Split
Je me décide enfin à écrire ce carnet même si cela fait un peu moins de deux ans maintenant que j’ai été en famille en Croatie (avec Marie ma femme, et Victor et Arthur nos deux pré-ados). Mieux vaut tard que jamais, car ce pays nous a tellement plu qu’il vaut bien ce carnet. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à nous y être régalés puisque les 12 millions de touristes qui le visitent chaque année représentent quand même le triple de la population (4 millions d’habitants) ! L’été notamment, ce pays dix fois plus petit que la France est noir de monde.
Nous avons donc emprunté pour une fois les chemins touristiques les plus fréquentés et finalement, nous ne l’avons pas regretté.
Voici le sommaire de notre périple :
Les chutes de Plitvice, petite merveille de la nature nichée dans la Croatie intérieure.
La ville d’Omis, agréable station balnéaire méconnue qui s’est révélée l’un de nos coups de cœur.
Dubrovnik, la perle de l’Adriatique.
Vis, la plus authentique des petites îles croates.
Split, étonnante cité ouverte sur la mer, à la fois chargée d’histoire et tellement contemporaine.
Ce voyage est l’occasion pour nous de rompre un peu avec nos habitudes de voyages : pour une fois, nous allons louer une voiture au lieu d’utiliser les moyens de transports locaux, nous allons également louer appartements et chambres en ville chez l’habitant plutôt que de dormir à la roots, et nous allons visiter quelques-uns des sites les plus touristiques du pays au lieu de sortir des sentiers battus !
LES CHUTES DE PLITVICE
Après l’atterrissage à Split, nous prenons possession de notre voiture de location, une modeste Ford Fiesta. Nous comprimons comme nous pouvons nos quatre sacs à dos dans son petit coffre et partons aussitôt pour le village de Plitvice, situé à trois bonnes heures de route. Si le temps est beau sur la côte dalmate que nous quittons, il change radicalement quand nous traversons les montagnes, pour virer carrément à la bruine incessante peu avant l’arrivée.
La route principale qui traverse le village est bordée de chaque côté par des dizaines de maisons transformées en chambres à louer : la proximité des fameux lacs et chutes de Plitvice a permis à la plupart des habitants de trouver, grâce au tourisme, des ressources financières importantes. Mais vu le nombre de maisons qui reçoivent des voyageurs, cela signifie aussi que demain, lorsque nous visiterons le site, nous serons loin d’être tout seuls… En attendant, les maisons d’ici sont toutes plus fleuries les unes que les autres et ça met un peu de couleurs dans la grisaille ambiante.
La nôtre est située tout au bout du village, un peu à l’écart. Tant mieux, cet isolement très relatif ne nous fera pas de mal.
Nous sommes accueillis par la propriétaire des lieux, Lidija, qui nous présente sa famille. Une fois nos affaires installées dans nos deux chambres doubles et pendant que Victor et Arthur s’amusent à une balançoire sous une bruine ininterrompue, nous faisons connaissance avec Lidija. Nous discutons un peu du site naturel tout proche qui attire tant de visiteurs.
Mais la conversation bascule rapidement sur les guerres de Yougoslavie, et notamment celle qui s’est déroulée ici dans les années 90. Nous avons évidemment vérifié au préalable que ça ne la dérangeait pas d’en parler. Mais nous nous rendons finalement compte que cette femme, discrète et peu bavarde au premier abord, se laisse vite aller à un quasi monologue ô combien édifiant sur l’horreur que la population locale a vécu ici il n’y a pas si longtemps. Elle nous explique que le village a été rasé, dont la maison, reconstruite depuis, dans laquelle nous allons dormir ; que tout le monde ici a perdu un ou plusieurs membres de sa famille ou de ses amis ; que certains ont été amputés d’un membre (nous en croiserons en effet quelques-uns un peu partout dans le pays). Bref, l’horreur à deux pas de chez nous.
Mais heureusement, la vie a depuis longtemps repris ses droits, et les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas vraiment connu cette époque tragique. Les villes et les villages ont été reconstruits petit à petit, et le tourisme est d’ailleurs l’un des atouts qui ont aidé le pays à se relever.
Après cette discussion douloureuse, c’est sur les conseils de Lidija que nous allons dîner dans le petit resto local situé juste en face de sa maison. Avant d’aller nous coucher, cette cuisine typique et copieuse nous aide à oublier le temps maussade qui nous harcèle depuis notre arrivée.
