Début juin 2017, je suis allée à Madagascar avec une amie et nous sommes allées dans le Makay 1 semaine avec un guide malgache, Hery, basé à Ranohira (Parc de l’Isalo). J’avais son contact par un ami Malgache, et nous avions eu de bons échanges par mail même si la connexion n’est pas toujours simple à Ranohira ! Cela faisait plusieurs années que je voulais découvrir le Makay, et j’avais de grandes attentes et une petite appréhension sur l’organisation, allait-elle être à la hauteur ?
Entre les paysages magnifiques et très variés, les panoramas à perte de vue du haut des crêtes, l’expérience de remonter les rivières entre les parois des canyons et l’ambiance incroyable des bivouacs, cette semaine de découverte a été plus qu’à la hauteur !
Pour ceux qui veulent tenter l’aventure, voici un petit descriptif du parcours :
J1 - Piste Ranohira-Beroroha-Beronono
14h de 4x4 pour parcourir les 250 kms de piste difficile (surtout les 50 derniers kms) pour rejoindre le village de départ de la rando. Selon les conditions, cela peut prendre un peu moins de temps (10/12h). A Beroroha, on a traversé le fleuve Mangoky en pirogue pendant que le 4x4 faisait un détour pour prendre le bac. Bivouac initial prévu près de la rivière, finalement on reste au village, accueillis par la famille de notre guide local.
J2 - Beronono-Morafeno
On démarre la rando en marchant dans le lit de la rivière Makay, soit les pieds dans l’eau soit dans les bras secs. Sandales obligatoires, tennis non recommandés ! On continue dans la forêt tropicale sèche, à l’ombre et on profite de la fraîcheur dans une grotte un peu en surplomb du chemin, avec des peintures rupestres faites par des Portugais, apparemment, au 17ème siècle. L’après-midi, on marche sous le soleil en montant dans le massif pour découvrir 2 points de vue exceptionnels sur toute la région, deviner les canyons et admirer les forêts. Impression de Far West à perte de vue…
On redescend pour rejoindre le lit sec de la rivière, avant de croiser le village de Morafeno, de retraverser la Makay et le bivouac est au milieu des roseaux, au bord de la rivière. Baignade très appréciée !
–> 6h de marche
J3 - Morafeno-Sariaka
On longe des villages dans la forêt sèche avant de retrouver le lit sec de la rivière. Montée à un premier point de vue, redescente, premier canyon assez court, aux parois très rapprochées. Remontée assez sèche, pas trop loin du vide, avant de continuer pendant quelques heures sur les crêtes avec des vues époustouflantes sur les canyons inextricables en contrebas. On contourne en fait le lac méandriforme Agnosilahy, assez photogénique, enchâssé pratiquement de toutes parts par les parois de la falaise. Je ne saurais dire d’où l’on vient ni où on va, ni par où on va redescendre ! Et la redescente s’avère effectivement un peu technique avec quelques passages impressionnants pour une nature impressionnable comme moi !
On retrouve le lit de la rivière avant d’arriver bien vite au campement, au bord de la rivière, toujours avec une baignade très appréciée !
–> 5h30 de marche
J4 - Sariaka-Forêt d’Andranovinily
On retourne sur nos pas pour aller au Lac Sariaka, tout proche. Pas de crocodile en vue comme hier au lac Agnosilahy ! Le clou de la journée c’est le Canyon Sakamanitra, dans lequel on serpente pendant plusieurs heures en remontant la rivière les pieds dans l’eau. C’est sublime, et ce n’est pas tous les jours que l’on peut vivre cette expérience-là. Le canyon s’élargit enfin et on marche dans le sable sec, avec un après-midi plus chaud et un peu plus monotone. A un moment, on remonte sur la gauche car le canyon se termine là, sans prévenir, et on découvre des vues magnifiques sur tout le massif en panoramique en progressant sur un plateau dans la savane et les herbes hautes (attention aux herbes qui piquent !).
C’est dans la forêt sèche que l’on installe le bivouac, et ce soir pas de baignade dans la rivière mais la douche nous attend en bas d’une échelle vertigineuse, avec beaucoup de pression et même un peu de sable !
–> 6h30 de marche
J5 - Forêt d’Andranovinily-Canyon Agnosilahy
Retour sur nos pas par la savane pour rejoindre le départ des canyons. On descend au même endroit par lequel on est sorti hier, mais on prend un autre canyon : celui d’Agnosilahy. Les premières heures se font dans le sable sec, dans un canyon large, mi-ombre mi-chaleur. Puis les falaises s’agrandissent de manière impressionnante, on devient tout petit, et les méandres du canyon apparaissent, aux parois si déchiquetées qu’on devine aisément que l’eau ici monte très haut en saison des pluies et sculpte le paysage. En continuant dans ce canyon, on trouve des rochers roses, avant de retrouver l’eau et de pénétrer dans la partie la plus étroite et la plus sombre du canyon, propice à une petite partie de cache-cache !
On ressort ensuite du côté du lac Agnosilahy pour rejoindre notre bivouac un peu plus loin que celui du 3ème jour.
–> 6h de marche
J6 - Canyon Agnosilahy-Beronono puis piste Beronono-Beroroha
Court trajet pour rejoindre Beronono, à travers la rivière, puis les roseaux, puis la terre poussiéreuse.
–> 1h30 de marche
Après quelques danses kilalaka avec toute l’équipe en guise d’au-revoir, on reprend la route en début d’après-midi : 5h de piste, traversée en pirogue pour nous et détour par le bac pour la voiture, comme à l’aller, et bivouac à Bemana, de l’autre côté de la Mangoky, sur le sable.
J7 - Piste Beroroha-Ranohira
7h de piste pour revenir à Ranohira.
Au final, une expérience inoubliable, notamment grâce à notre équipe guide/guide local/cuisinier/porteurs et à l’ambiance des bivouacs. Hery avait tout prévu (sauf peut-être un barreau de plus à l’échelle ?!), et je dois dire que si l’ambiance a été aussi bonne c’est qu’il a su faire le lien avec le reste de l’équipe, avec qui on a pu faire un peu plus connaissance petit à petit et découvrir des personnalités touchantes. Il nous a permis de nous impliquer un peu plus dans la vie du camp, à notre demande. Il était aussi présent quand on avait besoin de lui que discret pour nous laisser quelques moments entre nous, et on n’a jamais eu à s’inquiéter de quoi que ce soit, tout était prêt et organisé avant même qu’on se pose la question. Et on a bien apprécié son humour et ses blagues ! Merci aussi à Christian, notre cuisinier Mille étoiles, qui a clairement placé la barre assez haut niveau bons petits plats mijotés au milieu de nulle part !
Si vous voulez plus de renseignements, vous pouvez m’écrire en message privé, et je vous incite à découvrir le Makay, cette région très étonnante !