Mosaïque jordanienne, en 6 teintes de déserts, ruines, forts... Juillet 18 - Carnet de voyage

Forum Jordanie

Bonjour,

2018 a failli être une année sans voyage et puis une opportunité s’est offerte pour qqs jours au départ de métropole. Du coup, la question du “où” s’est posée et la Jordanie l’a emporté. Grand merci à celles et ceux m’ayant apporté infos et soutiens, lors de la prépa.

La Jordanie, car depuis toute petite je rêve de découvrir Pétra, rêve somme toute banal vu le nombre de gens ayant le même !

A cette rose ville troglodytique s’ajoutent des noms porteurs de siècles d’Histoire et les territoires y correspondant.
Il y a d’abord, le romantisme des bleus yeux de Lawrence d’Arabie, enfin de ceux de Peter O’Toole dans le film de David Lean. Evidemment, ce film anglais le présente comme le héros sauveur qu’il ne fut pas vraiment d’après les locaux. Il y a les faits et la manière de les raconter et cette manière varie tant selon le camp… Cependant, les belles images de déserts marquent puissamment…
Il y a ensuite, Baudoin, les croisades, les Kraks, Kérac, Saladin… Souvenirs d’années sur les bancs de l’école, du collège…
Il y a aussi, les ruines, les mosaïques aperçues en divers reportages, magazines, sites Internet…
Il y a finalement, la certitude acquise à la lecture de carnet de voyageuses ou voyageurs que les risques sécuritaires sont moindres…

Compte-tenu du court délai de prépa, des interrogations diverses, des complexités organisationnelles potentielles… j’ai opté pour un voyage organisé collectif avec plein d’interrogations sur ma capacité à supporter le groupal. Les vacances, d’habitude, cela rime avec le moins de monde possible côtoyé, il faut bien que cela change du quotidien !

Le pays m’a plu tant par ses ruines, ses châteaux que ses paysages. Il m’est difficile de parler de la population car les contacts souriants, aidants… furent plutôt en mode micros et la plupart du temps en base touristique.

Cette semaine fut plaisante car dans un ensemble de 15 où la sympathie et la bonne humeur régnaient, groupe divisé en 2 par les gammes d’hôtels. Ainsi, j’ai fait partie d’une super Dream5 partageuse de Champions moments, dîners, escapades nocturnes… en 3 étoiles.

Je me suis affranchie, bien souvent, de la découverte collective pour la jouer solo et cela m’a convenu. Nous avions un guide désireux de partager connaissances, infos et anecdotes sans nous enfermer dans un carcan fonctionnel et il a parfaitement compris mon besoin d’indépendance. Merci Ramzi.

Le voyage fut dense car court (14 au 21 juillet 18), une ou deux journées de plus auraient été bénéfiques à une découverte plus approfondie et moins speedy. Malheureusement, je n’avais rien trouvé collant avec mes dates en 10 jours.

Ce carnet va vous présenter mon vécu, mes ressentis, mes avis, appréciatons ou détestations… Il s’agit, donc, d’éléments subjectifs et non de Vérités ou de guidance référente.

Je vous invite à me suivre pendant 1 000 kilomètres de Mosaïque jordanienne en 6 teintes de déserts, ruines, forts…
Les mosaïques furent présentes quasi tous les jours et m’ont ainsi offert un évident fil rouge…
Merci d’embarquer dans le bus. Il est confortable, offre eau à volonté et même le Wifi…

Madikéra

Bonjour,

J’aime commencer mes carnets par un méli-mélo d’infos, de vécu, d’avis, de bilans…
Il est sous forme d’Abézédaire. A à K sont déjà disponibles, par ici…

ACHATS, tu feras… ou pas…
Dans un voyage organisé, il y a les obligatoires arrêts en gifts shops. Si le premier fut plaisant car permis de se charger de bricolettes, les suivants le furent moins car en mode répétitif tant en nombre qu’en propositions. L’avantage d’un voyage en solo, c’est qu’on choisit ses arrêts. Le point plus de ces magasins, ce sont les commodités pouvant être utiles en une route de plusieurs heures. Les mêmes majoritaires chinoiseries sont vendues partout (j’ai certitude de cela car logo sur une boîte). En plus, c’est souvent à des prix gastronnomiques. C’est la première fois que j’achète des magnets à 6,50 euros mais sinon, il n’y en aurait point eu ! J’ai réfléchi à des coupelles mais à plus de 20 euros pièce, cela m’a stoppée car rien d’artisanal.

Au final, j’ai craqué pour une bague en argent avec une aventurine, à 65 euros. L’aventurine bleu foncé se trouve en Jordanie et donc peut-être qu’il y a qqchose de local en ce bijou.