Le lendemain matin, nous nous levons tôt pour pénétrer dans l’enceinte du site dès l’ouverture ou presque. Car Lidija nous a bien prévenus que dès le milieu de la matinée, il y avait de longues files d’attente à l’entrée du parc. Et quand nous y arrivons en effet, ce n’est pas encore la grande foule. Pour nous défendre contre la pluie, nous avons acheté la veille des protections qui se situent à mi-chemin entre des espèces de K-Ways légers et des sacs poubelles contenant quelques trous pour passer la tête et les bras.
C’est donc ainsi accoutrés que nous pénétrons dans l’enceinte du Parc National des lacs de Plitvice, qui est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. Il est situé dans un joli cadre de montagnes verdoyantes.
La forêt qui recouvre ce relief tourmenté présente des trouées ça et là : ce sont les fameux lacs de Plitvice, de couleur vert émeraude (du moins par temps ensoleillé !).
Au nombre de seize, ils sont disposés en escaliers. Les chutes d’eau sont le moyen qu’a trouvé la nature pour que chaque lac, en débordant, alimente le suivant situé juste en dessous.
Le jour de notre visite, la nature en question ne se montre pas très clémente avec nous puisqu’elle nous accueille par un véritable déluge. Nous ne pouvons donc pas profiter pleinement de la beauté du site.
Pourtant, malgré la pluie, la balade est particulièrement agréable : on marche sur des passerelles en bois qui semblent posées sur l’eau, dans un cadre éclatant de verdure. Le paysage n’est pas très varié mais les chutes ne sont jamais identiques.
Après une demi-journée passée sous la pluie et à marcher sur l’eau, nous quittons ce site en sachant que le soleil nous attend enfin sur la côte, dans la petite ville d’Omis, notre prochaine étape.
OMIS
Plitvice et Dubrovnik étant distantes de près de cinq cents kilomètres, nous avons prévu une halte entre les deux, à Omis. Située au sud de Split, cette petite ville séduit à la fois par sa situation, sa douceur de vivre et son arrière-pays.
Omis est nichée sur les flancs de la montagne qui borde la mer. Ainsi, où qu’on se trouve, on a presque toujours une belle vue dégagée. C’est le cas de l’appartement que nous avons loué, extrêmement bien situé.
La terrasse de notre appartement !
Il ne peut pas être mieux situé : à cinq minutes de la plage, à cinq minutes du centre-ville, et dans un endroit calme. Sans compter la vue imprenable depuis la terrasse. Le top !
La vue depuis la terrasse le soir…
… et le jour !
A proximité du centre, depuis la vieille ville, un petit escalier monte en direction de la montagne. Ses quelques dizaines de marches mènent à la citadelle vénitienne d’où, là encore, la vue vaut le détour.
Difficile de croire qu’il y a quelques siècles, à l’époque vénitienne, ce petit port paisible était un repaire de pirates.
Le lendemain, nous avons prévu de quitter un peu Omis et sa foule pour découvrir l’autre côté de la montagne. Là, dans le Parc Naturel du Biokovo, les amoureux de la nature trouvent leur compte.
Cet ensemble géologique de premier ordre est constitué de forêts, de grottes et de galeries. Y vit une faune exceptionnelle où les loups, les chamois et les aigles royaux se volent la vedette.
C’est dans cet environnement naturel que coule la Cetina, petite rivière tranquille sur laquelle nous allons faire du rafting.
A Omis, les agences pour faire du rafting ne manquent pas, il n’est donc pas difficile d’en trouver une. Le départ de la ville se fait en bus sur une route qui surplombe d’abord la mer avant de s’avancer dans la forêt. Une fois arrivés, on se rend compte que la Cetina ne présente aucune difficulté.
C’est pourquoi les descentes en raft se déroulent dans un cadre familial plutôt que sportif.
Parfois, la Cetina comporte de petits rapides qui secouent l’embarcation et en mouillent les occupants, ce qui pimente un peu la sortie. Mais dans l’ensemble, la rivière coule paisiblement dans ce site naturel de toute beauté.
De retour à Omis, nous prenons un dernier bain dans une eau relativement froide, comme souvent en Croatie, avant de mettre le cap le lendemain sur la fameuse Perle de l’Adriatique : Dubrovnik.
Ce qui surprend d’emblée quand on se rend à Dubrovnik par la route qui longe la côte, c’est que la Croatie est littéralement coupée en deux par la Bosnie-Herzégovine. Cette dernière dispose en effet d’un petit accès incongru à la mer, long d’une dizaine de kilomètres, qui sépare la Croatie en deux parties bien distinctes. Le passage de la frontière est donc inévitable.
