C’était ma quatrième visite et j’e suis toujours aussi émerveillé devant tous ces objets. Concernant la partie Khmère ce musée est considéré comme le second au monde après celui de Phnom Penh.
On peut aussi y voir des objets d’une très grande qualité des pays suivants : Afghanistan, Pakistan, Asie centrale, Asie du Sud-Est, Chine, Japon, Corée, Inde…
Pour les passionnés une journée c’est un peu court pour voir l’ensemble en détail.
Une information pratique, dans ce quartier du 16ème arrondissement les restaurants sont assez rares et chers (voire très chers) mais on peut manger au restaurant du musée : cuisine asiatique très raffinée et à prix corrects.
Pour ceux qui sont intéressés par l’art khmer, Pierre Baptiste (conservateur en chef de ce musée pour la partie du Sud-est Asiatique) et Thierry Zephir ont écrit le livre suivant : “L’art khmer dans les collections du Musée Guimet”. On trouve ce livre au Musée Guimet et également en librairie (82 €).
Lors de l’exposition au Musée Guimet en Octobre 2013 “Angkor : Naissance d’un mythe - Louis Delaporte et le Cambodge”, un catalogue a été édité sous la direction de Pierre Baptiste et de Thierry Zéphir (49 € au Musée Guimet, on doit le trouver en librairie)
Louis Delaporte a fait plusieurs expéditions au Cambodge, lors de son séjour en 1873-1874 il a visité de nombreux temples, il en a rapporté beaucoup d’objets qui sont maintenant au Musée Guimet (ainsi que de nombreux plâtres).
Il a écrit le livre suivant : “Voyage au Cambodge, l’architecture Khmer”, ce livre décrit son séjour de 1873-1874 (30 €, aux éditions Riveneuve).
Je conseille ces trois livres que je trouve très intéressants.
C’est également Pierre Baptiste qui est intervenu afin que l’excellent livre de Michel Petrotchenko “Le guide des temples d’Angkor” soit en vente dans la boutique du musée.
Jacques
colombo672
Bonjour
Le Roi Jayavarman VII (1180-1215) pratiquait le bouddhisme Mahayana (ou “grand véhicule”). La triade bouddhique est composée du Bouddha, du Bodhisattva Lokeçvara et de la Prajnâpâramitâ (Mère mystique des Bouddhas, symbole de la Sagesse).
Le temple de Ta Prohm abritait la statue funéraire de la mère de Jayavarman VII sous la forme de la Prajnâpâramitâ. Le Preah Khan la statue funéraire de son père représenté sous les traits de Lokeçvara. Le Bayon abritait la statue du Bouddha représentant Jayavarman VII (*)
Voici ce que j’ai appris lors de ma visite du Musée Guimet à Paris : j’ai vu une statue de Jayarajadevi (sous le titre “Portrait de la reine Jayarajadevi”), l’une des épouses de Jayavarman VII représentée sous la forme de Prajnâpâramitâ (on voit d’ailleurs un petit bouddha sur sa coiffe comme on en voit souvent sur des sculptures du Bodhisattva Lokeçvara)
Cette statue a été découverte en 1929 au Preah Khan et a été rapportée en France (au Musée Guimet) par des membres de l’EFEO en 1931. J’ignorai qu’une statue de Jayarajadevi avait été sculptée.
Georges Cœdès (**) a traduit la stèle du Phimeanakas et il a écrit qu’il apparait que les images de Jayarajadevi ont été représentée après la mort de cette reine, contrairement celles de Jayavarman VI qui ont été représentée de son vivant. Voir le livre de Pierre Baptiste et Thierry Zéphir : “L’art khmer dans les collections du Musée Guimet”, page 269.
(*) Au début du 20ème siècle des chercheurs pensaient que le Bayon était un temple hindouiste dédié à Çiva. Selon Georges Cœdès (“Pour mieux comprendre Angkor”, chapitre 6, “Le mystère du Bayon”), en 1924, survint la découverte d’un fronton avec une sculpture de Lokeçvara ce qui a permis de dire que le temple primitif n’était pas un temple hindouiste mais un temple bouddhiste. On peut voir cette sculpture sur la terrasse supérieure du Bayon.
En 1933 on a découvert dans un puits, les débris d’une grande statue de Bouddha. Cette découverte a confirmé que le Bayon était bien un temple Bouddhiste. Cette statue a été reconstituée dans un pavillon placé au Sud de l’avenue menant du Palais royal à la Porte de la Victoire. Ce pavillon porte le nom de Vihear Prampil Loveng. Voir “Le guide des temples d’Angkor” de Michel Petrotchenko.
(**) George CŒDES (1886-1969). Membre de l’EFEO de 1911 à 1929, puis directeur de 1929 à 1947. Probablement l’un des plus grands épigraphistes pour la période angkorienne. Il a écrit de nombreux ouvrages dont :
1937-66 : “Inscriptions du Cambodge”, en 8 volumes (1937, 1942, 1951, 1952, 1953, 1954, 1964, 1966). On peut consulter ces volumes à la bibliothèque de l’EFEO de Siem Reap. Il s’agit des traductions de nombreuses stèles et piédroits de temples angkoriens.
1943 : “Pour mieux comprendre Angkor”. Ce livre n’est plus édité, je l’ai acheté d’occasion sur le site “Livres rares” : Search by criteria - Livre Rare Book