Je me fends d’un compte-rendu “fleuve” de mon séjour récent dans le sud de la Crète. J’avais mis du gras, des bullet points et souligné les titres pour faciliter la lecture mais le forum du Routard n’en veut pas, tant pis j’espère que ça reste lisible.
Après un premier séjour dans la région de Georgioupoli il y a 2 ans, je viens de passer presque deux semaines dans la Région de Plakias avec ma compagne.
Comme il y a 2 ans nous avons cherché un pied à terre dans un petit village pour pouvoir à la fois rayonner dans la région en voiture de location, mais aussi se poser le soir, faire une trempette et profiter d’un restaurant (et du traditionnel raki) sans avoir à conduire. Plakias comme Georgioupoli répondent parfaitement à ces critères.
J’aurais été seul ou avec un copain j’aurais sans doute préféré circuler et faire des sauts de puce de village en village, mais Madame voulait son petit chez soit.
Cette année, tout en restant globalement sur la partie Ouest de la Crète, nous avons cette fois privilégié la côte sud (une seule virée à Skafia il y a 2 ans m’avait convaincu que je préférerais largement le sud plus sauvage au nord plus urbanisé).
Bilan : effectivement la côte sud est plus sauvage, un peu moins fréquentée et touristique, elle offre des paysages à couper le souffle et m’a rendu encore plus amoureux de la Crète que je ne l’étais en 2014 !
PLAKIAS
Comme le Routard l’a très bien résumé, le village de Plakias en tant que tel n’a pas de charme particulier, c’est une station balnéaire avec quelques bars pseudo-festifs un peu cheap, mais c’est très fonctionnel avec tout ce qu’il faut de tavernes, pensions, stations essences, supérettes et depuis peu des distributeurs automatiques, des pharmacies etc.
La plage est plutôt belle et grande, le sable de qualité dans la partie est (juste avant la partie naturiste vous devrez trouver votre bonheur, ou carrément sur la partie naturiste si vous n’avez pas de maillot sous la main !), la mer est cristalline avec quelques poissons sympas dans les rochers, le tout n’est pas ultra fréquenté même en août, il y a de la place pour se poser y compris loins des parasols/transats. Les touristes présents (en majorité des allemands, peu de français ce qui me va bien pour le dépaysement, des familles, des couples de tous âges) m’ont paru moins « beaufs » que lors de mon présent séjour sur la côte nord, sans doute grâce à l’absence de grands hôtels ou boîtes de nuit. C’est un peu snob de ma part mais j’assume !
Une chose à savoir sur Plakias et que j’avais un peu sous-estimée, le coin est venteux, mais vraiment venteux, en tant que breton je pensais qu’une petite brise me ferait le plus grand bien par ces fortes chaleurs, mais je ne m’attendais pas à des rafales de Force 8, des tempêtes de sable et des verres cassés (on en pouvait rien poser sur la table de notre terrasse, tout s’envolait…), et ce pendant 10 jours sur les 13 passés là-bas ! C’est peut-être du à la présence des deux gorges qui débouchent sur la baie, je ne sais pas…
Étrangement cela n’affecte pas l’état de la mer en tout cas pas au bord, malgré quelques vaguelettes la mer m’a semblé sûre, sans courants. Je connais assez la mer pour savoir quand me méfier, et toujours rester prudents sur les plages inconnues, à Plakias il m’a semblé qu’à condition bien sûr de de savoir nager, même avec des enfants, il n’y avait pas de souci particulier.
Enfin, on peut s’abriter assez facilement du vent en se rendant sur les plages voisines (Ammoudi, Micro Ammoudi, Souda, Dammoni etc.).
PENSION SECRET NEST
Nous avons logé à la pension Secret Nest réservée via Booking. Je recommande chaudement, le rapport qualité prix était imbattable (350 euros pour 13 nuits dans un studio bien équipé). L’hôtesse était charmante (son anglais était faiblard mais suffisant pour se faire comprendre), elle nous a offert le raki à l’arrivée (c’est important pour moi), la clim était gratuite (ce qui n’est pas toujours le cas en Crète). Le confort était sommaire mais suffisant pour des vacances (salle de bains vétuste mais propre et fonctionnelle).
