Bonjour à tous,
Je suis tombée sur les mêmes individus que vous à Phnom Penh.
Vos histoires font froid dans le dos quand je vois à quoi j’ai échappé…
J’étais à Phnom Penh le 13 avril 2016, en sortant du National Museum vers midi, un couple de cambodgiens m’ont très amicalement saluée et on a commencé à discuter dans la rue.
Il s’agissait un homme et d’une femme (ils étaient en train de discuter avec d’autres cambodgiens qui faisaient du nettoyage dans la rue).
L’homme (de couleur beaucoup plus foncée que la femme) était très bavard et très marrant, son anglais était très bon. La femme avait 30 ans et avait la peau beaucoup plus claire : elle parlait un anglais impeccable et se disait professeur d’anglais à Phnom Penh pour des enfants de 7-8 ans. L’homme et la femme me disent qu’ils sont cousins. Nous avons discuté quelques minutes : l’homme me parlait de Toulouse en me disant qu’il avait de la famille là bas.
Ils étaient ravis que je sois française et m’ont dit à quel point ce serait formidable que je vienne déjeuner chez eux car c’est le NOUVEL AN KHMER. Face à leur accueil et avec l’envie de rencontrer des locaux pendant ce nouvel an, j’ai peu hésité pour monter sur la moto pour me rendre chez eux.
Pendant le trajet beaucoup de questions sur moi, mon hôtel à Phnom Penh, ma famille, mes études…
On arrive chez eux : ils habitent dans le Sud ouest de la ville, dans le quartier du Marché Russe. Leur maison se situait STREET 440, elle est sur plusieurs étages, avec un grand portail dans l’entrée.
Ils me racontent que dans cette grande maison, ils vivent tous ensemble, cousins et parents.
Je déjeune avec eux le repas cuisiné par la mère de la fille qui m’accueille très gentiment avec un thé glacé. Nous commençons à discuter et à parler du nouvel an. Juste avant de commencer le repas, un nouvel homme fait son apparition : il est beaucoup plus grand (très grand!) et baraque que les deux premiers cambodgiens.
Il se met à table et nous commençons à déjeuner ensemble riz, légumes et viande.
Ce cousin me dit qu’il travaille dans un casino de Phnom Penh et qu’il a des clients très riches qui perdent beaucoup d’argent. Aujoud’hui il ne travaille pas car c’est le nouvel an.
Je ne connais rien au casino ni aux jeux de cartes donc il me raconte son métier et me dit qu’il va m’apprendre à jouer aux cartes…
Il commence à m’écrire les règles du BLACK JACK, puis à m’expliquer comment tricher avec lui au Black Jack…
Je ne comprends pas trop où il veut en venir car je n’ai pas l’intention d’aller dans son casino.
Au bout de quelques minutes il me dit qu’il y a l’une de ses clientes de Brunei qui va passer dans quelques minutes jouer chez lui.
Alerte rouge, je commence à lui poser plusieurs questions, feignant l’incompréhension !!
Il me dit calmement “Pas de soucis, si tu ne veux pas jouer. Tu peux rester regarder et c’est ma cousine qui va jouer contre elle…”.
Je me sens hyper mal car je ne veux piéger personne et encore moins être piégée !!! Je ne veux pas d’ailleurs voir arriver une seconde personne qui n’était pas prévue dans l’histoire.
J’arrive difficilement à me concentrer sur les règles qu’il essaye de m’apprendre, ça ne m’intéresse plus et je veux rentrer à l’hôtel.
Je lui dis calmement que c’est ma dernière journée à Phnom Penh et que je préfère me promener dans la rue et profiter de la ville. Jouer aux cartes ne m’interesse pas et les jeux d’argent sont contraires à mon éducation.
Le mec comprend très bien et me dis pas de soucis. Les deux premiers cousins (à la tête plus dépitée) me raccompagne dehors et c’est le premier homme qui me raccompagne en moto dans le centre ville.
Sur le chemin en moto ils insiste sur le fait qu’il n’a bientôt plus d’essence…gros sous entendu pour lui lacher un billet de 10$ que je suis soulagée de lui donner en arrivant dans mon quartier.
Il ne me dépose pas devant l’hôtel mais à l’angle, le visage couvert par un tissu. On se dit à peine aurevoir car on a tous les deux compris la situation.