J’ai aussi acheté diverses cartes pour la fin d’année en un atelier de femmes car cela me semblait réellement de l’artisanat local.

Mon principal souvenir vient d’une enseigne que vous connaissez certainement: Go Sport au Taj Mall d’Amman. Vous découvrirez le détail dans le carnet. Je peux cependant vous dire que ce mall aurait pu se trouver en n’importe quel pays tant la majorité des enseignes y sont internationales !

Madikéra

Bonjour,

La deuxième page de l’Abézédaire est dispo…
Elle se déroule de J à Q…

Par exemple:
METEO, tu chaufferas…
Mi juillet, la température de jour à Amman se situait vers 30/34 et celle de nuit vers 20/24. Compte-tenu du faible taux d’humidité le jour (30/40 %), la température ressentie est quasi la même que la réelle. Le vent soufflait à moins de 10km/h et bien souvent était nul. Je n’ai pas ressenti plus de chaud qu’en Martinique.

Bien sûr, en coeur de journée, cela tape et il vaut mieux se protéger. Aussi, à fort soleil, les grandes manoeuvres entrent en action: je me promenais le plus souvent avec un grand foulard fin sur la tête, m’ombrant les bras en les laissant libres. Pour retenir le foulard et me faire plus d’ombre au niveau du visage un chapeau large bord complétait le tout. J’humidifiais très fréquemment le chapeau. Dans le désert, il était tellement sec qu’on aurait dit du carton !

L’avantage de venir en été, c’est que c’est hors saison et que du coup il y a peu de monde sur les sites. J’ose à peine imaginer Pétra avec qqs milliers de visiteurs quand qqs centaines m’ont paru foulesque !

Le soleil s’est levé entre 5h41 et 5h45 et s’est couché entre 19h42 et 19h39.

Madikéra

Bonjour,

La dernière partie de l’Abézédaire est dispo. Elle va de R à Z…

Par exemple:
YFAISEC, tu sentiras…
Au-delà de la sécheresse perçue, il y a le dramatique assèchement des réserves d’eau. Il est envisagé que le pays n’en ait plus d’ici 2025. L’accroissement de la population et de la consommation y ont été majeurs ces dernières années. Du coup ils ont été obligé de commencer à pomper dans la dernière méga nappe phréatique, sous le Wadi Rum.

Des usines de désalinisation sont en construction près d’Aqaba. Une demande de renégociation du partage des eaux du Jourdain est en cours mais semble avoir peu de chances d’aboutir.

La population est rationnée et n’a parfois de l’eau qu’une ou deux fois par semaine. Dans les hôtels, l’eau coule car ils l’achètent au prix fort.
Amie voyageuse, ami voyageur, stp, soit économe avec l’eau là et ailleurs d’ailleurs…

Madikéra

Amman, trottoirs à leds

Bonjour,
La première matinée de ce voyage est dispo. Elle se passe à Amman…

Quand Philadelphia admire des Qasrs, elle joue à Citadelle…

Quoi, qu’est-ce, ahhh zut j’ai oublié de mettre les bouchons d’oreille et la première lueur du jour vient d’apparaître à 4h49. Bis repetita à 5h04, le chant est mélodieux et semble résonner à l’infini. En fait il résonne à l’infini car tous les minarets d’Amman sont branchés sur la même radio et passent donc le même appel !

Les yeux se referment à peine et cette fois, c’est le téléphone qui sonne l’appel de l’éveil. Allez la mono-troupe, on active l’habituel programme du matin…

Il n’y a quasi personne quand je rentre dans la grande salle prévue pour le petit déj. Est proposé un buffet de salé et sucré avec une grosse tendance en faveur du salé. Je trouve de quoi me sustenter, le café n’est pas très bon et ne donne guère envie d’y revenir. Tant mieux, car en voyage je bois le moins possible dans l’heure précédent le départ de la journée.

Il reste du temps pour mieux découvrir la chambre, ranger les affaires dans le grand placard d’entrée. Bien préparer un sac de voyage, c’est pouvoir le décomposer/recomposer en une dizaine de minutes maxi. Donc, chaque catégorie d’objets est dans un sachet ou une trousse spécifique et a une place déterminée dans le grand sac. Il me reste à préparer le petit sac à dos pour la journée avec mon impérative méga trousse médicale, le brumisateur, le protecteur solaire, l’appareil photos… et le chapeau avec son attirail de couvrage et ombrage. Si vous avez du mal à comprendre, un petit tour par l’Abézédaire à la lettre M vous éclairera…

