Eurovélo 6, de Bale à Budapest

Forum Vélo

Présentée parfois comme « la plus longue piste cyclable du monde », nous avons déjà réalisé quelques tronçons : de Saint Nazaire à Orléans, d’Orléans à Besançon, puis de Besançon au Rhin… cette fois nous sommes plus ambitieux : aller de Bâle (en fait Saint Louis en France) à Budapest, soit 1500 km environ.


31 août 22

Nous commençons cette aventure à Saint-Louis, banlieue française de Bâle que nous avons frôlé l’an dernier (voir notre périple alsacien).

Nous arrivons par TER à Saint-Louis à 11h sans mauvaise surprise et bien en avance par rapport au planning initial.

L’Eurovélo 6 nous fait passer par la « passerelle des 3 frontières ». Nous faisons tourner nos roues quelques tours en Allemagne et arrivons à Bâle par la rive droite du Rhin, en longeant un beau quartier tourné vers le fleuve. Nous traversons à pieds un joli pont de pierres pour découvrir le centre historique, son magnifique Hôtel de ville, de belle architecture, toit de tuiles vernissées et surtout fresques. La cathédrale en revanche nous déçoit par son architecture quelconque.



Nous poursuivons notre route, longeant toujours le Rhin mais sans trouver de panneaux indiquant la « 6 ». Un jeune bâlois nous aide à changer de rive, mais sans nous ramener sur la « 6 ». Nous zigzaguons sans beaucoup avancer avant de la retrouver du coté d’Augst, mais l’heure avance et nous ne profitons pas vraiment de la traversée du joli village de Rheinfelden.
La « 6 » devient ensuite un chemin forestier, désagréable par endroit et ce jusqu’à Mumpf, à tel point que nous préférons suivre la route par Sisseln plutôt que la piste qui nous promettait la même punition. Nous arrivons à Laufenburg (coté allemand) vers 19h, fatigués par cette longue journée, des chemins en mauvais état, des pentes parfois bien raides et un vent contraire.

Saint-Louis – Laufenburg (coté allemand)
71 km au compteur pour une estimation de 56 !

Jeudi 1 septembre 22

Nuit réparatrice, petit déjeuner gargantuesque. Nous repassons coté Suisse et trouvons la « 6 » à la sortie du village. Elle suit longuement une route et un voie de chemin de fer avant de rejoindre le Rhin par une piste, traversant quelques villages. Les maisons et jardins sont bien soignés, pas un brin d’herbe ne dépasse et quelques éléments de décoration viennent enrichir l’ensemble.


Nous retrouvons la route peu avant Koblenz. Vers 11h nous arrivons à Rekingen à la sortie d’une cérémonie religieuse. Quelques « gardes suisses pontificaux » en tenue d’apparat sont de la fête, un apéritif est servi, quelques personnes sont habillées en tenue traditionnelle. Un des participants nous apprend que le 1 septembre, on célèbre ici un saint venu d’Égypte. Il nous propose un verre de vin blanc que nous refusons : il nous reste 35km à faire !

Nous déjeunons d’un kebab à Kaiserstuhl et continuons à suivre le Rhin avant de nous en écarter pour monter à Berg am Irchel. Les chemins caillouteux ou enrobés alternent et quelques raidillons assassins nous obligent à poser le pied à terre et terminer à pieds.


Il n’est pas rare ici de trouver sur le bord de la route des étals ou sont proposés des produits de la ferme : vous prenez ce qui vous intéresse, vous mettez l’argent dans une boite… c’est une affaire de confiance et ça marche !
Berg est un joli village qui plonge ensuite sur Rheinau et son magnifique monastère isolé sur un ilot au milieu du fleuve.

Après avoir franchi un joli pont de bois, nous voici en Allemagne et montons retrouver notre hébergement à Jestetten. Arrivés au centre, nous apprenons que notre chambre d’hôtes se trouve en fait à Altenburg à 3 km d’ici (heureusement dans la direction que nous suivrons demain!), proche du petit pont de bois franchi auparavant. Le détour nous a permis au moins de nous ravitailler. Nous sommes bien installés dans un appartement d’une grande maison.
Laufenburg - Altenburg
78 km au compteur / 149 km depuis Saint-Louis.

