Bonjour,
certaines personnes parmi vous ont-elle déjà gravi le volcan Old Doinyo Lengai, près du lac natron.
Pourriez vous me dire combien de temps dure l’asencion, si c’est accessible ou très difficile et s’il faut des chaussures spéciales, notamment pour lutter contre la chaleur.
Merci et A + j’espère
Carine
Anonyme2
Plusieurs précisions indispensables pour les futurs candidats : J’ai fait le Lengaï en janvier 2009 et une chose est certaine : c’est difficile ! (je fais de la haute montagne depuis 20 ans…)
Ascension 6h de nuit (dont 4h à quatre pattes dans la cendre) : pensez aux piles de la frontale…
Il peut faire très froid lors de l’ascension (notamment à cause du vent) : il est indispensable d’être équipé d’une polaire, pantalon de trekking solide et veste coupe vent de montagne.
Les 400 derniers mêtres sont très raides et dangereux pour les non habitués (glissant , roche friable) En cas de glissade, on risque l’accident grave (entorse, fracture)… sachant évidemment qu’aucun secours à “l’européenne” n’est organisable facilement. (pas de réseau portable, volcan très isolé…)
Le sommet est fabuleux mais arête de sable escarpée et dangereuse si pas encordé (personne n’est encordé…) Très venteux. Gouffre abyssal coté cratère. Gare à la chute.
Evidemment, le plus dangereux, c’est la descente, raide toute en désescalade. Chute de pierre à répétition : hyper dangereux ! un vrai champ de tir : conseil si vous êtes nombreux : descendez en dernier.
Il faut compter environ 5 h . On arrive sous la chaleur (40°) Eprouvant
Donc : si vous n’avez pas l’habitude de la montagne (de la haute montagne) pratique escalade, descalade+++ gestion du vide… Vraiment ne montez pas. les guides masai (de vrais araignées) sont très utiles pour le chamin mais ils sont tous déconnectés de la dangerosité.
bien amicalement
bon courage à tous
Le post de Bono me semble en effet frappé au coin du bon sens. J’ai moi-même fait cette ascension en groupe à un rythme assez élevé (à peine 4h pour l’ascension et 2h30 pour la descente, notre guide avait avalé un lapin et heureusement nous étions relativement en forme pour avoir fait le kili avant) pour environ 1600m de dénivelé au cours desquels je vous confirme avoir réellement souffert.
Il semble que depuis l’ascension, le volcan a été recouvert d’une épaisseur de cendre et de sable encore plus importante que précédemment.
Après environ 500m de dénivelé à 30-35° qui s’avalent à peu près correctement puisque la profondeur du sable n’est pas trop importante, la pente s’accentue fortement (au moins 40-45° presque tout du long !) et ne redeviendra raisonnable qu’à proximité du sommet, soit plus de 1000m plus haut !
Il n’y a au demeurant presque aucun endroit pour se reposer ou s’asseoir et les conditions ne se prêtent guère à un bivouac improvisé…
certains passages sont difficiles, même à quatre pattes, puisque dans le sable on ne trouve parfois pas même de prises pour les mains. Il faut à certains lâcher les bâtons. Sortir du sentier principal peut être dangereux même si le sol est plus ferme (on monte un long moment en longeant un ravin situé à 2 ou 3 mètres). Les chutes sont fréquentes, même pour les guides…
Pour ce qui est des guides MASAI, leurs chaussures improvisées (découpées dans des pneus de voitures…) leur donnent une adhérence bien supérieure aux meilleures chaussures d’alpinisme et ils donnent l’impression de grimper comme des fusées. Mais ils ont l’habitude de monter sur du sable et de la cendre, ce qui n’est pas le cas du commun des mortels.
La vue du sommet est absolument magnifique (vue sur le Lac Natron et tout le pays MASAI, inoubliable) et récompense largement de l’effort consenti. Mais dès l’arrivée au sommet, le vent devient violent et faire le tour du cratère est certainement dangereux (j’y ai personnellement renoncé), tout comme à escalader le dernier “sommet” quelques dizaines de mètres plus haut, manifestement dangereux, à supposer qu’il soit praticable).
Attention ! soigner le timing car après le lever du soleil, la chaleur devient forte, voire étouffante, et descendre un long moment dans ces conditions peut devenir éprouvant.
Une grande prudence dans la descente est de mise (j’ai personnellement tordu un bâton de randonnée neuf en titane !). Les chutes sont aussi fréquentes qu’à la montée et les pierres roulent comme des boules de pétanque, parfois à hauteur d’homme. Il est très difficile d’éviter d’en faire chuter sur un terrain pareil.
Emporter au moins 3 litres d’eau (sinon 4 si possible) et être équipé et outillé pour une ascension fraîche (environ -5° au sommet avec le vent en plus) et une descente par 35°.
Il est bien évidemment impossible de monter de jour (aucun guide ne vous le proposera, je pense). Et sans doute peu recommandé de monter seul sans guide.
En résumé, une véritable épreuve physique et morale sur un terrain réellement difficile. A Réserver à un public averti. Mais un souvenir inoubliable à conserver.
touda5
Bonjour,
M’ étant lancée dans cette aventure fin janvier 2009, je confirme les dires précédents, le danger est réel et la difficulté décrite n’ est pas exagérée. Pour ma part, la montée a duré 4h30 et la descente 2h30. Et sur la 2ème moitié de l’ ascension, je me suis bien demandé comment j’ allais redescendre car vous avez l’ inpression d’ avoir un mur en face de vous (heureusement il fait nuit…), vous marchez dans la cendre et quand vous essayez de vous aider des mains, les carbonatites s’ effritent sous la pression.