Suite, images, détails… sont par là…

Madikéra

Bonjour,

L’après-midi du 1er jour nous emmène vers les châteaux du désert…

Quand Philadelphia admire des Qasrs, elle joue à Citadelle… suite

Plat, plat, plat il est le désert dans ce coin. Nous croisons des dizaines de camion chargé d’essence en direct depuis l’Arabie saoudite. Beaucoup de pays de la zone bénéficient de nappe d’or noir mais pas la Jordanie. La création de pays en a favorisé certains en leur attribuant plein de ressources alors que d’autres n’ont presque rien. Nous passons en bordure d’un gigantesque camp de réfugiés tenu par l’UNHCR en apprenant qu’il est rempli à 10% de sa capacité. La plupart des gens y ayant séjourné sont partis s’installer ailleurs ou sont retournés chez eux.

Roule, Phiphi, roule et à 13 heures gare toi devant le qasr (kasr, qsar, ksar… selon les traductions d’alphabets différents) al Azraq, la forteresse Bleue.

L’oasis est fréquentée depuis le paléolithique, il faut dire qu’il n’y en aucun autre à quelques dizaines de kilomètres à la ronde. La bâtisse vit le jour du temps des romains vers 200/300, fut utilisée par les byzantins, les Omeyyades ou Umayyades et son allure actuelle lui vient des kurdes Ayyoubides (descendants d’Ayyoub) vers 1237 sous Izz ad-Din Aybak. Elle fut quartier général pour Hussein, lors de la grande révolte arabe de 1917 et du coup le célèbre Lawrence y séjourna. Bref, pratiquement 2 000 ans de service !

C’est une belle structure carrée, en basalete noir, avec de puissantes portes en pierre datant des romains. Le seul bois environnant, c’est du palmier et c’est pas top top question résistance. Du coup, tout ce qui pouvait être fait en pierre était fait en pierre !

Un petit tour dans la cour où une mosquée carrée trône. J’aime bien les marches pour rejoindre la terrasse faites de pierres dépassant les murs. Vu la construction, je me demande tout de même quelle est la part de réelle conservation et celle de reconstruction. Durée totale de la visite, y compris passage aux commodités, 25 minutes. C’est quand même tristesse de faire tous ces kilomètres et de ne pas prendre un peu plus de temps sur le site. Je sais, c’est le principe du voyage organisé, bien souvent plus de temps à la buvette qu’au musée ! En ce jour particulier, j’accorde une excuse potentielle, peut-être qu’ainsi nous rentrerons à l’heure pour…

Images, infos et suite sont par là…
Madikéra

Le 2ème jour du voyage se développe

Dis, quand tu prends une belle Décapole, tu Gérasa ou tu Jerash…

Le départ est prévu à 8h15, c’est déjà un peu moins les vacances. Il faut dire que ce matin, c’est mon hôtel qui monte en premier dans le bus. Ce choix est dépendant des directions de trajets.

Merci les bouchons d’oreille de m’avoir permis de bien dormir. Prépa du matin, bon petit déj et c’est le moment de passer les grosses chaussures de rando aux pieds. En ville, je préfère marcher avec du solide, de l’amortissant, du bien confortable. Je les sors du placard et… les ruines sont entrées dans la place ! Habiter dans une zone humide et partir vers une zone sèche, voire aride, c’est prendre le risque que rien ne résiste. Cela concerne la peau qui se crocodilise, les cheveux qui blanchissent, les élastiques qui se détendent, les colles qui dégluent… Le tissu a rétréci, les coutures ont lâché, les semelles se sont décollées… Un peu embêtant mais il reste les petites chaussures de rando, cela devrait suffire pour les quelques heures d’activité quotidienne. 8h10, direction le fond du hall à gauche…

Je retourne prendre mes quartiers au fond du bus, le reste du groupe est embarqué et nous voilà sur la route de Gerasa, Jerash ou autres noms. En chemin, diverses infos nous sont données sur le site et la région…

Gerasa est considérée comme une des villes romaines les mieux conservées. Son histoire commencerait avec le Grand Alexandre, même si cela ne fut pas prouvé. Donc, elle est grecque d’origine, un peu comme une égyptienne célèbre (première interro du jour, qui, qui, qui ?). Avec 9 autres cités du secteur, elles forment une decapole (dix-cités) au moment de la chute de l’empire grec pour lutter contre leurs voisins. Parmi elles, il y avait Damas et Amman. Cela ne suffit pas et en -63, le romain Pompée y triomphe… Elle connut son apogée dans les années 200, avec environ 20 000 habitants. Au VIIème siècle, les perses et les arabes l’occupèrent. Puis les tremblements de terre, en particulier en 747/49, la détruisirent en grande partie. Au temps des croisades, un petit fortin y fut actif dans le temple d’Artémis. Petit à petit le sable la recouvrit et elle tomba dans un certain oubli. A partir des années 20 (il va bientôt falloir commencer à dire du XXème siècle ou 1920) l’ère des fouilles archéologiques et des reconstructions a commencé. Par exemple, le théâtre sud fut en partie remonté dans les années 50, les pierres avaient été utilisées pour la construction des églises, et l’arc d’Adrien dans les années 80. Actuellement diverses équipes, dont des français, travaillent sur le site. Du calcaire beige, devenant légèrement doré avec le temps, fut principalement utilisé car disponible sur place. Diverses carrières l’attestent.