AUTO UNION
Nous avons loué une voiture via cette agence (en passant par le vendeur de coupons BSP, on ne sait jamais quel véhicule on va récupérer ni auprès de quelle agence mais les prix sont intéressants). La petite Chevrolet Spark n’était pas bien nerveuse (j’ai passé beaucoup de temps à monter les côtes en seconde voire en première dans la montagne) mais elle a fait le job, et je n’ai pas eu de souci avec l’agence.
Comme d’habitude, c’est à la crétoise, il y a des impacts un peu partout sur la carrosserie, on vérifie à peine au départ tout le monde est pressé, un peu plus à l’arrivée, et on serre les fesses en espérant que ce trou dans la porte ou cette rayure sur le pare choc était déjà là avant et qu’on ne nous demandera pas de comptes, vu que rien ou presque rien n’est noté sur l’état des lieux. Et au final tout se passe bien (en tout cas pour l’instant !).
PRINCIPAUX LIEUX ET PLAGES VISITES
En désordre nous avons visité ou revisité les endroits suivants :
- Frangokastello : belle plage, belle eau, pas trop fréquentée, bon spot de snorkeling, mais le paysage avec la forteresse est un peu gâché par les voitures garées et les tavernes en contrebas. Il y a quelques très belles plages un peu plus à l’Est (plus difficiles d’accès et donc encore plus tranquilles)
- Mirthios et Sellia : sur les hauteurs de Plakias, deux petits villages avec un magnifique panorama sur la baie, d’assez bonnes tavernes et des petites ruelles comme on adore
- Les gorges de Kourtaliotiko : la balade en voiture valait déjà le coup en arrivant sur Plakias (comme les autres gorges de Keftolès de l’autre côté d’ailleurs), mais la descente à pied au fond des gorges est également époustouflante, l’endroit est resté assez sauvage et l’aspect un peu physique de la descente permet de ne pas être envahis. Au niveau de la petite chapelle tout en contrebas il existe un assez grand bassin dans lequel on peut nager. Il n’est pas facile d’accès (il faut marcher dans le lit de la rivière sur quelques longs mètres, ce qui sans chaussures adaptées peut être périlleux), mais l’endroit est paradisiaque : cascade, eau (gelée) bleu électrique, végétation luxuriante etc.
- Matala et la « red beach » : déjà aperçue en coup de vent en 2014 après une visite de Phaistos, ce second passage à Matala confirme ma première impression. L’endroit est littéralement détruit par le tourisme, les tavernes pratiquent des prix sans commune mesure avec le reste de la région, les grottes sont envahies de badauds et il n’est pas possible de prendre une photo sans avoir une casquette dessus. Peut-être qu’hors saison c’est plus agréable ? Cette fois, contrairement à 2014, nous avons poussé jusqu’à la « red beach » (dont j’aimerais d’ailleurs connaître le nom en grec si vous l’avez). Malgré l’accès un peu difficile, l’endroit était également très fréquenté, et malgré le panneau « nudist beach » à l’entrée la plage était quasi 100% textile (bon à savoir si cela vous freinait dans un sens ou dans l’autre !). La plage et la balade valent quand même le coup d’œil, malgré l’aspect un peu Disneyland du lieu, mais l’absence d’ombre rend difficile un séjour prolongé au mois d’août.
- Agios Pavlos : La côte dans ce coin m’a paru très belle et sauvage, l’endroit est un peu isolé, malheureusement nous n’avons pas pu profiter longtemps de notre halte à cause d’un vent à décorner des bœufs (j’ai cru que la voiture allait se retourner et j’ai récupéré des kilos de sable dans mes affaires).