Bosnie-Herzégovine : la ville de Neum est cernée par les deux parties distinctes de la Croatie
Dans la pratique, ce léger contretemps n’est pas trop gênant car en effet, de nombreux croates passent par là tous les jours : certains d’entre eux travaillent d’un côté de la Bosnie-Herzégovine et habitent de l’autre, et font donc l’aller-retour quotidiennement. Le passage de la frontière est donc réputé ne pas poser de problème en général.
Pour les touristes que nous sommes, le passage est en effet rapide à l’aller : il n’y a que quelques voitures qui passent par là en même temps que nous et nous n’attendons même pas cinq minutes. Après un vague contrôle de nos passeports pour la forme, le douanier nous libère. Au retour quelques jours plus tard, ce sera encore plus expéditif : le simple fait de saluer le douanier dans sa propre langue (“Dobar dan”) semble l’énerver un peu car il n’a apparemment pas prévu de perdre son temps avec nous. Il nous fait vaguement signe de passer. Je ne me fais pas prier afin de ne pas l’énerver un peu plus et je m’éclipse rapidement, m’asseyant sur ma politesse habituelle. Tant pis, je gratifierai quelqu’un d’autre de l’habituel “Do videnja” (au revoir) que j’ai appris par cœur.
Après cette escapade, courte mais obligée, en dehors de l’Union Européenne, seuls soixante kilomètres en direction du sud nous séparent de Dubrovnik. Une fois arrivés, nous déposons nos affaires dans une petite maisonnette que nous louons à quelques kilomètres de la ville.
Quand nous l’avions louée sur le web, nous ne l’avions pas trouvée très chère. En arrivant, nous comprenons pourquoi : pour y accéder, il faut traverser une cité qui peut déranger. Pour notre part, nous ne regretterons pas notre choix car outre le prix plutôt bon marché, la vue sur l’entrée maritime de la ville est agréable depuis la terrasse ombragée et fleurie.
Nous passons notre première soirée à flâner dans les jolies ruelles de la vieille ville, dans lesquelles nous sommes surpris de rencontrer toutes les difficultés du monde pour trouver quatre malheureuses places dans un resto.
La vieille ville est très fréquentée et nous comprenons qu’il aurait mieux valu réserver un resto à l’avance.
Le lendemain, nous voulons avoir une vue d’ensemble de cette fameuse vieille ville. Pour ça, rien de tel que de prendre le téléphérique, car une fois arrivés là-haut, nous constatons que la Perle de l’Adriatique porte bien son surnom. La vue est impressionnante sur la ville fortifiée ainsi que sur la Grande Bleue qui s’étend à perte de vue.
Le quadrillage des rues vues d’en haut fera dire à Victor : “on dirait une carte !”
Une fois redescendus, nous arpentons à nouveau les rues, mais de jour cette fois.
Dubrovnik a bien du mérite de pouvoir étaler aujourd’hui encore ses richesses historiques, car elle fût sévèrement endommagée à deux reprises au cours de son histoire : par un tremblement de terre au 17e siècle, puis par la guerre à la fin du 20e.
Bien évidemment, le tourisme de masse est de mise en ce site incontournable, surtout l’été. Pourtant, il fait bon déambuler dans ses ruelles chargées d’histoire.
Il existe plusieurs points de vues différents pour admirer Dubrovnik. Par exemple depuis la colline au sommet de laquelle on accède en téléphérique ou en voiture, comme nous l’avons fait dès notre arrivée. Mais on peut aussi faire le tour de la ville par ses fameux remparts. On la découvre alors sous un autre angle, toujours avec une vue sur la mer en arrière-plan, et sous un soleil de plomb l’été.
N’ayant pu réserver notre maisonnette que pour deux jours, nous déménageons le troisième jour pour prendre possession des deux chambres que nous avons louées chez l’habitant. Comme un peu partout depuis que nous sommes arrivés dans ce pays, la vue depuis le petit balcon vaut le détour.
Ceci est dû au fait qu’une bonne partie de la côte croate est constituée de collines qui plongent dans la mer. Les habitants n’ont donc eu d’autre choix que de construire leurs maisons à flancs de collines, d’où ils ont systématiquement une vue imprenable.
Puisque nous avons déjà visité la vieille ville de l’intérieur, nous décidons le lendemain de la découvrir sous un nouvel angle, plutôt original celui-là : depuis un canoë kayak.
Car c’est l’une des activités classiques ici : les loueurs de kayaks se font concurrence et on n’a donc que l’embarras du choix pour préparer cette petite découverte insolite de la ville.
