ce qui concerne les saisons, Phu Quoc semblait plus indiquée pour le mois de janvier… alors nous avons voulu nous faire notre propre opinion et nous avons opté pour un village un peu à l’écart de la ville principale Duong Dong, connue pour ses excès en tout genre…
On arrive vers 15h30. Comme sur tous les quais d’arrivée, ça grouille de monde, il a pas mal de taxis et de mini-bus d’hôtels venus faire le plein de touristes… Il y a une houle de dingue et la sortie du bateau est un peu corsée. Un gars me demande où je vais, je lui montre l’adresse de notre hôtel à Ong Lang, le « Paradiso Phu Quoc Resort », il me propose 300000D (soit 11 euros) pour nous 2, je hoche la tête et lui propose 200000D, il accepte et nous fait monter dans un van. Petit à petit le van se remplit, il y a de toutes les nationalités… Lorsque nous sommes pleins comme un œuf, il part vers 16h avec une quinzaine de personnes à bord. Mine de rien, on a passé la journée à faire ce transfert, alors en ce qui me concerne, j’espère que ça vaut le coup et qu’on n’a pas fait le mauvais choix… Même si on a vu de beaux paysages, on a passé presque 10h dans les transports ou à attendre. Une autre option consistait à aller à Ho Chi Minh ville (3h30 de bus tout de même) et de prendre un avion pour Phu Quoc mais c’était plus cher…
On longe la jetée et je suis surprise par les déchets qui jonchent la plage… On s’enfonce dans la ville de Duong Dong qui je dois bien le dire ne me plait pas du tout. C’est sale, il n’y a aucun cachet, la ville semble avoir poussé comme un champignon, les hôtels sont de mauvais goût et s’égrènent le long de la route dans un vacarme assourdissant. Plus nous avançons et plus les mines sont déconfites, on en rigole car à chaque fois que le van s’arrête pour faire descendre des voyageurs, ils restent tous bouche-bée devant leur lieu de villégiature ou bien regardent le conducteur en lui disant qu’il s’est trompé mais non, c’est bien votre location pourrie…entre un vendeur de sandwichs et un local poubelle dégeulasse… On prie pour ne pas être déçu à notre tour de la sorte. Un couple descend carrément dans ce qu’on peut appeler une décharge sauvage… Là c’est sûr, on est bien loin de la carte postale… Je ne peux m’empêcher de rire mais là c’est vraiment nerveux…
Nous sommes maintenant les derniers, on emprunte une route immense, je n’en crois pas mes yeux, il s’agit en fait de l’ancienne piste d’atterrissage de l’ancien aéroport… J’ai l’impression d’être dans une poursuite d’un film américain… Le conducteur nous dit qu’on est un peu excentré de la ville, et tant mieux. 16h50, on est arrivé à notre tour.
. Il nous dépose dans une rue principale et nous indique que notre hôtel est à 150m le long d’un petit chemin. Le décor me plait aussitôt, il y a de la nature, ça paraît calme. Dès l’entrée je reconnais la photo que j’ai vue sur le net, je ne suis pas déçue, on entre par un très joli parc avec de grands palmiers et cocotiers, une immense piscine se découvre au travers des arbres du voyageur… un vrai décor de vacances…je suis trop contente même si on est ici très loin de l’hébergement du delta du Mékong. En effet, ça n’est pas la même gamme d’hôtels, j’ai réservé quelque chose de plus cossu pour la fin du séjour pour le côté cocooning…mais ça n’est pas le grand luxe non plus, ça n’est pas mon genre de toutes façons… (Ici 40 euros la nuit avec PD en bungalow). D’une manière générale, sur l’île les hébergements sont plus chers que sur le continent, hormis sur Duong dong mais encore faut-il vouloir être là… Pour ce prix, nous ne sommes pas sur le bord de mer mais juste en recul, 5 minutes à pieds nous séparent de la plage du côté de Mango bay…qu’on accède par un petit chemin bucolique qui longe des jardins privés.
On est accueillis par le jeune manager qui parle très bien anglais et qui nous montre notre bungalow. Il est doté d’une grande terrasse, grande chambre plutôt récente, cuisine et grande salle d’eau. C’est parfait, le resort possède une vingtaine de bungalows très bien disséminés dans le parc, et nous sommes situés devant cette immense piscine qui nous tend les bras… On y va d’ailleurs faire un plongeon, l’eau est hyper chaude, nous ne sommes que 4… Quel bonheur !!!
Déjà le soleil tombe, on file à la plage pour voir à quoi elle ressemble. Son nom ; Ong Lang beach. Je suis surprise, j’avais tellement peur d’un truc horrible blindé de touristes que je suis vraiment satisfaite de mon choix. La plage est assez grande, quelques casuarinas, du sable fin, propre, peu de touristes, et à l’arrière un terrain privé et gardé couvert de cocotiers qui nous épargne ces bandes d’immeubles immondes… Il y a juste 3 resorts (Mango resort, cocopalm resort et White Lotus) plutôt bien intégrés. Sur la plage on a le choix entre des transats et parasols en bois ou sable…On profite du coucher du soleil, bien mérité et on va boire un verre au « cocopalm » qui est juste au bord de l’eau. La déco est soignée, un petit air de paradis tout de bois flotté et de voiles aux vents… C’est parti pour les cocktails ; téquila sunrise et pinacolada… puis évidemment Fish barbecue !!! Phu Quoc est réputée pour la pêche, on ne va pas s’en priver… Pendant notre commande, je reconnais à une autre table le couple d’Allemands qui était sur notre bateau pour la Baie d’Halong… incroyable le hasard…Comme on dit, le monde est petit… On profite de la douceur du soir et de ces beaux jardins éclairés alentours… Curieusement, il n’y a pas beaucoup de monde aux terrasses et c’est tant mieux…
20h30, on rentre à l’hôtel qui est quasi désert, on se pose sur les transats de la terrasse et on écoute les bruits de la nature devant cette magnifique piscine éclairée…c’est parfait pour se reposer…
Jour 14 : Phu Quoc ; vers le nord à vélo.
