apprendre le langage thailandais

Forum Thaïlande

bonjour je ne pense pas etre sur la bonne rubrique pour ce post mais je ne trouve pas pour ma demande.

je reviens d’un voyage de deux semaines en Thailande très bien passer , un peu compliquer niveau langage.

Je souhaite repartir l’année prochaine pour une période plus longue de quoi me laisser le temps de placer de l’argent de coter et apprendre quelques trucs suppl.

j’aimerais apprendre la langue thai du moins un minimum pour pouvoir me débrouiller sur place. En prenant bien sur des cours sur ma ville de 2 ou 3 h par semaines. Est ce une langue assez facile à acquérir ? un an est t-il pas trop court ? quelques uns d’entres vous savent parlés cette langue ?

je me demande si ce ne serait pas plus judicieux d’apprendre l’anglais vu que bon nombres de Thai parle anglais la bas, j’ai quelques notions scolaire d’anglais mais pas de quoi maintenir une discution , c’est vraiment chiant

merci à vous

Bonjour,

Le thaï n’est pas une langue plus facile ni plus difficile que l’espagnol, le finnois ou le moldo-samovar. Il y a des éléments assez faciles (la grammaire, la conjugaison) et des éléments bien plus difficiles (l’écriture, la prononciation). Et comme pour tous les apprentissages, cela demande un travail soutenu et régulier. Le gros problème, c’est que quand on ne pratique pas une langue régulièrement, on l’oublie, et il faut reprendre à zéro.

Je vois que vous avez 18 ans. Franchement, ne pensez-vous pas qu’à votre âge, à l’heure de la mondialisation, la pratique de l’anglais est incontournable et vous sera bien plus utile que le thaï dans votre vie quotidienne et professionnelle ? Ne serait-ce que pour consulter Internet où des millions et des millions de sites sont rédigés en anglais ? (parce qu’avant d’être capable de lire et de comprendre un site écrit en thaï, il vous faudra pas mal d’années d’intense labeur et bien davantage que quelques heures par semaines). Il y a des tas d’instituts et d’écoles très efficaces qui vous feront faire des progrès rapides et spectaculaires et vous permettront de maîtriser un anglais plus ou moins courant en peu de temps.

S’il faut faire un choix, ne vous lancez pas dans l’apprentissage d’une langue que vous ne baragouinerez que quelques semaines dans l’année, et que vous oublierez le reste du temps. Si vous restez dans les circuits touristiques, l’anglais sera très suffisant pour communiquer et vous faire comprendre en Thaïlande. Et ça vous servira partout où vous irez dans le monde. Et même si vous envisagez de vous installer un jour dans le royaume, vous devrez, de toute façon, maîtriser l’anglais, ne serait-ce que parce que vous n’aurez pas que des interlocuteurs thaïs, et que le langage des farangs, partout, c’est l’anglais.

Cordialement,
PVM

J’ai bien fait de publier sur deux rubriques simultanément , dans la CULTURE toujours aucunes réponses.

La Thailande m’a beaucou plus , lors de mon voyage pleins de choses ont fait que j’ai envie d’y y retourner , pas seulement une fois mais plusieurs fois pour de plus longue périodes meme si c’était mon premier voyage dans ce jolie pays et que je me projette un peu, j’en garde bon souvenir, et je compte y retourner dès que possible. Le pays du sourire m’a fait craquer autant pour ses paysages, sa culture ainsi que pour ses très gentil habitants.

Je partageais aussi l’avis d’apprendre la langue anglophone qui est actuellement la plus parler au monde et sur internet et compagnie mais pendant mon séjour j’ai eu à faire à des personnages qui ne parlaient que le Thai ou des Thailandais qui parlaient un mauvais anglais, je me démerde un peu en anglais mais pas suffisament pour avoir quelconque partage vocal avec un locuteur anglais. Mais je sais reconnaitre une personne qui le parle plus ou moins bien. Ayant appris l’Espagnol et l’Anglais au collège et lycée , je suis souvent dans la confusion et ai tendance à mélanger les deux langues.
Tu as raison vaut mieux se lancer en anglais qui est la langue la plus utile aujourd’hui tant que je peux me faire comprendre la bas ca me va. Le Thai est une très belle langue avec une douce prononciation qui a le mérite d’etre apprise j’en suis tomber limite amoureux, mais hélas peut pratiquer mondialement.