Les formules sont souples : on peut louer des kayaks à l’heure ou à la demi-journée, ou encore choisir l’excursion de groupe à la journée.
Dans ce cas, on fait le tour de la petite île de Lokrum à la rame, où l’on pénètre dans des grottes dont l’eau est d’un vert intense.
Puis on rejoint la côte, où nous attend une plage agrémentée elle aussi d’une grotte, et où l’on alterne baignades et casse-croûte.
Et c’est au retour qu’on peut le mieux admirer les remparts depuis la Grande Bleue.
De retour sur terre, pendant que nous rendons les canoës, il n’échappe pas à l’œil déguisé de Victor et Arthur que le loueur de kayaks propose également des tours en jet ski ! Déjà, pendant que nous ramions - à tous les sens du terme - sur nos canoës, ils regardaient avec envie les jets skis filer à pleine vitesse non loin de nous. Bref, ce n’est pas tous les jours que nous sommes en vacances en Croatie, et Marie et moi finissons donc par accepter de louer un jet. Je les emmène à tour de rôle pour un quart-d’heure chacun, voir les remparts défiler à plus de 70 km/h.
C’est sur cette belle découverte de la ville depuis la mer que s’achève la première partie de notre voyage. Il est temps pour nous de regagner Split afin de rendre la voiture de location, puis surtout de prendre notre bateau pour les fameuses îles croates…
L’ÎLE DE VIS
Choisir une île croate parmi les 1100 qui émergent de l’Adriatique est un moment agréable, car chacune d’entre elles rivalise d’efforts pour attirer les visiteurs. A l’heure de faire un choix, nous avons fini par jeter notre dévolu sur l’une des plus éloignées de la côte croate, ce qui en fait donc aussi l’une des moins fréquentées : Vis.
Cet éloignement n’explique pas tout puisque Vis a de toute manière toujours su cultiver sa discrétion. C’est ainsi que pendant la seconde guerre mondiale, le maréchal Tito échappa aux nazis en se cachant dans l’une des grottes de l’île.
Puis Vis devint une base militaire secrète, si bien que c’est seulement dans la deuxième moitié des années 1990, après l’indépendance de la Croatie, qu’elle fût enfin ouverte au tourisme. Depuis, ce dernier ne se développe que lentement, ce qui explique que Vis soit l’une des rares îles croates à avoir su garder toute son authenticité.
Le petit port de Komiza
Les 3.000 habitants sont répartis dans les deux villages de l’île : Vis à l’est, plus animé car il accueille les ferries, et Komiza à l’ouest, animé aussi mais un peu plus préservé. C’est là que nous avons séjourné.
Komiza
Le village de Komiza
Le bâtiment dans lequel est situé l’appartement que nous avons loué n’a vraiment rien d’attrayant : c’est un immeuble tout ce qu’il y a de plus basique style années 60, dans lequel s’agglutinent une bonne vingtaine d’appartements.
Dans un premier temps, nous regrettons presque de l’avoir réservé depuis la France car bien qu’étant en plein mois d’août, nous remarquons qu’il y a pas mal de panneaux “chambres à louer” aux balcons des maisons du village.
Mais finalement, notre petit appart’ sans prétention a plusieurs points forts : il est situé à moins de cinq minutes de la plage et autant du centre du village, il bénéficie d’une petite terrasse ombragée avec beaucoup de verdure, et son prix défie toute concurrence.
Le petit port de Komiza
C’est donc de là que nous allons rayonner sur Vis et l’île voisine de Bisevo pendant une bonne semaine. Les maisons de pierres qui bordent les petites ruelles peu fréquentées de Komiza rendent le village pittoresque.
Car le gros des touristes profite surtout des nombreux attraits du front de mer : bars, restaurants, marina, musée de la pêche (le seul de Croatie), et bien sûr plages et baignades…
Les plages
Bien que constituées de galets et assez fréquentées, les plages de l’île sont très agréables. Voici nos préférées :
La plage de Kamenice - Elle est agrémentée d’un bar extérieur qui fait office de boîte de nuit ouverte sur la mer une fois le soleil couché. Mais de jour, elle est plutôt calme et du coup, elle devient vite notre plage préférée. Comme nous avons de la chance, il se trouve aussi que c’est la plus proche de notre appartement.
La plage de Kamenice
La plage de Stiniva - Au sud se situe la plage sans doute la plus connue de l’île : Stiniva. C’est aussi l’une des moins faciles d’accès, car on ne peut s’y rendre qu’en bateau, ou après une marche dans une descente assez raide au milieu des arbres et des rochers. Mais l’effort en vaut la peine, même si cette plage fermée par de petites falaises est très fréquentée en journée.