Je me réveille à 6h30. Discrètement, je prends masque et tuba et je file à pieds sur la plage. J’adore être à l’eau tôt le matin car il n’y a personne et qu’on voit souvent plus de choses sous l’eau…Seules 3 femmes vietnamiennes sont là avec leur petit fils. Elles sont au bord et grattent le sable… Je rentre dans l’eau comme s’il était midi, elle est tellement chaude…Je suis seule, l’eau est complètement glacis, c’est le paradis pour un nageur… Je me dirige vers un amas de rochers qui affleurent sur la droite, en chemin je croise une belle étoile de mer et quelques petits poissons. La visibilité est bonne mais rien de transcendant ce jour-là, je ne suis pas sur un récif, il y a plutôt du sable et au large des grappes d’algues…J’en profite pour faire quelques longueurs et admirer le lever du soleil… A ma sortie de l’eau, j’observe les 3 femmes qui se baignent tout habillées. J’ai observé tout au long du séjour que les femmes sont très pudiques au Vietnam et ne montrent pas leur corps lorsqu’elles se baignent… Le petit garçon me salue en anglais. Il est tout fier de prononcer cette phrase. Je réponds à mon tour et j’engage la conversation. Les femmes ne comprennent pas mais me sourient. Je vois qu’elles ont amassé quantité de petits coquillages semblables à des Tellines qu’elles vont intégrer dans leur cuisine… On se sourit et je rentre à l’hôtel pour le petit déjeuner.
Ici c’est un buffet avec sucré, salé, tout le monde trouve son compte… Je goute d’ailleurs les bananes les plus petites que j’ai jamais vues… Petite musique agréable… La journée commence bien…Il fait déjà chaud et le soleil semble vouloir s’imposer.
L’hôtel prête des vélos, on en profite donc pour partir vers le nord en direction de Cua can. Mon sentiment est contrasté ; dès qu’on quitte l’hôtel, on sort de ce qui semble être Ong Lang village, la route est bonne, on longe la nature, plutôt de la forêt et des exploitations de poivriers entrecoupés de cases très sommaires voire carrément pauvres… Ici, c’est un paysage plutôt rural. Les gens qui vivent là au bord de la route vendent quelques litres de carburants, fruits et proposent même des hamacs le temps d’une petite halte. C’est le dénouement le plus total… Beaucoup de déchets jonchent le sol…
On tourne vers la gauche en direction de « green bay ». Quelques côtes nous obligent à mettre le pied au sol, de ci de là quelques resorts plutôt bien tenus. Puis la route asphaltée se termine et se prolonge par une piste de terre battue rouge comme en Australie. C’est praticable sans problème par temps sec. On fait un stop près d’une petite plage, on laisse les vélos et on la rejoint en traversant un bout de forêt. Nous ne sommes que 4, c’est une petite crique très jolie avec une couleur d’eau translucide. Dommage, il y a quand même pas mal de déchets en lisière de forêt…Il y a quelques rochers, on s’aventure en snorkeling mais là aussi rien d’extraordinaire…
Après une petite sieste, on reprend les vélos et on poursuit vers « Vung Bau » il s’agit d’une immense plage de sable de plusieurs kilomètres quasiment déserte elle aussi, elle est assez large et possède une végétation de casuarinas et végétation basse… comme on peut trouver à l’arrière de nos dunes en Aquitaine…. En fait, c’est assez loin des lieux de vie (débarcadères, Duong Dong…) du coup personne ne fait l’effort de venir jusqu’ici… On passe un poste de garde où une femme en uniforme nous laisse passer. Je ne sais pas exactement ce qu’elle surveille là en plein milieu de la forêt mais bon…L’endroit semble assez paumé, loin de tout. La route du bord de mer devient merdique du coup on accroche les vélos et on poursuit à pieds. On longe un très grand resort tout neuf relativement design et quasi désert, la sensation est d’ailleurs étrange, on traverse un cours d’eau et on arrive sur une plage plus petite avec quelques restaurants. C’est l’heure de manger, on va se poser là…C’est assez cool, très peu de monde, plutôt décontracté, pas cher et bon.
Sieste et baignade puis vers 15h, on rebrousse chemin pour récupérer nos vélos et rentrer avant la nuit… Il fait une chaleur à crever, arrivés à notre plage on s’achète une fresch coconut et une mangue auprès d’un petit vendeur local. Il est super organisé et dispose de tout le matériel sur son vélo… Il vend quantité de fruits, qu’il découpe à la demande. C’est délicieux et pas cher (30000D/fruit). Il pousse même le service jusqu’à me découper la coco une fois celle-ci bue afin qu’on puisse manger la crème dissimulée à l’intérieur… un régal !!!