Pour ma part je déconseil à ceux qui désireraient partir Bangkok qui est une grande ville ou il fait un temps lourd, très polluée et blinder de monde. En revanche pour la fete je conseil Pattaya et pour passer un temps plus cool le sud comme Phuket. Ce sont les trois villes que j’ai pu faire il me reste autre à découvir tel que Chiang Mai. :slight_smile:

Si certains savent pratiqué le Thai je serais enchanté de discuter avec vous en privé

biz

Bonjour,

Il y a certainement des touristes chinois ou japonais qui sont persuadés d’avoir une bonne vision de la France parce qu’ils ont visité Disneyland. Pattaya ou Phuket n’ont pas grand-chose à voir avec la Thaïlande. Ce sont des décors de théâtre montés à l’usage exclusif des touristes.

Mais c’est généralement par là qu’on commence. La plupart des visiteurs ne vont jamais plus loin. Quelques-uns, plus curieux, reviennent pour découvrir d’autres facettes du royaume, pour se hasarder dans des endroits improbables où nul touriste, jamais, n’a mis le pied. Dans ma jeunesse, le rêve d’un routard, c’était de se lancer dans le métro d’Athène sans parler ou lire un mot de grec, de se retrouver le soir dans un quartier paumé de Valparaiso sans savoir où il allait dormir ou de monter dans n’importe quel bus de Bombay sans s’inquiéter de sa destination. Aujourd’hui, les routards sont plus embourgeoisés. Ils réservent leurs guest houses trois mois à l’avance et programment leurs voyages étape par étape, heure par heure, comme des Tour Operators pour clubs de troisième âge.

En Thaïlande comme partout, c’est sur place qu’on apprend le mieux la langue, en terrain “hostile”, là où il n’y a pas de touristes. Dans ces conditions, on n’a pas le choix, on est bien obligé de se débrouiller, tout est écrit en thaï et personne ne parle l’anglais. Et si vous venez dans mon coin, l’Isan, même en maîtrisant peu ou prou le thaï, vous ne comprendrez pas ce que disent les gens, parce qu’ils parlent encore souvent le dialecte lao ou le mélangent avec le thaï officiel, et que ce sont deux langues différentes. Tant du point de vue ethnique que linguistique, la Thaïlande n’est pas (encore ?) un pays homogène.

N’en parlez à personne, ne dites pas que ça vient de moi, mais il me semble qu’à votre âge, la meilleure façon d’apprendre une langue étrangère, c’est encore sur l’oreiller, avec une prof locale, tendre, patiente - et bien roulée. C’est fou ce qu’on peut assimiler au petit matin, entre les calins et le petit déjeuner !

Mais chut ! Je ne vous ai rien dit, hein !..

Cordialement,
PVM

Bonjour

Je crois plutôt que dans l’absolu c’est le chinois
Mais si on s’en tient au pourcentage de gens qui parlent anglais en rapport au nombre de pays, oui, c’est l’anglais

Salut Awa

Bah même parcours que toi, découverte de la Thaïlande avec l’envie d’y revenir plus souvent et plus longtemps, c’était il y a 10 ans. Différence de taille je parlais déjà pas mal anglais (je dois avoir cumulé plus de 4 ans sur place maintenant).
Du coup moi aussi j’ai voulu apprendre à mon premier retour, donc achat du guide ASSIMIL, sérieusement potassé leur book et passé leurs CD en boucle (bien plus que 2/3 heures par semaines pendant 6 mois)… Ca m’a pas mal aidé pour commencer le vocabulaire.