Suite, infos, images… sont par là…
Madikéra

La suite du J2 est en ligne…

Dis, après une belle Décapole, tu joues à forteresse…

Et c’est reparti pour un nouveau renversé avec un qabsa fait de riz et de poulet. La petite déception de ces divers renversés, c’est que jamais nous ne les avons vu se faire renverser. Les plats arrivaient déjà retournés et du coup la magie du renversement n’a pu avoir lieu ! Le poulet est tendrement bon et quasiment tout le monde en reprend. La découverte du jour sera pour la limonana, une bien jolie verte citronnade faite de jus de citron, de feuilles de menthe et de glace pillée. Le tout est puissamment mixé. J’ai tellement apprécié que j’en ai bu 2 de suite. Mon addition boisson du jour se monte à 10 JOD, le Coca m’a été offert par le patron pour me consoler de ma douleur. J’ai testé un expresso, bon pas mieux que celui du matin. Mon cerveau était un peu à l’arrêt après mes péripéties et la lancinante douleur, je n’ai même pas pensé à pixeliser la préparation de la verte boisson et à commander un café grec/turc/libanais ou autre !

Phiphi attend bravement sur le parking et à 13h30 se remet au travail. Il s’en va tranquillement vers la ville d’Ajloun à 22 kilomètres. Le paysage prend de vertes allures, la région est le grenier du pays. Les oliviers et les pins prédominent mais des serres sont aussi visibles. Nous sommes dans la vallée du Jourdain, sur un plateau oscillant autour des 700 / 800 mètres entouré de montagnes pouvant dépasser les 1 200 mètres.

J’en profite pour bien désinfecter la blessure à l’huile essentielle (HE) de lavande. Depuis tous temps, c’est un de mes indispensables à la maison et en voyage. Cette HE est un désinfectant naturel, elle aide aussi à cicatriser. Toutes nos coupures, piqures d’insecte, brûlures sont soignées par elle. Donc, je badigeonne bien, j’ai l’impression de voir l’os mais n’en suis pas sûre, commence à me demander comment je vais faire demain avec l’eau salée… Et la route file…

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Madikéra

Bonjour,

La matinée du J3 est en ligne…

Entre félins et Jourdain, c’est tout en Eaux…

Le rendez-vous est à 8h15, donc avant toutes les actions participant d’un bon début de matinée s’enchaînent. Ce matin, le serveur du peti-déj me propose des waffles, bien contente j’accepte. L’intention était meilleure que les gaufres car celles-ci étaient en béton ! Vous me direz, c’est peut-être fait exprès de plomber un peu l’estomac des touristes partant flotter sur la mer Morte…

Entre l’hôtel et le premier point de visite, il y a une vingtaine de kilomètres à faire et nous mettrons plus d’une heure. On passe par des routes plus petites que cela pour un bus c’est impossible ! A un moment donné on fait demi-tour en plein village et les marges de manœuvres se comptent en centimètres. Je me demande toujours pourquoi nous avons mis tant de temps, notre chauffeur connaissait-il la route ? En même temps, nous n’avons ni “notre” bus, ni “notre” chauffeur. Du coup, le wifi est également off. On nous a dit que “notre” bus était en panne et donc attribué un autre.

Première étape: récolte des brouzoufs pour le rajout de visite. Brouzoufs, vieux mot, remis à la mode dans divers jeux dont un de mes préférés Theme Park. En fin de voyage, j’ai discuté avec une personne faisant un circuit parrallèle au notre. Eux n’ont pas eu droit aux extensions, à l’eau gratuite à profusion dans le bus, emportée pour le soir, et au wifi pendant les déplacements…

Deuxième étape le qasr El Abed à Iracq el Amir. Ce château dit du Serviteur, fut bâti vers -200 par la famille Tobiades possédant les terres du secteur. Cette noble famille juive était bien intégrée dans le monde hellénistique et du coup le bâtiment en a le style avec une touche perse. Encore aujourd’hui sa fonction précise est incertaine et oscille entre forteresse, mausolée et palais. Le secteur était en conquêtes / guerres / reconquêtes permanentes entre les Ptolémées, les Séleucides, les Lagides… puis passa sous la tutelle de Philadelphia (Amman) et servi sous les byzantins. Il ne fut jamais achevé et fut bien endommagé par un tremblement de terre en 362.