On observe ce magnifique coucher de soleil, un petit saut dans la piscine puis direction le village d’Ong Lang qu’on atteint à pieds en 10 minutes…Il se situe à l’arrière de la plage et c’est visiblement là que se rendent les gens pour manger le soir…C’est une rue perpendiculaire à la voie principale le long de laquelle s’égrènent une multitude de petits commerces de fruits, restos et autres bars, tout ceci dans une ambiance très décontractée. Ici, on est au cœur des locaux. Il est 19h45, c’est très animé à cette heure et la plupart des restos proposent des fish barbecues avec des étals plus qu’alléchants à des prix dérisoires…ça à l’air excellent et l’ambiance est vraiment sympathique, ici on ne se prend pas la tête c’est à la bonne franquette… Tout le monde est dehors, il y a des chiens partout, quelques petits chiots qui assurent le spectacle au milieu de la rue, ils ont d’ailleurs déjà tout compris de la circulation des motos ce qui fait rire les touristes. Des gamins jouent aux billes à travers les fumées des barbecues et leurs odeurs alléchantes… Il y a très peu de voitures ici. En ce qui concerne les restos de poissons c’est parfois au poids, parfois à la pièce… On en choisit un au hasard : le Siam. Les serveurs ne parlent pas anglais mais le patron oui. Il nous décrit son étal de poissons et nous laisse faire notre choix. On reste sur un poisson classique à 100000D/pièce. Il est cuit au barbecue en papillote avec sauce huitre, citronnelle et beaucoup d’ail…servi avec du riz. C’est un régal, rien à dire les choses les plus simples sont souvent les meilleures… Je me pique une crise de rire devant leur sens très pragmatique : un ventilateur assure la reprise des braises lorsqu’elles montrent quelques signes de fatigue… Trop drôle. On voit qu’ils sont rôdés et que chaque personne sait ce qu’elle a à faire…
Vers 21h15, le village se vide doucement, il fait très chaud. On passe au Minimart acheter de l’anti moustique puis on rentre à pieds calmement au travers des quelques beaux hôtels disséminés le long de cette petite ruelle bien agréable. On profite de cette chaleur tropicale, notre resort illuminé est magnifique et fait ressortir les arbres du voyageur et le vert émeraude de la piscine…c’est vraiment le paradis, j’en profite un peu sur la terrasse puis on se couche vers 22h, on est naze, on a pris quelques coups de soleil et pas assez bu…
Jour 15 : Phu Quoc, découverte du nord de l’île…
Lever 7h15. Je me suis fait piquer par quelques moustiques. Je profite du salon de la terrasse pour avancer mon journal. Le jardinier nettoie la piscine avec toujours beaucoup de discrétion. Le ciel est gris mais il fait chaud. Petit déjeuner vers 8h avec une petite musique classique de piano plutôt sympa. On a décidé de louer un scooter pour aller plus loin que la veille. A l’hôtel c’est 180000D/jour. Mais on en trouve à 150000D dans le village. Ils sont automatiques donc se conduisent assez facilement… On fait les vérifications et on signe les papiers puis au moment de partir, la pluie commence à tomber. Notre hôte nous file un Kway à 2 têtes qui nous fait bien rire… J’avoue, je ne savais pas que ça existait mais finalement ça à l’air très pratique… Je demande quel est le carburant qu’on doit mettre à l’intérieur, elle me dit que les locaux ont l’habitude et qu’il faut faire le plein au départ… Alors c’est parti !!! A peine le village quitté, un déluge tropical s’abat sur nous, on n’a pas pris le temps de mettre le K Way siamois. La route se transforme en torrent de boue et la conduite de Romain un peu hasardeuse ne me rassure pas… On est trempé jusqu’aux os en 5 minutes, on ne trouve rien pour faire le plein et Romain craint de perdre ses lentilles tellement on s’en prend plein la figure !!! On s’engueule un peu car bien sûr on s’y est pris comme des bleus il faut bien le dire !!! Les locaux nous regardent passer médusés il faut bien le dire car eux ont su anticiper : ils sont soit à l’abri soit bien couvert…
On a pris la même route que la veille à vélo, mais je sais qu’ensuite c’est une piste qui nous attend et avec ce déluge, impossible de passer en scooter… Après 10 minutes de route, on décide de rebrousser chemin et voir avec le gars de l’hôtel si on ne peut pas permuter notre location avec le lendemain… On s’arrête sur le bord de la route dans une épicerie acheter une bouteille de carburant… Il y a là 4 ou 5 personnes au fond d’un petit espace bien au sec, ils sont dans des hamacs ou sur des mini chaises et on les fait bien rire visiblement. J’avoue, je ne ressemble plus à rien avec mes cheveux en queue de rats et mes vêtements trempés. Ils me prennent en pitié et me proposent gentiment une chaise pendant qu’un autre s’occupe de notre plein… Ils se scrutent avec des regards complices, c’est de bonne guerre, on l’a bien cherché…
De retour à l’hôtel c’est ok pour reprendre le scooter le lendemain. Vu notre état, il ne négocie même pas et à l’air un peu désolé pour nous…
On file à la piscine se réchauffer un peu, même si la pluie a ralenti, c’est bâché pour la journée… Après avoir tout étalé sur la terrasse en mode romano, on est claqué et j’avoue mon lit m’appelle… je suis crevée.
Après une bonne sieste matinale, on va manger un morceau au cocopalm, le resto de plage. C’est soupe à la crème de champignons pour moi. C’est très original, la soupe est servie dans un pain bagnat à la place du bol…ça réchauffe cette journée plutôt maussade… Les prix sont ici un peu plus chers que dans le village mais le décor n’est pas le même il faut bien le dire… Du coup, on profite des transats de l’hôtel qui sont bien confortables. Cette mauvaise météo nous offre des couleurs jade et des gris métalliques des plus somptueux. Les parasols en fibres végétales nous abritent des quelques averses. Et bien c’est la journée farniente par excellence, un peu forcée mais on n’a pas trop le choix… On déguste notre pomelo d’un kilo acheté la veille ainsi que notre milky fruit, tous 2 très bons.
Retour à l’hôtel, on a commandé un taxi pour aller au Night market de Duong dong. Ça commence vers 17h, c’est une place à touristes où les gens peuvent acheter des souvenirs et manger des fruits de mer et autres bons poissons.