Puis plus tard en Thaïlande une madame “Alek” (de mon age et pas forcement comme PVM la voit lol) pour m’apprendre plus en cours particuliers… et immersion.

Ben malgré ça je ne bredouille que quelques mots de thai : assez pour commander au resto, demander mon chemin et parler de la pluie et du beau temps, mais ça s’arrête là. Et encore, si je le comprends un peu, les Thaï, eux, me font répeter 3 fois pour comprendre quand j’essaye… Les discussions soutenues de Thaï entre eux (que j’essaye d’écouter pour apprendre), si j’arrive à saisir quelques mots à la volée, toujours pas le sens général la plus grande partie du temps. Même chose pour les infos à la TV, je n’arrive à en capter que 10%… et ça tombe à 1% si t’enlèves les images mdrrr

Une raison à ça : je n’ai pas l’oreille absolue (voire au contraire je suis bouché, 3 années de solfège et invariablement 0 aux dictées de notes lollll).

Si t’es dans mon cas, attends toi a des difficultés pour apprendre une langue à tons, première dificulté, et pas la seule : entre les “patois” et surtout des degrés de déférence ou des systèmes de classificateurs qui sont durs à appréhender pour un farang, moi je rame !
Je rame mais je m’accroche, si on veux mettre toutes les chances de son coté il faut maîtriser la langue

Et de toute façon, oui il faudrait commencer par plus d’anglais parce que même si tu trouves une prof locale, au début c’est en anglais qu’elle te traduira le thai :wink:

Bon courage

PVM
Effectivement lors d’un premiers voyage on va souvent en zones touristiques ou reconnues mais cette fois je compte explorer d’autres villes, en repassant par ce que j’ai déjà visiter comme Phuket qui m’a beaucoup plus, et qui est bien plus calme que Pattaya. Meme si Pattaya est un décor pour apatté le touriste comme tu dis et je suis entièrement d’accord, il en est pas moins que ça reste un lieu festif au quotidien. Pour les routards qui voyagent en programmant tout à l’avance je suis l’un d’entres eux par peur de mauvaises surprises, et il y a aussi je pense, le fait que de nos jours financièrement et avec l’état actuel du monde etc que c’est plus difficile de partir à l’aveuglette. Pour apprendre une autre langue il n’y a rien de mieux que de tater le terrain c’est clair. De toute façon je serais passer par un professeur en cours particulier ou dans une école, il y en a une dans ma ville qui vient d’ouvrir depuis peu d’ailleurs elle apprend aussi la cuisine thai.
Il faudrait encore la trouver la maitresse bien roulée nem alors !
Je vais rester à l’anglais et faire progrésser ce que je sais déjà, tant que le mec du restau thai me comprend je suis content lol.
Par curiosité PVM ta combien de destinations à ton compteur ?

FOMEC
L’anglais me barbe un peu justement trop de monde le parle, surtout autour de moi, mais c’est vrai que c’est plus utile de l’apprendre dans la vie actuel, pour d’autres destinations ou dans un cadre professionnel. Le thai me plait le son est paisible c’est dommage ça demande beaucoup de patience et de temps.

ROMAIN
Sympa ça me permet de noter les difficultées à l’apprentissage de la langue thai
Et au bout de 6 mois t’arrivais déjà à dire quelques phrases primaires qui voulais dire quelque chose ?
Sur des sites je vois qu’en 1 an on arrive à se démerder à peu près correctement et sur le routard on me dit qu’il faut au moins 5 ans. Entre ce que disent les gens il faut en prendre et en laisser, 5 ans c’est assez corsé. Personnellement je n’ai pas trop de problèmes je suis attentif et j’apprend vite, mon problème vient plutot de la patience. Maintenant t’en est ou, tu peux tenir une conversation raisonnable avec un/ une thai ?

bonne chance dans ton apprentissage linguistique

merci

Ta réponse appelait la mienne.