Entre 1979 et 1985, une équipe comprenant les français Ernest Will et François Larcher, fouille le coin et rebâtit tout ce qui peut l’être…

Suite, compléments, infos, images… sont par là…
Madikéra

Bonjour,
L’après-midi du J3 est en ligne…

Quand un lac devient morte mer, tu te prends pour un bois flotté…

Il est temps de partir vacancer à la beach…

Quelques kilomètres de descente dans les presque profondeurs de la Terre et nous voilà au bord de ce lac d’environ 67 kilomètres de long pour 18 de large. Il ne cesse de se réduire en perdant environ 1 mètre de niveau par an et aujourd’hui est même coupé en deux. Se trouver au bord, c’est être environ 430 mètres sous-terre en étant à l’air. Le top du top de la spéléologie !

On le dit mort car sa salinité record, environ 27,5%, empêche le développement de bien des formes de vie mais pas de certaines bactéries ou de plancton et autres micro-organismes. A tort, on l’appelle mer, donc peut-être que certaines personnes pensent que 429 mètres d’eau se sont asséchés et qu’il reste le sel de toute la masse ! Que nenni, les sels - calcium, chlorures de sodium ou de magnésium entres autres - viennent de l’érosion de la croûte terrestre (et là on est profond dans la croûte) et sont amenés par les fleuves ou rivières s’y déversant, comme le Jourdain. Bon, ce dernier est de plus en plus ruisseau car 90% de son eau est ponctionnée avant d’arriver là, en particulier pour irriguer. Du coup, il faut sauver ce lac et divers projets s’envisagent comme un canal depuis la voisine Rouge, qui n’est pas rouge mais bien mer !

L’énigme du jour, non résolue au moment où j’écris, c’est pourquoi la nomme-t-on mer et non lac, ce qu’elle est ??? Parmi ses noms anciens connus il y a mer Orientale, lac d’Asphalte, mer Salée, mer de Sodome et Gomorrhe, mer d’Araba, mer de la Plaine, lac Puant…

Le Jourdain délimite deux plaques tectoniques: l’asiatique et l’africaine. La faille créée se prolonge dans la mer Rouge puis devient le grand rift africain. La mer Morte est née d’un élargissement de cette faille, d’où sa situation sous-terraine aérienne. Au fil des millénaires, elle s’est remplie d’eau de déversement de rivières comme le Jourdain et de pluie.

Nous allons passer quelques heures au complexe privé Amman beach…

Compléments, suite, images, détails… sont par là…
Madikéra

Bonjour,

Le matin du J4 est en ligne…

C’est le temps des petits carreaux tout Nébo…

Aujourd’hui c’est changement d’hôtel et de lieu de vie pour 2 nuits… Le bus passe nous prendre à 8 heures. Dès 6 heures, c’est en avant toute la voyageuse, le temps de se lever et de se préparer tranquillou, de petitdéjeuner encore plus tranquillou, de ranger mini-valise dans la salle dédiée aux bagages en attente, de payer les 17 JOD de la note de boissons à l’hôtel…

En route, vers le mont Nebo. Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi de catéchisme ou de cours de religion ou ont oublié leurs cours, petit résumé nécessaire pour comprendre le passage par cette hauteur de 817 mètres.
Moïse a 120 ans, il conduit les hébreux depuis l’Egypte vers la Terre Promise ou pays de Canaan. Il arrive en haut d’un mont, la voit, la leur montre et meurt car lui ne doit point y arriver. Il est enterré sur place. Pour certains, ce mont serait le Jebel Nebbeh, ou montagne de Moïse ou mont Nébo… Je dis pour certains car d’autres, comme les musulmans, estiment que ce fameux mont est ailleurs, à Nabi Musa près de Jéricho.

Le site a été acheté par les Franciscains de Terre-Sainte en 1933 et a fait l’objet de fouilles et d’une mise en valeur. Les fouilles ont permis de mettre à jour différents vestiges datant du IVème au IXème siècle, il reste, en particulier, des mosaïques fort bien conservées.

Une sculpture symbolise le lieu car elle se situe au niveau du point de vue. Elle a été réalisée par le sculpteur italien Giovanni Fantoni et installée en 1976. Elle représente le serpent d’airain de Moïse. Certains y voient un croisement entre le bâton support du serpent et une croix.