La course de taxi nous coute 140000D pour se rendre à Duong dong (10 minutes). Dès l’arrivée, on sent que ça ne va pas nous plaire ; on est en pleine ville avec le bruit et la cohue que ça peut engendrer. C’est un déferlement de touristes de toutes nationalités mais beaucoup de russes et de chinois. Tous ne sont pas très avenants et agissent un peu en terrain conquis, une attitude que je n’aime pas trop…Le racolage peut commencer et on ne fait pas 5 mètres sans se faire alpaguer par des vendeurs de glaces ou chouchou, français d’ailleurs… business in business…C’est une ambiance de fête foraine où se mêlent contrefaçons et objets de mauvais goût… Vous êtes réduit à un simple portefeuilles ambulant. Je déteste l’ambiance… Seuls les étals de poissons et viviers de crustacées sont impressionnants mais le bruit et la saleté des tables ne m’engagent guère. En fait, vous choisissez votre repas et on vous le cuisine devant vous au BBQ. Tout ceci dans un vacarme incessant et des odeurs mêlées de langoustes grillées et de barbes à papa… Je ne suis pas fan…
On fait quelques achats, notamment du poivre, la spécialité locale, on ne reste même pas manger, on reprend un taxi pour 100000D et on mange dans un petit restaurant juste à côté de notre hôtel ; le little corner où on mange dans le calme un très bon fich and chips… Coucher 22h30.
Jour 16 : Phu Quoc le nord, 2<sup>ème</sup> tentative.
Lever 7h30. Ciel toujours gris mais plus clair. On a mis la clim à 26° car il doit faire au moins 33°… Petit déjeuner avec le « pho bo » qui est correct. Subitement un énorme pickup arrive à l’hôtel avec 2 inspecteurs avec mallettes en cuir et 2 militaires en tenue…ça sent l’inspection en règle… On se croirait dans « le parrain », ils s’assoient tous autour d’une table avec le dirigeant de l’hôtel, un garde reste debout en retrait avec sa clope au bec, un regard de killer devant les clients plutôt médusés…Passage en revue des documents administratifs de la résidence, des cuisines… tout y passe, finalement, tout est ok, ils repartent sans l’esquisse d’un sourire… On échange des regards complices avec les clients, choc des cultures…
On enfourche notre scooter, on a laissé le K way car le temps nous inspire plus confiance…La route est bonne, il n’y a pas trop de circulation… Le paysage est assez intrigant car il y a parfois de la forêt, parfois quelques cases, des exploitations de poivriers, une immense décharge à ciel ouvert devant laquelle on est obligé de se couvrir le visage tant l’odeur est insupportable, quelques bidonvilles puis 200 mètres plus loin, des parcelles de terre battue où tout a été rasé pour faire place à d’immenses programmes immobiliers qui ici n’ont pour moi aucun sens !!! Quel massacre… Toute cette politique est relayée à coup d’immenses panneaux publicitaires où on vente un monde moderne, design, à l’opposé de ce qui existe ici… On longe « Grand world », sorte de mini dubaï en construction au milieu de nulle part… mais qu’est-ce que ça fait là ??? Juste en face d’une forêt à perte de vue… Je sais que le développement pour ces petites îles est nécessaire car ça permet d’accroitre les rentrées d’argent et de vivre mieux pour les populations locales mais là est-ce le cas ? N’aurait-on pas mieux fait de faire des constructions à tailles humaines et intégrées dans le paysage ??? Quelles seront les conséquences écologiques sur une telle île ? Les kilomètres défilent et je reste dubitative sur l’écart de niveau de vie des locaux que je croise et des touristes de passage…
La météo trouble mes pensées philosophiques, ça faisait longtemps !!! En l’espace de 5 minutes, on se prend un orage monumental, on est de nouveau trempé jusqu’aux os !!! On s’arrête sous une station essence pour s’abriter en compagnie de quelques poules… La route n’est plus qu’un torrent, ça devient dangereux de poursuivre… On fait le plein (70000D) et après 10 minutes de pause, c’est reparti…On regrette bien notre K way à double têtes resté sur notre terrasse, on s’y est encore pris comme des nazes…
On arrive à la hauteur de « Vinpearl » et « Safari » juste en face. Là, je n’en crois pas mes yeux !!! C’est carrément Disneyland au milieu de nulle part !!! Complexe digne de Floride avec immense parking à la pelouse impeccable, bus électriques, portiques gigantesques, château genre « la belle aux bois dormants » en carton-pâte… Le tout en excellent état avec hôpital dernier cri attenant. Je n’en reviens pas tellement le contraste est saisissant. Mais que doivent penser les gens qui vivent dans les bidonvilles à 5 minutes de là ??? Et pourquoi ce genre d’attraction ici ??? Après enquête, il s’avère que la clientèle russe et asiatique en mal d’animation et de sensations fortes est friande de ce genre d’attractions… Sans commentaire…
Peut-on m’expliquer quel est l’intérêt de venir sur une si petite île tropicale pour aller s’enfermer dans un parc d’attractions… Les hommes auraient t ils perdu le gout des choses simples et naturelles ??? Pourquoi transposer des distractions de grandes villes dans des espaces si fragiles ? J’avoue, entre la flotte qui m’a trempée jusqu’aux os et ce décor artificiel, j’ai un peu les boules et j’ai bien peur que la journée ne soit encore pliée…
On poursuit jusqu’au petit village de Ganh Dau. On va voir la petite plage qui à l’origine devait être magnifique. Malheureusement, elle est jonchée de déchets, visiblement dans l’indifférence générale. Il y a là quelques baraques de pêcheurs en tôle, on aperçoit la côte cambodgienne juste en face. On pose le scooter et on va voir de plus près. J’ai lu que cet endroit est réputé pour le snorkeling… je suis sceptique mais bon… Je me fais accoster par un jeune couple de touriste vietnamien, le gars parle couramment anglais et un peu français, il me propose de partager une sortie snorkeling avec eux pour que ça coute moins cher…Romain n’a pas l’air emballé, moi, je dis oui immédiatement, et vu le prix, ça ne vaut vraiment pas le coup de s’en priver. C’est donc 100000D/personne, soit moins de 4 euros pour la durée qu’on veut… Visiblement, c’est un pêcheur qui arrondit ses fins de mois comme il peut. En gros, on monte dans sa barque, il nous dépose sur le spot en question et quand on en a marre, on le rappelle et il vient nous chercher… Parfait pour moi, heureusement, on a notre matos sur nous, on n’a plus qu’à se changer pour monter à bord. L’arrivée de ce couple en voyage de noce est une aubaine car on peut échanger ensemble et eux peuvent communiquer sans soucis avec le pêcheur qui bien sûr ne parle pas un mot d’anglais… On va se changer à l’arrière de la cahute dans un endroit à ciel ouvert qui semble être des toilettes un peu dégueu j’avoue mais bon, on positive… ça va le faire… La pluie s’est calmée et l’eau est lisse comme un miroir…