Bon, au bout de 6 mois d’Assimil, je maitrisait les formules de politesses, les phrases simples (mais bon, c’est pas dur : tu traduis “bonjour, je voudrais aller à Khaosan road, c’est combien ?” par “sawatdii khrap, paï Khaosan road, khi bath?”, les chiffres (très important lol) et quelques mots utiles en premier…
Maintenant, j’arrive à me faire comprendre pour les choses simples de la vie quotidienne. Les discussions avec les thais se limite souvent aux banalités (la pluie et le beau temps, tu viens d’où?, tu restes combien de temps ? t’as déjà mangé ? combien de thb?).
Là ça va, mais toujours bien loin de pouvoir comprendre seul l’administration ou un service commercial par exemple. Quand la brigade anti-moustiques du village est venue visiter le jardin, je n’ai compris que quand elle a sorti un sachet de pesticides au dessus du bassin, grace au dessin mdrrr.
Sinon au village je me la joue style italien et Bernardo (celui de zorro) et j’acquièce quand ils ont compris. Tu m’imagines demander où sont les brosses à dents au 7eleven la première fois, j’ai mis des années à retenir “phen si fan”.
Bah je confirme, 5 ans, j’aime bien apprendre les langues pourtant mais aussi bien l’audition des tons que la locution de sons inhabituels pour un farang (style le ng de ngo : serpent) sont vraiment durs pour moi, et il faut être immergé pour vraiment apprendre. Chaque coupure j’oublie la moitié ;’(
Et puis en plus le Thaï du nord (le mouang) est un peu différent de celui de Bkk.
Je vais persevérer…

c’est déjà pas mal en 6 mois de pouvoir demander son chemin, ou demander les prix etc c’est ce qui pourrait me permettre de m’en sortir lors de prochain séjour j’espère l’année prochaine. On m’en a parler des difficultées au niveau du son, de la prononciation des lettres et aussi des mots qui ne veulent pas toujours signifier les memes choses selon les phrases, c’est vrai qu’à mon dernier voyage leur langage ma paru assez compliquer , mais comme dans chaque langue il y a une part de difficultée ce serait trop simple et aussi trop beau lol. De meme je my rend pour faire le pacha avec mes lunette de soleil sur le tranzat, et surtout changer de paysage.

Bonjour,

Le plus difficile n’est pas de demander son chemin, mais de comprendre la réponse…

Blague à part, il va falloir s’y mettre sérieusement, à l’anglais ! Le Bangkok Post d’aujourd’hui 9 novembre se penche sur le tout récent rapport de “Education First” qui examine les compétences de 70 pays quant à leur niveau d’anglais. La Thaïlande arrive en 62ème position, classée “compétences très faibles”, et avant-dernière en Asie du Sud-Est, devant le Cambodge (69ème). La France n’a pas de quoi pavoiser, puisqu’elle n’occupe que la 37ème place, “compétences faibles”, juste derrière le Pérou et le Chili. De fait, lorsqu’on lit ici ou là les messages de jeunes routards qui avouent maîtriser très mal ou pas du tout l’anglais, on se demande ce qui cloche dans un système éducatif qui se flatte de porter 80% d’une classe d’âge au Bac - donc avec au moins 7 ans d’apprentissage de la langue de Shakespeare - pardon, de Puff Daddy, il faut vivre avec son temps - et qui produit d’aussi piètres résultats.