- Preveli aka « Palm Beach » : le nom anglais fait perdre tout son charme à cette plage, dont la fréquentation extrême nuit également beaucoup au charme. C’est la grande attraction des environs de Plakias, donc on s’attendait à du monde, mais comme pour Elafonissi deux ans plus tôt la sur-fréquentation du lieu m’a empêché d’apprécier sa beauté réelle (il faut y aller très tôt ou hors saison sans doute). Au lieu de monter au monastère en voiture et de descendre les marches nous avons randonné sur la crête le long de la rivière à partir du pont vénitien, si vous êtes un minimum vaillant je vous conseille de faire la même chose, nous n’avons pas vu un chat sur le parcours et l’arrivée par le haut de la plage offre des panoramas splendides. Il faut quand même compter 1H30 pour l’aller et s’il fait chaud c’est assez éprouvant. Nous sommes rentrés par les escaliers et un touriste tchèque nous a aimablement déposé à notre voiture laissée au niveau du pont (pas prudent de faire la route de montagne à pied).
- Ammoudi et Micro-Ammoudi (Ammoudaki) : les plages sont très belles mais un peu trop fréquentées à mon goût, l’aspect snorkeling m’a également un peu déçu (moins de variété qu’à Frangokastello). Attention, comme beaucoup de plages de la région, la plage de Micro Ammoudi est en principe naturiste (mais étrangement il y a beaucoup de couples voire de familles « textiles » qui tiennent à se poser au milieu des allemands dénudés alors qu’il y a des plages habillées partout autour, ça doit être une tradition…)
- Les gorges d’Imbros : après avoir fait Samaria il y a 2 ans, au tour des gorges d’Imbros cette année (et dans 2 ans ce sera Aradéna ?). J’ai largement préféré ces gorges à celles de Samaria, j’ai trouvé ça plus beau et surtout plus sauvage (Samaria en août c’est une visite en troupeau assez insupportable dans des escaliers aménagés pendant 4h). Pas mal de passages impressionnants (couloirs rocheux très étroits avec le vent qui siffle), nous avons dû croiser une dizaine de randonneurs à tout casser (et autant de kri-kris). Pour les aspects pratiques nous avons garé notre voiture à Komitades (dans un coin gratuit, c’est-à-dire pas devant une taverne) et pris un « taxi » pour 18 euros à 2 jusqu’à Imbros, cela m’a paru être la solution la plus simple. La randonnée dure en moyenne 2h.
- Glyka Nera aka « Sweetwater beach » : encore un nom anglais qui a le don de casser l’ambiance de cette plage magnifique, déjà visitée en 2014 et accessible après une petite marche à flanc de falaise depuis la route allant de Chora Skafion à Annapolis. J’avais peur d’être déçu par cette seconde visite (quand on est émerveillé une première fois, la seconde on découvre généralement tous les défauts), mais non le charme était toujours présent, l’eau cristalline, la source d’eau douce bien fraiche, les kri kris et les hippies à poil pour le folklore, l’ombre appréciable des tanaris, un vrai petit coin de paradis, pourvu que ça dure !
PRINCIPAUX RESTAURANTS FREQUENTES
- Minoiko à Plakias (2 passages) : assez bon rapport qualité prix, cuisine assez fine, attente un peu longue, manque un peu de générosité sur les quantités et les « bonus (pain, raki etc.) ;
- « Excessones » ? à Plakias (4 passages) : ce restaurant se situe dans la même rue que Minoiko, mais contrairement à ce dernier son nom n’est pas transcrit en alphabet latin (ce qui est peut être bon signe ?). Je ne suis pas du tout sûr de la transcription que je donne ici de mémoire, je ne parle pas grec, mais si ça peut aider il a une devanture jaune et se situe un peu après la supérette. C’est en tout cas l’un des meilleurs que nous avons fait à Plakias : plats du jour excellents, très bon rapport qualité prix (et de la quantité !), accueil adorable, un gros carafon de raki offert avec l’addition etc.
- Manousos à Plakias (4 passages) : un autre très bon rapport qualité prix, d’ailleurs recommandé par le Routard, c’est un peu plus fin (mais un peu moins généreux) que le précédent, les quantités sont gargantuesques (essayez la salade crétoise !) l’accueil m’a semblé un peu moins sincère mais les habitués avaient l’air de s’y retrouver.