On monte à bord et là je suis surprise par l’ancienneté des masques proposés ; je crois que j’avais les mêmes dans les années 80 c’est dire !!! C’est digne du commandant Cousteau !!! C’est l’âge de pierre… Heureusement, nous avons les nôtres avec en plus nos tubas ce qui n’est pas le cas pour l’autre couple… Il y a tout de même des gilets de sauvetage flambant neufs. Le pêcheur nous dépose dans une petite crique à gauche à 5 minutes de là (accessible par une petite plage pour ceux qui connaissent…), et repart vers le village. On se met à l’eau et là la magie opère instantanément. Le récif est propre, on est à 10 m du bord de la plage, il n’y a pas plus d’un mètre de fond et les coraux sont vraiment somptueux, il y en a de toutes les couleurs, pas mal de poissons mais surtout des petits… On se régale, on en prend plein les yeux. On se reprend un grain au passage mais bon, on s’en fout on est dans l’eau… Petit bémol pour notre ami qui a glissé sur un rocher à cause de la pluie et qui du coup s’est écorché le genou…Il restera à nous regarder en profiter, dommage… Après plus d’une heure, il rappelle le pêcheur qui est là 5 minutes après… Il nous dépose un peu en retrait car il nous explique que c’est un autre pêcheur qui a le monopole sur cette zone et qu’il ne veut pas avoir d’ennuis… Pas de soucis… En fait, on s’apercevra qu’on est accosté facilement dans cette zone par des locaux qui offrent leurs services pour des sorties en mer payantes mais beaucoup moins chères que les tours opérateurs…
On se quitte content de cette escapade pas prévue, j’avoue ça rattrape un peu le début de journée. Le pêcheur prend la peine de me ramener une écuelle d’eau douce pour que je me rince… délicate attention… Il est midi, on commence à avoir faim, la pluie semble vouloir reprendre… il fait chaud, c’est déjà ça… On traverse le village très animé avec de multiples commerces de rue et on poursuit la route. Cette partie de l’île est beaucoup plus sauvage, pas de grands complexes, seuls quelques hôtels à taille humaine, plutôt bien intégrés. On s’arrête dans l’un d’eux au bord de l’eau « chez Kim » pour se mettre à l’abri et manger. C’est tout neuf, encore un peu en chantier, accueil sympa, belle vue. Repas bon rapport qualité/prix. Je demande à visiter un des bungalows dernier cri. C’est très bien fait, moderne, tout confort mais tout de même 75 euros la nuit avec PD… ça me paraît un peu cher car assez isolé du reste de l’île…
Vers le nord de l’île, toutes les routes secondaires se résument à des pistes, du coup, ça peut s’avérer compliqué pour les déplacements en 2 roues quand il pleut beaucoup comme c’est le cas pour nous… On fait une halte au temple, puis retour vers green bay, pause baignade, on est quasiment les seuls ici.
Retour vers le nord de Duong dong pour trouver des cartes postales. C’est mission impossible même dans un Kmart sur climatisé où on reste « baba » devant des paquets de chips grandeur xxxxl !!! Je n’ai jamais vu ça…
Retour à notre petite plage d’Ong Lang. Baignade, coucher de soleil voilé par les nuages. Dommage. Baignade à la piscine de l’hôtel à la nuit tombée… ce sont les moustiques qui nous feront sortir de l’eau. Pour le dernier soir, Romain veut manger au bord de l’eau, ce sera donc fish bbq au cocopalm… Mon choix se serait plus porté sur le village pour l’ambiance plus authentique et locale mais bon…
On se lâche sur les cocktails, on profite de ce dernier soir sur Phu quoc, il fait environ 28° à 21h, la douceur du soir est un bonheur indescriptible dont on profite une dernière fois sur notre immense terrasse. On se couche crevé mais content même si le mauvais temps nous joue des tours et nous empêche de visiter davantage…
Jour 17 : farniente avant retour sur Ho Chi Minh ville (Saigon)
On part ce soir pour Saigon, on doit libérer la chambre pour midi. Pour l’heure il est 8h15 et il semble vouloir faire beau…et bien dommage car on doit rentrer !!! Après un bon petit déjeuner, on paye ce qu’on doit et on fait les sacs. Petit tour dans la piscine jusqu’à midi. Le soleil se montre maintenant généreux, j’ai quand même les boules car si on avait eu ce temps avant on aurait pu faire vraiment plus de choses, mais bon… on ne contrôle pas encore la météo et c’est tant mieux… J’ai le spleen car j’étais bien ici et la perspective de retourner en France en plein cœur de l’hiver ne me réjouit pas vraiment… On file à la plage à côté, petit repas de poissons grillés et farniente sur les transats… Au programme : rien, juste se reposer et profiter de la douceur. Il fait chaud et beau, la brise d’ouest nous empêche de crever de chaud et crée de jolies petites vagues… C’est quand même tellement plus beau sous le soleil. C’est le paradis, il n’y a pas trop de monde…on resterait bien quelques jours de plus… Vers 17h, on retourne sur le sable et on retrouve notre petit vendeur de fruits. Il nous prépare 2 mangues et une dernière fresh coconut… un délice… Dernier bain dans cette eau incroyablement chaude, le ciel commence à rosir… malheureusement, on va rater le coucher de soleil de peu… même si on repousse au max, on ne peut pas rater notre avion qui décolle à 21h…On a vraiment du mal à sortir de l’eau et le spleen m’envahit, c’est toujours trop court… Notre taxi est réservé pour 18h30… On sort bien malgré nous et on envie nos voisins qui restent encore quelques jours… on reprend ce petit chemin bucolique qui longe la cocoteraie pour la dernière fois.