Vendredi 2 septembre 22
Le ciel est bleu quand nous nous levons vers 7h.
3Km plus loin nous sommes devant les chutes du Rhin, impressionnantes, éblouissantes sous le soleil levant.



Descendre au niveau du Rhin fut facile, remonter au niveau de la ville de Schaffhausen l’est beaucoup moins, et nous y arrivons « sur les rotules » pour constater qu’il y avait des points de vue sur les chutes qui nous auraient éviter de descendre !
Nous ne nous aventurons pas dans Schaffhausen et poursuivons le long du Rhin, appréciant Diessenhofen de l’autre rive, puis, en pleine campagne, un verre de jus de pomme en guise de remontant.


Stein am Rhein est un magnifique village , la place centrale présente un ensemble de bâtiments à l’architecture et à la décoration superbes.




Nous traversons le Rhin pour rejoindre la rive gauche et faire une petite infidélité au circuit officiel de l’eurovélo 6 en passant au sud du lac de Constance. A Steckborn nous faisons quelques courses payées en euros, monnaie rendue en francs suisses, belle affaire pour le commerçant ! Déjeuner au bord du lac.
La piste est agréable, quelques parties sont vallonnées, d’autres ne sont pas revêtues.
Bizarrement la Suisse, pays neutre, s’était construite un réseau de blockhaus pendant la guerre.



Nous arrivons à Constance, ville agréable, sans plus, et devons attendre 18h25 le bateau pour Meersburg, sur la rive nord du lac… Ce n’était pas la meilleure option, d’autant que l’utilisation (pourtant limité) de données internet, suffisent pour recevoir de mon opérateur un sms m’avertissant que j’avais déjà une facture de 45 € ! Constance est pourtant en Allemagne.
Un ballon dirigeable parcours silencieusement le lac …

en attendant que je complète ce carnet de voyage, vous pouvez retrouver sur mon blog les parties françaises parcourues les années précédentes:
Traverser la France à vélo
et l’ensemble de notre voyage jusqu’à Budapest :
de Bâle à Budapest

1 « J'aime »

Altenburg - Uhlingen-Muhlhofen

81 km au compteur / 230 km depuis Saint-Louis.

Samedi 3 septembre 22

Excellent petit déjeuner, je regrette de ne pas être capable de me « goinfrer » davantage.

Nous quittons l’hôtel à 8h25, 9km pour rejoindre la gare routière d’Uberlingen, nous sommes devant le bus à 9h10, essoufflés, la dernière côte montée à pieds (que nous aurions sans doute pu éviter !) Nous sommes bien humides mais heureux d’avoir échappés à l’averse qui tombait pendant notre petit déjeuner.

Le bus, qui accepte les vélos, nous emmène confortablement sur les hauteurs qui séparent le lac de Constance, donc le Rhin, de la vallée du Danube. Ce détour écourte le parcours officiel d’environ 75 km, mais surtout évite une étape de « montagne » et une partie très accidentée entre Tuttlingen et Sigmaringen.

Nous arrivons à Sigmaringen vers 10h20 sous un ciel assez dégagé. Le château, austère extérieurement est assez impressionnant mais ne retient pas davantage notre attention qui se porte sur le Danube encore adolescent.


Nous nous laissons entraîner sur une piste cyclable horizontale et bien roulante puis trouvons sur notre chemin une famille française de la Loire, partie pour une aventure d’un an avec 2 jeunes enfants et un chien ainsi que matériel de camping et tout le nécessaire pour être autonome.

Si le ciel est dégagé devant nous, dans le rétroviseur un ciel chargé nous poursuit. Nous arrivons à Riedlingen un peu avant 13h, mais les boulangeries sont fermées le samedi à cette heure. Nous nous rabattons dans un bar qui propose quelques plats et apprécions un panini bien garni et chaud pendant qu’une belle averse orageuse arrose la ville. L’éclaircie est de retour quand nous repartons : le timing est parfait !