Ces trois restaurants ont la particularité de ne pas être situés sur le front de mer, et ce n’est pas un hasard, nous avons au contraire testé deux restaurants du front de mer : - Paligremnos à Plakias (1 passage): nous sommes peut être mal tombés mais nous avons trouvé la nourriture sans saveur, sèche, et avons été déçus par plusieurs petits détails : pas de carafe d’eau, bière 40cl vendue comme de la 50cl (et encore assez chère) notamment.
- Christos à Plakias (2 passages) : la plus grosse déception du séjour, j’aimerais d’ailleurs que le Routard revoie son avis sur cette taverne (les critiques Trip Advisor sont éloquentes). Nous y sommes allés une première fois et avons commandé le poisson frais fumé sur les conseils de plusieurs voyageurs (Trip Advisor toujours) pour se faire un avis sur ce restaurant, malgré les critiques moyennes. C’était assez cher comme on pouvait s’y attendre, mais au final tellement délicieux que l’addition assez salée pour la Crète (40 euros) nous a paru justifiée. Sur cette bonne impression, nous y sommes retournés une seconde fois, cette fois en prenant un assortiment d’entrées pour un prix plus modéré, et nous avons vu la différence : cette fois pas de carafe d’eau mais une bouteille payante (que j’ai décacheté par erreur pensant qu’il s’agissait d’eau du robinet, les autres tables ayant des carafes d’eau du robinet), pas de raki contrairement à nos voisins de table mais 3 pauvres grains de raisin avec l’addition (laisser 25 euros ne suffit pas visiblement…), des faux col scandaleux sur nos bières.
Bref, très déçus par l’attitude mesquine du patron, et d’autres détails nous sont revenus sur nos deux expériences cumulées dans ce restaurant : le prix du poisson est calculé au poids lorsqu’il est pesé frais, non vidé, mais ce n’est évidemment pas ce poids qui arrive dans votre assiette (on vous vend 26 euros 600 g et vous en recevez au final 300g au même prix…), pas d’addition à proprement parler, le patron vient avec son calepin et annonce le prix (en détaillant toutefois les prestations oralement), ce qui rend difficile la vérification des comptes (et c’est comme ça que j’ai payé une bouteille d’eau pourtant non commandée, ne voulant pas passer pour un pénible…). Bref je déconseille fortement ! - Te Exepoito à Plakias (1 passage): soit-disant le meilleur Gyros de la ville, au final la quantité était ridicule et c’était très sec.
- Souvlaki / Gyros à Plakias dans la rue de Minoiko (1 passage): au contraire, les gyros de ce restaurant dont j’ai oublié le nom et situé dans une rue perpendiculaire au port en face d’une supérette étaient très bons et plus copieux pour le même prix que Te Exepoito (quand je dis qu’il faut éviter le front de mer !)
- Plateia à Mirthios (1 passage): bon rapport qualité prix « malgré » la vue incroyable sur la baie, ça vaut le coup ne serait-ce que pour cette vue même si nos plats n’avaient rien d’exceptionnel (en phase avec le Routard sur ce point).
- Panorama à Mirthios (1 passage): le restaurant voisin, avec la même vue, mais en plus cher et moins bon (d’ailleurs il m’a paru moins fréquenté).
- Taverna Stelios perdue sur la route entre Tymbaki et Agia Galini (1 passage) : une taverne qui m’a semblé fréquentée uniquement par des crétois, la patronne ne parlait pas un mot d’anglais (on s’est débrouillé avec des gestes et des bribes d’allemand), une bonne cuisine familiale, sans doute bio sans le label, pour un prix correct mais pas donné non plus (il est possible que les prix soient à la gueule du client).
- Babis & Papi à Frangokastelo (1 passage): bon assortiment d’entrées pour des prix raisonnables, permet d’éviter de se faire massacrer en déjeunant sur la plage !
Voilà pour ce compte-rendu fleuve, en espérant que ce soit utile !