Une fois à l’hôtel, baignade obligatoire dans cette somptueuse piscine et douche rapide… Le jardinier a pris la peine de venir nous saluer, ça me va droit au cœur… il est vraiment gentil et très sérieux dans son travail. On ne parle pas le même langage mais nos échanges de regards ont suffi à se comprendre… Déjà le taxi est là, je ne suis toujours pas vraiment fringuée mais bon, on se salue tous affectueusement avec un peu de tristesse il faut bien le dire…et on saute dans le taxi. La course dure environ 25 minutes et nous coute 227000D jusqu’à l’aéroport qui paraît vraiment moderne. Ça y est, la parenthèse balnéaire est terminée, la nuit est tombée. On prend un sandwich rapido et on marche à travers les diverses boutiques de perles de culture et de souvenirs…
Embarquement puis vol assez court, moins d’une heure. Je suis surprise un peu avant Saigon, on aperçoit des immenses mosaïques au sol, ça semble être des serres gigantesques mais je ne sais pas vraiment… Atterrissage impressionnant, on a l’impression d’être en plein centre-ville !!! Récupération des bagages, la housse du sac de Romain a été déchirée… décidément, on n’a pas trop de chance avec les avions en ce moment…
A la sortie, on est naze, ça grouille de monde, on veut vite arriver à l’hôtel et se poser… Pas de bus ni de taxi collectif, on prend donc un taxi normal vert qui nous prend 200000D pour aller en centre-ville, ce qui me paraît un peu cher vu la faible distance (7km)… On n’a pas vraiment le choix, le marchandage ne marche pas… Là, une course poursuite s’engage dans Saigon, je crois ma dernière heure arrivée, ce gars conduit comme un taré, avec la main sur le klaxon en permanence… Pas de doute, on est bien revenu en ville avec tous ces inconvénients !!! Il y a une circulation encore dense à cette heure, il nous dépose finalement devant notre hôtel le Dragon palace II hôtel dans le quartier des backpackers… (21 euros la nuit avec PD). Comme souvent dans les grandes villes du pays, on mise tout sur la devanture et l’envers du décors se gâte un peu mais bon, en choisissant un hôtel premier prix fallait pas s’attendre non plus à un palace… J L’accueil est cordial malgré l’heure tardive, notre chambre toute de bambou décorée est un peu vieillotte mais pour une nuit ça va et l’essentiel est là : un bon lit, un ventilo, un frigo avec des bières bien fraiches…il y a même un coffre-fort…, grande salle de bain désuète… Ce qui importe c’est qu’on est bien placé pour la visite du centre-ville à pieds… Notre chambre donne sur l’arrière d’un grand boulevard donc on n’a pas vraiment de nuisances sonores… Cette petite course de taxi à travers la ville a suffi à nous épuiser, on sirote une petite tiger beer et on s’affale sur le lit, il est 23h30, il fait une chaleur à crever…le ventilateur nous sauve la nuit…
Jour 18 : Visite de Saigon et retour France.
Last day today… On a les boules de partir mais il faut bien le dire, on est un peu crevé… Lever 8h00, on a super bien dormi. On descend au sous-sol pour le petit déjeuner. Tout est en bambou, c’est original, il y a là quelques touristes et un immense buffet de sucré salé qui donne envie. Les serveuses ne sont pas très aimables mais rien à dire sur la qualité de la nourriture qui est excellente. Du coup plutôt bon rapport qualité prix.
On commande le taxi pour aller à l’aéroport vers 20h le soir même, notre vol retour décolle à 23h55 pour Dubaï. Cette course nous coute 225000D. On quitte la chambre et ils nous gardent les sacs en consigne pour la journée en prenant soin de les étiqueter. Le réceptionniste nous donne un petit plan sommaire avec ce qu’il y a à voir dans le quartier, c’est parti pour notre dernière journée au Vietnam… La porte à peine passée, on est saisi par le bruit et la chaleur. Ce quartier nous paraît plus propre et plus moderne que ce qu’on a vu à Hanoï. Les avenues sont plus grandes et toujours aussi fréquentées…
Les bâtiments qui nous entourent sont assez modernes et on voit au loin le quartier des affaires avec de beaux buildings et notamment Bitexco tour… Il y a aussi beaucoup de travaux car ils sont en train de construire le métro. Traverser une rue relève toujours de l’exploit mais on commence à s’y faire et ça nous fait plutôt rire…
On passe devant le palais de la réunification, qui est un peu caché par des tentes de meeting… Le long des avenues, on peut découvrir des expositions sur le passé de la ville et l’histoire du Vietnam… c’est instructif… La dureté des images aide à comprendre la souffrance endurée par ce peuple meurtri.