Le Bangkok Post s’interroge lui aussi sur les raisons de ce naufrage éducatif pour la Thaïlande et rappelle que la Communauté Économique de l’Asean (AEC) sera lancée le 1er janvier prochain. “L’Asean touchera quasiment tous les aspects de la vie quotidienne, du téléphone à la finance et de la conception à la production”. Et la langue officielle de la communauté sera l’anglais…

http://media.ef.com/__/~/media/centralefcom/epi/downloads/full-reports/v5/ef-epi-2015-french.pdf

Je m’étais assigné une noble tâche pédagogique en m’installant dans le royaume : inculquer à mon petit neveu Aïkiu, 9 ans aux mangues, les rudiments de l’anglais (qu’il apprend déjà un peu à l’école), en échange de quelques cours de prononciation et de quelques notions de thaï. Après un peu plus d’un an, le résultat est mitigé : je n’ai fait aucun progrès en thaï, mais Aïkiu commence à baragouiner un français un peu idiomatique, certes, mais tout à fait correct : “Ça va pas la tête ?”, “T’as pas cent bahts ?”, “Bouge tes fesses, pépère !”, “Allez, à table !” (variante : “Allez, au lit !”), et même le plutôt difficile : “Tu sais que tu commences à me les briser menus (variante : “à me courir sur le haricot”), mon garçon ?” etc.

Cordialement,
PVM

Bonsoir PVM,

PLUS LANGUES PERDUES,

La Thaïlande rassemble de nombreux groupes ethnolinguistiques. Mais d’ici 50 ans, 14 des 70 langues parlés dans le pays pourraient disparaître. D’après le professeur Suwilai Premsrirat,. de l’université Mahidol à Bangkok, les langues, comme biodiversité s’éteignent de façon alarmante. L’une des causes de ce phénomène est la promotion à tout-va du thaï standard, qui vise à renforcer un sentiment national, y compris au sein des minorités ethniques;

RT

Au plaisir,

Bonsoir Rahim-thai,

N’est-ce pas pareil un peu partout ? Le rouleau compresseur de la mondialisation nivelle les cultures et les particularismes. En Thaïlande, c’est un mouvement qui a commencé voilà bien longtemps déjà. Les Siamois (le royaume d’Ayutthaya, puis de Thonburi et de Bangkok) ont annexé au fil des siècles toutes les principautés et les royaumes environnants dans une démarche assez agressive et très colonialiste. Après le coup d’État de 1933, la politique de “thaïfication” a fait passer - sans douceur - les Mon, les Shan, les Khmer, les Lao, les minorités chinoises, birmanes et malaises, les tribus du Nord, etc. dans le moule et sous la férule siamoise. Le pouvoir central a envoyé ses instituteurs dans les provinces pour “briser” les langues régionales, le lao, le katu, le bru, le sô, le khua, exactement comme sous la Troisième République, les “Hussards noirs” allaient extirper le provençal, le picard, l’alsacien ou le breton de la bouches des petits paysans (le système scolaire a été mis en place en 1920. Auparavant, c’étaient les bonzes qui dispensaient un savoir précaire à ceux qui avaient le loisir ou la volonté d’en profiter). Tout ça n’est pas anodin et a laissé des traces. L’opposition entre “chemises jaunes” et “chemises rouges” n’est peut-être pas seulement un affrontement politique sur des conceptions de la démocratie ou de la répartition des richesses. J’y pressens, en filigrane, le très profond fossé entre les thaïs ethniquement “purs”, ceux du centre, les héritiers des grands royaumes siamois, la “race élue”, et les autres, les sauvages, les barbares colonisés au fil des siècles, qui restent aux yeux des “élites” de Bangkok, même si ça reste très diffus, des “sous-thaïlandais”, des paysans incultes et bornés, et cela malgré les grands et vertueux discours de réconciliation.