Les hébreux se désespéraient de leur longue errance sans fin et finirent par se révolter contre Moïse. Dieu, pour les punir, leur envoya des serpents dont la morsure était mortelle. Alors, Moïse confectionna un serpent d’airain dont la vue guérissait ceux qui avaient été mordus. Ainsi, il leur redonna espoir…

Suite, détails, images… sont par là…
Madikéra

Bonjour,

L’après-midi du J4 est en ligne

Quand un canyon te mène en Kérak, tu krak pour Pétra

Roule Phiphi, roule… vers le plus beau paysage de bord de route que nous avons traversé en ce voyage: la route en proximité du barrage de Mujib, dans la zone du canyon du même nom. C’est l’entrée en mode maxi Wawawouage. Un premier stop à un point de vue, un autre au niveau du barrage, un 3ème de l’autre côté du canyon et cela donne des pupilles qui flashent, flashent, flashent sur la beauté du site. Plus tout à fait naturel comme site à cause du barrage mais en même temps le contraste vert de l’eau avec l’ocre jaune environnant est des plus réussi !

Nous roulons sur la D35, surnommée route des Rois, car dans l’ancien temps c’est par là qu’ils passaient. Pas seulement ils d’ailleurs, car tout le monde l’empruntait, il n’y avait pas d’autoroute. Je l’aurai plutôt nommée Reine des routes !

La réserve de la biosphère de Mujib s’étend sur 200km2. Le wadi Mujib, surnommé Grand Canyon de Jordanie, s’étend sur 70 kilomètres avec une profondeur moyenne d’1 kilomètre et une largeur en certains points de 4 mètres. De nombreuses activités autour du canyoning y sont proposées à partir d’un centre situé en proximité du lac Mort, dit mer. Nous nous contenterons de la superbe vue et y compris des toilettes du 3ème stop !

Le premier arrêt m’a aussi permis d’avoir un premier aperçu d’un phénomène dont je vous reparlerai en détails à Pétra. Il s’agit de la propension de certains hommes, plutôt jeunes, à se déguiser en bédouin façon Jack Sparrow, le pirate. Il paraît que cela fait battre les cils de certaines… Je trouve plutôt ridicule ce déguisement uniformisé et déculturant !

Roule, Phiphi, roule… et nous voilà vers 14h40 à Kerak pour une première halte. C’est restaurant pendant 40 minutes, dans un hôtel avec vue sur le fort. Un buffet avec différentes spécialités nous est proposé, rien de bien marquant. Par contre, je peux coca-coler et même bisser à 2 JOD la cannette. Je mange le plus vite possible car dans cette grande-salle il y a d’autres personnes et malheureusement des fumeurs. Du coup, je m’en éloigne. Ce sera la seule fois où je serai gênée par des fumeurs en salle.

Suite, détails et compléments… sont par là…
Madikéra

Première partie du J5 à Pétra

La belle bariolée et ses trésors se dévoilent en pierres creusées…

Il est 5h15, Gaia ou Wadi Musa s’éveille… Douche, préparation du sac à dos qui me permet d’emmener eau, grignoteries, produit solaire tee-shirt de rechange, pharmacie, bâton de marche… Vers 6 heures, je descends faire la pré-ouverture du petit-déjeuner en mode light car j’ai été un peu patatrak toute la nuit sans être malade. Le taxi arrive à 6h20, je l’avais demandé avant mais apparemment impossible alors que le parc ouvre à 6 heures. Ce fut une grande déception quand j’ai reçu les documents de voyage de constater que nous n’étions plus logés aux portes du site comme initialement prévu mais à distance. Cela aurait changé bien des choses…

Le guide m’a dit d’acheter un ticket et de demander un reçu pour qu’il puisse me rembourser. L’entrée à la journée est à 50 JOD. Si vous venez en solo, il vaut mieux se procurer un Jordan pass. Commodités et à 6h40, je m’élance sur le chemin menant au Siq. C’est environ 1 kilomètre de marche ou à cheval (compris dans le prix mais vous êtes priés de laisser un pb d’au moins 2). Dès le début du parcours divers monuments sont visibles, comme le tombeau aux Obélisques, mais le pauvre n’a droit qu’à quelques pixelisations car j’envisage de voir le lever de soleil sur le Trésor et il faut faire vite…