Mais arrivée sur les bords du cratère au petit matin, vous pouvez admirer toute la plaine maasaï, le lac Natron tout proche, tout en écoutant le grondement du volcan au fond du cratère. Inoubliable !
J’ en rêvais depuis 2 ans et je ne regrette pas d’ y être monté, même si avec le recul, je me dis que c’ est quand même un truc de dingue.
car6
Bonjour,
on part fin aout en Tanzanie et on hésite à faire cette ascension, d’une part pour des raisons de sécurité, est-ce vraiment dangereux??? et d’autre part, parce que les photos qui nous avaient donné envie sont celles d’avant 2007, et qu’on se demande à quoi ça ressemble en 2009???
qu’en pensez vous?
merci
Anonyme7
regardez mon post du 9 janvier dernier. (j’ai fais l’ascension en janvier). En résumé : dangereux, très difficile physiquement,accessible aux randonneurs expérimentés (cad montagne/alpinisme), peur du vide s’abstenir, guide local indispensable pour itinéraire mais nul en terme sécurité. que dire d’autre : le sommet a complètement changé depuis l’éruption : c’est un gouffre abyssal avec fine arête de sable volcanique. j’ai des photos si ça vous intéresse (ascension/ sommet) Bref: si vous connaissez la montagne & êtes en bonne forme physique : allez y absolument car c’est grandiose ! sinon vraiment abstenez vous, je sais c’est dur, mais c’est comme si on vous proposait de faire le mont blanc en tongs…
Bien amicalement
car8
merci pour votre réponse, et nous avions déjà lu votre post, et c’est bien lui qui nous a inquiété!
on est en bonne forme physique, on n’a pas peur du vide, mais d’un autre côté on n’a jamais fait non plus d’arrêtes sans conditions de sécurité. On a fait de la montagne en france et au pérou, mais pas d’alpinisme en ascension de somment, à proprement parler…
je veux bien qq photos pour me rendre compte.
merci d’avance
Anonyme9
Le Lengaï n’est pas une course d’arête ni d’alpinisme à proprement parler et n’est pas si aérien que ça (sauf sur le cratère sommital). Les chutes sont possibles, bien entendu, mais vous ne tomberez pas sur 300m non plus…Au maximum sur quelques mètres en contrebas sur du sable et de la cendre, parfois des cailloux certes. Dans le groupe auquel j’appartenais, presque tout le monde est tombé au moins une fois, y compris le guide, et pratiquement pas de bobo à déplorer, quelques égratignures. Ce qui ne signifie bien entendu pas que l’on peut se faire un peu plus mal bien sûr.
A proximité du sommet, il y a en effet une pente à 60° sur laquelle il convient de faire attention, surtout à la descente. Mais il est possible de la faire “en luge” sur les fesses…au moins pour certaines parties. Certains accrochent paraît-il des cordes fixes. Mais ce n’est à mon avis pas nécessaire. Cela reste de la randonnée, pas de l’alpinisme ni une grande voie technique.
Le Lengaï est à mon avis une réelle épreuve physique, nécessite une grande attention, mais n’est pas une course dangereuse ni réellement alpine et l’équipement de sécurité n’y est pas indispensable. Je pense qu’il serait dommage de renoncer à cette course si vous vous en sentez physiquement capables.
Anonyme10
Comme je ne peux pas vous les faire passer par le forum, envoyez moi un mail sur herpe.bdx@gmail.com, je vous ferai passer quelques photos de l’ascension et du sommet. sinon, en réponse à Capitole, c’est un sommet somptueux. il est vraiment dommage de passer à coté sans le gravir. MAIS, je suis monté avec un petit groupe, où, sans rentrer dans le détail, on est passé très proche d’un accident grave. plusieurs membres avait surestimé leurs capacités… Je ne veux pas vous en dissuader, bien au contraire. Je veux juste informer sur les risques, qui sont réels. Si vous faites l’ascension, vous pouvez demander le guide masai Daniel au camping de ngarasero (camp de base), proche du natron. Il est super sympa.
touda11
Bonjour,
Je rejoins Capitole sur le descriptif de cette ascension. Ce n’ est pas de l’ alpinisme, cela reste bien de la randonnée. La pente est raide du début à la fin. Mais si vous avez l’ habitude de faire des randos alpines avec des dénivelées de 1000m et plus en terrain plutôt minéral et accidenté, le Lengaï doit être à votre portée. Bien sûr la prudence reste de mise.
Pour ce qui est du sommet, oubliez les photos d’ avant la dernière éruption, le plateau et toutes ses cheminées se sont effondrés pour laisser place à un cratère béant, mais l’ ambiance est géniale, et la vue sur toute la région magnifique.
A ne pas rater si la condition physique le permet.
Anonyme12
Bonjour,
Avec mon mari nous envisageons l’ascension en octobre et j’aurai aimé avoir quelques retours sur la difficulté de l’ascension. Y’en a t’il qu’ils l’ont gravi dernièrement ? Avec un guide massaï ?