La plage de Stiniva
La plage de Lucica - Dans la partie sud de Komiza, quelques maisons anciennes sont posées sur la petite plage de Lucica, et affrontent tous les soirs les derniers rayons du soleil. Cette plage agréable est assez fréquentée par les locaux.
La plage de Lucica
Les criques - Entre deux plages, on peut nager dans de très agréables petites criques à peu près désertes. L’eau y est si transparente que la visibilité est excellente, ce qui rend presque incontournable la pratique du snorkeling.
Petite crique à proximité de la plage de Kamenice
Green Cave (la Grotte Verte) - Il ne s’agit pas d’une plage mais il faut bien la citer quelque part ! Cette petite grotte est accessible uniquement en bateau car elle s’ouvre sur la mer. Son plafond comporte un petit trou dans lequel s’engouffrent les rayons du soleil.
Ils terminent leur course en transperçant l’eau de la grotte jusqu’au fond. Les jeux de lumière sont du plus bel effet.
Selon la lumière, l’état de l’eau et l’heure de la journée, ces rayons subaquatiques sont censés paraître verts. Lors de notre venue, ils étaient franchement bleus.
Plonger avec un champion du monde de plongée !
Faire de la plongée sous-marine avec un champion du monde d’apnée, c’est ce que nous avons fait dans les eaux de Vis !
En effet, l’un des clubs de plongée de l’île, le B24 Diving Center, est tenu par un croate, Veljano Zanki, qui fût champion du monde d’apnée en 2012.
La première plongée se fait avec son collaborateur à six mètres pour tester Victor et Arthur, qui n’ont pas encore l’âge requis pour passer leurs diplômes.
Par souci de sécurité sans doute injustifié, je préfère quand même les accompagner.
Nous nous mettons à l’eau depuis la plage de Lucica, où est basé le club de Veljano, et nous découvrons les fonds des alentours. Si cette plongée n’offre rien d’exceptionnel, elle permet à notre guide de palanquée de jauger la capacité de Victor et Arthur à faire une deuxième plongée le lendemain à douze mètres de profondeur. La plongée s’avérant concluante, c’est par bateau que nous rejoignons 24 heures plus tard l’épave du Teti, un cargo coulé en 1930 : c’est ici que nous allons faire notre deuxième plongée. L’autre attraction de ce spot est le contexte très poissonneux dans lequel gît cette épave.
L’épave du Teti
Mes deux petits plongeurs sont émerveillés à la fois par la découverte de leur première épave, par la multitude de poissons qui nous entourent tout au long de la plongée… et par le fait d’être encadrés par un champion du monde en chair et en os, à la fois modeste et très accessible. Tout au long de la plongée, Victor essaie de toucher ces innombrables poissons typiques de la Méditerranée (sars, serrans, girelles, oblades…) qui nous tournent autour. En vain bien sûr.
Les environs de vis : la grotte bleue de Bisevo
L’une des curiosités naturelles de la région se situe sur l’îlot voisin de Bisevo : Blue Cave (la Grotte Bleue). Il est facile de s’y rendre depuis Komiza car les bateaux pour y aller sont nombreux.
Une fois arrivé, il faut acheter son billet numéroté puis attendre son tour. L’été, il y a beaucoup de monde mais le cadre de bord de mer est agréable pour patienter.
Blue Cave : le site de l’attente…
Au bout d’une heure, notre tour arrive enfin. Le trajet qu’on effectue à bord d’une petite barque à moteur ne dure lui que cinq minutes. Sur place, les barques qui sortent une par une sont aussitôt remplacées par celles qui rentrent. Pour pénétrer dans la grotte, il faut bien baisser la tête.
Puis au fur et à mesure qu’on progresse à l’intérieur, la forte pénombre qui y règne est chassée peu à peu par la lumière bleue et irréelle qui provient du fond sous-marin. Elle émane d’une entrée submergée par la mer, mais que la lumière réussit à traverser jusqu’à l’intérieur de la grotte, transmettant à cette dernière les couleurs de l’eau, qui tirent ici sur le bleu électrique.
Dans l’après-midi, la grotte finit par retrouver son calme quand elle n’est plus éclairée par le soleil, ce qui entraîne l’arrêt des visites jusqu’au lendemain. On ne peut pas s’y baigner, mais la plongée sous-marine y est autorisée (mais réglementée) hors saison.