Les villages se succèdent ensuite le long du Danube et de la voie ferrée et la piste trace notre chemin entre les deux, jouant parfois à saute-moutons sur le fleuve ou la voie ferrée. Le relief est plus accidenté et nous devons même franchir une grimpette à 20 %, ce que nous faisons à pieds. Au sommet nous trouvons un abri et l’occasion d’échanger quelques mots avec un vieux monsieur et un couple de cyclotouristes.



A Munderkingen nous profitons d’une modeste fête locale avec quelques attractions qui semblent provenir de l’ex RDA. Nous apprécions quelques bâtiments et les cigognes qui apportent une touche de fantaisie.



Nous arrivons à Ehingen vers 18h, la journée à été agréable, et après avoir pris nos quartiers dans le petit hôtel, nous partons dîner à la brasserie Berg ou la bière coule à flots dans une ambiance conviviale. Dîner d’une goulasch agrémentée (!) de boulettes de composition indéterminée.
Uhlingen-Muhlhofen - Ehingen
84 km au compteur / 314 km depuis Saint-Louis.

Dimanche 4 septembre 22
Route sans difficulté jusqu’à Ulm où nous arrivons en fin de matinée. Nous garons nos vélos contre le rempart, à 100 m de la magnifique mairie.







Sur la place, un concert de musique classique se déroule dans une ambiance religieuse. Le centre d’Ulm est un étonnant contraste entre architecture traditionnelle et moderne. Ville calme ce dimanche, nous avalons un sandwich avant de nous rendre à la cathédrale… décevante à l’extérieur (les échafaudages n’arrangent rien), quelconque à l’intérieur.
En quittant Ulm, nous nous perdons et subissons une dizaine de kilomètres de sentier forestier le long du Danube avant d’arriver à Gunzburg, jolie ville, très animée sur la place principale ou les terrasses des cafés sont bondées.


La route est longue pour rejoindre Dillingen et nous ne prenons pas le temps de nous arrêter à Lauingen. Je suis frappé par le tissus industriel allemand : chaque village d’une certaine importance à une entreprise conséquente, c’était le cas à Ehingen (brasserie) comme à de nombreuses reprises.
Ehingen - Dillingen
95 km au compteur / 409 km depuis Saint-Louis.

Lundi 5 septembre 22

Les kilomètres et les journées commencent à se faire sentir, surtout dans les côtes et dès le matin il m’arrive de me demander si je vais pouvoir terminer la journée sans monter dans la voiture balai (le train en l’occurrence)



Donauworth est une jolie ville avec de belles maisons colorées à pignons sur rue. Nous y déjeunons de bonne heure (mais petit déj. À 6h30).


La route est ensuite une succession de grimpettes, jamais trop longues, jamais trop pentues. La différence entres les toitures allemandes et françaises saute aux yeux parfois, dans un village, il n’est pas rare de trouver des panneaux solaires sur une toiture sur deux.




Soufrant moins de sécheresse, la récolte du maïs a commencé. A l’approche des barrages, le Danube s’étale et devient lac, les oiseaux apprécient.
A Neuburg nous posons les vélos pour découvrir à pieds un quartier de beaux bâtiments religieux, culturels ou scolaires.


L’arrivée à Ingolstadt se fait sans problème, le long d’espaces verts bordant le Danube.
Dillingen - Ingolstadt
99 km au compteur / 508 km depuis Saint-Louis.

S’il y a beaucoup de “lecteurs”, les réactions sont malheureusement inexistantes… :thinking: je ne vois pas l’intérêt de continuer dans ces conditions… sauf si vous vous manifester :hugs:

Oh zut…
Je prépare mon voyage Bâle - Budapest (ou +) avec mon fils de 4 ans et vos post sont magnifiques !!
J’adorerais pouvoir échanger avec vous sur cette expérience !!

Sujets suggérés