Unifier un pays multi-ethnique, multi-culturel et multi-linguistique a toujours été une préoccupation des gouvernements (et même aujourd’hui pour la junte militaire). Il faut rappeler, pour rire, les délires du maréchal dictateur Phibun, qui gouverna la Thaïlande pendant 15 ans, répartis sur deux périodes (1938 à 1944 et 1948 à 1957). Le bonhomme était un fervent admirateur d’Hitler et de Mussolini. S’étant mis en demeure de moderniser et d’unifier le pays, il avait édicté des trains de mesures qui laissent pantois aujourd’hui. Ainsi, il était interdit de se montrer en public sans chapeau ni chaussures. Dans l’Isan, les paysans étaient passibles d’amende s’ils se promenaient dans la rue vêtus du sarong et du “phakaoma”, la bande d’étoffe traditionnelle nouée autour de la taille. Dans tout le royaume, il fallait porter un costume, et les femmes devaient être habillées à l’occidentale, chemisier et jupe trois quarts. Les slogans en vigueur étaient : “La Thaïlande est un pays élégant et bien habillé”, et “Les chapeaux conduiront la Thaïlande à la grandeur”, mais également : “Porter des robes convenables montrera que nous n’avons pas des esprits barbares comme les sauvages d’Afrique centrale”. Il était obligatoire de manger à table avec une fourchette et un couteau. S’asseoir par terre était interdit, ainsi que se baigner en public ou mâcher le bétel. Pour la nourriture, elle devait être thaïe, ainsi on conseillait de préférer les nouilles au riz, céréale un peu trop chinoise. Mesure très attendrissante, les hommes devaient embrasser leur femme le matin avant d’aller travailler et le soir en revenant du boulot. Y manquer pouvait conduire en prison. Le temps de sommeil était réglementé (entre 6 et 8 heures), Le langage même était codifié. On doit à Phibun d’avoir imposé les “ka” et les “krap” de politesse qui émaillent toutes les conversations. C’est également Phibun qui imposa le cérémonial bi-quotidien de l’hymne national, qui fit passer le début de l’an du 13 avril, jour de Songkran, au 1er janvier et qui changea le nom du Siam en “Prathet thai”.

Les gens de l’Isan, ceux que je connais le mieux, sont évidemment “thaï”, et fiers de l’être. Ils vénèrent leur roi et leur drapeau. Mais ils n’ont pas oublié leurs racines, et ils sont tout aussi fiers d’être des “Luk Isan”, des fils de l’Isan (c’était le titre d’un livre de Kampoon Boonthawee, petite chronique de la vie d’un village de l’Isan, dont on a tiré ensuite un film. Le bouquin a été traduit en français. Il est certainement épuisé, mais on doit pouvoir le trouver en occasion). Le dialecte lao reste encore largement parlé dans les provinces. Le “thaï standard” s’impose bien évidemment partout par le biais de l’enseignement et de la télévision, mais il n’a pas (encore ?) supplanté une langue qui fait de la résistance. D’une façon générale, les gens - et même les plus jeunes, ce qui est bon signe - préservent jalousement leurs traditions, leur culture, leur artisanat, leur gastronomie, et, il faut le noter, ils sont particulièrement imperméables aux cultures étrangères et notamment à la culture “internationale” (c’est-à-dire américaine). Alors que tous les jeunes français ont au moins 95% de variétés américaines ou anglo-saxonnes dans leur baladeur ou leur smartphone, ici, dans l’Isan, personne n’en écoute jamais. Lorsqu’on fait la fête, on passe exclusivement du “mor lam”, ou des chansons locales, mais jamais, au grand jamais, je n’entends la moindre note de techno, de metal fusion, de rap, de funk, de reggae ou autres RnB (et je ne m’en plains pas trop). C’est peut-être différent pour la jeunesse dorée de Bangkok. J’ignore si le concert de Bon Jovi de septembre dernier a rencontré un grand succès, et si Elton John programmé le mois prochain à grand renfort de publicité attirera les foules. Ce qui est à peu près sûr, c’est que les fans qui feront le déplacement depuis l’Isan ne seront pas nombreux. Ici, ça n’intéresse absolument personne…

Cordialement,
PVM

Bonjour PVM,

“Luk Isan”, des fils de l’Isan (c’était le titre d’un livre de Kampoon Boonthawee, petite chronique de la vie d’un village de l’Isan, dont on a tiré ensuite un film. Le bouquin a été traduit en français. Il est certainement épuisé, mais on doit pouvoir le trouver en occasion).

Merci, je vais “essayer” de le trouver,

Bonne continuation.

RB

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