Ce ne sont pas les critiques que les Québécois n’aiment pas, mais l’arrogance et la prétention et, malheureusement, vous avez beaucoup de mal à faire des critiques sans faire preuve de ces deux travers, surtout quand vous y allez à coup de comparaisons en plus, à coup de « nous en France », comme si la France était la référence universelle.
Les Québécois passent leur temps à critiquer eux-mêmes leur système de santé. Quant au racisme, c’est quand même assez fort de café de la part des Français de venir nous faire la leçon à ce propos, d’autant que les Français semblent croire qu’eux, ils connaissent mieux le sujet de l’immigration que nous. Ce qui est un brin ridicule, le Québec est de longue date une terre d’immigration, et reçoit beaucoup plus d’immigrants per capita que la France - mais c’est une réalité qui semble vous échapper.
Les Québécois sont sensibles sur le sujet, car il faut comprendre que les Anglais ont tenté d’assimiler les Québécois en se servant de l’immigration - c’est même recommandé en toutes lettres dans un rapport écrit par Lord Durham, envoyé par Londres pour étudier la population francophone vivant au Canada, à la suite de la rébellion de 1837-38.
Les immigrants ont longtemps refusé d’apprendre le français, d’où l’adoption de loi, comme la loi 22, puis la loi 101 pour rendre l’école française obligatoire. C’est d’ailleurs encore un problème, malgré tout, et beaucoup d’immigrants continuent d’avoir peu de considération pour les Québécois et le fait français.
C’est une situation qui n’existe pas en France, alors il faut faire attention aux comparaisons malvenues! Comme de prétendre que le débat sur les accommodements raisonnables est une manifestation de xénophobie. Il faut comprendre, là aussi, que les Québécois sont chatouilleux sur la question de la place de la religion, le Québec ayant été dominé, jusque dans les années 60, par une église catholique omniprésente.
Il y a des racistes au Québec, comme partout ailleurs, mais le Québec n’est pas une société particulièrement raciste, au contraire. Il n’y a pas ici de ghettos, tous peuvent avoir accès à de bons emplois - il y a même des lois qui garantissent cet accès, des programmes de discrimination positive qui donnent priorité aux gens issus de l’immigration pour les emplois publics.