L’ouverture submergée de la grotte, par laquelle pénètre la lumière
SPLIT
Notre séjour sur Vis sera écourté par la règle de prudence numéro un que nous respectons chaque fois que nous voyageons sur une île : afin de prévenir une éventuelle dégradation de l’état de la mer qui pourrait interrompre les liaisons maritimes, et donc nous faire rater l’avion du retour vers la France, nous quittons l’île deux jours plus tôt, par sécurité.
Le côté positif, c’est que cela va nous permettre de visiter la belle ville de Split pendant ces deux jours. La grande cité dalmate est un délicieux mélange de vestiges antiques et de palais vénitiens, dans l’ambiance décontractée d’une grande station balnéaire.
Les sites historiques
Les vestiges du palais de l’empereur romain Dioclétien occupent la partie la plus étonnante de la ville.
Au Moyen-Âge, les habitants trouvèrent refuge dans ce gigantesque palais. C’est donc là, à l’intérieur de ce fabuleux vestige antique à ciel ouvert qu’ils construisirent leurs maisons. Ainsi, on compte aujourd’hui de nombreuses habitations qui ont pour cloison… le mur du palais d’un empereur romain !
Dans l’enceinte du palais est située la cathédrale Saint-Domnius, l’un des principaux trésors historiques de la ville. La montée en haut du Campanile permet d’avoir une très belle vue.
La petite place située aux pieds du campanile est l’un des sites les plus fréquentés de la ville.
L’histoire de Split a également été marquée par la période de domination vénitienne, qui assura à la ville une certaine prospérité économique. De cette époque, l’un des plus beaux vestiges parvenus jusqu’à nous est sans doute la place de la République, qui fût construite afin d’imiter la place Saint-Marc de Venise.
LE MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE
Le musée archéologique de la ville décrit l’histoire de la Croatie depuis l’Antiquité. Il comporte quelques pièces rares d’une grande valeur.
Sarcophages antiques :
Stèle antique :
L’HISTOIRE A TRAVERS… LE FOOT !
Dès la sortie du musée archéologique, c’est sans transition que nous emmenons nos fils visiter le stade de foot du Hajduk Split, l’équipe phare de la ville et, avec le Dinamo Zagreb, du pays.
Depuis deux semaines que nous visitons la Croatie, nous avons vu des dizaines de murs taggés par le logo du club. Dans la région bien sûr, mais aussi bien plus au sud, ou encore sur l’île de Vis. On ressent assez nettement l’importance que revêt ce club dans le pays. Et encore, notre voyage ayant eu lieu en août 2016, la Croatie était encore loin à cette époque d’être vice-championne du monde, seulement battue par les Bleus (15/07/2018)…
Pour commencer notre visite du stade, la petite plaque apposée à l’entrée n’échappe pas aux français que nous sommes : elle commémore l’incroyable record du monde du 4 x 100 mètres battu ici même en 1990, au nez et à la barbe des géants américains, par une équipe tricolore restée dans les annales du sport français.
Puis au fil de la visite de l’intérieur du stade, c’est un peu l’histoire de la Croatie que nous raconte le guide à travers celle du club. Par exemple pour l’anecdote, à l’issue de la finale de l’ultime édition de la coupe de Yougoslavie (encore unifiée) avant les guerres qui entraînèrent la disparition du pays, coupe remportée en 1991 par les croates du Hajduk Split aux dépens de leur ennemi juré serbe de l’Étoile Rouge de Belgrade, les Splitois ne rendirent jamais le trophée comme ils auraient dû le faire. Une fierté pour eux aujourd’hui que la possession de cette coupe (en bas et au centre de la photo ci-dessous).
Mais surtout, ce stade est l’antre du plus ancien groupe de supporters d’Europe : “Torcida Split”. Ses membres ultra-nationalistes ont été parmi les premiers, au début des années 1990, à s’engager dans l’armée croate en vue de l’indépendance du pays. Ceux qui en sont revenus vivants et entiers quelques années plus tard se sont remis ensuite à fréquenter activement les travées de ce stade, qu’ils rendent bouillant les soirs de grands matches.
C’est dans cette belle ville de Split que nous terminons notre périple en Croatie où en quinze jours, nous n’aurons finalement rencontré qu’un seul jour de mauvais temps : le premier, à Plitvice.
Split :
Cet article est extrait de notre blog derrière l’horizon
INFOS PRATIQUES
TRANSPORTS
Nous n’avons pris que trois moyens de transports différents : le bus à Dubrovnik, le bateau pour les trajets vers les îles et la voiture de location le reste du temps.