. On passe devant la magnifique cathédrale toute de briques roses comme à Toulouse… qui fait face à la Poste centrale, incroyable bâtiment très bien restauré où le temps semble s’être arrêté… La coupole est somptueuse. A l’intérieur, des magasins de souvenirs (à des prix raisonnables) et un espace d’écriture pour les voyageurs. C’est plutôt original, et l’ambiance y est d’ailleurs particulière… Cette poste fonctionne toujours, il y a de très anciennes gravures sur les murs, des anciennes cabines téléphoniques sur les bords. Il est de bon ton d’envoyer son courrier d’ici. Romain n’échappe pas à la règle et prend place à côté d’un vieil écrivain vietnamien, loupe à la main qui traduit un livre en français… On poursuit par l’Opéra qui est lui aussi extraordinaire, ce quartier à l’architecture coloniale est très bien entretenu, on en prend plein les yeux et on est frappé par ces bâtiments qui témoignent de la présence française durant ces quelques décennies…
On file ensuite au marché couvert qui est divisé en 2 parties ; l’une plutôt bruyante pour manger, l’autre pour les souvenirs en tout genre. Ici on trouve de tout mais comme d’habitude pas toujours du meilleur gout. C’est le grand business de la contrefaçon, tout y passe : bijoux, sacs à main, chaussures, textiles, vêtements de sports… et tous les souvenirs en tout genre. Tout se marchande bien évidemment dans une ambiance plus que bruyante. Bref, on en a très vite marre tellement on se fait alpaguer de partout. En gros, il vaut mieux savoir ce qu’on veut, l’acheter et partir… Au bout de quelques minutes, on finit par sortir tellement on a l’impression d’être passé à la moulinette, c’est juste insupportable !!!
Il fait super chaud, on a pas mal déambulé au travers des rues, il est 14h, on est aux pieds de la Bitexco tour, magnifique building avec sa terrasse en excroissance… avis aux amateurs… Malheureusement, peu de restauration dans ce quartier, et c’est assez cher…on revient donc vers le marché couvert et on atterrit au street food market.
C’est très sympa, on y mange très bien, la population est brassée, touristes et locaux. Il y a beaucoup de choix et ce n’est pas cher du tout… De très beaux graffitis décorent les murs pour le grand plaisir des amateurs de photos et autres selfies… Cette pause, assis autour d’un bon plat et d’une bière bien fraiche fait vraiment du bien. On repart pour la fin des achats, c’est toujours un peu galère quand on ne trouve pas ce qu’on veut… et que le temps passe… On est à saturation du racolage. Je crois que temps qu’on ne l’a pas vécu on ne se rend pas vraiment compte… On revient vers le quartier des backpackers, l’ambiance est toujours particulière entre 17h30 et 20h, on a l’impression d’une ruche qui s’anime. Il est 19h, on prend un dernier verre en terrasse au milieu de toute cette foule, j’ai les pieds dégeulasses car déambuler toute une journée en ville en tongs avec parfois des rues plus que limites… je vous laisse imaginer…
On traine un peu trop et on rentre à l’hôtel un peu au pas de course, le taxi est à l’heure, c’est parti pour l’aéroport qu’on atteint à 20h30.
J’en profite pour aller au comptoir de Vietnam airlines pour faire une réclamation concernant le bagage de Romain qui a été abimé la veille… On met vite fin à mes réclamations car je ne me suis pas manifestée le jour-même… Bref, on l’a dans l’os…
C’est parti pour le parcours interminable de l’enregistrement des bagages, douane, sureté…il y a un monde fou… 23h15 on embarque dans un 777 de Boeing. Décollage 00h10, 5600km nous séparent de Dubaï et 7h10 de vol…
Je suis toujours admirative de ces engins, une telle stabilité sur une si longue période m’interpelle. On nous sert un repas chaud après 2 h de vol ; salade papaye/pomelos, poulet coco ou poisson, flan… Bof, à l’aller c’était meilleur… On est content de retrouver du vin rouge… Un petit Minervois pas mauvais d’ailleurs… J’en profite pour dire que le Vietnam produit du vin notamment dans la région de Dalat, nous ne l’avons pas goutté malheureusement par étourderie, préférant la fraicheur des bières… Mais les prix que j’ai vus étaient corrects… Quant au gout je ne pourrais pas me prononcer évidemment…
Je suis archi crevée, et moi qui adore les avions, je n’ai même pas le courage de regarder un film ou d’écouter de la musique…J’ai mal au dos, pour une fois, je ne suis pas à mon aise, ça va être long…
Un petit déjeuner nous est servi à 1h30 d’arriver. Atterrissage à Dubaï à 4h20 heure locale. On a 2h30 d’escale… Je suis toujours en tongs et je ne serai pas contre une petite douche… Je profite d’un espace « ablution » aux toilettes des filles pour me nettoyer enfin les pieds… Il me semble que c’est un espace religieux mais à partir du moment où je respecte les lieux je ne vois pas où est le problème…Je demande aux quelques personnes qui sont là si je peux utiliser cet espace, personne n’y voit d’inconvénients du coup je m’exécute… L’endroit est d’une propreté impeccable…
On a environ 20 minutes de marche pour rejoindre le terminal 3. On traverse l’immense hall de duty free, ambiance Aladin ou les milles et une nuits…Ce hall est un voyage à lui tout seul. C’est l’heure de la prière, on y a droit en direct live au mégaphone dans le hall… J’avoue c’est assez surprenant, il y a là un décalage saisissant entre ces boutiques de luxe et ces chants religieux qui incarnent 2 mondes plus qu’opposés…Cette musicalité est plutôt agréable et je profite de ce moment pour apprécier ces prières auxquelles je ne comprends rien il faut bien le dire… On se pose sur les fauteuils, j’avance mon journal et je ne dors toujours pas… je ne veux pas en perdre une miette…
Jour 19 : Retour vers la France Dubaï / Paris.
