Jordi, Péniscola, Vinaros… Un triangle tournant ou un tourment triangulaire…
Et on étire une jambe, l’autre, les bras… que cela fait du bien de faire le chat au petit réveil. 24°8 à l’intérieur, 17° dehors, les murs de cette cossue maison sont bien isolants !
Le petit déj est servi à table et comme nous n’avons pas envie d’œuf, ce sera pain tomataillé avec jambon et tout de même de petits croissants. Nous apprécions ces petits déjeuners en salé/sucré. Bien calé partons en exploration…
En effet, vu de loin, c’est une zone triangulaire qui nous a semblé pouvoir éventuellement nous correspondre et nous sommes donc venu vérifier. 16 kilomètres de côte, 3 villes (Péniscola, Benicarlo, Vinaros), environ 60 000 habitants en hiver, nous ont à la fois donné envie d’envisager tout en nous interrogeant beaucoup. Les photos, les commentaires de carnets de voyage, les maps, les X centaines de milliers de visiteurs l’été… nous montraient une forte densité bétonnière et soulevaient donc une interrogation vivantielle. En arrière-pays, notre village tête d’angle sera Sant Jordi à 17 kilomètres de Benicarlo.
C’est par ce village que nous commencerons. Les routes sont bonnes y compris les plus petites. Rojo se trouve une place à l’ombre dans un parking à l’entrée du village et nous voilà en mode arpentage des rues tout en espérant tomber sur des toilettes publiques…
C’est un cœur de village comme il doit y en avoir beaucoup, quelques ruelles et rues, une église, 2/3 bars, divers petits commerces… Ce qui me plaît le plus, ce sont les dessous de balcons. La plupart sont carrelés avec des motifs tous différents et du coup je me promène tête en l’air. Commodités, où êtes-vous ??? Du coup, ce sera deux cafés à 1 euro chaque dans un bar. Il faut dire qu’il fait frisquet, légèrement ventouneux et que nous avons dû nous emmitoufler dans les Marmots, nos Kway canadiens !!!
La conclusion, non surprenante, c’est que nous n’aurions aucune envie de vivre dans un tel village car nous y étoufferions: maisons trop serrées, manque de vue, d’air circulant… Par contre dans les abords, cela pourrait être sympa même si là nous nous trouvons trop loin de la mer, à notre goût.
Prochaine étape: Peniscola à une vingtaine de kilomètres, en passant par Càlig et des petites routes à jolies paysages. A Càlig, nous ne sommes plus qu’à 10 kilomètres de la mer en ligne droite, cela pourrait être une option à approfondir…
Nous passons sous l’autoroute et arrivons en proximité de Peniscola et de toutes ses urbanizacions. C’est lotissements sur lotissements, maisons en ligne parfois en biais pour avoir un coin d’œil de vue mer ou plus… Bêton, bêton, bêton, constructions, constructions, constructions… C’est ce que nous voyons et avons envie de fuir immédiatement mais tout au bout de la route il y a une péninsule et sur la péninsule un célèbre château, donc poursuivons…
Ce coin devait être tellement beau il y a plus de 50 ans avant que la folie attire-foule-massive sur quelques mois ne commence… C’est juste dingue, d’un point de vue consommation des moyens terrestres, d’imaginer toutes ces infrastructures édifiées à travers le monde pour ne servir que minoritairement dans une année et cela continue, continue, continue à construire, sur-consommer de l’eau, de l’électricité… Je sais nous aussi nous consommons, laissons une empreinte carbone en prenant l’avion… Pas facile de vivre à une époque où l’insouciance consommatrice devrait prendre fin mais où les bonheurs et conforts de vie passent bien souvent par là. Où le cerveau oscille entre raisonnable pour le futur et envie de l’instant T…
Entrée de la péninsule, le parking repéré lors de la prépa est bien là et nous coûtera 4 euros pour 2h30.Le tour nous le tentons par la droite ou la gauche, allez zou la droite… Dès les premiers mètres, nous nous retrouvons plongés au milieu de boutiques de nimporteoùqueries, de bars aux allures plagistes, de restos pour appétits touristiques… fuyons, fuyons tout ce décorum ne nous attirant guère.