Me voilà à l’entrée du Siq ou corridor ou défilé ou… Pour vous montrer à quel point il est complexe d’avoir des informations certaines, selon les sites sa longueur varie de 1,2 à 1,5 km et le panneau officiel annonce 2 mais tient compte du bout de chemin avant ! Il est parfois présenté comme un canyon creusé par l’eau de la rivière uniquement. Alors que des géologues disent que c’est d’abord une faille liée à des tremblements de terre et que l’eau s’est engouffrée après. Faille qui a séparé les parois en 2 côtés parfaitement emboîtables. Il suffit de lever les yeux vers le haut pour le constater… Il est aussi raconté qu’il fut le chemin d’accès unique à la cité alors que d’autres le présente comme étant surtout une voie technique pour l’eau ou un chemin d’initiation…

Complément, images, infos… sont par là…
Madikéra

Bonjour,

Deuxième partie du J5 à Pétra

La belle Bariolée en robes haute, basse, nabatéenne, romaine, sèche…

L’appel du haut l’emporte… A 8h30, nous nous mettons en route quand la cigarette de tabac bédouin à l’odeur shittouilleuse est terminée. Je pars avec le petit frère, le grand semble aux commandes de la répartition des tâches entre frères et cousins.

Avant de venir en Jordanie, j’avais lu un certain nombre de commentaires négatifs sur les bédouins de Pétra, entre arnaques multiples et problèmes relationnels, surtout avec les femmes. Je n’ai rien eu à redire de leur accompagnement si ce n’est que le tarif n’est pas donné. Ils vivent du tourisme et cherchent à gagner de l’argent donc proposent divers services comme une guidance à la journée, des hébergements chez eux, des faux vieux souvenirs… A chacune, chacun d’avoir conscience que l’envie d’argent facile peut être tentante, tout comme celui de relations faciles…

Nous montons pendant environ 25 minutes et nous retrouvons au-dessus de la Khazneh vers la gauche du site en surplomb de la plaine. Le chemin n’est pas toujours bien visible et passe même au-dessus d’un petit ravin en empruntant un assemblage de planches un peu instable. A un moment, on aperçoit l’abri d’où nous venons ainsi que son concurrent juste de l’autre côté du Siq. Nous arrivons à Al Jilf. J’étais persuadée avoir fait une photo de la tente coffee-shop du point de vue avec le nom mais ne la trouve pas. Pas plus que celle du 2ème thé de la journée et de son plateau de fausses-vraies vieilles pièces ou morceaux de poterie authentiques de chez Filouteurs à Gogol ! Est-ce la sécheresse qui commence à m’emmêler les neurones et me faire croire que j’appuie sur le bouton, alors que non ?

Je paie. Le petit frère m’explique que pour redescendre un enfant va m’attendre un peu plus loin et m’accompagner jusqu’à l’embouchure du chemin menant au Haut Lieu des Sacrifices, confiance.

La vue est superbe: le théâtre, la vaste plaine, dans le très lointain, le mont Aaron et même un petit bout du chapeau du Deir qui est juste en face de nous mais légèrement de biais. Je pixelise, bois lentement mon thé à 1,5 JOD, regarde seule pendant une bonne partie du temps. Puis, un groupe de français randonneurs accompagnés d’un guide arrive. Ce dernier s’étonne de me voir seule et me demande comment je suis arrivée là et me dit que je suis bien courageuse de repartir seule. Serait-ce une erreur ? Légère froussasse !!! Mais le vieux monsieur tenant la place me dit que je peux partir tranquille, on m’attend un peu plus bas…

Suite, compléments, images… sont par là…
Madikéra

La 3ème partie de ma visite de Pétra est en ligne…

La belle Bariolée referme sa boucle et tend la main à sa Petite soeur…

Il est 13 heures, il me reste 4h30 de visite. Que vais-je décider ? Que suis-je encore en état de faire ?? Que vais-je sacrifier ???

Je suis fatiguée, mes genoux commencent à lâcher et depuis que je me suis lancée dans la prépa de ce voyage, je n’ai aucune attirance pour le Deir ou Monastère. Pourtant, j’ai souvent lu que c’était un des plus beaux monuments de Pétra, un Must, un Absolu, un Impératif… mais cela n’a en rien éveillé ma curiosité. Cela a plutôt éveillé ma suspicion. En effet, quand il faut payer cher pour qqchose (800 marches…) on peut avoir tendance à survaloriser la chose car sinon pourquoi aurions-nous payer si cher ???

Aucune envie de monter et de descendre toutes ces marches en plein soleil de midi en juillet, donc au plus chaud de l’année, n’émerge. Je n’ai aucune envie de me faire transporter par un âne, dont j’ai bien vu la petite taille et les complexes conditions de travail… Alors, je décide de zapper. Cela va me laisser du temps pour remonter lentounement vers la sortie et peut-être assez d’énergie pour revenir au soir. Au passage, je zappe involontairement le musée, tout simplement je l’oublie car il est juste devant le resto. Je regrette un peu car du coup je n’ai pas vu les colonnes à tête d’éléphant !