On embarque vers 7h du matin. Je découvre que l’on a droit à l’A380 sur notre dernier voyage, je suis toute excitée… J’avoue, c’est la grande classe, il est spacieux, hyper fonctionnel et bourré de petits détails, des prises partout pour les téléphones et autres portables… On n’a pas de hublot à mon grand désespoir et on est G et H 78 de part et d’autre d’une allée… Dommage, c’est plein, pas possibilité de changer… C’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de compter les secondes qui nous séparent du « go » jusqu’au décollage… une vraie gosse !!! Quand je vois ce mastodonte s’élever dans un silence irréel, je n’en reviens jamais… Les écrans des fauteuils sont très larges et nous rendent la vision en temps réel encore plus impressionnante… Les divers paramètres qui s’affichent (températures, vitesses, distances…) nous rendent le voyage un peu plus instructif… Je suis géographe, on ne se refait pas…
J’en profite pour remercier l’équipage de ce vol pour son élégance, sa classe et son professionnalisme. Le voyage se passe à merveille, 7h sans une turbulence pour 5500 km… C’est quasi magique… J’envie ceux qui ont la chance de pouvoir voyager régulièrement… Mais je ne me plains pas, en étant économe, j’arrive tout de même à partir… mais c’est toujours trop court…
On a eu droit à un petit déjeuner copieux puis 2h avant l’arrivée, un très bon lunch avec salade/quinoa, poulet BBQ sauce et maïs, fromage, mousse au chocolat puis café. Très bon. On est encore dans le fond de l’appareil, 4 toilettes sont à disposition, du coup il n’y a jamais la queue…c’est quand même plus agréable… Il y a un choix incroyable de films et de musiques, on ne s’en prive pas d’ailleurs malgré le sommeil qui m’écrase… J’ai un peu les boules, le gars qui est assis au hublot près de Romain a passé 7h à dormir affalé sur la vitre store baissé, j’aurais tellement aimé prendre sa place et admirer encore cette immensité… Quel gâchis !!! La prochaine fois, on s’organisera mieux…
Il est environ 12h30 quand on arrive à Paris RCDG. J’avoue, je déteste ce moment, les vacances sont finies et il va falloir se replonger dans les rigueurs de l’hiver, les tracas du quotidien… et travailler à nouveau pour un prochain voyage…Je suis toujours assez triste et j’ai du mal à relativiser… Je pense déjà à toutes ces réclamations qu’il va falloir faire notamment la demande de remboursement du voyage non réglé par Go voyages, le vol sur mon compte bancaire… Bref, toutes ces démarches qui font chier, il faut bien le dire… On rentre à Bordeaux en billet prem’s (45 euros/personne). Avantage : ce n’est pas cher, inconvénient : on part à 17h de Montparnasse donc on va attendre pendant des plombes !!! et en plus, on n’arrive qu’à 20h37… à Bordeaux. Si j’avais vu qu’on mettrait ce temps-là, j’aurais pris un autre train même plus cher… J’avoue, j’ai délégué les transports à Romain et je n’ai pas regardé de plus près… Ce n’est pas grave, il a tenu compte de ma faible bourse de voyage…
On attend donc dans une salle minuscule au 1<sup>er</sup> étage de Montparnasse et on finit enfin par monter dans ce train… Cette attente nous a paru interminable !!! Arrivés à Bordeaux, notre ligne de tram est en disfonctionnement, on doit donc appeler des amis pour nous récupérer sous une pluie battante…
22h on est de retour à la maison, mon voisin a eu la gentillesse de nous rallumer le chauffage. On s’effondre après une douche bien méritée. Je ne peux m’empêcher de verser quelques larmes avant de m’endormir en pensant à toutes ces personnes qu’on a rencontrées, tous ces lieux insolites, tous ces moments partagés, je ne peux me résoudre à reprendre mon quotidien banal et insipide… Il faut que je trouve un autre boulot… Nous sommes le 1<sup>er</sup> février 2018 et la vie doit reprendre son court… On réfléchit déjà à notre prochain voyage…
J’en profite pour dire qu’après de multiples démarches auprès de Go Voyages, nous avons été finalement remboursés des billets d’avion non émis, un mois après notre retour…
Conclusions et impressions
Malgré les péripéties et une météo capricieuse, nous sommes contents de notre voyage. Le budget de 1500 euros par personne a été respecté. Avec le recul, nous rééquilibrerions le voyage en enlevant un jour sur Hoi an et en le rajoutant sur le delta du Mékong. Il m’a manqué une étape de zone sauvage, espaces préservés dans des zones plus reculées. Les étapes dans les villes sont souvent fatigantes à cause du bruit et de l’animation. Cela dit, le pays est tellement long du nord au sud qu’il faut choisir… Les transports en train ou en bus sont très longs, il vaut mieux se déplacer en avion quand on peut. 4 jours pleins sur chaque zone me paraissent être un bon compromis. Bien sûr, je reste déçue de ne pas avoir découvert le nord mais ça vaut un voyage à lui tout seul et la saison n’était pas la bonne … En ce qui concerne Phu Quoc, on ne regrette pas d’y être allé même si le temps n’a pas été bon… Ong Lang est encore préservé et relativement central pour visiter le reste de l’île. Déçue de ne pas avoir visité la plage du sud-est de l’île baï sao et de ne pas avoir fait du snorkeling sur les petits îlots tout au sud de l’île Xa Hon Thom… Mais de toutes façons, on reste toujours sur sa faim tellement on veut tout voir…
J’ai essayé de rédiger ce blog le plus précisément possible. Evidemment, je suis ouverte aux critiques et je ne manquerai pas de vous répondre si vous avez des questions. J’espère que ce récit au long court vous aura fait voyager le temps d’une soirée ou plus… A bientôt pour d’autres aventures…