Nous voilà aux pieds de la statue de Benoît XIII ou Pedro de Luna, cardinal d’Aragon. Une touchette d’histoire pour comprendre… Fut un temps de 40 ans, entre la fin du XIVème et le début du XVème, où les catholiques eurent 2 Papes: un à Rome et l’autre en Avignon. C’était une période de grand schisme, Pedro devint Pape dans la ville où on danse sur le Pont mais perdit la Bulle et du coup parti se réfugier à Peniscola, en continuant à y être reconnu Pape. Il y mourut en 1423 et fait partie de ceux qualifiés d’antipape par une certaine forme de lecture de l’Histoire…
Grecque, romaine, arabe, … la péninsule fut habitée par toutes les civilisations s’installant sur ce joli promontoire. Le château actuel fut construit par les Templiers entre 1294 et 1307 sur les bases de l’alcazar des occupants précédents. Les fortifications de la ville apparurent au XVIème siècle, puis le site devint prison, caserne et finalement monument historique en 1929. Le droit d’entrer est à 5 euros pour les adultes, 3,50 pour les plus de 65 ans, même si une partie des salles est en rénovation donc inaccessibles. Nous avons pu déambuler dans les salles du rez-de-chaussée datant des templiers (écuries, corps de garde…), puis dans les appartements de Benoît et prendre le vent en admirant la jolie vue depuis la terrasse. Enfin, jolie cela se discute car c’est vue sur bâtiments et constructions principalement… C’est une visite qui nous a intéressé même si elle doit être plus riche quand tout est accessible.
Nous complétons l’heure de visite avec un petit tour dans les jardin, l’église étant fermée.
Il est 14 heures, une petite faim se manifeste mais pas assez grande pour déjeuner. C’est trop tôt pour les churros, tristounnn. Vers le parking, nous trouvons une pâtisserie où 2 gâteaux et un Coca viendront boucher le petit trou dans l’estomac pour 7,50 euros.
En route pour l’étape suivante, vers 14h45. C’est moche ces bâtiments, encore de moches bâtiments, mais que c’est moche… Voilà un bon résumé du parcours que nous ferons entre Péniscola et le Carrefour de Vinaros. Il est clair que cela ne nous donne aucune envie d’approfondir la question d’un vivre dans ce coin.
Vous vous demandez peut-être pourquoi l’hyper ? C’est pour faire un comparatif tarif avec le nôtre. Une quarantaine de prix de consommation courante ont été relevés, 30 ont été retrouvés en Martinique, la semaine suivante. Le panier aurait coûté 69,62 euros à Vinaros et 105,03 à Ducos, soit 51% plus cher ou une dépense moindre de 30% environ. 3 produits étaient moins chers chez nous. Cette décote tarifaire correspond à ce que nous avons globalement observé entre les prix Martinique et ceux vus en ce voyage. Cela ferait un coût de la vie moindre d’environ 30%, peut-être un peu plus en farfouillant plus…
Le cœur de ville nous déplaît, trop grand, trop de bâtiments, trop de béton – même le front de mer est décoré de structures artificielles et non d’arbres et de plantes. Après le centre, il y a des zones de lotissements qui pourraient être plus sympa à vivre mais les plages sont de galets et par endroits la falaise s’effrite du coup, c’est interrogatif… De loin, ce coin m’avait plu, de près nettement moins. C’est pour cela que je recommande à toute personne envisageant de changer de cadre de vie d’elle-même, sans obligation pro ou autre, de vérifier si…
Nous continuons notre exploration feeling coup de cœur par Les Cases d’Alcanar. C’est déjà beaucoup plus à notre taille. Il faudrait juste éviter d’être en proximité de l’immense cimenterie !
Retour dans notre château vers 18 heures, le temps de prendre le temps d’un apéro, d’un bon dîner, d’un peu de foot et finalement d’un bon dodo…
Compléments, images, détails… sont par là…
Madikéra