Ma remontée commence par le Qasr al Bint Firaun, ou palais de la fille de Pharaon, en fait le plus grand Temple nabatéen, une de leurs rares constructions en brique encore visible. Il date d’environ 30 avant J-C, fut construit en l’honneur de Dusares puis fut consacré à Apollon. Il fait partie des bâtiments bien remontés ces dernières années ! Il fait tellement chaud que je pose à son ombre quelques minutes pour admirer le flux passant en bas.

Allez, courage… C’est un si bel endroit qu’il vaut bien d’aller puiser dans les réserves…

Me voilà au Grand Temple, lieu dont on ne sait pas très bien s’il fut seulement temple ou autre chose, peut-être un lieu d’assemblée. Le soleil frappant fort, je vais d’ombre en ombre. Mon œil est attiré par des lignes de colonnes au sol, par la plaine en face, par… ahhh en voilà un, je n’aurai pas tout loupé, faute de concentration, en cette après-midi… Un quoi, vous dîtes-vous ??? Un pseudotrapelus sinaitus ou lézard bleu. Il est mimi car prend la pause pendant 3 secondes, le temps d’une pixelisation. Cette zone n’a commencé à être dégagée que dans les années 90, donc plein d’interrogations subsistent. A côté, il est une zone récemment fouillée dont on sait maintenant qu’elle fut jardins et grands bassins. Il y avait des piscines dans l’antiquité, là où il ne reste que désert…

Complément, suites, images… sont par là…
Madikéra

Le J6 est en ligne…

Vacancing dans le désert… Sable, arches, roches en p’tites Totos…

Il est 6 heures, Gaia est éveillée depuis un moment… Petit déj, fermeture des sacs (le gros de voyage et le petit pour la journée) et bye-bye la capitale nabatéenne à 7h30. La seconde partie du groupe était logée sur les hauteurs, un peu loin du centre mais avec une splendide vue.

Et roule, roule Phiphi en direction de la zone de désert la plus célèbre de Jordanie. A Pétra, nous avons laissé Indi courir, nous allons retrouver Lawrence campant au milieu des dunes…

Le Wadi Rum, c’est une zone comprenant un parc d’environ 30 kilomètres de long sur 20 de large. En ces 60 km2, il y a un condensé de ce qu’on peut trouver dans un désert: des dunes de sable, des formes champignonesques, des pétroglyphes, des canyons, des arches, des grottes… bref quelques heures peuvent vous donner une bonne idée de ce qui nécessiterait des heures et des heures de pistes ailleurs. Il est possible d’y passer plusieurs jours, d’y randonner à pieds ou à cheval, d’y admirer les cieux de nuit… De multiples hôtels avec vraies/fausses tentes bédouines poussent de partout tant ce type d’expérience a la côte ! C’est devenu un naturel parc d’attractions !

A l’entrée du site, il y a une réserve d’oryx, fermée au public pour l’instant mais qui devrait être visitable un jour… 9h15, le bus se gare et nous allons vers la zone de répartition des visiteurs entre les pick-up, 4x4. Notre convoi se composera de 3 véhicules. Le plateau arrière est équipé de deux banquettes pouvant recevoir 3 passagers chacune. Il est surmonté d’un auvent pour ombrager un peu les occupants. La Dream5 prend place dans le bleu.

L’ambiance est vacancière, c’est le dernier jour, on se lâche… C’est parti pour un tour des manèges naturels…

Suite, compléments, infos… vous attendent par là…
Madikéra

Bonjour,

Le vol retour est en ligne.
Je vous conseille de privilégier un vol direct, surtout sur un court séjour.

Nous avons eu la chance de bénéficier d’un beau ciel…

Bonjour,

Me voilà à la fin de ce carnet… C’est le temps du bilan:
Ce voyage fut très sympa à vivre, même si en groupal, avec un grand enthousiasme en mode wouuuaaaouuuhesque question archéo et ruines. C’est totalement envisageable par soi-même, en voiture individuelle.

Il m’a coûté 2 000 euros tout, tout compris Paris/Paris. Je suis très heureuse d’y être allée et j’aurai apprécié quelques jours de plus. Je vous conseille donc au moins un 10/12 jours…

Quand aux coups de coeur de ce voyage, ils sont en mode tesselles d’Or…

Merci à celles et ceux l’ayant suivi
Madikéra

Juillet 18 - Carnet de voyage - Bilan - Madikéra

Bonjour,

Une triste pensée pour toutes celles et tous ceux affectés par les inondations de ces derniers jours.

Madikéra

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