Voiture de location - Nous avons loué notre petite voiture à l’aéroport de Split chez Car Hire Labs, et nous l’avons rendue à leurs bureaux du centre-ville, sur le port, où il ne nous restait donc plus qu’à prendre le bateau. Nous avions réservé un peu tard depuis la France et les prix avaient augmenté : nous avons payé 350 euros pour une semaine. A noter que les loueurs demandent toujours si on a prévu d’aller à l’étranger avec la voiture (en général, Bosnie-Herzégovine et Montenegro). Si oui, ils font payer une assurance supplémentaire, à l’exception du bref et classique passage de la frontière bosniaque au niveau de Neum, sur le trajet Split - Dubrovnik : sur cette courte portion, l’assurance n’est pas obligatoire.
Le bus - Nous ne l’avons pris qu’à Dubrovnik et nous le recommandons fortement pour cette ville, car il est difficile de circuler et encore plus de se garer dans la vieille ville, à l’exception du parking onéreux de la Porte Pile. Le bus est la meilleure solution alternative : à peu près toutes les lignes passent par la Porte Pile et il y a en général un bus toutes les 10 à 20 minutes.
Le bateau : liaisons entre Split et les îles - Le port de Split est très actif et les îles sont nombreuses ainsi que les bateaux qui les desservent. Il est donc possible et même facile, même en haute saison, d’acheter ses billets sur place juste avant le départ du bateau, sur l’embarcadère. C’est ce que nous avons fait en plein mois d’août. Pour plus d’infos :
Si on fait la traversée en catamaran avec la compagnie Jadrolinija - Gat Sv. Duje bb, Split. +385.21.33.83.33 (ou 04 ou 05 à la fin). ag.split@jadrolinija.hr
Si on fait la traversée en ferry, il est impossible de réserver à l’avance. Compagnie Kriloget - Adresse : Kapetan Luka Kiosk – Gat Sv. Petra, ferry port, Split. +385.21.64.54.76
Liste des compagnies maritimes effectuant la traversée entre le continent et les îles : Croatia Ferries
PASSAGE DE LA FRONTIÈRE BOSNIAQUE SUR LE TRAJET SPLIT - DUBROVNIK
La côte croate est interrompue sur dix kilomètres par la Bosnie-Herzégovine. Ainsi, pour aller par exemple de Split à Dubrovnik, le passage de cette frontière est obligatoire.
Nous sommes donc passés par cette douane à deux reprises et tout s’est déroulé sans problème, exactement comme tout le monde nous l’avait dit : cinq minutes de queue à l’aller avec un bref contrôle de nos passeports, et cinq secondes seulement au retour, le temps de dire “Dobar dan” (“bonjour”) au douanier, que notre politesse a eu l’air d’énerver et qui nous a immédiatement fait signe de rouler.
Comme indiqué plus haut, il faut noter qu’avec une voiture de location, on doit souscrire une assurance supplémentaire (peu onéreuse) au moment de la réservation si l’on compte sortir du pays avec le véhicule loué (Bosnie-Herzégovine, Montenegro…). Cette assurance n’est toutefois pas obligatoire si l’on passe la frontière avec la Bosnie-Herzégovine au niveau de Neum comme nous l’avons fait, pour effectuer simplement les quelques kilomètres hors Croatie qu’il y a à cet endroit-là.
CHUTES DE PLITVICE
Hébergement à Rastovaca (Plitvice) - Chambres chez l’habitant : House Luketic – Rastovača 32/1, 53231 Rastovača.
Elles sont situées à 1,6 km des chutes de Plitvice, au bout d’une longue rue des deux côtés de laquelle toutes les maisons louent des chambres ! Le cadre est verdoyant, calme et reposant. Bon accueil de la propriétaire, qui nous a raconté l’histoire glaçante de ce village et de cette maison, détruits pendant la guerre dans les années 1990. Prix : 45 euros/nuit la chambre double.
Restaurant - Délicieux resto local (en fait cuisine familiale) situé juste en face, Chez Sasa. Il fait aussi chambres d’hôtes.
Chutes de Plitvice : bon à savoir - En haute saison, il faut si possible arriver aux guichets dès l’ouverture car il y a alors très peu de monde. Après, ça se gâte ! Ainsi, en milieu de matinée, la file d’attente pour acheter les billets d’entrée mesure déjà plusieurs dizaines de mètres de long.
OMIS
Hébergement - Appartement Micmac - Fra Stjepana Vrlića 28, Omiš.
Cet appartement est une tuerie. Grand, design, fonctionnel et bien situé (à 3 minutes de la plage et 5 minutes du centre-ville), propriétaires accueillants, avec en prime un gros point fort : la vue depuis la petite terrasse.
Le prix : 70 euros/nuit
Nous avons loué cet appartement quelques jours après sa mise en location. Il était donc à un prix défiant toute concurrence. Depuis, au vu de la forte demande dont il fait l’objet, il semblerait que le prix augmente régulièrement et en plus, il faut le réserver très longtemps à l’avance. Mais il en vaut tellement la peine (ça vaut ce que ça vaut mais il est noté 9,9 / 10 sur Booking pour 70 clients ayant voté).
DUBROVNIK
Hébergements
Chez Nikola : Nova Mokosika, Dubrovacko – Neretvanska Zupanija 20236 (Ulica Marina Knezevica). +385 97 6766 098
Points forts : petite maisonnette (une chambre, et un canapé-lit dans le séjour) avec terrasse verdoyante et belle vue. Tarif attractif.
Points faibles : situé à 20 minutes en bus de Dubrovnik, sur les hauteurs d’une cité qui ne conviendra pas à tout le monde. Nous n’avons pas de préjugés et nous n’avons rencontré aucun problème, mais cet environnement peut surprendre.
Prix : 77 euros/nuit
Appartement Tarik Panorama : Majkovska 1, 20000 Dubrovnik. +385 9152 88 326. Maison entièrement dédiée à la location de chambres, située à Dubrovnik mais à plus de 20 minutes à pied du centre, avec des côtes à monter et sous le soleil. Belle vue sur l’entrée du port depuis le balcon.
Le prix : à partir de 54 euros la chambre double (nous avons payé 60 euros en plein mois d’août).
Kayak à Dubrovnik - Les loueurs de kayaks sont regroupés sous l’ancien fort, au pied de la forteresse nord de la vieille ville. Nous sommes passés par Adventure Dalmatia/Sea Kayaking Dubrovnik, qui propose également d’autres activités (scooter des mers, que nous avons également testé, etc.)
Bon à savoir - Ça va sembler un peu naïf mais croyez-moi, les kayaks bleus sont beaucoup plus lourds que les kayaks rouges, oranges ou jaunes : on se fatigue à ramer et on avance sensiblement moins vite que tout le monde ! A éviter.
L’ÎLE DE VIS
Hébergement - Appartement Andy - Matije Gupca 26, 21485, Komiža, Vis. +385 9921 48 212
Petit appartement de 35 m2 en rez-de-chaussée dans un immeuble pas vraiment glamour, intérieur un peu vieillot (mais on n’a fait qu’y manger et y dormir), mais dans l’ensemble très correct.
Points forts : situé à 5 minutes à pied de la jolie petite plage (de galets) de Kamenice, ainsi que du centre du village de Komiza. Terrasse ombragée.
Prix : 60 euros/nuit.
Bon à savoir - A Komiza, il est possible de louer directement un hébergement sur place puisque lorsque nous sommes arrivés dans ce village en plein mois d’août, nous avons vu pas mal de panneaux “chambres à louer” sur les maisons.
Club de plongée - Le B24 Diving Center est le club de plongée tenu par un enfant du pays devenu en 2012 champion du monde d’apnée : Veljano Zanki. Il est situé à la sortie du village de Komiza, sur la petite plage de Lucica.
Le matériel est récent donc en parfait état, du bateau aux blocs de plongée en passant par les combis etc.
Le prix : 30 euros la plongée, puis tarifs dégressifs jusqu’à 12 plongées.
Vidéo : les exploits de Veljano Zanki (-107 mètres en apnée !)
Blue Cave, la grotte bleue de Bisevo - Le départ pour l’îlot de Bisevo se fait depuis le port de Komiza, où il est facile de trouver des billets à acheter.
Bon à savoir : c’est entre 10h00 et 12h00 environ que la lumière est la plus belle dans la grotte. Du coup, il y a plus de monde et quelques dizaines de minutes d’attente l’été. Si on veut réduire l’attente, il faut venir plus tôt mais la lumière sera moins belle.
Le prix : 70 kunas par personne (moins de 10 euros) et 35 kunas de 6 à 12 ans.
SPLIT
Hébergement - Chambres à louer Private accomodation Raspudic - Tolstojeva 33, 21000 Split. +385 922 77 4291
Appartement transformé en chambres à louer, situé à 15 minutes à pied du port. Un concierge efficace est dans l’appartement 24/24 pour répondre à toutes les questions, et donner toutes les bonnes adresses.
Le prix : 46 euros/nuit la chambre double.
Le site de l’office de tourisme de Croatie : croatia.hr